Le Festival bientôt labellisé Evénements détonnants

Pour cette édition 2025, l’Abbaye de Sylvanès et son 48e Festival Musiques Sacrées – Musiques du Monde s’engagent dans le processus de labellisation régionale « Evénements détonnants » des événements écoresponsables d’Occitanie, coordonné par l’association Elémen’terre.

Ce label permettra de valoriser les initiatives éco-responsables déjà engagées et de concrétiser celles à venir, dans le but de réduire notre impact environnemental autour de l’organisation du festival et de tendre vers une responsabilité sociétale répondant aux enjeux de développement durable de demain.

Un événement détonnant qu’est-ce que c’est ? 
C’est un événement qui contraste avec les propositions événementielles actuelles, un événement engagé et responsable. Soucieux de réduire son impact environnemental, il fédère et mobilise ses équipes, partenaires et publics sur les questions de transition écologique et sociétale, et se donne les moyens de déployer une démarche éco-responsable globale, structurée et en amélioration continue.
C’est aussi et logiquement un événement qui dé-tonne puisqu’il réduit ses émissions de carbone, ses déchets, ses consommations d’énergie et de ressources utilisées pour sa mise en œuvre. Et qui étonne, en proposant d’expérimenter la transition écologique et sociétale sous de nouvelles formes, plus soutenables et inclusives !

Qu’est-ce que cela signifie pour nous ? 
Réduire notre empreinte carbone en réduisant par exemple au minimum l’impact des déplacements, repenser notre consommation en favorisant les circuits courts, tendre vers le zéro déchet, rendre accessible à toutes et tous l’aventure musicale du festival. Voici quelques enjeux pour lesquels nous sommes fiers aujourd’hui de contribuer, à l’échelle de notre territoire, à la sensibilisation des défis écologiques de demain. Dans le domaine de l’éco-mobilité par exemple, nous proposons à nos publics l’outil Covoiturage simple afin de faciliter le co-voiturage entre festivaliers et stagiaires. Concernant l’accessibilité et l’inclusion, durant les concerts du Festival entre le 24 juillet et le 31 août, nous prêterons sur réservation pour les personnes vivant avec une déficience sensorielle (auditive, visuelle) des gilets vibrants mis à disposition par le Centre Départemental pour Déficients Sensoriels de l’Aveyron.
Être événement détonnant, c’est également engager nos parties prenantes : public, artistes, partenaires, bénévoles, autour des valeurs portées depuis toutes ces années et celles à venir par notre association.
Cette responsabilité sociétale qui nous concerne toutes et tous, nous la portons aujourd’hui avec vous, dans cette démarche globale de labellisation, pour le respect de l’environnement, de l’inclusion sociale et de l’amélioration de pratiques durables.

« Forêt en fête » : une belle réussite pour la 14e édition

Samedi 14 juin, les anciens bains de Sylvanès ont vibré au rythme de la nature, des sourires et de la découverte à l’occasion de la 14e édition de « Forêt en fête ». Cet événement organisé par l’Abbaye de Sylvanès et l’association Millefeuilles a su fédérer le public autour de la nature, de l’écologie, de l’artisanat et de la musique, dans une ambiance familiale et conviviale. Dès l’après-midi, les animations se sont succédé dans le magnifique cadre ombragé des anciens bains de Sylvanès.

Une programmation riche et tous publics

Parmi les temps forts de la journée, la grimpe d’arbres encadrée par l’équipe de « À la croisée des arbres » a rencontré un grand succès, notamment auprès des enfants, ravis de pouvoir prendre de la hauteur. D’autres animations ont ponctué l’après-midi : ateliers découverte-rencontre de la faune aquatique et des espèces maudites proposés par l’association Kermit et Millefeuilles, jeux en bois de l’association Touche du Bois, conférence sur « La fragilité des cours d’eau » par Nicolas Teffo de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, exposition sur l’eau par le Syndicat Mixte Tarn-Sorgues-Dourdou-Rance (SM-TSDR), balade naturaliste guidée par Gaëlle Kernéïs, coin lecture en plein air par la Bibliothèque intercommunale de Camarès, mais aussi une sensibilisation aux écogestes menée par Alicia Viala. À chaque stand, un même fil conducteur : éveiller les consciences tout en favorisant le plaisir de la découverte.

