TRIBU[T] : une création danse et musique live en 2024

C’est dans le cadre d’un projet inédit de coopération internationale entre le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès, le Centre culturel de rencontre international John Smith (Bénin) et la Cie Empreintes (Occitanie), que le projet Tribu[T] verra le jour au printemps 2024.

Tribu[T] : une épopée mi disco, mi vaudou pour explorer la force et la puissance des rituels
TRIBU[T] qu’es acquo ? C’est un projet de création chorégraphique imaginé et porté par Clémence Baubant, danseuse, chorégraphe et pédagogue puisant une large part de son inspiration dans ses origines caribéennes. Avec Tribu[T], elle explorera les rituels collectifs et questionnera nos représentations face au groupe ou à ce que l’on en perçoit.

Tribu[T] : un dialogue entre tradition et modernité
Partant du postulat que le groupe se réinvente quelles que soient les situations traversées par les communautés humaines, Tribu[T] traitera de la manifestation du corps collectif et de ses métamorphoses. De la manifestation au rituel, du rituel à la horde : le projet questionnera les divers attributs de la « tribu ».

Pour mener à bien cette nouvelle création, Clémence Baubant axera ses recherches sur la pratique des rituels Vaudou au Bénin, sur la philosophie du Bigidi en Guadeloupe et sur l’étude d’iconographies des manifestations occidentales telles que celles de mai 1968 en France.

La Cie Empreintes , Fondation Royaumont ©Laurent Paillier

Des élèves danseurs et spectateurs : un itinéraire d’éducation artistique pour les scolaires
A l’Abbaye de Sylvanès, il n’est pas rare qu’un projet naisse dans le projet ! C’est le cas pour Tribu[T] qui se voit enrichi d’un volet de médiation artistique pour les scolaires développé par le Département de l’Aveyron.

>> Quatre classes d’école élémentaire bénéficieront chacune d’un atelier de 2h de pratique artistique durant lequel elles exploreront la danse, les percussions corporelles et la découverte de rituels traditionnels caribéens.

>> Deux classes de collège bénéficieront de trois ateliers de 2h de pratique et de création chorégraphique pour expérimenter les fondamentaux de la danse à travers les thèmes du rituel, de la coopération, du groupe et de la liesse collective.

Au total, Clémence Baubant animera 10 ateliers de pratique artistique (soit 20 heures) auprès de six classes qui seront toutes invitées à participer à la création du spectacle fin avril 2024 à l’Abbaye de Sylvanès aux côtés des danseurs professionnels de la Cie Empreintes et des musiciens professionnels du Bénin.

Retours d’expérience de stagiaires en chant traditionnel et corse

Du 16 au 19 juillet, se sont déroulés à l’abbaye les stages de chant « Polyphonies traditionnelles » et « Polyphonies corses », encadrés respectivement par Pascal Caumont, chanteur, collecteur et professeur au Conservatoire Régional de Toulouse, et Nadine Rossello, chanteuse et musicienne. L’occasion pour les participants de découvrir ou approfondir les chants occitans et corses.

Le jour de la restitution du stage de polyphonies traditionnelles, Swan et Floriane nous font par de leurs ressentis lors d’une interview :

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
F : « Je m’appelle Floriane, je suis dans la fin de la trentaine comme disent les Anglais. J’habite à Sète et c’est la première fois que je viens faire un stage de chant à Sylvanès. »
S : « Je m’appelle Swan, j’ai la mi-trentaine, je suis psychothérapeute et je travaille dans un institut qui s’appelle « Institut des arts dévotionnels », basé en Espagne, dans lequel on organise diverses retraites et résidences, dont une qui pourrait peut-être partiellement se dérouler ici. Donc je suis venu à la fois pour le stage, rencontrer Pascal et découvrir le chant occitan, mais aussi à la fois pour découvrir le lieu et rencontrer Michel Wolkowitsky ».

