16e Rencontre entre Musique et Cinéma

Voilà déjà 16 ans que, pour marquer la fin de sa saison culturelle, le Centre culturel de rencontre choisit de mettre en lumière la musique dans le 7e art.
Comédies musicales d’hier et d’aujourdhui, films musicaux en tous genres, adaptations d’opéra, c’est près de 120 œuvres cinématographiques qui ont été projetées ces dernières années au Cinéma le Temple de Camarès rassemblant près de 4000 spectateurs.

Ces rencontres du film musical permettent au public cinéphile ou au simple amateur de découvrir ou redécouvrir sur grand écran les films musicaux les plus singuliers et les plus représentatifs du genre ! Et les ressources semblent inépuisables, comme en atteste la sélection concoctée cette année encore par le directeur de l’abbaye Michel Wolkowitski.

Sur trois jours, du 9 au 11 novembre 2024, près de 200 personnes ont investi la salle du Cinéma le Temple à Camarès.

C’est le fiévreux « Coco Chanel & Igor Stravinsky » de Jan Kounen qui a ouvert les festivités ! Dans ce film de 2009, le réalisateur français illustre avec délicatesse et sensualité la liaison orageuse et passionnée entre les deux génies, incarnés par Anne Mouglalis et Mads Mikkelsen, totalement habités par leurs rôles.

Autre film français évoquant la destinée d’un incroyable artiste : le magnifique film « Django » qui a remporté la meilleure jauge public de ces rencontres  ! Les spectateurs sont venus découvrir cet épisode méconnu de la vie du plus célèbre guitariste jazz de l’histoire de la Musique. Plus qu’un biopic, ce film d’ Étienne Comar dont l’action se déroule en 1943 est l’histoire d’une prise de conscience avec des scènes musicales complètement galvanisantes et un Reda Kateb stupéfiant de justesse.

Autre film biographique au programme et qui a séduit le public : le beau et poignant « Il Boemo » de Petr Václav. Le réalisateur tchèque y dresse le portrait élégant et savoureux de Josef Myslivecek, un compositeur de génie oublié, que le jeune Mozart admirait. Un grand film musical avec une bande originale exceptionnelle, des scènes d’opéras grandioses, le tout dans de flamboyants décors, costumes et paysages restituant à merveille la Venise du XVIIIe siècle.

Des histoires poignantes de rêves brisés, d’amour malheureux, de passion, d’ambition, de désir, de sacrifice : il en était aussi question dans l’étincelant film chinois « Perhaps Love » de Peter Ho-Sun Chan, une réalisation haute en couleurs, avec violons, chansons et costumes chamarrés racontant une sublime histoire d’amour sur trois décennies. Beaucoup d’émotions aussi dans le public à l’issue de la projection de la grandiose adaptation du chef-d’œuvre de Victor Hugo et de la comédie musicale éponyme : « Les Misérables » de Tom Hooper avec sa musique magnifique et ses images spectaculaires !

Le film « Sparkle » de Salim Akil où la jeune chanteuse Jordin Sparks partage la vedette avec Whitney Houston complétait cette sélection. Ce remake d’un film culte pour la communauté afro-américaine est surtout un hommage puissant à la musique soul et à l’héritage de la Motown : un drame à grand spectacle à l’énergie et l’enthousiasme communicatif qui a remporté l’adhésion du public.

Le public familial n’a pas boudé non plus son plaisir pour découvrir ou redécouvrir « Mary Poppins » de Robert Stevenson. Ce grand classique musical de 1964 qui raconte les péripéties d’une nounou pas comme les autres sous les traits de la pétillante Julie Andrews demeure un véritable hymne à la bonne humeur ! Soixante ans après sa sortie, il conserve toute sa splendeur et son pouvoir de toucher les cœurs.

Un merci particulier à la Communauté de communes Monts, Rance et Rougier pour son soutien et rendez-vous l’année prochaine pour une 17e édition de ces rencontres du film musical !

Un nouveau projet théâtral inspiré à Sylvanès

Après le succès de la représentation du spectacle « Vacarmes » en janvier 2024, centré sur la vie des agriculteurs, la collaboration avec Thomas Pouget, à la tête de la compagnie de théâtre lozérienne « La Joie Errante » et le CCR de l’Abbaye de Sylvanès s’est plus que consolidée. Ensemble, ils entreprennent un nouveau projet théâtral centré sur la vie des villages, explorant le thème Identité(s) Ruralité(s).

