Nicole, pour toujours dans nos cœurs

Un bien cruel début de printemps à l’abbaye… Notre chère amie Nicole nous a quittés dans la nuit du 22 mars, nous laissant tous dans une profonde tristesse. Investie depuis de nombreuses années dans l’aventure de l’abbaye, elle avait choisi, il y a peu, de s’installer en sud-Aveyron auprès de son frère Michel Wolkowitski.

Ce dernier lui a rendu un vibrant et émouvant hommage lors de ses obsèques le lundi 27 mars en l’abbatiale de Sylvanès :

« Nicole, ma chère Nicole, ma Sœur !
Nous voilà tous réunis pour un dernier adieu. L’ émotion est immense.
C’est avec la douceur du  printemps que tu t’es envolée vers les grands espaces,  dans un ultime voyage, vers ta demeure d’éternité où tu vas désormais reposer. […]

Depuis plusieurs années tu avais repris le chemin de Sylvanès. Ici tu as retrouvé une joie de vivre, une sérénité profonde après des années d’épreuves et de solitude affective. Tu redonnais du sens à ta vie, dans l’amitié et le service des lieux.
Les longs séjours que tu as fait chez moi avant de t’installer à Camarès nous ont donné l’occasion de mieux nous connaître, de partager nos lectures, nos questionnements sur la vie, nos soucis, nos doutes et  parler de cette foi qui nous habitait. Nous aimions aussi évoquer des souvenirs de familles, une belle façon de rendre bien présents tous nos chers disparus.

Comment ne pas te remercier, remerciements auxquels j’associe toute mon équipe pour ton engagement à l’abbaye,  bénévole et dévoué. Tu as su pleinement trouver ta place, prendre des responsabilités, tenir tes engagements.
Accueillir les visiteurs, les stagiaires, les artistes et les festivaliers avec grâce et sourire, sans compter ton temps,  si bien que parfois je t’interdisais de venir pour que tu puisses de te reposer un peu.
Tu t’es refait un coin de vie à Camarès où, là aussi, tu inspiras beaucoup de sympathie dans le village.
A Sylvanès, tu avais pris ce lieu et ses occupants en amour. Ils te le rendaient bien.
Tu étais devenue la mamie dynamique de toute l’équipe partageant leurs soirées,  leurs rigolades,  le traditionnel apéritif à la terrasse du café les soirs d’été.
Je sais combien leurs cœurs sont aujourd’hui, attristés.

J’ai été particulièrement impressionné et ému par les centaines de témoignages que nous avons reçu sur les réseaux sociaux, venant même du Liban et de l’Inde ! Tous évoquaient ta gentillesse, ton élégance, ta discrétion, ton sens de l’accueil, ton sourire lumineux et joyeux, l’écoute que tu avais pour certains.

Tu vas laisser un grand vide ! Tu vas nous manquer, tu vas me manquer.
La vie va reprendre son cours avec cette douloureuse présence de l’absence qui se fera chaque jour plus mystérieuse.
Tu ne seras jamais plus où tu étais mais tu seras toujours là où nous serons, bien vivante dans le cœur et les pensées de ceux qui t’aiment.
Quand la tristesse se sera adoucie, seuls les beaux souvenirs demeureront, comme de douces sensations de ces moments de bonheur partagés.

Nicole et Michel – 25 juillet 2021 – Abbaye de Sylvanès

Va tranquille et en paix !

Respire et savoure le grand air de l’éternité.

Ton empreinte est posée !

Tu as marqué ces lieux !

Repose en paix en cette terre de Sylvanès auprès des tiens qui t’ont précédée.

Enracinée tu l’es et tu le resteras !

A jamais dans nos cœurs tu vivras. »

 

Michel Wolkowitsky, 27 mars 2023

 

Paris, Berlin, Broadway : une nouvelle création !

Trois villes, trois périodes, trois phases de l’histoire du cabaret ! Voilà le sujet, sur une idée originale de Michel Wolkowitsky et un scénario d’Axel Mattei, de cette résidence de création qui a débuté en 2022 et se poursuit en mars et en juin 2023. 