Artisanat et produits locaux étaient au rendez-vous 

Le marché artisanal a également attiré de nombreux visiteurs, avec des créations locales : poteries, objets en bois tourné, bijoux nature, suspensions pour plantes en macramé… À quelques pas, la buvette et la restauration mettaient en avant les produits locaux : les sorbets des Jardins de Lamayous, les succulents mets du restaurant Le Planet et les cafés torréfiés  Mica.

Une soirée entre poésie sonore et musiques occitanes

En début de soirée, le spectacle musical « Fuite(s) pour flûte(s) » par le Cirque des petites natures a proposé une performance poétique et immersive, entre sonorités aquatiques et compositions originales pour flûtes traversières : un moment suspendu qui a séduit petits et grands. Le duo Salvatjonas a pris le relais avec un atelier d’initiation aux danses traditionnelles occitanes, une façon de créer du lien à travers le mouvement, avant leur concert mêlant percussions, chants, guimbardes, dans une ambiance festive et chaleureuse pour clore cette belle journée.

En marge de la journée du samedi 14 juin aux anciens bains de Sylvanès, d’autres animations ont enrichi cette programmation conviviale : atelier créatif de suspension pour plante en macramé avec Vanessa Plateaux le 11 juin, projections du film-documentaire « La Rivière » de Dominique Marchais au cinéma Le Temple de Camarès le vendredi 13 juin, exposition de pastels de Jean Bretonelle  dans le scriptorium tout au long du week-end et sortie naturaliste à Montlaur le dimanche 15 juin. Des rendez-vous qui ont offert au public une immersion plus large et sensible dans les thématiques liées à l’environnement.

 

Mathieu Fantin : l’apprentissage par l’éveil musical

Mathieu Fantin est un musicien spécialisé dans les instruments anciens, principalement médiévaux. Il joue dans plusieurs groupes mêlant musiques actuelles et rock celtique médiéval, avec des instruments d’époque comme la vielle à roue, le nyckelharpa ainsi que diverses cornemuses. Passionné de découverte et de transmission, il intervient régulièrement en milieu scolaire et en crèche pour initier les enfants aux sonorités anciennes et peu courantes, mêlant éveil musical et contes inspirés des légendes médiévales. Son travail avec les jeunes nourrit sa démarche artistique et lui procure une grande satisfaction, notamment lorsqu’il voit l’intérêt et la curiosité des enfants pour ces musiques d’un autre temps.

La musique comme passerelle

Pour Mathieu Fantin, chaque intervention est une invitation à rêver. Avec ses instruments, il tisse un lien unique entre musique, conte et imaginaire. Ses ateliers, souvent ponctués d’histoires médiévales ou de légendes réinventées, deviennent de véritables voyages sensoriels pour les enfants.
« Ce que je veux, c’est leur transmettre de la découverte, titiller leur imaginaire avec des histoires, des contes et des légendes. Qu’ils sortent un peu de l’ordinaire avec quelque chose qu’ils ne voient pas tous les jours.»

Cette approche narrative transforme l’éveil musical en aventure. Les enfants ne sont pas seulement spectateurs, ils deviennent explorateurs d’un monde sonore aux textures nouvelles. Ils écoutent, participent, posent des questions. Et c’est exactement ce que Mathieu recherche. Pour lui, l’important n’est pas que tout soit retenu, mais que quelque chose résonne. « Provoquer quelque chose en eux et que cela reste, peu importe la forme que ça prendra et même s’ils l’oublient par la suite, ce n’est pas important : ils auront vu et entendu quelque chose. »

Créer du lien, décloisonner les mondes

Mathieu n’enferme pas ses interventions dans un carcan pédagogique. Bien au contraire, il joue sur les contrastes, les ruptures, les différences. Entre les sonorités d’une musique médiévale et la douceur d’une mélodie ancienne, il travaille au croisement des sensations, des émotions et de la mémoire. Ces ateliers sont un véritable espace d’expérimentation pour Mathieu, ce qui lui permet d’affiner sa pratique, tester de nouvelles idées, enrichir son univers musical.
Il adapte en permanence ses formats, ses récits, ses interventions. Il intègre parfois des instruments venus d’ailleurs, des objets sonores insolites, des textures inattendues. Son cadre de travail évolue, s’élargit, sans jamais perdre son cap.
« Quand je vois qu’il y a quelque chose qui fonctionne, je l’alimente, je l’améliore. Mais je ne m’interdis pas d’évoluer et de partir dans vers d’autres horizons. Je reste principalement dans l’instrumentarium médiéval, car l’objectif est de toujours leur faire découvrir des instruments qu’ils n’ont pas l’habitude de voir ni d’entendre. »

Ce travail de fond, patient et discret, finit parfois par porter des fruits inattendus. Comme ce jour où il reçoit un mail d’un jeune réalisateur de films. Un ancien élève, aujourd’hui adulte, qui se souvient encore de l’intervention de Mathieu en primaire et lui propose de composer la musique de son court-métrage. Selon Mathieu, ce sont ces moments-là qui lui font prendre conscience de la valeur de son travail, de ce qu’il transmet.

