Un hommage vibrant à Venise et Vivaldi !
Dimanche 17 août au soir, dans les murs chargés d’histoire de l’abbatiale, s’est tenu un concert pas comme les autres. À l’occasion du tricentenaire des Quatre Saisons de Vivaldi, l’Orchestre de Chambre de Toulouse sous la direction de Thierry Huillet a proposé une interprétation pleine de souffle et d’originalité, redonnant vie à une œuvre pourtant jouée depuis des siècles.
Vivaldi, maître des contrastes, excellait dans l’art de faire dialoguer le violon soliste et l’ensemble orchestral. Fidèle à cet esprit, mais avec une touche de modernité, cette création du festival « Vivaldi : le violon des quatre saisons » associait musique et récit.
La soliste Clara Cernat, par sa virtuosité lumineuse et sa fougue, incarnait le violon des Quattro Stagioni et donnait vie aux couleurs de chaque saison, du frisson glacé de l’hiver aux éclats orageux de l’été. Elle signait aussi le texte du spectacle, un récit sensible et imagé qui donnait chair au « prêtre roux » et éclairait avec une chaleur lyrique le contexte de naissance de son chef-d’œuvre.
La direction artistique et musicale de Thierry Huillet accompagnait cette virtuosité avec finesse, guidant l’orchestre et orchestrant le dialogue subtil entre narration et musique. Le texte de Clara Cernat prenait corps grâce aux trois voix sur scène : Pauline Cheviller (dans les rôles du violon et de Maria), Delphine Mégret (le rosier) et Michel Wolkowitsky (narrateur et Vivaldi lui-même). Ensemble, ils sublimaient le texte, donnant chair à l’ingéniosité de Vivaldi et renforçant l’union entre musique et récit.
Mais il ne s’agissait pas seulement de raconter une vie. Le spectacle montrait aussi l’héritage d’une œuvre universelle. À travers Maria, une enfant apprenant à découvrir et à apprivoiser le violon, le public se retrouvait lui-même : pas à pas, chacun entrait dans l’univers de Vivaldi, apprenait à écouter et finissait par en saisir toute la beauté et l’importance.
Ce concert fut bien plus qu’une célébration musicale. Entre le jeu sensible des musiciens de l’Orchestre de chambre de Toulouse et la narration incarnée des comédiens, le public a redécouvert une œuvre monumentale, éclairée d’un jour nouveau. Une soirée où musique et théâtre se sont unis pour offrir un voyage vibrant, dans l’histoire intemporelle du violon et des saisons.
Alannah Santos de Almeida