Intense voyage musical au festival !

Ce dimanche 2 août, dans le cadre du 43e Festival Musiques sacrées – Musiques du monde, les spectateurs de l’abbaye de Sylvanès ont connu un intense périple musical en compagnie de l’Ensemble La Fenice et du trio Diana Baroni, Rafael Guel et Simon Drappier.
La Fenice, nom de l’ensemble dirigé par Jean Tubéry signifie en italien « le phénix ». Sur scène, six talentueux artistes nous ont conduit admirablement « Sur les rives de Babylone » faisant renaître le passé de ses cendres et en particulier le célèbre Psaume de David.

Le public a été séduit par ce riche programme de musique baroque interprété en cinq langues suivant le fil conducteur du psaume d’exil « Super flumina Babylonis ». La flûte virtuose et le cornet au son très aérien de Jean Tubéry se mariait parfaitement avec la voix fluide de Perrine Devillers. Une voix qui suivait son cours tranquille et imperturbable au fil des notes. Cette jeune soprano ne possède aucune limite dans son chant, qui offre la sécurité nécessaire pour se laisser transporter avec confiance. C’était un ensemble envoûtant porteur d’un sentiment intense d’élévation et d’évasion dans lequel chaque instrument y avait son rôle apportant ici ou là le son chatoyant du violon, le timbre chaud du violoncelle baroque, la profondeur du théorbe et la légèreté du clavecin. Le « bis » en anglais choisi par les artistes a fait sourire l’assistance pour la plupart surpris de découvrir que les paroles du tube disco planétaire de 1978 « Rivers of Babylon »étaient directement extraites du Psaume 137 qui commence ainsi  : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion. Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes…  »

Suite des réjouissances en soirée avec le spectacle « Femmes du Nouveau Monde ». Par leurs instruments et leurs chants fort atypiques, le trio a enveloppé l’auditoire dans une chaleur afro-amérindienne délicieuse.

Par son chant, la lumineuse Diana Baroni nous permet de faire toute la différence entre une personne qui fait de la musique et une femme qui vit sa musique. La flûtiste baroque et chanteuse partage la scène avec beaucoup de complicité avec ses musiciens : le mexicain Rafael Guel au vihuela et à la voix chaleureuse et Simon Drappier à l’arpeggione. Ce choix musical autour des personnalités féminines, mystiques, saintes guerrières…  enchaine tendresse, caractère, sensualité et tristesse avec l’accent ultime sur une profonde reconnaissance de vivre.

C’est en suivant le déclin du jour au travers des sublimes vitraux de l’Abbaye que le concert s’achève sous une nouvelle pluie d’applaudissements.
La vie est belle et remplie de couleur grâce à tous ces artistes qui continue envers et contre tout d’alimenter le festival cet été.
C’est le cœur plein d’enthousiasme que chacun a quitté l’abbaye, prêt à poursuivre très prochainement (dès ce mercredi 5 août à Millau) le voyage musical !