Où avez-vous-tu entendu parler de ce stage ?
F : « D’abord j’ai cherché sur internet un stage de chant pour cet été et de fil en aiguille je suis tombée sur le site de l’abbaye. J’ai une amie qui est déjà venue ici et qui m’avait recommandé cet endroit. »

Quel est votre ressenti par rapport à l’abbaye ?
S : « Je pensais que c’était plus grand, qu’il y aurait plus de bâtiments, mais sinon je trouve qu’il y a eu de belles rénovations. Je loge dans le dortoir, je le trouve chouette ! »
F : « Moi j’ai eu des belles sensations quand on a chanté dans la salle capitulaire et dans l’abbatiale, j’ai eu des frissons, il y a une très belle résonance. C’est quand même un endroit dans lequel on se sent bien. »

Et en ce qui concerne les rencontres que vous avez pu faire ici pendant le stage, avec les autres stagiaires, les formateurs, le personnel ?
S : « Très accueillants, chaleureux. »
F : «  Beaucoup de positif ! »
S : « J’ai apprécié qu’on prenne en compte l’histoire du lieu, et la vie spirituelle qu’il y a pu y avoir, et comment on a continué d’une manière ou d’une autre à la faire vivre. C’était aussi intéressant d’en apprendre plus sur André Gouzes, et le fait qu’il y a encore des offices ici, même s’il y en a moins qu’avant d’après ce que j’ai pu comprendre. On voit qu’il y a une encore vie spirituelle ici et que ce n’est pas seulement un bel édifice qu’on utilise comme lieu purement culturel. »

Le fait que les visiteurs circulent dans l’abbaye durant le stage…
S : « Ça ne m’a pas dérangé. On voit qu’il y a des personnes qui visitent l’abbaye comme un lieu purement culturel, d’autres que je vois s’agenouiller devant l’eau bénite à l’entrée, c’était intéressant de voir tout ça. »

Votre ressenti par rapport au formateur Pascal Caumont ?
S : « Excellent, expert en son domaine mais aussi très abordable, une connaissance autant technique que théorique, de belles histoires à raconter, on le sent ancré dans sa région. »
F : « Génial, on l’écoute des heures durant et on ne s’ennuie pas ».

Vous connaissiez déjà les chants occitans ?
F : « Oui, moi je chante des chants occitans autour de chez moi, et là c’était le côté chant pyrénéen qui m’intéressait, et effectivement c’est une plongée dans l’histoire des vallées pyrénéennes, Pascal a plein d’anecdotes à raconter, une grande culture à ce sujet. »
S : « Moi je suis nomade mais je suis principalement en Espagne. Mon beau-père était de Cahors, il parlait un peu occitan donc j’ai un lien particulier avec cette région. C’est la première fois que je participe à un stage, j’en connaissais quelques-uns et je pratique d’autres polyphonies, surtout géorgiennes. »

Est-ce que ça vous a donné envie de faire d’autres stages, d’approfondir ?
F : « Moi oui, notamment le chant corse. Ma grand-mère est corse et quand je les entends chanter, j’ai l’impression qu’il y a tous mes ancêtres qui chantent aussi. Donc je pense que je reviendrai pour ce stage. »
S : « Énormément de stages m’interpellent, notamment les chants sacrés profanes, et j’espère pouvoir en donner également avec mon projet. »
F : « Quel stage tu donnerais alors ? »
S : « En gros ce serait un stage de chants interreligieux, participatif, avec une partie d’improvisation en langue cinétique, en hébreux, en amharique et en araméen. »

Le lendemain, Véronique et Laila nous font part de leurs ressentis avant la restitution du stage de chants Corses :

Est-ce que vous pouvez vous présenter en quelques mots, nous dire ce que vous faites dans la vie ?
V : « Je viens de Marseille et je travaille avec des artistes que j’accompagne du point de vue administratif et sur la conception de projets. »
L : « J’habite à Tel Aviv, je suis franco-israélienne et je travaille avec la voix. J’apprends, j’enseigne et je crée avec la voix. »

Vous avez entendu parler de ce stage par quel biais ?
V : « Par une amie qui l’a fait l’année dernière et qui m’avait parlé de la formatrice en me disant qu’elle était vraiment exceptionnelle. Et puis ce cadre de l’abbaye est vraiment agréable. »

Vous connaissiez déjà Sylvanès ?
V : « Pas du tout, j’avais déjà chanté à l’abbaye Notre-Dame de Sénanque, à la Chaise-Dieu aussi et je trouve qu’il y a une atmosphère vraiment propice à ça, ce sont des lieux qui ont été construits pour ça, donc travailler la voix dans ce cadre là est vraiment intéressant. »

Vous avez pu chanter dans le scriptorium, salle capitulaire et l’abbatiale, quelle était votre expérience dans chacune de ces pièces ?
L : « On a travaillé essentiellement dans le scriptorium, un peu aussi dans la salle capitulaire. »
V : « Ce sont des expériences complètement différentes, donc on travaille de trois façons différentes. »