François Pérache et Thomas Pouget à Sylvanès © Abbaye de Sylvanès

En janvier et avril 2024, l’abbaye a accueilli Thomas Pouget pour deux résidences d’une semaine. Durant ses deux séjours, le comédien a recueilli les témoignages de nombreux habitants de la commune, notamment un prêtre, un employé de la MSA, un directeur d’institution, un maire, une employée d’institution culturelle, ainsi que des habitants de longue date, des « néo-ruraux », des retraités et des paysans…

Du 3 au 8 novembre derniers, une nouvelle semaine de résidence a été organisée à Sylvanès. Thomas Pouget et l’auteur – comédien François Pérache ont entamé la phase de conception et d’écriture de la future pièce. Sur la base des témoignages recueillis et de leurs réflexions, ils ont esquissé la trame, les enjeux et les personnages de cette nouvelle création provisoirement intitulée « Ici, on travaille à vivre bien ». Une pièce qui explorera la dualité du lien et de l’attachement …

Elle racontera le retour (forcé) au pays d’un jeune couple de néo-ruraux qui va découvrir les difficultés et les joies de la vie villageoise mais aussi une richesse humaine et une qualité de vie insoupçonnées. C’est paradoxalement leur arrivée qui va renforcer les liens, un peu endormis, des habitants du village : bousculés par leur présence, leurs demandes, leur attitudes, leurs enthousiasmes et leurs maladresses, les habitants vont réapprendre à faire « cause commune »…

On ne va pas en dévoiler davantage parce qu’il faudra venir découvrir sans faute le spectacle, hommage vibrant à une ruralité vivante, ancrée dans son passé et tournée vers l’avenir.

 

En terme de calendrier pour ce projet, la création de cette pièce « Ici, on travaille à vivre bien » se poursuivra sur la période 2025-2027 à l’occasion d’autres périodes de résidence d’écriture et de collecte jusqu’à l’aboutissement et sa représentation en 2027.

Elle réunit, outre le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès, de nombreux partenaires dont La Scène Nationale d’Aubusson, La Scène Nationale de Foix, Le Théâtre d’Aurillac, scène conventionnée d’intérêt national, Le département de la Lozère et La communauté de communes des Terres d’Apcher Margeride Aubrac.

Paris, Berlin, Broadway : l’aventure continue !

Depuis son lancement en septembre 2022 sur une idée originale de Michel Wolkowitsky et un scénario d’Axel Mattei, le projet de spectacle musical « Paris, Berlin, Broadway » continue de prendre forme cet automne à l’abbaye de Sylvanès. C’est l’histoire fascinante d’un cabaret réunissant six artistes pour mettre en scène trois villes, trois périodes, trois phases autour de Paris des années 1925-1930, le Berlin des années 1930-1940 et le Broadway des années 1950-1960. 

Cet automne, les artistes se sont réunis pour deux résidences à l’abbaye, leur permettant de peaufiner le projet et d’explorer les mises en scène qui donneront vie à ce futur théâtre musical. Après de nombreuses heures de répétitions, ils sont désormais prêts à partager avec le public des ébauches prometteuses comme le précise Michel Wolkowitsky qui co-signe la mise en scène de ce spectacle avec Axel Mattei : « Nous suivrons le montage de la revue de la première à la dernière répétition, offrant ainsi au public une expérience unique, bien au-delà d’un simple spectacle musical. Ils partageront avec nous les doutes, les crises et les joies qui jalonnent les répétitions, jusqu’à un final explosif qui conclura l’intrigue ». 

Le spectacle, digne d’un polar, se déroule dans les coulisses d’un théâtre genevois au début des années 70… Il promet d’immerger le public dans ces trois époques par le chant, la danse, la mise en scène et un magnifique répertoire qui va de Satie à John Kander, de Schönberg à Franz Lehar avec une grande présence de Kurt Weill, un clin d’œil à Verdi et un salut respectueux à Georges Gershwin… Des choix musicaux savamment établis par Michel Wolkowitsky en collaboration avec Axel Mattei. A noter la participation également à ce projet de l’artiste pluridisciplinaire Olivia-Manissa Panatte pour tout le travail des chorégraphies du spectacle.

Nous retrouverons sur scène les trois charmantes chanteuses : Emilie Boudeau (Jacqueline, la chanteuse française), Sophie Hanne (Hannah, la chanteuse allemande), Delphine Mégret, (Lisbeth, la chanteuse américaine). Dans le rôle de Viktor, le directeur et metteur en scène, nous reconnaîtrons Michel Wolkowitsky. A leurs côtés, Yves Dupuis incarnera Sacha, le pianiste chef d’orchestre.

Cette équipe talentueuse nous promet une aventure créative originale.

Rendez-vous en octobre 2025 pour découvrir ce nouveau bijou concocté à Sylvanès et produit par le Centre culturel de rencontre !