Propos recueillis et article rédigé par Fatoumata Sidibe, stagiaire au service communication

Une formation immersive pour mieux accueillir le handicap

Le personnel d’accueil et de médiation de l’abbaye de Sylvanès a eu l’opportunité de participer à la formation dédiée à l’accueil des personnes en situation de handicap les 4 et 6 juin derniers. Avec Sandrine Ramery, chargée de mission accessibilité chez AcceSens, les participants ont appris à identifier les besoins, les obstacles et les compensations utiles pour offrir un accueil personnalisé à ces publics. Alannah, Alexy et Vincent nous livrent leurs impressions.

Comprendre pour mieux accueillir : la diversité des handicaps

La formation s’est étendue sur deux journées où les participants ont exploré les différents types de handicaps, à savoir moteurs, sensoriels, mentaux et physiques. Pour eux, cette formation a été un véritable tremplin pour l’accueil des personnes en situation de handicap à l’Abbaye de Sylvanès. Alannah, étudiante stagiaire en médiation culturelle et patrimoine explique : « Cette formation nous a permis de découvrir tout un éventail de situations de handicap, den comprendre les spécificités et de savoir comment adapter notre comportement ». Pour elle, la formation offre un regard nouveau sur ce public souvent négligé, et permet une attitude plus empathique envers lui. Vincent, agent d’accueil et d’animation touristique à l’abbaye, souligne l’ampleur du public concerné : « Cest un nombre plus important quon ne limagine. Il faut redoubler de vigilance, avoir une approche et une sensibilité particulières pour ces types de publics ». Selon lui, la formation leur permet d’avoir un logiciel de pensée spécifique, en vue de mieux s’adapter.

Changer de regard : de la théorie à la pratique

La formation mêlait apports théoriques et exercices pratiques. Alexy, étudiant et stagiaire en médiation du patrimoine et de l’histoire détaille : « Sur ces quatre demi-journées, nous avons dabord vu les différents types de handicaps, comment les reconnaître et les aborder en tant que guide ou personnel daccueil. Ensuite, nous sommes passés à la pratique avec des exercices concrets ». Tous sont unanimes sur le fait que parmi les mises en situation, la plus marquante a été celle avec les yeux bandés. « Nous nous sommes mis à la place dune personne malvoyante. Nous avons pu mesurer la réelle difficulté de se déplacer et limportance de savoir accompagner correctement », confie Vincent. Quant à Alannah, cet exercice a été révélateur dans le sens où elle a compris l’enjeu de ne pas imposer mais proposer son aide, de sorte à laisser la personne en situation de handicap décider pour elle-même.

Des acquis immédiatement applicables

Loin de rester théorique, la formation a très vite trouvé des adaptations concrètes dans la vie de l’abbaye. Alexy et ses collègues, ont revu un jeu de piste existant, afin de l’adapter aux personnes porteur de handicap. Cependant, ils affirment que la mise en pratique de ces outils n’est pas instantanée et qu’’elle nécessite une vigilance et une pratique régulière.

Après cette formation, chacun repart avec une perception différente, des connaissances et des compétences pour accueillir ces publics. C’est ce que confirme Alexy qui résume avec justesse cette évolution de posture : « Avant, on improvisait souvent avec nos idées reçues. Maintenant, nous avons des outils concrets pour réagir de manière adaptée et éviter les maladresses ».

Grâce à l’implication de son équipe, l’abbaye de Sylvanès poursuit ainsi son engagement en faveur d’un accueil toujours plus inclusif, sensible et respectueux de la diversité de ses publics.

 

Article et propos recueillis par Fatoumata Sidibe, stagiaire au service communication 

Un séjour au cœur de Sylvanès

Trois jours loin des salles de classes dans une abbaye du moyen âge : une vingtaine d’élèves ont plongé dans l’histoire, la nature et la musique au travers d’ateliers pédagogiques aussi riches qu’immersifs. Professeurs et collégiens racontent cette belle expérience.