Comment vous sentez-vous avant la restitution de toute à l’heure, prêtes ?
L : « D’un côté, on est toujours prêt avec ce qu’on a, on a reçu pas mal durant ces derniers jours. Puis en même temps on sent à quel point c’est un tout petit bout de travail, c’est passé vite et on a envie d’approfondir. Mais c’est déjà beaucoup. »
V : « Il y a aussi un vrai travail qui allie l’apprentissage du répertoire et la technique, au rapport au corps, ça c’était nouveau pour moi, car je trouvais que c’était assez peu abordé jusqu’à présent dans les autres stages que j’ai pu faire. »

Vous aviez déjà eu l’occasion de faire des stages de chant ?
V : « Oui j’ai déjà fait des stages de chants corses ».
L : « Moi je pratique beaucoup de types différents de polyphonies et de chants traditionnels, de façons d’approcher la voix, de pédagogies différentes. En fait je cherchais un lieu pour faire des résidences et c’est comme ça que j’ai trouvé sur internet l’abbaye. Ce qui m’a plu c’est que le programme est vraiment dans la direction qui m’intéresse. En fait j’ai jamais fait de stage de chants corses, je connaissais juste quelques chansons mais je n’avais jamais plongé dans ce répertoire et dans cette façon de faire, placer la voix, chercher le son commun du groupe, mettre en place les harmoniques.

Qu’est ce qu’il y a de particulier dans l’approche de Nadine pour ce stage ?
V : « Le fait qu’elle appuie beaucoup sur cette question de la résonance du corps et sur le placement de la voix, c’est vraiment un plus qu’elle amène, pare qu’il y a certains enseignements qui sont plus axés sur l’apprentissage des chants et d’un répertoire, ou le travail d’une messe en particulier. Là on est revenus sur les fondamentaux de la technique et je trouve ça vraiment intéressant. »
L : « Il y a aussi le fait de chanter juste ou de trouver l’harmonie entre les voix. Pour Nadine, tout est dans le placement, dans la façon d’ancrer la voix dans le corps et c’est là que l’ajustement des notes se met en place. Donc s’il faut réajuster un accord, c’est dans le corps que ça se passe, pas dans le fait de penser « plus haut, plus bas ». »

Vous êtes donc globalement satisfaites du déroulement de ce stage ?
L : « Oui, vraiment, c’est très très intéressant ! »
V : « On regrette qu’il n’y en ait qu’en été en fait ! »

Le fait que l’abbaye soit assez isolée géographiquement, ça n’a pas posé de problème ?
V : « Non, du moment qu’il y a toute l’infrastructure d’accueil, l’hébergement, la nourriture, travailler sur le long terme 4-5 jours comme ça c’est bien, c’est important car ça permet de rentrer dans la démarche. »
L : « C’est un challenge pour venir, pour celles qui n’ont pas de voiture. Mais le fait en soit que ce soit éloigné, au contraire, c’est chouette d’être déconnecté, proche de la forêt comme ça. »

Vous avez pu faire de belles rencontres cette semaine ?
V : « Il y a une même passion déjà à la base, il n’y a pas forcément les mêmes attentes ni les mêmes pratiques en amont mais on se retrouve sur cet amour du chant et de la voix, de ce travail de connexion par la voix. Donc ça crée tout de suite des accointances. Moi j’ai même retrouvé des gens que j’avais déjà rencontrés en Sardaigne dans un stage de chants corses aussi. En France je pense vraiment que ces formations autour des chants du monde ce sont beaucoup développées et du coup maintenant il y a une population qui tourne sur ces stages. »

D’autres stages que propose l’abbaye vous intéressent aussi potentiellement, en dehors des formations vocales, la géobiologie par exemple ?
V : « Alors ça voilà, j’ai découvert ça, je ne savais même pas que ça existait, du coup j’ai trouvé ça intéressant parce que c’est toujours une question de perception, c’est développer un rapport à l’espace, à l’architecture, c’est aussi intéressant que ce qu’on fait en chant, qui est de développer notre perception à l’autre. Donc pourquoi pas travailler là-dessus par curiosité. »

Un petit mot pour clôturer notre échange ?
V : « Je suis vraiment ravie d’être passée ici et de ce cadre, je suis vraiment touchée par l’atmosphère du lieu, le fait aussi d’entendre une chanteuse lyrique en ce moment-même, on sent que c’est un lieu dédié à la musique. »
L : « C’est chouette cette ambiance. Quand on passe quelques jours à chanter ensemble, forcément il se passe des choses, du point de vue émotionnel, spirituel, que ce soit présent de façon évidente ou pas c’est là quoi. »
V : « On a eu des jolis moments en dehors aussi, on s’est retrouvés sous le tilleul le soir à chanter, c’était chouette. »