Le retour de « La Belle et le Loup »

Dans la continuité des projets artistiques, pédagogiques et musicaux portés par l’Abbaye de Sylvanès, celui de « La Belle et le Loup » refait son come-back après une année de pause. Cette aventure pédagogique va à nouveau permettre la formation et l’implication d’un chœur de jeunes dans une production musicale de grande qualité.
Pour cette année scolaire 2024-2025, le projet repart donc de plus belle, toujours orchestré par la chanteuse et compositrice Cécile Veyrat, avec trois classes de l’école et du collège St Michel de Belmont-sur-Rance, soit au total 70 élèves.

Une série de 9 ateliers de chant sont prévus dans les classes de novembre 2024 à mars 2025. Sous la direction de la chanteuse, les élèves travailleront la polyphonie à deux voix et la mise en scène (signée Silva Ricard). Dans ce spectacle, ils formeront le « chœur de la forêt » qui montera sur scène aux côtés des dix chanteurs et instrumentistes professionnels. A la fois témoin et acteur de l’intrigue, celui-ci est véritablement impliqué dans le spectacle par l’intermédiaire de nombreux dialogues chantés avec les protagonistes de l’histoire.

Les deux derniers ateliers réuniront tous les élèves le jeudi 27 mars et le lundi 7 avril 2025. Ils travailleront en tutti afin de découvrir et d’harmoniser leurs voix.

A l’issue de ces ateliers, deux représentations (une scolaire et une tous publics) seront programmées à la salle des fêtes de Saint-Affrique le mercredi 30 avril 2025.

Sur un texte de Marie-Chloé Pujol-Mohatta, librement inspiré du conte traditionnel « La Belle et la Bête »,  La Belle et le Loup est un « opéra pop » construit sous la forme d’une fable écologique qui vient questionner notre rapport à la nature, aux animaux et plus largement au vivant. Les allégories de l’Homme (La Belle) et de la Nature (Le Loup) invitent les spectateurs (les Humains) à reconsidérer leur rapport au monde. L’œuvre, composée par Cécile Veyrat est caractérisée par une musique actuelle aux accents d’opéra où les sonorités classiques (piano, violoncelle, flûte traversière) se mêlent à d’autres plus contemporaines (saxophone, synthétiseur, vibraphone) dans une ambiance fantastique, poétique et colorée !

« La Belle et le Loup » s’inscrit dans la continuité des projets artistiques et pédagogiques initiés et portés par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès. Il est co-produit avec Les Oreilles en Eventail (30) et reçoit le soutien de la Ville de Saint-Affrique.

 

Les projets scolaires 2025

CHORALE À L’ÉCOLE (6e année consécutive) : la chanson française résonne dans les classes !
Depuis le 1er octobre, les élèves ont retrouvé le plaisir de chanter ensemble. Jusqu’au mois de juin 2025, chacune des 9 classes participantes (155 élèves) bénéficiera de 15 ateliers de 45’ animés par Virginie Barral, musicienne intervenante rattachée au Conservatoire et d’une rencontre artistique avec l’auteur, compositeur, interprète Hervé Suhubiette. Le projet aboutira comme chaque année au mois de juin 2025 à une restitution publique pour expérimenter en chœur l’exceptionnelle acoustique de l’abbatiale.

Initié par l’Abbaye de Sylvanès, Centre culturel de rencontre, ce projet est mené en partenariat avec la Communauté de Communes Monts Rance et Rougier, le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, le Conseil Départemental de l’Aveyron et le soutien de l’Éducation nationale.

 

LA BELLE ET LE LOUP : le retour de l’opéra pop avec chœur d’enfants !
Repris après une année de pause, ce projet s’inscrit dans la continuité des projets artistiques, pédagogiques et musicaux portés par l’Abbaye de Sylvanès qui permettent la formation et l’implication d’un chœur d’enfants dans des productions musicales. Les élèves des 3 classes participantes – 70 élèves de l’école et du collège St Michel de Belmont – rencontreront donc la chanteuse et compositrice Cécile Veyrat pour une série de 9 ateliers au cours desquels ils travailleront la polyphonie à deux voix et la mise en scène créée par Silva Ricard, chorégraphe professionnelle. A l’issue de ces ateliers, ils monteront sur scène aux côtés de 10 chanteurs et instrumentistes professionnels lors des 2 représentations programmées à la salle des fêtes de Saint-Affrique le mercredi 30 avril 2025.

Représentation du spectacle « La Belle et le Loup » en 2023 à Saint-Affrique

A VOL D’OISEAU : un parcours complet d’éducation artistique, culturelle et environnementale !
Ce projet est développé par La Chapelle Harmonique en partenariat avec la Ligue pour la Protection des oiseaux et avec le soutien des services de l’Education nationale. Quatre classes maternelles et élémentaires bénéficieront d’une série de 4 ateliers les jeudi 12 et vendredi 13 juin 2025 : imiter, observer et reconnaître les chants d’oiseaux avec des appeaux ; découvrir comment les oiseaux ont inspiré les compositeurs du Moyen Âge à aujourd’hui ; atelier de chant et apprentissage des œuvres « Les Rossignols » de Ballard » et « Le concert des oyseaux » de Moulinié ; intervention de La Ligue de Protection des oiseaux pour fabriquer une mangeoire ou un nichoir.
Les élèves seront ensuite invités à assister au concert-lecture tous publics programmé le dimanche 15 juin 2025 à l’Abbaye de Sylvanès, pour entendre les artistes de la Chapelle Harmonique au grand complet interpréter des œuvres de W. Wiliams, J. van. Eyck, F. Couperin, A. Vivaldi, J.P. Rameau, C. Ballard, E. Moulinié etc.