Du 19 au 21 mai dernier, les élèves de 5e de la cité scolaire André Chamson du Vigan ont posé leurs bagages à l’abbaye de Sylvanès. Trois jours durant lesquels ils ont pu, avec plaisir, curiosité et implication, participer à une visite du site et deux ateliers sur le thème de l’environnement et de la musique. Ces activités construites sous un angle à la fois ludique et participatif, ont permis une découverte transversale du site et favorisé l’acquisition de savoirs, de savoir être et de savoirs faire.

Fanette Bianchi, professeure documentaliste, y voit une véritable opportunité pour ses élèves : « Plus les ateliers mettent les élèves en action, plus c’est intéressant, car pour arriver à stimuler les élèves, c’est bien qu’ils manipulent et qu’ils expérimentent ». Elle souligne également que le lieu est propice à cet apprentissage : « L’abbaye est un cadre assez serein, confortable pour l’encadrement. On se sent chez nous et ont le vit bien ».

Ce séjour ne se résume pas seulement aux activités, il s’inscrit dans une démarche pédagogique ancrée. Régis Bayle, professeur d’histoire, est un habitué. Il est porteur de ce projet depuis plusieurs années. Pour lui, l’immersion dans un patrimoine médiéval, avec des activités qui plaisent aux jeunes, fait toute la différence.

Du côté des élèves, c’est unanime : ils ont aimé le séjour ! La visite de l’abbaye sous la forme d’un jeu de piste, où il fallait chercher des indices et répondre à des devinettes sur l’histoire et l’architecture du lieu a été très apprécié, de même que l’atelier d’éducation à l’environnement sur les espèces mal-aimées. Au-delà des apprentissages, Joanne dit avoir ressenti la passion et l’implication des intervenants dans leur travail. Certains, comme Mathis, ont apprécié une expérience de groupe qui soude : « On était tous ensemble, on s’est amusés et on a appris ». Et tous s’accordent sur le fait qu’ils aimeraient revenir à l’abbaye pour revivre cette expérience !

L’accueil de groupes scolaires se poursuivra au mois de juin avec plusieurs projets de sensibilisation au patrimoine, à l’environnement, aux arts et à la culture, notamment avec la grande journée interdisciplinaire « Des pieds et des mains pour la forêt » qui rassemblera plus de cent élèves le 13 juin dans le parc des anciens Thermes de Sylvanès.

EN SAVOIR PLUS SUR LES ACTIONS CULTURELLES AUPRÈS DES SCOLAIRES

Fabien Bringuier : l’humain au cœur du vivant

Fabien Bringuier est animateur et accompagnateur au sein de l’association d’éducation à l’environnement Millefeuilles. Créée en 2004, dans le département de l’Hérault, Millefeuilles a pour mission de sensibiliser un large public à la richesse et à la fragilité de la nature en développant des projets de vulgarisation et de valorisation de l’environnement. Récemment, à l’abbaye, Fabien a animé des ateliers autour des espèces mal-aimées pour des élèves de 5e du collège André Chamson du Vigan (Gard).

Un engagement pour la pédagogie et la nature
La démarche éducative de Fabien Bringuier allie pédagogie et passion dans le but de contribuer à l’évolution des mentalités, de susciter une prise de conscience dès le plus le jeune âge et de tendre vers une harmonisation de l’humain avec le vivant.
Auprès des écoles, des collèges, des familles, des curieux et même des plus sceptiques, il multiplie les actions de médiation et de formation sous forme d’ateliers ludiques où il adapte son contenu au public qui l’entoure. Ce qui l’anime : apprendre à mieux connaître pour mieux cohabiter. « Pour apprendre à dépasser ses peurs face à ces espèces, il faut les connaître et comprendre leur rôle dans l’écosystème. Encourager chacun à adopter un regard plus respectueux et plus curieux envers la nature contribue à la préservation de la biodiversité et à la construction d’un avenir durable ».
Au-delà de tout cela, Fabien Bringuier espère transmettre une manière plus consciente de se représenter le vivant.