Le défi pour les six artistes accueillis à l’abbaye : illustrer ces trois périodes dans ces trois lieux –  le Paris des années folles (1920-30), Berlin dans les sombres années 30-40 et enfin l’âge d’or de Broadway dans les années 50-60… et en faire un spectacle musical scénarisé avec un fil conducteur qui amène le spectateur doucement mais sûrement dans ces trois univers…

Le scénariste Axel Mattei explique : « Notre spectacle se déroule comme un polar qui se passerait dans les coulisses d’un théâtre genevois au début des années 70… Mais qui était ce mystérieux Percy Hamilton qui a écrit avant de mourir une revue sur mesure pour ces trois chanteuses qui ne se connaissent pas et qui arrivent le même jour de trois villes lointaines ? Quels étaient ses rapports avec Viktor, le directeur du théâtre et Sacha, le pianiste chef d’orchestre ? C’est ce que le public découvrira au fur et à mesure des répétitions… Car nos chanteuses répètent sous la direction de Viktor une revue à grand spectacle « Les sœurs Hamilton ». »

Michel Wolkowitsky ajoute :  « Nous suivrons le montage de la revue de la première à la dernière répétition, ce qui sera l’occasion de donner au public encore plus qu’un spectacle musical traditionnel puisqu’il partagera avec nous les doutes, les crises et les joies qui émaillent généralement les répétitions… Et ce jusqu’au final qui prendra la forme du dénouement de l’intrigue dans une explosion musicale… »

Parmi les trois chanteuses de la distribution, nous retrouvons Emilie Boudeau Jacqueline, la chanteuse française, Sophie Hanne Hannah, la chanteuse allemande , Delphine Mégret Lisbeth, la chanteuse américaine. Dans le rôle de Viktor, le directeur et metteur-en-scène, nous reconnaitrons Michel Wolkowitsky. A leurs côtés, Yves Dupuis incarnera Sacha, le pianiste chef d’orchestre.

Séance de travail au cours de la résidence

Du chant, de la danse, de la mise en scène en direct au service d’un répertoire qui va de Satie à John Kander, de Schönberg à Franz Lehar avec une grande présence de Kurt Weill, un clin d’œil à Verdi et un salut respectueux à Georges Gershwin… Des choix musicaux savamment établis par Michel Wolkowitsky en collaboration avec Axel Mattei.

Wilkommen, bienvenue, welcome ! Et vivement 2024 pour découvrir ce nouveau spectacle !

Milena Jeliazkova, l’amour de la Bulgarie

Profondément attachée à l’abbaye, la chanteuse bulgare Milena Jeliazkova inaugurera la saison 2023 des stages de chant du Centre culturel de rencontre du 12 au 16 avril avec  un stage de chants traditionnels bulgares. Un autre suivra à l’automne du 18 au 22 octobre. Cette artiste aux talents multiples nous en dit plus sur les deux répertoires spécifiques qu’elle abordera cette année, sur sa passion de transmettre l’art bulgare et sur son tout premier roman…

 

• Ce sont deux stages inédits de chants traditionnels bulgares que tu proposes en avril et en octobre, peux-tu nous en dire plus sur ces répertoires ?
J’ai eu envie cette année de proposer deux thématiques bien spécifiques.
En avril (12 au 16), les chants bulgares de rituel seront à l’honneur. Ils sont liés de manière fonctionnelle à certaines coutumes et dépendent en grande partie directement du lien très fort du peuple bulgare avec la Nature. Ce sont des chants du calendrier, reliés depuis des siècles à un jour férié comme par exemple Noël, le Jour de Lazare, (fête orthodoxe : le samedi avant le dimanche des Rameaux), le jour de Enyo (jour du solstice d’été le 24 juin), etc. Il s’agit aussi en partie de chants de coutumes familiales, autrement dit de chants non liés à un jour précis du calendrier mais liés à certaines occasions comme un baptême, un mariage, ou un inhumation. J’accompagnerai l’apprentissage de chaque chant de l’explication du rituel ou de la coutume correspondant(e).

En octobre (18 au 22), je propose une promenade musicale dans la péninsule balkanique. Les chants où la part du Merveilleux est importante m’intéressent tout particulièrement. Carrefour des Civilisations et des Empires divers, terres pétries de mythes et légendes, les Balkans fascinent sans cesse l’imaginaire collectif occidental parce que les pays qui les composent véhiculent encore aujourd’hui des croyances païennes très anciennes. Ici se croisent et cohabitent des vampires et des dragons, des nymphes maléfiques et des ogres bienveillants ; Orphée, Drakula et Krali Marko (héros de guerre légendaire) y sont nés. J’aimerais que le temps s’arrête pendant ces quelques jours de stage… Qu’avec les stagiaires nous puissions nous extraire du temps humain, régi par la montre et la fuite toujours en avant, pour nous plonger dans un univers onirique d’antan, saisi dans une sorte d’éternité, à travers des chants traditionnels de Bulgarie, Macédoine, Grèce, Serbie, Croatie, Roumanie….

Une répétition du stage de polyphonies bulgares à la Chapelle russe de Sylvanès

• Quelle méthode privilégies-tu lors de tes stages ?
L’enseignement oral. Les danses traditionnelles aussi, pour mieux intégrer les rythmes. Transmettre oralement veut dire chanter inlassablement une mélodie jusqu’à ce qu’elle soit apprise, jusqu’à ce que l’élève entende jusqu’au plus petit intervalle, jusqu’à ce qu’il saisisse la plus infime subtilité de pulsation, de dialecte et de son. Cela l’oblige à rester vigilant à son état corporel et émotionnel, dans une posture d’ouverture sensorielle totale à son environnement, tandis qu’avec un apprentissage par partition le mental est seul le grand meneur du jeu.