Interviews réalisés par Loane, stagiaire au sein du service communication

Mohammad Reza Rahesh en résidence à l’abbaye

Dans le cadre d’une résidence artistique au travers du programme NORA coordonné par l’ACCR,  l’abbaye accueille depuis le 24 juillet Mohammad Reza Rahesh, musicien et chanteur afghan hazara qui a émigré en France. Jusqu’au 7 août, il travaille sur son projet de recherches ethnomusicologiques sur la musique hazara. Il a échangé avec nous sur son séjour à Sylvanès.

Tu peux te présenter et nous dire ce qui t’a amené à Sylvanès ?
R: « Je m’appelle Reza, j’ai 27 ans et je viens d’Afghanistan, de Kaboul plus précisément, mais je suis né à Bâmiyân, au centre de l’Afghanistan. Je suis en France depuis août 2021, quand les Talibans se sont installés dans le pays. Donc j’ai quitté l’Afghanistan dans des conditions très difficiles, j’ai pu être accueilli ici grâce à l’ambassade de France, comme tous les artistes dans mon cas. J’habite à Dijon depuis, j’étudie la langue française et je travaille avec un atelier à Paris, l’atelier des artistes en exil. L’année dernière, j’ai parlé avec le directeur de cet atelier, et j’ai proposé un projet dans lequel je voulais travailler sur le style de musique Hazara, une musique traditionnelle d’Afghanistan. Hazara *, c’est une nationalité en Afghanistan, alors que la nationalité afghane est imposée. Je suis moi-même Hazara. Mon projet a été accepté et je suis venu ici. »

Comment se passent tes journées à l’abbaye ?
R : « Je fais des répétitions, je joue du Damboura, un instrument de musique traditionnelle afghan. Je prends des cours de chant avec Michel Wolkowitsky, le directeur et nous préparons un concert qui sera donné ce jeudi 3 août à 14h30 à l’abbaye. Je choisis de faire découvrir cinq styles de musique traditionnelle de chaque région d’Afghanistan, puis je les adapte à ma façon. »

Tu as pu assister à des concerts du festival et des récitals, qu’en as-tu pensé ?
R : « Oui c’était génial, j’ai déjà pu assister à quelques concerts à l’opéra de Dijon, ça m’a beaucoup plu. J’ai pu rencontrer des musiciens et chanteurs ici, ils sont très professionnels et très doués. »

Une rencontre en particulier qui t’a marqué ?
R : « Oui, la professeur de piano Charlotte Bonneu et la professeur de chant Élène Golgevit, j’ai pu échanger avec elles pendant le stage de chant lyrique. »

Quels sont tes futurs projets ?
R : « Je vais me réinscrire à l’université de Dijon pour continuer d’apprendre le français, puis continuer des études de musicologie et m’inscrire au conservatoire. »

 

Propos recueillis par Loane, stagiaire au service communication

 

Mohammad Reza Rahesh ouvrira une fenêtre sur son univers artistique à l’occasion d’un petit concert public ce jeudi 3 août à 14h30 à l’abbaye. 

* Les Hazaras sont une des ethnies afghanes persanophones issues de diverses cultures d’Asie centrale. Le peuple Hazara subit des persécutions depuis des siècles et leur culture est interdite depuis le retour des Talibans.

De la clarté sur nos ombres et notre histoire

A l’issue d’une semaine de travail chaleureuse et fraternelle, sous la direction de velours de Bernard Tétu accompagné par Florence Vettes, les participants à l’atelier choral 2023 ont fait briller l’abside de l’abbatiale en interprétant le très rare Requiem de Donizetti dans une version pour solistes, chœur, piano 4 mains et timbales. Cette œuvre, pourtant écrite pour la mort de Bellini, fait la part belle aux bel canto masculins et aux chœurs rayonnants empreints d’ouverture harmonique et spirituelle. Lors du final, le public debout comme pour toucher les arcades de la voûte, acclamait les envolées lyriques des quatre solistes emportées par les roulements de timbales et l’explosion chorale tonitruante, suspendue dans la douceur d’un decrescendo peu commun pour terminer ce type d’œuvre.