Un atelier interactif pour valoriser les espèces mal-aimées
Les élèves commencent par lister les espèces qu’ils craignent ou qui les dégoûtent, généralement les araignées, frelons, serpents, scorpions, crapauds et autres scolopendres ! Ils votent pour l’espèce qu’ils redoutent le plus et explorent une exposition de vingt panneaux où chacun représente une espèce en détails. Par petits groupes, ils en choisissent une et la présentent aux autres sous forme d’exposé : où vit-elle, de quoi se nourrit-elle, quels sont les risques réels pour l’humain etc. Ces moments d’échanges permettent aux apprenants de dédramatiser les peurs – souvent démesurées – vis-à-vis de ces bestioles mais aussi d’éviter le recours à des gestes cruels, voire irréversibles envers elles.  Fabien propose ensuite quelques simulations de situations concrètes, comme « vous ouvrez votre garage et vous trouvez nez à nez avec un serpent » ou « lors d’un déjeuner de famille, votre oncle se fait piquer par un frelon » pour évaluer et éventuellement corriger les comportements.
Ces ateliers se concluent par un quiz collectif qui consolide les apprentissages dans la bonne humeur et la plupart du temps, les élèves repartent avec moins d’appréhensions.

Cet atelier sera également proposé aux familles lors de la 14e édition de « Forêt en Fête » qui se tiendra du 13 au 15 juin en partenariat avec l’abbaye de Sylvanès. Ce rendez-vous festif mêlant arts vivants, cinéma, balades naturalistes, grimpes d’arbres, conférence et débats promet de chaleureux moments de rencontres et de détente au rythme de la forêt sur le magnifique site arboré des anciens Bains de Sylvanès.

 

Eurydice & Pyrène : deux mythes, deux résidences

Au printemps et à l’automne, l’Abbaye de Sylvanès offre un cadre particulièrement favorable pour les artistes en résidence qui, détachés de leur quotidien, travaillent quelques jours durant à la maturation et la création de futurs projets musicaux.
La chanteuse, pianiste, autrice et compositrice Cécile Veyrat l’a tout récemment expérimenté : lors de sa résidence du 7 au 11 mai, elle a travaillé sur son prochain spectacle solo Eurydice. Du 24 au 28 mai, c’est le Duo Dyane formé par la chanteuse Delphine Mégret et le musicien-compositeur Yannaël Quenel qui posera ses valises à l’abbaye. Leur nouveau projet de spectacle musical Pyrène nous plongera également dans la mythologie en revisitant la légende grecque de Pyrène et Hercule.

Eurydice, une relecture en chansons du mythe d’Orphée
Avec cette création, Cécile Veyrat revient au spectacle pour adultes et au « seule en scène ». Elle y explore le mythe d’Orphée et vient donner une nouvelle voix à Eurydice, une figure féminine trop souvent reléguée au second plan, une femme mystérieuse et sensible qui descend aux enfers pour retrouver son amour…
Le récit qu’elle propose est une version très personnelle du mythe où Eurydice et Orphée sont deux facettes d’une même personne. Ce spectacle poétique et philosophique mêlera conte traditionnel, chanson et arrangements musicaux variés, allant du classique au jazz, en passant par la musique actuelle. Il sera essentiellement composé pour piano-voix, enrichi par l’accordéon, le synthé ou la pédale loop. La composition intègrera également des sons organiques, des sons de la nature pour créer un univers onirique et fantastique.
Après la phase d’écriture et de composition, viendra pour l’artiste le temps de la mise en scène confiée à Anne-Valérie Soler. Celle-ci inclura des mouvements, des ambiances sonores en live, et une utilisation innovante du son comme matière vivante.

Pyrène, une création audacieuse mêlant voix lyrique, musique baroque et électro
Dans ce spectacle musical, le duo Dyane revisite la légende grecque de Pyrène et Hercule sous un angle contemporain en alliant héritage mythologique, patrimoine musical et création sonore.
La légende raconte comment Pyrène, fille du roi des Békrydes, célèbre pour sa beauté et sa bonté est morte d’amour pour Hercule. Son tombeau, montagne de pierres devint alors les Pyrénées.
À travers une sélection de pièces baroques résonnant avec cette légende (chants d’amour, de deuil, d’exil ou de métamorphose), le duo tisse une narration musicale originale. La fusion entre voix lyrique, musique électro et répertoires anciens permet de créer une œuvre à la fois poétique, et mystérieuse.
Ce spectacle se distingue par son dispositif sonore et visuel innovant, conçu pour immerger le public dans la narration. La mise en scène du spectacle intègrera une création vidéo et lumière, offrant ainsi une expérience immersive hors du commun, adaptable pour différents lieux avec chacun leurs spécificités acoustiques et architecturales (églises, cathédrales, grottes…).