• Ces stages sont ils ouverts à tous ? Quels sont les pré-requis souhaités pour y participer ?
Mes stages sont ouverts à toute personne qui aime chanter, qui a déjà une bonne expérience individuelle ou collective de chant, quel qu’il soit, une oreille bien développée, et une curiosité d’esprit et de cœur.

• Depuis quand encadres-tu des stages à Sylvanès ? Quelle est pour toi la particularité de ce lieu de transmission ?
J’ai la joie et l’honneur d’animer des stages à l’Abbaye de Sylvanès depuis 2016, une ou deux fois par an. J’aime transmettre particulièrement ici, car le lieu est pétri d’histoire, son âme vibre magnifiquement, puisque l’énergie est haute. Grâce à Michel Wolkowitsky et à son équipe, ce lieu vit de musiques, de danses, de livres, d’expositions de peintures et de sculptures, d’enseignements classique et du monde, d’art au sens large – les gens qui le fréquentent, que ce soit nous les artistes ou le public, y viennent pour se ressourcer, pour nourrir leurs âmes, pour s’élever. Ici, dans cet écrin, je ne transmets pas seulement les codes de la musique de mon pays, j’y transmets aussi son âme, et c’est toujours bien accueilli.

 

Milena Jeliazkova et ses stagiaires dans l’abbatiale de Sylvanès

• Tu es chanteuse, enseignante, coach artistique, peintre… et nouvelle corde à ton arc, tu as récemment écrit ton premier roman. On dit en général que le premier roman d’un auteur est très autobiographique. Dans « la Bulgare » paru le 30 déc. 2022 chez Hello Editions, est-ce qu’il y a une part personnelle cachée ?
Merci d’en parler ! Je suis auteure depuis peu et il m’a fallu beaucoup d’années pour me décider à me jeter dans l’aventure littéraire. « La Bulgare » est mon premier roman, dans lequel j’exprime tout mon amour pour la Bulgarie, petit pays aujourd’hui, mais grand Royaume jadis. A travers les divers personnages j’aborde différentes facettes – l’histoire, l’ethnographie, la musique, la littérature, les mythes et légendes bulgares… Le tout, dans une intrigue policière en plein été, au bord de la mer Noire. Pour qu’un récit soit vivant, il faut le nourrir d’anecdotes personnelles, de petites touches de choses réellement vécues, mais cela reste un roman – une fiction. « La Bulgare » n’est pas une autobiographie, mais une invitation au voyage à la fois en Bulgarie, mais aussi au plus intime en soi.

Toute l’actualité de Milena Jeliazkova sur :  milenajeliazkova.com

Le CD Mujeres disponible le 3 mars !

Un nouveau disque enregistré à l’Abbaye de Sylvanès est sur le point d’être dévoilé ! Nous sommes très fiers et très heureux que l’abbaye ait pu servir d’écrin à ce superbe projet mené par la chanteuse et flûtiste Diana Baroni et ses deux instrumentistes complices : Ronald Martin Alonso à la viole de gambe et Rafael Guel Frias à la guitare baroque, percussions et flûtes.

Souvenez-vous, nous les avions accueillis au Centre culturel de rencontre au printemps 2021, en pleine crise d’après-covid (une sorte de parenthèse enchantée pour les trois artistes et toute l’équipe de l’abbaye). Du 13 au 17 avril 2021, ils avaient travaillé sans relâche avec l’ingénieur son Jean-Michel Olivares pour enregistrer le programme « Mujeres », magnifique hommage poétique et musical aux personnalités féminines, mystiques, saintes, guerrières, poétesses selon la tradition des peuples indigènes afro-amérindiens.

Retour en images sur ces quelques jours magiques passés en nos murs avec les superbes photographies d’Erol Gum.

Un peu moins de deux ans plus tard, le projet a bel et bien abouti à un magnifique album au label Aparté Music, déjà disponible à l’écoute sur les plateformes et qui sortira le 3 mars prochain.

Écoutez et pré-commandez « Mujeres » !

Ci-dessous le teaser du titre « LONGINA » tourné à l’Abbaye de Sylvanès : LONGINA réchauffera vos cœurs, LONGINA va souffler la mélancolie, LONGINA est une confession d’un véritable amour sensuel.

Ce disque,  hommage en musique aux femmes du monde entier, est tout simplement une merveille et nous ne doutons pas qu’il sera très bien accueilli par la critique.

Save the date : Sortie le 3 mars 2023 ! 