À la tombée du jour, les musiciens, danseur et conteur de l’Emidy Project (création du compositeur anglo-nigérien Tunde Jegede) ont illuminé aux couleurs du monde la prairie de l’ancien cloître de l’abbaye. Embarquement immédiat tragico poétique, relatant l’odyssée forcée du violoniste métisse virtuose Joseph Antonio Emidy, contemporain de Haydn oublié par l’Histoire de la musique, qui fut esclave avant de devenir chef d’orchestre et premier compositeur issu de la Diaspora africaine. Au travers de la traversée de trois continents où se mêlent musiques baroques, brésiliennes, canciones sud américaines et transes africaines, ce voyage musical nous fit emprunter les routes de l’esclavagisme et les chemins d’une perpétuelle quête de liberté, dans un monde où les différences étaient synonymes de sombres destinées.
Un spectacle essentiel où l’individuel rejoint le collectif, et témoigne du passé pour comprendre notre présent, dans l’espoir de nous inciter peut être à ne pas reproduire l’histoire…

Vixenzo G.

 

 

 

Stage Interprétation & Technique vocale : Retour d’expérience

La semaine dernière, du 3 au 9 juillet, s’est déroulé à l’abbaye le stage de chant « Technique vocale & Interprétation », encadré par Frédéric Gindraux et Jean-Philippe Clerc au piano. L’occasion pour les huit jeunes participants de perfectionner leur art.

Chloé, 26 ans, nous fait part de son ressenti à propos du stage :
C : J’adore le lieu et les professeurs ! Je suis déjà venue faire ce stage il y a 2 ans, avec Frédéric et Jean-Philippe, avec qui j’avais pu également travailler lors d’un autre stage encore 2 ans auparavant. Donc je les suis et en plus j’adore le lieu, ça détend et on travaille les choses qu’on aime ! Des camarades de classe m’avaient parlé de ce stage, donc ça fonctionne beaucoup au bouche à oreille.

Tu fais des études de chant ?
C : Oui je suis au conservatoire de Toulouse depuis au moins 6 ans.

Quelles sont selon toi les qualités des professeurs ?
C : Ils sont très pédagogues, à l’écoute, toujours bienveillants, c’est impressionnant. À Toulouse il y a aussi de la bienveillance mais beaucoup de pression, donc quand on a des difficultés c’est pas toujours évident.

Et le répertoire proposé dans ce stage te plaît ?
C : Oui j’adore. De toute manière, chanter c’est pour moi une sorte de méditation, je suis accro !

Tu as pu rencontrer d’autres jeunes, comment ça se passe ?
C : Ce groupe est particulièrement très agréable, il y a une très bonne ambiance, on s’entend très bien, on se retrouve souvent tous ensemble en fin de journée pour aller boire un verre.

As-tu déjà conscience des progrès que tu as réalisés, ou que les professeurs ont mis en avant ?
C : Oui, grâce à la comparaison par rapport à mon stage d’il y a 2 ans, ils ont pu me dire que j’ai réussi à me centrer sur moi, dans le sens où j’arrive à gérer mes points faibles, ils ont remarqué la différence. Par exemple, j’écris au lieu d’enregistrer, car j’ai tendance à ne pas écouter jusqu’au bout ce qu’on me dit à cause de mon manque de concentration. Ils m’ont fait remarquer plein de petites choses avec bienveillance, alors que d’autres professeurs pourraient avoir tendance à me dire ce qui ne va pas au lieu de mettre en valeur les choses positives.

Et ton ressenti par rapport à l’audition publique de demain ?
C : J’ai hâte, j’aime trop la scène. Et puis c’est devant une petite audience, il n’y a pas de spécialistes devant lesquels on va se présenter, pas d’évaluation donc c’est pas trop stressant.

Les stagiaires ont pu montrer leurs progrès dimanche dernier à 17h au scriptorium devant un public très encourageant ! Bravo à eux, on espère les revoir bientôt à l’abbaye !

Restitution du projet « Chorale à l’école »

Ce mardi 27 juin 2023 à 14h30 à l’Abbaye de Sylvanès a eu lieu la restitution publique du projet « Chorale à l’école », au cours duquel ils ont appris le chant dans différentes langues et développé leur culture musicale. 175 élèves, dirigés par Marine De Sola, ont pu proposer un voyage sur les rives de la mer Méditerranée et une merveilleuse ouverture au dialogue des cultures dans l’acoustique exceptionnelle de l’église abbatiale !