« Eurydice » et « Pyrène » sont deux projets inspirés de la mythologie qui proposent des expériences artistiques à la fois immersives, poétiques et profondément humaines. Ils invitent le public à une réflexion sensible sur ces récits mythologiques et sur leur résonance dans notre vie quotidienne.
Voilà de bien belles promesses artistiques pour ces deux spectacles … mais il faudra patienter jusqu’en 2026 pour les découvrir sur scène !

 

Helena Bregar, au cœur des traditions slaves

Chanteuse polono-slovène et cheffe de chœur, la pétillante Helena Bregar encadrera un stage de chants slaves à l’abbaye de Sylvanès, du 18 au 22 août 2025. Ce nouveau stage vient étoffer l’offre artistique du Centre culturel de rencontre de l’abbaye, déjà bien riche et variée. Helena nous en dit plus sur son parcours, le contenu de ce stage et nous invite à découvrir ce fascinant répertoire de chants et danses de tradition slave !

Peux-tu nous présenter ton parcours en quelques lignes ?
Je suis née dans la capitale de la Slovénie, Ljubljana, la ville de l’amour (ljubiti – aimer), d’une mère polonaise et d’un père slovène. J’ai passé ma jeunesse principalement en Pologne, où j’ai obtenu un Master d’Art lyrique (chant, théâtre, opéra). J’ai ensuite déménagé en France pour obtenir le Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien en chant baroque à Paris, et étudier la musicologie à la Sorbonne, puis la direction de chœur au CRR de Nantes. Je chante en soliste et en choriste avec de nombreuses formations. En 2022, j’ai fondé l’ensemble La Sensible, qui englobe musiques anciennes, traditionnelles et improvisées. Depuis plusieurs années, j’organise de nombreux stages de chant et de danse traditionnelle, d’improvisation vocale, ainsi que de musiques et danses historiques.

Quel sera le thème de ton stage de cet été à Sylvanès ? Quel répertoire enseigneras-tu ?
Le nom du stage est Chants des Champs, car les chants enseignés viennent des traditions rurales, des villages, des campagnes. Le sous-titre De la Baltique à l’Adriatique indique que le répertoire sera vaste : de la Russie jusqu’à la Macédoine, en passant par la Pologne et la Slovaquie. Nous allons découvrir les points qui lient et différencient ces cultures : histoire, religions, coutumes, alphabets, et comment tout cela influence la musique et le chant.

Tu vas initier tes stagiaires au cri-chant : comment le définis-tu ? quelles sont ses spécificités ?
Le cri-chant est une technique vocale dans laquelle on pousse la voix de poitrine – forte et pleine – jusqu’aux notes plus aiguës, comme lorsqu’on appelle quelqu’un au loin. Elle est souvent perçue comme une libération de sa voix naturelle : elle donne une sensation de puissance et d’ancrage.

A qui s’adresse ce stage ? faut il des pré-requis ?
Il vaut mieux être habitué à chanter à plusieurs voix, mais toute personne curieuse de découvrir les répertoires slaves, leur vocalité, leurs styles et leurs langues est la bienvenue ! L’apprentissage se fait essentiellement de bouche à oreille, même si je prépare les partitions pour certains chants.

Comment intègres-tu les danses traditionnelles dans ton enseignement et ont-elles une importance dans la compréhension de la musique slave ?
Les danses slaves diffèrent beaucoup les unes des autres. Celles de Pologne ou d’Ukraine se font souvent en couple, avec de nombreuses variations et jeux qui permettent de bien connaître son partenaire ! Elles sont une excellente occasion pour développer sa réactivité, sa créativité, mais aussi pour s’amuser et rire. Celles des Balkans se dansent souvent en ligne, et offrent un véritable festival de pas et de rythmes – souvent irréguliers.
Ces danses font ressentir les rythmes, les appuis, les caractères des musiques. Il existe aussi des chants à danser, qui combinent les deux à la fois – ce qui demande coordination et présence !

Comment as-tu découvert Sylvanès ?
J’ai chanté et dansé à Sylvanès en août 2024 avec Les Musiciens de Saint-Julien, dans leur programme Beauté barbare, où les compositions de Georg Philipp Telemann s’entremêlent avec les chants traditionnels slaves et les suites de danses moraves. Ce lieu exceptionnel m’est immédiatement devenu cher.