 

Bruno Allary à la rencontre des élèves chanteurs

En tant que marseillais, on ne peut pas dire que Bruno Allary, chanteur, guitariste et directeur artistique de la Compagnie Rassegna, soit familier de la neige… Il a pourtant été « gâté » pour sa venue dans les classes les lundi 23 et mardi 24 janvier derniers : pour l’occasion, tout l’Aveyron s’était paré d’un beau manteau blanc !
En sillonnant prudemment les routes de Cénomes à Brusque et Fayet, de Murasson à Saint-Sever-du-Moustier, de Montlaur à Camarès et de Belmont à Saint-Sernin-sur-Rance, il a rencontré l’ensemble des élèves impliqués dans le projet « Chorale à l’école » pour l’année en cours.

Dans chacune des 10 classes, il a commencé par un rappel de la « valise musicale » qu’il a transmise à l’automne à Marine De Sola, musicienne intervenante du Conservatoire de l’Aveyron. C’est en effet elle qui, depuis septembre et jusqu’en juin, est chargée d’apprendre ces belles chansons traditionnelles aux élèves !
Composée de 7 chansons choisies, cette « valise musicale » propose un voyage sur différentes rives de la mer Méditerranée et une merveilleuse ouverture au dialogue des cultures :

La Tarara, Andalousie – chanson qui parle d’une jeune femme qui danse, d’après un poème de Federico Garcia Lorca
A la fiera de San Francè, Corse – chanson qui évoque les foires et les marchés de Corse
Milo Mou Kokkino, Grèce – chanson enfantine fréquemment interprétée par des chanteurs professionnels pour le grand public
Ana Waldiya, Algérie – un hymne à la famille au sens large
Tais-toi Marseille, France – chanson interprétée par Colette Renard et Barbara qui décrit une ville attachante et très vivante
Lama Bada, Egypte – chanson d’amour, grand standard de la chanson orientale interprété dans tout le monde arabe
Le Boïer, Occitanie – chant occitan apparu au 12e siècle, connu à travers toute l’Occitanie

Accompagné de sa guitare, il a ensuite chanté avec les enfants les chansons qu’ils avaient commencé à apprendre avec Marine De Sola.

Cette rencontre faire suite à une première qui s’est déroulée à l’automne, où les quatre musicien(ne)s de la Compagnie Rassegna, héritier(e)s de différentes traditions musicales populaires de Méditerranée, étaient venus présenter aux élèves leur concert pédagogique L’arc de Cercle dans le scriptorium de l’Abbaye.

Concert de la Compagnie Rassegna le 25 novembre 2022 dans le scriptorium de l’abbaye

Les élèves retrouveront une dernière fois les voix de Sylvie Paz, Carine Lotta, Bruno Allary et Fouad Didi, qui reviendront en fin d’année pour accompagner le traditionnel concert de restitution.
Le mardi 27 juin, les enfants auront ainsi le plaisir et l’honneur de monter sur scène à leurs côtés pour expérimenter en « grand chœur » et présenter à leurs parents, familles et amis le fruit de leur travail commun. Un voyage musical à ne pas manquer !

 

Ce Projet « Chorale à l’Ecole » est initié par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et co-construit en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, le Département de l’Aveyron, avec le soutien de la Communauté des Communes Monts, Rance et Rougier, de l’Education Nationale et la DRAC Occitanie.

 

L’Ecole de l’Oralité plonge dans l’univers radiophonique

Pour la 3e année consécutive, l’École de l’Oralité s’installe au collège Saint Michel de Belmont. Initié par l’Abbaye de Sylvanès, ce projet d’éducation artistique et culturelle propose une nouvelle immersion passionnante dans la langue et la culture occitanes, toujours en résonance avec le dialogue des cultures.

Cette année, le projet propose de créer la grille scénarisée d’une émission radiophonique librement inspirée des célèbres « Carnets de Campagne » diffusés quotidiennement sur France Inter. Au travers de diverses rubriques, nos journalistes, chroniqueurs et techniciens en herbe livreront un véritable écho de notre territoire en donnant la parole à celles et ceux qui l’animent et le font vivre !

Présentation du projet © Collège Belmont-sur-Rance

Tâtonner, dialoguer, oser, se tromper… élèves, enseignants et artistes expérimentent ensemble un chemin où le processus de création est plus important que la production en elle-même.