 

DES PIEDS ET DES MAINS POUR LA FORÊT : tous à la (re)découverte de la biodiversité forestière !
C’est un rendez-vous annuel bien identifié des écoles de notre secteur : chaque année au mois de juin, l’Abbaye de Sylvanès collabore avec l’association Millefeuilles pour l’organisation d’un rendez-vous inter-écoles. Au cours de cette journée, des intervenants professionnels animeront des ateliers pédagogiques immersifs pour une (re)découverte décoiffante de la nature, de la culture et du patrimoine : recherche et observation d’insectes ou de petites bêtes aquatiques, découverte de la ripisylve, sensibilisation au tri et à la valorisation des déchets, spectacle : qu’elle soit naturaliste, scientifique, sensorielle, ludique ou artistique, l’approche de chaque atelier impliquera chaque élève selon son âge. D’année en année, les élèves affinent leur sens de l’observation, prennent conscience de la biodiversité qui les entoure et deviennent les citoyens éclairés de demain…

 

VISITES ET ATELIERS DE PRATIQUES ARTISTIQUES : l’abbaye de Sylvanès, lieu de patrimoine vivant
Tout au long de l’année scolaire, l’Abbaye de Sylvanès propose diverses formules de visite + atelier pour les groupes scolaires de la maternelle au lycée.
L’ancienne abbaye cistercienne de Sylvanès est un remarquable terrain de découverte balayant les époques médiévale, moderne et contemporaine en lien avec les programmes scolaires. Nos différentes visites proposent une découverte transversale du site, à la fois ludique, participative et sensorielle. Dans cette continuité, nos ateliers artistiques invitent les élèves à faire un pas de côté et changer d’angle de vue par le biais d’une implication à la fois individuelle et collective. Pratiquer le chant, la calligraphie, emprunter le chemin de la création artistique… chaque expérience contribue à libérer la créativité, tout en favorisant l’acquisition de savoirs et de savoirs faire.

Atelier de calligraphie

Ces ateliers sont animés par des artistes et intervenants professionnels reconnus et engagés dans une démarche de transmission adaptée au public jeune. Ils font l’objet d’un référencement sur le Pass Culture qui permet aux établissements scolaires, via l’interface Adage, de bénéficier de financements spécifiques.

 

Rencontre avec Pinky, artiste pluridisciplinaire

Htet Myo Htut Aung, de son nom d’artiste Pinky est une jeune artiste birmane de 32 ans. Autodidacte et issue d’une famille de musiciens, cette artiste pluridisciplinaire exerce dans le domaine des arts visuels (dessin, peinture, design) et de la musique (composition et interprétation).
Suite au coup d’État de l’armée birmane en février 2021, elle a dû fuir son propre pays et a rejoint la France pour repenser son avenir et réaliser son potentiel artistique en sécurité. Pinky a pu étudier pendant un an à l’IESA (Institut d’Etudes supérieures des Arts), année au cours de laquelle elle a longuement développé et mûri son projet artistique. C’est dans le cadre du programme Nora mis en place par l’ACCR que l’Abbaye de Sylvanès l’a accueillie en résidence artistique du 19 août au 1er septembre.
Voici quelques morceaux choisis de son rapport de résidence rédigé à l’issue de son séjour parmi nous.

Sylvanès, ça en vaut la peine !
Se rendre à l’abbaye était aussi difficile que cela en avait l’air sur la carte : 10 heures de voyage au total – mais au fond de moi, je savais que cela en vaudrait la peine. Dès ce premier jour, j’étais ravie d’entendre différents types de musique, les sons de la nature, la forêt et le ruisseau à proximité et d’être dans un lieu historique. Pour quelqu’un comme moi qui puise son inspiration principalement dans la spiritualité, Sylvanès était vraiment un appel.