Devant un public nombreux composé de familles, amis et curieux, les élèves ont présenté le fruit de leur travail impliquant 10 écoles primaires du territoire intercommunal : Cénomes, Brusque, Fayet, Murasson, Saint-Sever-du-Moustier, Montlaur, Camarès, Camarès Saint-Michel, Belmont et Saint-Sernin.

Ils ont retrouvé pour la dernière fois la Compagnie Rassegna, dirigée par Bruno Allary, chanteur, guitariste, mais aussi les voix et instruments de Sylvie Paz, Carine Lotta et Fouad Didi, qu’ils ont rencontré le mois dernier à l’abbaye de Sylvanès lors du concert pédagogique « l’Arc de Cercle ».

Réécoutez un extrait du spectacle avec la chanson Milo Mou Kokkino, interprétée en choeur par la Compagnie Rassegna et les élèves :

 

Merci aux enseignantes, à Marine De Sola, à la Compagnie Rassegna et un grand bravo aux élèves qui ont su livrer une belle prestation dans l’acoustique exceptionnelle de l’église abbatiale !

Ce Projet « Chorale à l’Ecole » est initié par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et co-construit en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, le Département de l’Aveyron, avec le soutien de la Communauté des Communes Monts, Rance et Rougier, de l’Education Nationale et la DRAC Occitanie.

Jean-Marc Andrieu et Christopher Gibert présentent leur atelier d’été

Dans le cadre du 46e festival de Sylvanès, les amateurs avertis auront l’opportunité de participer à un atelier choral-production d’une semaine du 7 au 13 août. Dirigés par Jean-Marc Andrieu et Christopher Gibert, les participants auront l’occasion de travailler sur deux œuvres emblématiques : la Messe Assumpta est Maria de Charpentier et le Motet Cantate Domino de Campra. Les deux chefs d’orchestre nous ont révélé les détails de cet atelier lors d’une interview.

Jean-Marc, quelle est l’histoire derrière ce choix d’interpréter ce Motet de Campra, un morceau inédit ?
Au cours de mes recherches pour la production du programme de grands motets de Blanchard créé au Festival de Radio-France à Montpellier, j’ai consulté les manuscrits originaux de ces motets à la Bibliothèque Nationale. Quelle ne fut pas ma surprise d’y trouver un motet de Campra ! D’après mes recherches je pense qu’il doit être inédit, et j’ai attendu la meilleure occasion pour le créer : elle se présente à Sylvanès !

La Messe Assumpta est Maria, chef d’œuvre religieux du baroque français est qualifiée d’une des plus belles œuvres de Marc-Antoine Charpentier. Christopher, le confirmez-vous ? Avez-vous une référence discographique à conseiller ?
Oui c’est un monument de la musique française du Grand siècle. Je suis toujours fasciné par la puissance émotive et passionnée de l’écriture de Marc-Antoine Charpentier, c’est à la fois subtil, accessible et transcendant. Il y a de très belles versions de cette œuvre, mais la plus belle sera évidemment celle vécue lors du concert du 13 août ! 

Racontez-nous votre rencontre tous les 2, comment avez-vous été amenés à travailler ensemble ?
JMA : J’ai eu le grand plaisir de recruter Christopher comme professeur de chant choral et de direction de chœur au conservatoire de Montauban deux ans avant de prendre ma retraite : nous avons immédiatement sympathisé et j’ai vite compris que j’avais fait un recrutement exceptionnel.
CG : Et ce fut pour moi une grande joie d’être recruté à Montauban avec un projet musical exigeant et de qualité. Nous avons en effet tissé les liens étroits et nous nous sommes souvent retrouvés dans des échanges musicaux qui ont parachevé ce lien désormais artistique et amical.

Comment comptez vous aborder ce partage de la direction dans le cadre de cet atelier – production à Sylvanès ? 
JMA : Nous allons bien préparer ensemble ce stage en nous répartissant le travail ; un planning sera proposé aux stagiaires, qui alternera les séquences de pupitre, de tutti, de justesse, de prononciation, de phrasé, etc.
CG : J’ajouterai que c’est aussi un moment de musique partagé, où la pluralité des expériences des choristes est toujours enrichissant. C’est un travail « de troupe » durant une semaine qui va nous mener à un concert entourés de fabuleux professionnels instrumentistes et chanteurs.

Les stagiaires auront le privilège de travailler avec l’orchestre et les solistes des Passions, les choristes professionnels du chœur Dulci Jubilo et de chanter à leurs côtés pour le concert du 13 août (17 h en l’abbatiale de Sylvanès) dans le cadre du 46e festival.