Pour les guider dans cette aventure créative inédite, trois artistes interviendront dans les classes de 6e et de 3e de janvier à juin 2023, sur un total de 90 heures d’ateliers :
Emmanuel Bardon, artiste lyrique et directeur de l’école de l’oralité, leur transmettra plusieurs chants (répertoire d’Occitanie au sens large, incluant la Galice, la Catalogne, l’Italie du Nord, la Provence…)
Avec Ismaïl Mesbahi, multi-instrumentiste, ils effectueront un travail de composition musicale (génériques, jingles et paysages sonores) avec des instruments à vent, à cordes pincées ou frottées et des percussions.
Avec Ives Durand, conteur et comédien bien connu de notre région, ils rédigeront les rubriques de l’émission radio : paysages et flore locale, mémoire, langue, patrimoine, fête, chant…

Atelier Ecole de l’Oralité © Collège Belmont-sur-Rance

Ce magnifique projet ne pourrait bien sûr avoir lieu sans l’implication des enseignant(e)s qui, chacun(e) au travers de sa matière, alimenteront le contenu de ces rubriques, rédigées et enregistrées tantôt en français, tantôt en occitan !

Les premiers ateliers se sont déroulés du 3 au 5 janvier 2023.

Cette émission radiophonique – dont le titre reste à trouver ! – sera présentée publiquement le mardi 13 juin 2023 à l’abbaye de Sylvanès, accompagnée en direct par des musiciens de l’ensemble Canticum Novum.

En attendant ce rendez-vous à ne pas manquer, plongez dans l’univers de cette grande aventure collective en écoutant les élèves, les artistes et les enseignants parler, chanter et jouer au micro de Josef Ulla pour Radio Saint-Affrique, partenaire privilégié de ce projet !  Reportage réalisé au cours des trois premiers jours de travail !

Ecouter le podcast sur le site de Radio Saint-Affrique  : podcast Ecole Oralité

S’initier au chant diphonique avec Johanni Curtet

Saviez-vous que tout le monde est capable de sortir plusieurs sons avec une seule voix ? Un khöömiich (diphoneur ou diphoneuse mongol) peut, à lui ou elle seul, émettre un bourdon vocal et réaliser simultanément une mélodie d’harmoniques entourée de diverses résonances. Cette acrobatie de la voix semble virtuose, mais elle est accessible à tous si on nous en donne les clés. N’importe qui peut être initié à ce chant diphonique ou l’art du khöömii.

Pour toute personne s’intéressant à la voix, cette pratique mongole, si elle est assidue, peut apporter sur le long terme : une augmentation des capacités respiratoires, une écoute des fréquences les plus subtiles, avec la redécouverte de certaines fréquences une amélioration de l’audition, plus de justesse, de la confiance en soi, enfin un grand plaisir vibratoire. Alors, pourquoi s’en priver ?

Cette nouveauté intégrée à l’offre éclectique de stages de formation vocale proposée par le Centre culturel de rencontre sera reconduite du 26 au 29 juillet 2023 et encadrée par le musicien et ethnomusicologue Johanni Curtet. 

Johanni Curtet entouré de ses stagiaires – Abbaye de Sylvanès – août 2022

Pour aborder la technique du khöömii dans sa globalité, Johanni Curtet apporte au cours du stage des éléments théoriques propres à sa démarche ethnomusicologique (avec enregistrements et images à l’appui), des exercices de musculation des lèvres, de la langue, une gestion particulière du souffle, un contrôle du son avec et sans diphonie, un enrichissement du timbre vocal, la recherche d’un timbre guttural, ainsi qu’un travail de l’écoute et de la pensée musicale dans une perspective mongole. Avec cette méthode, chacun peut repartir avec un bagage lui permettant de développer l’art du khöömii sérieusement chez soi, en restant au plus près de la pratique traditionnelle et de la réalité autochtone.

Les inscriptions pour ce stage seront ouvertes à partir du 20 février 2023. 

 

Une formation pour artistes de chœur

Le Centre culturel de Rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et son directeur Michel Wolkowitsky accordent une attention toute particulière à la transmission de l’art vocal et à l’insertion professionnelle des jeunes artistes. Depuis janvier, un appel à candidature de formation professionnelle pour artistes de chœur a été lancé en collaboration avec le compositeur Christopher Gibert (directeur de chœur) et l’Orchestre Baroque « Les Passions », en partenariat avec le Centre d’Art Vocal Occitanie / Les éléments.

 

ORGANISATION DE LA FORMATION
Elle se déroule à l’abbaye de Sylvanès sur trois sessions d’une semaine réparties du printemps à l’été  : la première en avril, la deuxième en juin et la troisième en août.

Cette formation intensive est encadrée par le compositeur et chef de chœur Christopher Gibert, en résidence à l’abbaye pour 3 années (2022-2024). Chaque semaine de formation proposera une thématique esthétique et variera les effectifs musicaux dans le but d’expérimenter au mieux différents dispositifs artistiques.