Sylvanès, un lieu où les différentes religions et les cultures se rencontrent
Ma première semaine de résidence, j’ai pu participer au stage encadrée par Françoise Atlan sur les chants séfarades et arabo-andalous. Je suis fasciné par la culture andalouse depuis que je l’ai découverte à travers la musique en 2018, donc c’était l’occasion parfaite pour moi ! Je me suis fait de nouveaux amis au sein de ce stage.
De nombreux concerts du Festival ont eu lieu pendant mon séjour : un quatuor à cordes talentueux, des polyphonies au féminin d’Occitanie, d’Italie et de Corse, des chants orthodoxes, des chants d’Orient, un récital de chant lyrique et de la musique du Rajasthan. Ici, j’ai l’impression de rêver. C’est si rare d’entendre des musiques de différents religions et pays, de styles divers au même endroit en même temps ! Ce lieu est incroyablement important pour le monde, et j’admire l’équipe, notamment Michel, pour avoir su le maintenir toutes ces années. J’espère que cela continuera encore longtemps !

Un coup de cœur pour l’Orgue de Sylvanès
L’orgue m’a toujours fasciné, car il n’existe pas au Myanmar (ex Birmanie), et j’ai grandi en rêvant de l’entendre en direct, surtout en écoutant beaucoup de Bach. 
J’ai déjà eu l’occasion de jouer cette année sur un orgue d’église et de comprendre son mécanisme. Ici, à Sylvanès, j’ai vraiment apprécié de passer beaucoup plus de temps à jouer et à explorer cet instrument moderne. Certains jours, j’avais l’impression de passer toute la journée à l’intérieur, bien que je ne faisais en réalité que m’entraîner et m’amuser. Un habitant de Sylvanès qui est organiste m’a montré l’utilité des différents registres et claviers, m’expliquant les harmoniques et les sons de résonance.

Sylvanès, un lieu inspirant
Ici, j’ai beaucoup joué du piano, composé des mélodies et une nouvelle pièce sur l’orgue. Malgré mon parcours en musique électroacoustique, je me suis à peine servi de mes instruments électroniques. Les compositions que j’ai créées ici ont été fortement influencées par la musique baroque, loin des styles contemporains. J’ai accepté cette inspiration divine et je me suis permis de créer sans objectif spécifique.
Avant de venir ici, mon rêve  ici était de réaliser mes installations dans des espaces sacrés tels que des églises ou de grandes salles, car je considère que cela correspond parfaitement au concept spirituel qui sous-tend ma pratique. L’idée était de mettre en place une installation immersive, fusionnant la peinture, le son et la musique. Le public pourrait toucher mes peintures, et grâce aux capteurs, leurs touchers manipuleront différents sons, comme si les nuages sur mes peintures chantaient à leurs touchers.
Cependant, durant cette résidence, j’ai saisi l’opportunité d’être attentif et de laisser l’inspiration venir lentement. J’ai décidé de ne pas me fixer d’objectif précis, ce sera pour une autre fois lors d’un prochain séjour à l’abbaye de Sylvanès, je l’espère!

Un séjour magique et guérisseur
En tant qu’exilée, je n’ai pas eu l’occasion de traiter correctement mes traumatismes, de réfléchir à mes progrès ou simplement d’être seule avec mes pensées et mes désirs. Cette résidence, ainsi que celle que j’ai faite en mai, m’a donné du courage et du calme. Les choses restent incertaines, instables, et dangereuses chez moi, avec des mauvaises nouvelles constantes, mais j’ai cessé de vivre dans la peur et le désespoir. Pour cela, je suis profondément reconnaissante de ce que la vie m’offre ici.
Ce que je retiens, ce sont les connexions que j’ai nouées avec toutes les personnes que j’ai croisées, l’histoire passionnante de l’abbaye, son fameux orgue contemporain (le plus grand d’Occitanie), ainsi que les morceaux de musique que j’ai pu composer en ces murs.

 

« Les nuages sont des pensées : exploration des désirs et des prières.
Enfant, j’ai toujours été fasciné par les nuages. Je passais beaucoup de temps à les regarder, alors qu’ils changent de forme, ressemblant parfois à une certaine forme.
Au même moment, des milliers de pensées ont déjà traversé mon esprit. Les nuages sont comme mes pensées, ils ne cessent de passer et se transforment sans cesse. »
Pinky

Site internet de Pinky  : https://pinkyhtutaung.wixsite.com/my-site

L’adieu à André Gouzes (1943-2024)

Notre cher frère André Gouzes nous a quittés dans la nuit du 22 au 23 août dernier nous laissant tous dans une profonde tristesse.

A l’annonce de son décès, des centaines de témoignages, de messages ont afflué par courrier, mail, réseaux sociaux. Nous remercions sincèrement ici toutes les personnes qui ont témoigné leur soutien et se sont associés à notre immense peine.

Ses obsèques ont été célébrées dans l’abbatiale de Sylvanès le mardi 27 août 2024 où la grande famille de Sylvanès s’est réunie en nombre pour lui rendre un dernier hommage.
Ce fut une très belle messe présidée par le Frère dominicain Joël Boudaroua entouré de nombreux frères du Couvent des Dominicains de Toulouse et de Montpellier. Beaucoup de ses ami(e)s chanteurs(es) de toutes les générations étaient également rassemblés pour chanter sa belle Liturgie en présence du frère Daniel Bourgeois co-auteur des textes de « La Liturgie chorale du Peuple de Dieu » avec le frère Jean-Philippe Revel.