BILLETTERIE CONCERT DU 13 AOÛT 

PROGRAMME & DÉROULEMENT DU STAGE

Sur les ondes de « Radio Pata Roja » avec l’École de l’Oralité !

L’émission radiophonique « Radio Pata Roja » a été présentée publiquement ce mardi 13 juin 2023 à 18h à l’Abbaye de Sylvanès par les élèves de 6e et de 3e du collège Saint Michel de Belmont-sur-Rance. Accompagnés par Emmanuel Bardon, chanteur et directeur artistique de l’École de l’oralité, Ismaïl Mesbahi, percussionniste, et Ives Durand, conteur et comédien, ce projet a été porté par l’École de l’Oralité et réalisé en partenariat avec Radio Saint-Affrique.

Devant un public composé de familles, amis et curieux,  les élèves ont présenté le résultat de cette aventure créative entremêlant culture et éducatif. Avec la complicité de Bayan Rida, oud, Spyros Halaris, kanun, Gwénaël Bihan, flûtes, les élèves ont su faire voyager leurs parents dans l’univers radiophonique, mettant en résonance la culture occitane avec les cultures du Bassin méditerranéen. Ils ont présenté plusieurs chants traditionnels médiévaux comme Lo Boier (culture occitane), chants traditionnels algériens comme Ayazin ou encore des chansons traditionnelles catalanes comme La Cançon del Lladre ainsi que la danse du Branlou qui leur avait été transmise en classe par la danseuse et musicienne Aelis Loddo.

Cette émission enregistrée dans les conditions du direct sera diffusée sur les ondes de Radio Saint-Affrique les vendredi 16 à 19h, dimanche 18 juin à 13h et enfin le lundi 19 juin à 7h. Et bien sûr disponible très prochainement en podcast  ! 

Un grand bravo aux élèves qui, tantôt chanteurs, tantôt comédiens, tantôt instrumentistes ou danseurs, ont livré une belle prestation dans l’acoustique exceptionnelle de l’église abbatiale !

Le Jeune Orchestre baroque européen (Jobe) en résidence à l’abbaye

L’Abbaye de Sylvanès est fière de compter le Jeune Orchestre baroque européen (JOBE) parmi ses résidents artistiques.

Du 1er au 5 mai, la promotion 2023 du JOBE (Jeune Orchestre baroque européen) s’est réunie pour une première session de formation au CCR (Centre Culturel de Rencontre) de l’abbaye de Sylvanès, en compagnie de la directrice musicale Margaux Blanchard, assistée par Sylvain Sartre et Brice Sailly, et accompagnés de 5 chanteur talentueux: Heleen BONGENAAR (soprano), Eunice AGUIAR (soprano), Gaël LEFEVRE (alto), Paul BELMONTE (ténor), Jorge MARTINEZ ESCUTIA (baryton), et Lucien MOISSONNIER-BENERT (basse).

Le projet musical de cette résidence de formation professionnelle vise à produire un concert le 28 juillet à l’abbaye ainsi qu’une petite tournée. Les stagiaires travaillent sur l’opéra sacré « La Suzanna » d’Alessandro Stradella, un oratorio du XVIIe siècle qui requiert dynamisme et théâtralité dans l’interprétation. La dramaturgie est donc un élément important du travail, ainsi que la diction lyrique italienne, pour laquelle l’experte Floriana Pezzolo intervient. La Suzanna est l’histoire biblique d’une femme mariée qui refuse les avances de deux juges, qui décident alors de la juger en mentant. Heureusement, un justicier rétablit la vérité et prouve son innocence. Cette histoire riche en émotions permet aux stagiaires de développer leur interprétation musicale et théâtrale.

La particularité du JOBE est d’être la seule académie menée par un ensemble. Cela permet aux jeunes diplômés de bénéficier de l’expérience pratique de professionnels confirmés et de se confronter à la réalité du métier. La résidence de formation professionnelle est une initiative de l’ensemble Les Ombres, créée après la période du Covid pour aider les jeunes diplômés à accéder à un projet professionnel. La nouveauté cette année est que la promotion inclut des chanteurs, ce qui a tout de suite correspondu avec le CCR de Sylvanès, qui a une longue tradition de mise en valeur du chant.