• Semaine 1  : « Travail a cappella » du mardi 25 au samedi 29 avril inclus
Programme Europe chorale XIXe et XXe siècles
L’objectif de cette session est de former l’oreille fine des participants au travail en chœur

• Semaine 2 : « Grand orgue et choeur »du mardi 6 au samedi 10 juin inclus
Travail avec instrument : Chanter avec l’orgue
« Création contemporaine » du 46e Festival

• Semaine 3 : « Chœur et Orchestre » du lundi 7 au dimanche 13 août inclus
Travail avec orchestre baroque (rapport soliste de chœur et grand chœur)
À travers l’étude d’une œuvre majeure du répertoire baroque français, la Missa Assumpta Est Maria et Litanies à la vierge de M.A Charpentier avec l’orchestre baroque Les Passions, direction : Jean-Marc Andrieu.

PUBLIC ET PRÉ-REQUIS
Pré requis  : Lecteur confirmé • Expérience en tant que chanteur appréciée • Formation lyrique (3e cycle, DEM ou plus) ou expérience artistique significative • Avoir moins de 35 ans •

Public  : • Ouvert aux intermittents, compatible avec les formations professionnelles • Ouverts aux artistes chanteurs souhaitant approfondir le travail de choeur de chambre professionnel

Effectif max : 16 personnes –  min 8 personnes

COMMENT SOUMETTRE SA CANDIDATURE ? 
Pour candidater, il suffit d’envoyer  CV, lettre de motivation, enregistrement audio / vidéo  à  : direction@sylvanes.com  et stages@sylvanes.com avec pour objet de mail « Candidature formation pour artistes de chœur 2023 »
Date limite de candidature : 28 février 2023
Étape 1 : Présélection sur dossier
Étape 2 : Auditions à Toulouse en mars

 

COÛT DE LA FORMATION
Coût pédagogique de la formation (pour 3 sessions soit 90h) : 2000 €
Possibilité d’hébergement et de restauration à l’abbaye (nous contacter)
NB : L’Abbaye de Sylvanès est certifiée QUALIOPI au titre des Actions de Formation. Cette certification permet aux bénéficiaires de solliciter des financements au titre de la formation professionnelle continue via les opérateurs de compétences, l’État, les régions, la Caisse des dépôts et consignations, Pôle emploi ou l’Agefiph.

 

TÉLÉCHARGER LA FICHE DESCRIPTIVE de la FORMATION 

En savoir plus sur  Christopher Gibert : lire l’article de blog Rencontre avec Christopher Gibert 
et https://www.animanostra.fr/christophergibert

 

Rencontre avec la soprano Delphine Mégret

Elle est aveyronnaise, talentueuse et fut incontestablement l’« artiste vedette » de la saison 2022 de l’abbaye avec pas moins de sept projets de résidences et de concerts. Elle nous parle de son attachement à Sylvanès et aux belles rencontres faites en ce lieu…

Tu as étudié à la très réputée Guildhall School of Music and Drama de Londres. Que retires-tu de cette expérience ?
Beaucoup de choses, magiques mais éprouvantes à la fois. C’est très dur d’être dans un lieu si exigeant où la compétitivité et la recherche d’excellence étouffent parfois la passion simple d’aimer chanter. Ça forge pour le métier, ça c’est sûr !
On devait apprendre énormément de musique, sans pour autant délaisser tous les autres aspects du métier (langues, théâtre, danse, culture musicale, esprit critique, travail de groupe, savoir collaborer, créer, transmettre…); travailler avec des personnalités très différentes, savoir recevoir leurs conseils, les critiques, parfois décourageantes, faire avec, garder la tête froide et ne surtout pas perdre notre identité artistique. Je dois beaucoup à Michel Wolkowitsky car il restait le pilier, la référence même pendant toutes ces années pour que je ne me perde pas vocalement ni personnellement. Avec du recul je pense avoir relevé le défi et j’en suis très fière !

Aujourd’hui, c’est un retour aux sources?
Oui, un retour aux sources. Après la vie londonienne j’avais besoin de retrouver mes racines – « partir pour mieux revenir ». Il me semblait plus facile de bâtir ma vie professionnelle en tant que chanteuse ici en France, cela me ressemblait. Je sentais aussi que Sylvanès allait m’apporter un socle, un levier de rencontres artistiques…

Que représente pour toi Sylvanès ?
C’est très étonnant d’avoir autant d’émotions pour un lieu. Sylvanès m’accompagne depuis toute petite – je m’y suis rendue la première fois à l’âge de 5 ans pour assister à la représentation de L’arche de Noé de Britten où jouait ma sœur Shani. J’y ai fait des rencontres incroyables, d’ami(e)s chèr(e)s, de grands artistes, des moments de partages avec des personnes de toutes origines, milieux et expériences diverses, c’est très enrichissant.