TÉLÉCHARGER LE LIVRET DE LA MESSE DES OBSÈQUES

Un temps fort de la célébration a été marqué par la diffusion d’un enregistrement d’une homélie du Père André Gouzes donnée le 27 novembre 1983 en l’abbatiale de Sylvanès. Le moment où la voix si familière d’André a retenti sous les voûtes de l’abbatiale fut chargé en émotions fortes . Il est possible de l’écouter sur le lien ci-dessous :

Beaucoup de fidèles amis, membres adhérents de l’association de l’Abbaye, venus des quatre coins de France, d’Europe, du Canada étaient réunis ce jour là pour ce dernier adieu et de vibrants hommages lui ont été rendus :

• Son ami musicien de longue date, Marcel Bardon a interprété au violoncelle dans le choeur de l’abbatiale la magnifique chanson catalane El Cant dels ocells (Le chant des oiseaux) de Pablo Casals : sublime message de paix et d’espoir…

• Son ami journaliste René Poujol a livré un poignant message d’amitié que vous pouvez retrouver sur son blog en cliquant ici  :  Texte de René Poujol

• A sa suite, c’est Michel Wolkowitsky, son compagnon de route de l’Aventure de la Renaissance de l’abbaye, qui a pris la parole pour lui adresser un émouvant dernier adieu : Télécharger le texte de Michel Wolkowitsky

Le cercueil d’André a quitté l’abbatiale au chant du Salve Regina des bergers du Rouergue jusqu’au parvis de l’abbatiale où l’assistance l’a spontanément applaudi. Ses proches l’ont par la suite accompagné en procession jusqu’au petit cimetière de Sylvanès.

Notre cher André nous laisse un héritage spirituel et musical qui continuera à vivre en chacun de nous et notre reconnaissance est éternelle. Il a désormais retrouvé sa terre du sud Aveyron et repose au chevet de son abbaye, si chère à son cœur et qui demeurera toujours le berceau et le rayonnement de sa création. Merci André et repose en paix !

 

Lire les articles du Progrès Saint-Affricain et du Saint Affricain

 

 

Article du journal Le Progrès Saint-Affricain – paru le jeudi 29 août 2024

 

Article du journal Le Saint-Affricain – paru le 4 septembre 2024

 

 

 

 

 

Nataliia : la joie de chanter ensemble !

Dans le cadre du programme Odyssée de l’ACCR – Association des Centres culturels de rencontre – nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir en nos murs Nataliia Zhuravel, artiste ukrainienne pour une résidence du 2 au 15 juillet 2024.
Au cours de son séjour, Nataliia a eu l’opportunité de faire de nombreuses rencontres artistiques, d’animer des ateliers de chant auprès de jeunes enfants, adolescents et adultes et a su transmettre avec un grand enthousiasme son amour de la musique et du chant.  Elle a pu aussi assister au concert d’ouverture du 47e Festival qui a eu lieu le 14 juillet. Rencontre avec cette belle personne,  passionnée par le chant et la musique qui a laissé son empreinte lumineuse au sein de l’abbaye.

Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Nataliia Zhuravel et suis arrivée en France en mars 2022. En Ukraine, je travaillais comme professeur de chant et de musique à l’Institut pédagogique de Kryvyi Rih. J’ai également été coach vocal dans le secteur du théâtre durant plusieurs années.

L’Abbaye de Sylvanès fait partie d’un réseau de CCR (Centres culturels de rencontre). Pourquoi avoir choisi ce lieu plutôt qu’un autre ?
Le programme Odyssée auquel je participe a été mis en place par le Ministère de la Culture et vient spécifiquement en aide aux artistes réfugiés, ce qui explique ma présence ici à Sylvanès. La thématique du Centre culturel de rencontre autour de « Musiques et dialogue des cultures » et toutes les actions de pédagogie du chant, de création musicale qui sont menées ici m’ont motivée à postuler. Je ne regrette aucunement ce choix  ! Cela a été un véritable programme d’intégration pour moi. Le cadre de l’abbaye est favorable à l’exploration des techniques vocales que je pratique comme le yoga vocal, la respiration, la méditation, les sons de la nature. Elles visent, entre autres, à favoriser l’harmonisation des émotions. Ce fut une très belle découverte !