Si tu avais la possibilité de te téléporter dans le temps, quel maître ou compositeur aurais tu aimé rencontrer ? Pourquoi ?
Ce dont je rêverais, c’est de survoler les plaines et les montagnes, les maisons et les places de marché, pour écouter le peuple chanter et danser : en travaillant la semaine, en s’amusant le dimanche. Les entendre parler, plaisanter, entonner, appeler…
Entendre leurs voix, leurs timbres, leur sens du rythme, leur musicalité et leur sensibilité : ce serait plus précieux que de rencontrer un quelconque compositeur ayant laissé une trace écrite.
Éphémère, la voix de maintes générations de paysans est enracinée dans nos âmes. Elle est notre patrimoine.

 


EN SAVOIR PLUS : 
Site internet de Helena Bregar

Stage du 18 au 22 août 2025 à l’abbaye 

Chorale à l’école : Hervé Suhubiette de retour dans les classes !

Du 31 mars au 4 avril 2025, les salles de classe des écoles de Camarès, Fayet, Cénomes, Belmont-sur-Rance, Saint-Sever, Saint-Sernin et Montlaur ont résonné de chants, de rires et d’une énergie pétillante. Pour la deuxième année consécutive, Hervé Suhubiette, auteur-compositeur, interprète et pédagogue reconnu, est revenu à la rencontre de 155 élèves répartis sur neuf classes dans le cadre du projet Chorale à l’École, une initiative artistique portée par l’Abbaye de Sylvanès. Ces écoles ont de nouveau accueilli avec enthousiasme ce musicien passionné, qui allie habilement pratique musicale et pédagogie joyeuse. Dès son arrivée, les enfants n’ont pas caché leur joie de le retrouver, entonnant en chœur « Y’a d’la joie » de Charles Trenet, comme un clin d’œil chaleureux à son retour.

Chaque atelier de deux heures, sous la direction d’Hervé, a offert aux élèves un moment unique de découverte musicale. À travers chansons, jeux rythmiques, initiations au jazz vocal et gestes corporels, l’artiste a su insuffler une dynamique incroyable dans les classes. « C’est super agréable d’être dans les classes, explique Hervé. Je compose souvent seul devant mon piano ou mon ordinateur, alors aller à la rencontre des enfants me permet de retrouver leur fraîcheur, leur envie de jouer. Ça me nourrit aussi. »

Aux côtés de Virginie Barral, musicienne intervenant également dans le cadre du projet chorale à l’école, Hervé apporte une sensibilité musicale différente et complémentaire. « On a chacun notre approche, et c’est justement cette diversité qui est bénéfique pour les enfants » ajoute-t-il. Le choix des chansons transmises repose sur leur facilité et surtout leur capacité de mémorisation ludique. Des titres courts, vivants, rythmés, pensés pour captiver l’attention et favoriser l’expression corporelle. « Il fallait apprendre des choses en une séance, faire le plus de choses possibles mais ne pas passer deux heures sur une seule chanson, cela serait dommage ! J’ai donc essayé d’apporter des chansons légères afin que les enfants éprouvent du plaisir à chanter et moi aussi …et leur permettre aussi de faire des choses différentes »

Parmi les coups de cœur des élèves, « Lune, belle lune » a conquis les plus jeunes. « J’aime cette chanson parce qu’elle est bien et courte. Chanter avec mes camarades donne de l’énergie, c’est rigolo et on s’amuse bien », confie Kenzo, élève de CM1 à Fayet, un large sourire aux lèvres.

Au fil des années, depuis sa mise en place dans les classes, le projet Chorale à l’école est devenu un véritable tremplin, une immersion des enfants dans la culture musicale de tous horizons, la chanson française comme les musiques du monde. Pour Céline Laguionie, enseignante à Montlaur, présente depuis le lancement du projet, les bénéfices sont indéniables : « C’est une chance pour les enfants d’être accompagnés par des professionnels. Le projet est riche, porteur, et surtout très stimulant pour eux. » Un avis partagé par Perle Condamines, enseignante remplaçante à Fayet, qui découvrait l’initiative pour la première fois : « Les enfants sont actifs, les chansons sont adaptées, les ateliers très fédérateurs. Et puis, chanter… ça fait du bien. J’ai pris autant de plaisir qu’eux ! »

Du côté des élèves, premiers bénéficiaires du projet, les ateliers avec le compositeur sont des moments exceptionnels. « Les ateliers avec Hervé sont intéressants, c’est bien de rencontrer un artiste et on apprend de belles chansons, c’est gentil qu’il vienne nous voir… » murmure Laurie, élève en classe de CM1 à Montlaur qui rencontre Hervé pour la deuxième fois.