Fondé en 1985 par le célèbre chef d’orchestre et claveciniste français, Jean-Christophe Frisch, le JOBE est un ensemble de musique baroque composé de jeunes musiciens professionnels européens âgés de 18 à 30 ans, sélectionnés parmi les meilleures écoles de musique du continent.

Le répertoire du JOBE est riche et varié, allant des œuvres les plus connues de compositeurs tels que Bach et Vivaldi aux pièces moins connues de compositeurs moins célèbres. Les membres du JOBE bénéficient d’une formation approfondie en musique baroque, travaillant avec des experts de renommée mondiale dans le domaine pour développer leurs compétences et leur technique. En plus de ses concerts à l’Abbaye de Sylvanès, le JOBE se produit dans des salles de concert et des festivals dans toute l’Europe.

Retrouvez le reportage en intégralité sur Youtube ici:

La deuxième session de formation se tiendra du 17 au 22 juillet et réunira l’ensemble de l’effectif (chanteurs et instrumentistes) à Uzès (Gard-France).

Hâte de les retrouver pour un concert le 28 juillet à l’abbaye, réservez vos billets dès maintenant !

Avec le soutien de la Fondation Orange

Radio Pata Roja, la radio des gens qui bougent !

… c’est le titre choisi par les élèves et les artistes pour l’émission radio qu’ils sont en train de créer. Perqué Pata Roja ? Pourquoi patte rouge ? Il suffit d’avoir déjà marché dans le Rougier pour le comprendre… la terre rouge si caractéristique de notre région teinte les semelles des marcheurs en rouge pardi ! Mais si notre région et la culture occitane constituent le cœur cette émission…elles n’en rentreront pas moins en résonance avec les cultures plus lointaines du bassin méditerranéen !

Depuis le mois de janvier, ce projet d’éducation artistique initié par l’Abbaye de Sylvanès implique plusieurs artistes aux côtés d’une soixantaine d’élèves de 6e et 3e du Collège Saint-Michel de Belmont-sur-Rance. La pédagogie mise en œuvre, fondée sur l’apprentissage et la transmission par l’oralité, s’appuie avant tout sur le dialogue pour co-construire un projet où chacun a la possibilité d’affirmer son identité à travers son histoire. La pratique artistique proposée est collective et permet de créer du lien par l’intermédiaire d’un projet partagé.
Guidés par Emmanuel Bardon et Ariane Le Fournis, artistes lyriques, les élèves apprennent plusieurs chants traditionnels comme Lo Boier (chanson traditionnelle médiévale occitane), Ayazin (chant traditionnel algérien) ou encore La Cançon del Lladre (chanson traditionnelle catalane).

Avec Ismaïl Mesbahi, percussionniste, ils travaillent la base des techniques de frappe des derboukas* et des dafs** : le « doum » (son le plus grave, obtenu en frappant le centre de la peau) et le « tak » (obtenu en frappant le bord droit de la peau à l’aide du majeur pour obtenir un son bref et aigu).

Avec Ives Durand, conteur et comédien occitanophone, les 3e sont responsables de l’écriture de la trame narrative qui structure le projet : des collégiens jeunes reporters qui décident partir à la découverte de l’Occitanie, qui vont à la rencontre des gens les questionnent, récupèrent des trésors de chants et d’histoires… et avec tout cela, décident de réaliser une émission de radio.

Les élèves ont également bénéficié en mars de la visite d’Aelis Loddo, qui leur a appris à danser le Branlou, une danse traditionnelle très locale.

Tout au long du projet, les connaissances et compétences sont transmises par l’observation, l’écoute, le mimétisme, l’immersion et les déplacements du corps dans l’espace. La confiance et la bienveillance font partie de ce processus dont l’objectif est de placer tous les apprenants sur un pied d’égalité face à la pratique artistique, indépendamment de leurs bagages personnels.

Le travail se poursuivra en mai. En attendant la restitution tous publics prévue le mardi 13 juin à 18h00 à l’Abbaye de Sylvanès, n’hésitez pas à plonger dans cet univers artistique en écoutant élèves, artistes et enseignants parler, chanter et jouer au micro de Josef Ulla pour Radio Saint-Affrique, partenaire privilégié de ce projet !

Ecouter le podcast sur le site de Radio Saint-Affrique :
Episode 1 (janvier 2023)
Episode 2 (février 2023)
Episode 3 (avril 2023)

* Tambour arabe fait d’une peau tendue sur l’extrémité évasée d’un corps cylindrique en terre cuite, bois ou métal.

** Grand tambour sur cadre.