Quel était votre objectif de travail en venant ici ?
J’avais besoin de développer les bases et les principes de mon travail, celui-ci étant d’enseigner le chant à tous ceux qui le souhaitent car chanter peut faire une différence dans votre vie, j’en suis convaincue ! Je suis très contente de passer du temps entre ces murs et j’y rencontre des personnes merveilleuses. Je sais que beaucoup de prières ont été prononcées dans ce lieu et j’y prie tous les jours. Je veux vraiment que cet endroit m’aide à croire en la victoire de mon pays.

Le contexte de la guerre en Ukraine a cruellement affecté votre travail…
La guerre a bouleversé ma vie. Je me suis retrouvée seule en France et je me sentais très mal. J’étais souvent déprimée parce que je ne pouvais rien faire face à la situation. J’ai vécu un an dans une auberge dans la ville de Fos-sur-Mer. L’auberge était isolée, il n’y avait rien d’autre qu’un atelier de préparation de légumes à côté de chez moi et j’y suis allée pour travailler. Je suivais des cours de français trois fois par semaine. Il fallait malgré tout que je me ressaisisse parce que la vie continue. J’ai commencé à chanter avec des femmes et des enfants ukrainiens et nous avons formé ensemble le choeur de chansons ukrainiennes « Kalyna ». On chantait pour le plaisir, on répétait plusieurs fois par semaine et on est montées sur scène au théâtre de Martigues pour l’ouverture de la saison culturelle 2022 et aussi à Fos-sur-Mer. Côté famille, nous communiquons via les réseaux car les frontières sont fermées. J’ai des nouvelles de mon fils qui étudie au Conservatoire d’Odessa et qui, je l’espère, pourra venir jouer en France à l’automne 2024.

Avez-vous pu échanger avec d’autres artistes à l’Abbaye au cours de votre séjour ?
Oui j’ai pu assister dès mon arrivée au travail de Frédéric Gindraux et Jean-Philippe Clerc à l’occasion de leur classe de maître auprès de jeunes professionnels. Frédéric est comme un maître pour moi, il enseigne clairement et très subtilement  : il a une approche individuelle particulière auprès de chaque élève, ce que j’aime tout particulièrement. À ses côtés, j’ai appris de nouvelles choses et confirmé mes connaissances en matière de spécialisation vocale.

J’ai partagé également du temps auprès du Directeur général Michel Wolkowitsky, également chanteur, pédagogue de la voix et metteur en scène. Notre première rencontre autour du chant m’a aidée à retrouver un équilibre psychologique après le stress que je subissais à ce moment là : mon pays était en effet particulièrement meurtri par des violentes attaques dans un hôpital de Kyiv. Michel m’a aidée à orienter le son de ma voix dans une direction calme. Il travaille avec beaucoup de soin et de professionnalisme sur la respiration et la voix et j’ai pu me rendre compte que nos techniques vocales étaient très similaires. Cela me donne encore plus de confiance dans mon développement professionnel, car en fait il n’y a pas de limites, pas de frontières, mais seulement « sa majesté la musique » !

Au cours de mon séjour, j’ai aussi participé au stage « chanter en famille » animé par Béatrice Gaussorgues. Tout le temps passé avec elle et le groupe d’enfants, d’adolescents et parents a été un grand plaisir ! A cette occasion, j’ai pu mettre à profit les techniques que j’utilise avec les stagiaires, des exercices de respiration, des jeux vocaux, c’était très chouette ! Nous avons travaillé ensemble une chanson simple et j’ai été aussi ravi de découvrir le répertoire de musique liturgique, si spécifique au lieu. Il y avait une ambiance conviviale, c’était comme des vacances  !

Avant mon départ, j’ai aussi pu rencontrer les merveilleux musiciens de l’ensemble les Paladins et assister au très beau concert de musique baroque d’ouverture du Festival.

J’ai vraiment apprécié toutes les personnes qui travaillent à Sylvanès pour leur respect, leur aide, leur délicatesse, leur générosité, pour la gourmandise, pour le calme qu’ils créent au sein de l’abbaye. Merci à tous !

Sur quel projet travaillez-vous actuellement ?
A présent, j’habite Martigues où j’enseigne en tant que cheffe de chœur et professeure de chant. Parmi mes derniers projets en date, j’avais dans l’idée de faire se rencontrer la chorale d’enfants que j’anime à Kryvyi Rih et d’autres chorales d’Ukraine et de France. Pour cela, j’ai mis en place un festival en ligne et j’ai rencontré des chefs de chœur de différentes villes. L’UNESCO nous a rejoint dans le projet pour nous apporter son soutien. La chorale de Kryvyi Rih devrait venir en représentation dans une église de Martigues le jour de la Saint Nicolas en décembre 2024.

Le mot de la fin ?
Chantez, vous le valez bien ! Le chant a un effet harmonieux et global sur le développement de l’individu, il favorise la communication, la socialisation, les amitiés réelles et la camaraderie !  Alors quelque soit votre âge, quelque soit votre état, chantez  !!!