Rendez-vous le 24 juin 2025  (14h) à la restitution publique du projet chorale à l’école à Sylvanès pour entendre les jeunes chanter en chœur dans l’exceptionnelle acoustique de l’abbatiale.

Le projet est mené en partenariat avec la Communauté de Communes Monts Rance et Rougier, le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, le Conseil Départemental de l’Aveyron et le soutien de l’Éducation nationale.

Un atelier choral sous la direction de Daniel Bargier

Depuis l’Ile de la Réunion où il réside, le chef de chœur Daniel Bargier nous présente l’atelier-choral production qu’il encadrera du 28 juillet au 2 août 2025 à l’abbaye de Sylvanès aux côtés du pianiste Philippe Reymond.

 

Du 28 juillet au 2 août, tu encadres à Sylvanès un atelier choral pour voix de femmes : peux tu nous parler du choix du répertoire ? 
L’an passé, pour l’anniversaire de Gabriel Fauré, dans le cadre de l’Académie de Sylvanès, a été donnée la Messe des pêcheurs de Villerville pour voix de femmes. Ça m’a donné envie d’explorer ce répertoire écrit par des hommes pour des voix féminines et de proposer un travail sur cette musique, écrite en France, dans la première partie du 20e siècle.

 

Parmi ce programme musical exclusivement français, quelle en sera l’œuvre maîtresse ?
Sans aucun doute la Messe en l’honneur de Sainte Anne de Joseph Guy-Ropartz, compositeur breton injustement méconnu et que j’affectionne particulièrement. Mais les Litanies à la Vierge noire de Francis Poulenc vont nous demander également beaucoup d’attention.

 

As-tu une œuvre coup de cœur, une pépite que tu as vraiment cœur à partager avec tes stagiaires ?
Oui, bien sûr : La Messe brève d’André Caplet, dont nous ne travaillerons que des extraits (c’est une pièce « a cappella » très délicate, mais très touchante). Comme les œuvres de Maurice Duruflé, dont nous chanterons un motet, elle prend sa source dans le chant grégorien. Quoi de plus adapté au lieu et à l’acoustique de l’abbaye ?

Quel est le niveau demandé ou pré-requis pour participer à cet atelier ?
Vu l’exigence du programme proposé, dont une partie est sans accompagnement instrumental, cet atelier s’adresse à des choristes confirmées ayant une bonne oreille et une voix maîtrisée. De plus, il est indispensable d’arriver au stage partitions sues : le travail des partitions se fait « à la maison ». La répétition est le moment du travail collectif sur les partitions.

 

Comment vont se dérouler les journées de travail ? Et le concert de fin de stage ?
Elles débuteront par du travail vocal et surtout d’écoute collective, afin d’homogénéiser le son du groupe et de ménager les voix. Puis viendra le travail d’interprétation des partitions préparées : expression, phrasés, couleurs vocales, transitions entre les pièces « a cappella » et le répertoire avec piano.
À ce propos, nous aurons le privilège d’être accompagnés par l’excellent soliste Philippe Reymond au piano et je m’en réjouis !
Et puis, en guise de concert de fin de stage, nous nous produirons le samedi 2 août à 17 h dans le cadre du 48e Festival  Musiques sacrées – Musiques du Monde, ça sera sûrement un grand moment !

Sylvanès est un lieu auquel tu es très attaché, quel est ton premier souvenir dans ce lieu ou celui qui t’a le plus marqué ?
Assurément le premier concert auquel j’ai participé : c’était au milieu des années 80,  Un requiem allemand de Johannes Brahms, préparé à Saint-Céré par Michel Piquemal, et que nous étions venus donner le 15 août dans l’abbatiale. J’étais bouleversé…
… et bien loin d’imaginer que, quelques années plus tard (1990), Michel Wolkowitsky demanderait à Michel Piquemal de créer l’Académie du Festival de Sylvanès et me solliciterait pour l’assister. Au programme, le sublime Requiem de Verdi avec, entre autres, Béatrice Uria-Monzon, Gabriel Bacquier…). Et ça fait 35 ans que ça dure !

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