Des souvenirs marquants?
Beaucoup de premières fois qui restent gravées à vie, comme la première fois qu’on chante sur scène ou mon premier Requiem de Mozart dans l’immense abbatiale. Et tous ces concerts magnifiques qui m’ont inspirée et m’ont construite. Impossible de ne pas mentionner la rencontre la plus belle qui soit avec Michel Wolkowitsky, puisque tout cela est en grande partie grâce à lui : il m’a ouvert les portes de Sylvanès comme celles de ma maison.

Si tu devais choisir le projet mené avec Sylvanès qui t’a le plus marqué en 2022, lequel citerais-tu ?
Dur de choisir… mon coeur s’attarde tout de même sur le récital « Trois Poèmes Mystiques » auprès du compositeur, chef d’orchestre, pianiste Thierry Huillet et la violoniste concertiste Clara Cernat. C’est indescriptible d’avoir le privilège d’interpréter une musique composée pour l’occasion et de la façonner avec le compositeur et le pianiste lui-même ! J’ai eu l’honneur de rencontrer ces deux musiciens pour un récital tout aussi magique en 2020 autour de Debussy et du compositeur Raphaël Lucas. J’y avais ressenti une sorte d’apaisement artistique : tout ce que j’avais aspiré à vivre en tant que chanteuse avait abouti à Sylvanès ce soir là, tant ce concert était riche humainement et musicalement… alors remettre ça deux ans plus tard c’était the cherry on the cake !

Tu chantes du classique, du contemporain, de la comédie musicale… mais quel est ton répertoire de prédilection ?
J’ai cette démarche qui tend à diversifier les projets tant dans leur forme que dans leur contenu et je n’ai jamais cherché l’hyper-spécialisation, bien au contraire. Je crois de plus en plus que la voix peut s’adapter à tous les styles et répertoires tant qu’on la respecte et qu’on l’utilise avec les bons mécanismes. Comme l’enseigne Michel Wolkowitsky, il ne faut pas s’enfermer dans un son, une couleur, une seule façon d’utiliser sa voix mais au contraire garder ouvert le « chant » des possibles.

Mixer les styles musicaux, créer du lien entre eux : pourquoi est-ce important pour toi ?
Car le monde évolue et que c’est notre devoir en tant que musicien professionnel de garder l’esprit ouvert à ce qui se passe autour de nous. Le risque parfois d’être un interprète de musique du passé et de perpétuer sans cesse ce qui s’est déjà fait encore et encore peut enfermer cette musique et la figer. Le but de créer du lien n’est pas une lubie pour être à la mode en 2022 mais une nécessité qui se fait ressentir de toute part, car de nombreux artistes sont prêts aujourd’hui à se rassembler, collaborer, faire tomber les murs pleins de fausses croyances et de s’enrichir ensemble. Et c’est surtout à nous, les musiciens qui venons du classique de faire le premier pas. Mais ceci reste peut-être un point de vue très personnel… et parce que je n’ai pas envie de me sentir mise dans une case même si je suis incroyablement fière de faire vivre la musique classique et que c’est ce qui m’anime vocalement le plus bien sûr.

Représentation de « La Belle et le Loup », comédie musicale jeune public – Paloma juin22 © Stéphane Mathieu

 

Quel artiste t’a le plus inspirée ?
Dur… en plus j’aime surtout écouter tout ce qui n’est pas en rapport avec ce que je fais ou mon type de voix, du genre Cesaria Evora, Freddy Mercury, Wagner, Sarah Vaughan, Yseult ou des voix plutôt lyriques et graves comme Matthias Goerne. Mais bon, il y a tellement de sopranos que je ne peux qu’admirer comme Margaret Price, voix étonnante de finesse et de puissance, Patricia Petibon, Natalie Dessay tellement fascinante et bien sûr Maria Callas, qui était Carmen sur le seul CD d’opéra que j’avais à la maison quand j’étais petite… Ma première référence !

Quel autre métier aurais-tu pu faire ?
Je ne sais pas… mais j’ai toujours eu ce fantasme d’être écrivaine ou spéléologue, vraiment rien à voir !

Quelle partition emporterais-tu sur une île déserte ?
Sûrement le Requiem de Verdi pour ne surtout rien oublier de cette œuvre et pouvoir l’entendre dans ma tête, car ce n’est pas du tout pour mon type de voix par contre.

Quels conseils donnerais-tu à un(e) jeune qui souhaite devenir artiste lyrique ?
De foncer ! Si on est animé de quelque chose, il faut y aller et constamment travailler sur soi pour ne pas être guidé par la peur mais plutôt par notre lumière intérieure.

 

L’actualité de Delphine à suivre sur www.delphinemegret.com

 

Une ère nouvelle pour l’abbaye !