 

Propos recueillis par Vanessa Brisse-Bonnet, saisonnière au service accueil-tourisme de l’abbaye, juillet 2024

Un partenariat engagé entre le Festival et l’APSH 34

Convaincue que l’art et la culture sont de puissants leviers pouvant être utilisés dans une démarche de développement social local, le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès a fait le choix d’élargir son offre culturelle auprès des publics les plus « sensibles », publics empêchés ou en situation de handicap.

C’est dans ce cadre que le 18 juin dernier, une convention de partenariat a été établie entre le Centre culturel de rencontre  et l’APSH34 (Association pour Personnes en Situation de Handicap) – Territoire des Hauts cantons. Monsieur Éric Barraquier, directeur des Foyers et Savs de Plaisance, accompagné de trois bénéficiaires et de leur éducatrice Anissa Méniri se sont déplacés à l’abbaye pour engager officiellement ce partenariat avec Michel Wolkowitsky, directeur général de l’abbaye et fondateur du Festival.

Pour les acteurs de l’APSH34, « La culture nous enrichit, nous rassemble en ouvrant une porte vers de nouvelles expériences. Et parce que l’accès à la culture est l’un des piliers de l’égalité des chances, les Foyers de L’APSH34 des Hauts Cantons se mobilisent en ce sens dans leur proposition de prestation d’accompagnement. L’accès aux évènements culturels reste un défi majeur, que ce soit en raison des barrières financières, physiques ou sociales. C’est pourquoi nos équipes mènent une réflexion continue contribuant à favoriser l’accessibilité pour les personnes accompagnées. Pour qu’elles puissent pleinement bénéficier de la richesse artistique et intellectuelle qu’ils offrent.»

L’abbaye de Sylvanès s’est donc engagée auprès des résidents de l’APSH 34 à faciliter leur accès aux concerts du Festival des Musiques Sacrées et du Monde jusqu’au 1er septembre 2024 en leur faisant bénéficier d’un tarif préférentiel. Un partenariat qui sera certainement reconduit à chaque édition !

« Je connais le lieu parce que je m’y intéresse, je suis vraiment curieux d’y voir un concert.»précise Yoann.


« C’est vraiment super, on va découvrir des musiques qu’on ne connait pas, que l’on n’a jamais entendu, ça va être une découverte !!! et puis c’est des bons moments de partage pour nous tous » renchérit Cécilia.

 

Oui, la musique se partage ensemble à Sylvanès et l’édition 2024 du Festival répondra encore une fois de plus aux objectifs fixés par le centre culturel de rencontre : Expérimenter, partager, transmettre  ! 

 

Samanûr et Canticum Novum en résidence de création !

En ce mois de juin, le Centre culturel de rencontre a eu le grand plaisir d’ accueillir simultanément deux ensembles en résidence de création :  Samanûr formé des artistes Milena Jeliazkova, Georges Camil Abdallah, Iyad Haimour, Amin Al Aiedy et le collectif interculturel Canticum Novum sous la direction d’Emmanuel Bardon.

Ces quelques jours passés à l’abbaye ont été l’occasion de travailler respectivement sur deux programmes qui seront créés cet été dans le cadre du Festival, le 21 juillet à 21h pour « Légendes des mers » avec Samanûr et le 18 août à 21h pour « Canti di Gioia – dans le silence de ce jour naissant » avec Canticum Novum.

Dans « Légendes des mers », le Liban de Georges Camil Abdallah, la Syrie et la Palestine d’Iyad Haimour, et l’Irak d’Amin Al Aiedy ouvrent leurs bras aux multiples racines de Milena Jeliazkova – bulgare, arménienne et macédonienne, à son sang éminemment nourri des musiques des Balkans. La mer Méditerranée, la mer Egée, la mer Noire, la mer Adriatique ne sont qu’une seule et unique au final : cette Mère qui nous permet de renaître, de nous ressourcer, de nous rencontrer, d’oublier peines et tracas, de rêver d’un avenir plus radieux.
Chants et poésies de Syrie, Liban, Palestine, Égypte, Bulgarie, Bosnie, Grèce, Turquie, Irak, chants séfarades d’Espagne et des Balkans dialogueront  dans ce programme incarné par de merveilleux chanteurs et instrumentistes  !

 

 

« Dans le silence de ce jour naissant… » Cette prière de Saint-François d’Assise, précurseur du dialogue interreligieux, a inspiré au collectif interculturel de Canticum Novum, une nouvelle création mettant toujours en valeur la musique comme source de réciprocité et d’écoute, de rencontres et de dialogues. Les traditions sacrées populaires d’Ombrie, de Toscane, de Cilicie et d’Arménie des XIIIe et XIVe siècles seront sublimement mises en lumière par dix incroyables artistes sous la direction d’Emmanuel Bardon.