Le projet d’aménagement de l’abbaye avance doucement mais sûrement. Lors du dernier comité de pilotage qui a eu lieu le 28 septembre dernier, le projet se dessine et se précise peu à peu…

Un projet architectural porté par les valeurs cisterciennes

A Sylvanès, l’architecture et la spiritualité se sont conjuguées de la plus belle manière pour formaliser un commun, porté par les valeurs cisterciennes.
Les architectes du cabinet parisien Antoine-Dufour ont ressenti ces valeurs, à la fois dans les propos partagés par les acteurs qui animent aujourd’hui le lieu, mais aussi dans ce que le lieu lui-même communique : ses formes, sa composition, ses matières, son épaisseur historique, culturelle et spirituelle.

Ainsi, ils ont abordé le projet dans cet esprit en l’appuyant sur sept intentions. Chacune vise à inscrire des résonances avec le lieu et son histoire ; à consolider aussi le sens de l’abbaye dans son rapport à l’architecture cistercienne, au sacré et à la musique.

1- Maintenir une présence authentique et humble entre l’abbaye et le pré – La valeur du silence
Dans son rapport au site et à l’histoire des lieux, le projet tente de maintenir une forme d’authenticité et d’humilité, basée sur la mesure et l’expression claire, simple et brute des formes et des matériaux.

2- Cohabitation et polyphonie – Reformer un cloître ouvert

3- Entre ouverture et fermeture – une limite poreuse et rythmique entre l’abbaye et le pré
L’aile créée constitue le premier plan de l’abbaye pour les visiteurs. Le projet poursuit à la fois l’objectif de reconstituer un clos et un rapport clair entre intérieur et extérieur, mais aussi de maintenir une ouverture et une porosité sur le cœur de l’abbaye afin de confirmer ses valeurs d’accueil et de dialogue.

4- La présence des éléments – ressentir les premiers temps de l’abbaye
Le projet cherche en premier lieu à retrouver la présence et le son de l’eau, en permettant aux visiteurs de s’approcher du Cabot, l’entendre et le voir.
– La pierre et le bois constitue 80% des matériaux constructifs du projet.
– Le sol est maintenu à 90% en herbe dans le pré et dans le cloître.

5- Mesure et proportions – vers une quête d’équilibres et de correspondances
L’architecture cistercienne est un art de composition et de mesure. Le projet par son installation et ses proportions procède d’ajustements géométriques basés sur le carré et les proportions d’or.

6- Confort et harmonie – se sentir bien à Sylvanès
L’un des principaux idéaux spirituels concernent probablement le bonheur et le bien-être. L’architecture comme la musique en sont des vecteurs fondamentaux.

7- Sobriété et pérennité – durer sans laisser de traces
Les matériaux mis en œuvre sont majoritairement issus de filières courtes, locales, sont peu transformés, de telle sorte à limiter les transports, activer l’économie locale et s’assurer d’un vieillissement optimal et mélioratif de l’édifice par sa patine.

 

Un ambitieux projet, un enjeu collectif

Cet ambitieux projet de territoire est porté par la Communauté de Communes Monts, Rance et Rougiers qui assure la maîtrise d’ouvrage en collaboration étroite avec la petite commune de Sylvanès, propriétaire des lieux, les conseils et le soutien des services de la DRAC et des Monuments historiques d’Occitanie au Ministère de la Culture, le Département de l’Aveyron, du Conseil Régional Occitanie-Sud de France, de l’Europe et du Parc Naturel régional des grands Causses.

Le budget prévisionnel de l’opération s’élève au total à 4 550 000 € HT.

Il est également prévu que l’Association de l’Abbaye de Sylvanès apporte sa participation à hauteur de 350 000 € HT pour financer tout ce qui concerne la muséographie, scénographie, signalétique, équipements scéniques et mobilier.

Côté calendrier des actions, la phase d’études (en cours) enchainera avec la consultation des entreprises (automne 2023), préparation des travaux (mars 23) avec une phase travaux (du printemps 23 à avril 25) pour une inauguration prévue été 2025 pour les 50 ans de l’aventure Sylvanès !

Plan de masse, © Cabinet Antoine Dufour

Un appel aux dons des particuliers, fondations et entreprises 

Pour que nous apportions notre part aux côtés des pouvoirs publics à cet ambitieux projet, nous avons créé le Fonds Abbaye de Sylvanès au sein du Fonds de Dotation Transatlantique. Le Fonds de l’Abbaye de Sylvanès a pour vocation de financer les investissements à long terme qui façonneront l’Abbaye de Sylvanès de demain grâce au soutien des particuliers, des fondations et des entreprises. Le Fonds vous offre l’opportunité de vous associer durablement à l’histoire de l’Abbaye de Sylvanès, de nous aider à apporter notre pierre à l’édifice et de bénéficier de réductions d’impôts.

EN SAVOIR PLUS SUR LA CAMPAGNE D’APPEL AUX DONS 

 

C’est une nouvelle page de l’histoire de l’abbaye qui se prépare, alors construisons ensemble l’avenir qui vient  !