Vivre l’abbaye à l’heure monastique !

C’est une plongée dans la mémoire historique et liturgique de l’Abbaye de Sylvanès qui vous est proposée le temps d’un week-end du 20 au 22 septembre prochains. Cette expérience d’immersion dans un rythme « monastique » sera ponctuée par des concerts de chant grégorien et byzantin !

Plonger dans le patrimoine musical des offices médiévaux, se laisser surprendre par l’acoustique extraordinaire des lieux, s’émerveiller de l’architecture cistercienne en retrouvant l’harmonie des heures avec les cycles quotidiens de la nature…

Des ateliers de chant autour des différents répertoires liturgiques sont prévus et seront encadrés par deux chanteurs spécialisés dans les musiques anciennes liturgiques : Frédéric Tavernier-Vellas et Dominique Besse.

Ces ateliers alterneront avec des temps forts d’animation du patrimoine : chant des heures principales du jour dans l’abbatiale, conférences dans la salle capitulaire pour mieux comprendre la liturgie, son organisation et son exécution vocale…
Cette session de 3 jours est ouverte à tous les amateurs de chant liturgique qui seront conviés, dans la mesure des possibilités de chacun, et selon les pièces acquises durant les répétitions, à chanter auprès des artistes professionnels lors des offices et du concert ouvert au public le dimanche 22 septembre à 16 h dans le cadre des 36e Journées européennes du patrimoine.

Inscrivez-vous vite ICI pour vivre cette expérience unique !

Raphaël Lucas, compositeur en résidence

Sur l’invitation de Michel WOLKOWITSKY, directeur général du Centre Culturel de Rencontre de l’abbaye de Sylvanès, le jeune compositeur Raphaël LUCAS effectuera une résidence de création artistique pendant deux ans à l’abbaye et participera à 3 festivals consécutifs.

Élève en percussions et en harmonie / contrepoint au CRR de Montpellier de 2001 à 2006, il s’est formé à la composition aux États-Unis, à la State University of New York collège de Purchase où il obtient un Bachelor of Music en 2009 et un Master of Music en 2012. Il étudie également à la Manhattan School of Music à New York (Master 1) sous la direction de Nils Vigeland, un élève du compositeur américain Morton Feldman. Cette année, deux de ses compositions, dont une création mondiale, commande de l’abbaye de Sylvanès, seront proposées dans le cadre du 42ème festival des musiques sacrées / musiques du monde pour le concert du Jeune Chœur de l’abbaye de Sylvanès, « l’Europe Mystique » Polyphonies sacrées des 17ème et 18ème siècles.

Le concert aura lieu samedi 17 août à 21h en l’Abbatiale de Sylvanès.

Partons à la rencontre du jeune compositeur.

Comment avez-vous connu l’Abbaye de Sylvanès ?

La première fois que je me suis rendu à l’Abbaye de Sylvanès, c’est en tant que percussionniste, au début des années 2000 avec l’Orchestre Contrepoint. Mais j’ai fait la connaissance de Michel WOLKOWITSKY en 2013 lors de la Saison Musicale de Saint-Guilhem-le-Désert, qu’il dirige et où une de mes œuvres a été jouée par l’Ensemble Orchestral de Montpellier sous la direction de Dorota ANDERSZEWSKA. Après quelques années passées à New York puis à Paris, je me suis installé en sud-Aveyron en octobre dernier. A la faveur de cette installation, j’ai repris contact avec Michel WOLKOWITSKY et c’est à ce moment que j’ai vraiment pu découvrir l’abbaye de Sylvanès.

 

Pourquoi avoir choisi l’Abbaye de Sylvanès comme résidence artistique ?

Dès mon installation dans la région je me suis rendu régulièrement à l’abbaye de Sylvanès. Nous avons eu de nombreux échanges avec Michel WOLKOWITSKY sur des sujets aussi variés que la littérature, le cinéma, la spiritualité, une passion commune pour la culture russe, etc. Le projet d’une résidence de création en composition a émergé de ces conversations et d’un désir commun de créer de la musique pour l’abbaye de Sylvanès. La dimension spirituelle, l’histoire et la richesse culturelle de l’Abbaye de Sylvanès en font un lieu parfaitement adapté à une résidence de création en composition. De plus, le Centre Culturel de Rencontre de l’abbaye de Sylvanès est une institution à taille humaine, chaleureuse, où l’atmosphère est propice aux échanges et à la créativité, avec une équipe administrative et technique disponible et passionnée. C’est aussi un cadre de travail idéal par les possibilités extraordinaires d’expérimentation qu’il offre, que ce soit avec le grand orgue, l’acoustique de l’abbatiale, la bibliothèque, l’immersion dans la nature, etc.

 

Comment ce lieu va influer sur votre création artistique ?

A l’origine, l’Abbaye de Sylvanès est un lieu de silence et de prière, niché dans une nature elle-même silencieuse et profonde. Être ici invite au recueillement, à la contemplation et à l’écoute de ce silence, à l’observation de toute une palette de nuances sensorielles, des sons de l’abbaye, des variations de lumière du paysage, etc. C’est un lieu qui inspire aussi une sorte de sobriété imposante. Je pense que c’est cet aspect qui va le plus influer sur ma façon d’aborder la composition.

Par ailleurs, le fait que le Centre Culturel de Rencontre soutienne ma création et porte les projets que je vais y réaliser dans le cadre de cette résidence d’artiste aura une influence fondamentale dans ma démarche, m’apportant la sérénité, l’ancrage et la confiance indispensable à toute pratique créative dans le monde actuel.

 

Comment vos œuvres qui seront interprétées ce samedi, vont-elles s’inscrire dans un programme de polyphonies des 17ème et 18ème siècles ?

Environ 8 ans séparent la composition des deux pièces qui vont être jouées. Nativity, composée en 2011 sur commande de la paroisse de Saint-Jean l’Évangéliste à Boston, est une mise en musique d’un texte extrait de la Corona, du poète mystique anglais John Donne, à la charnière des 16ème et 17ème siècles. Par son texte, cette pièce s’inscrit donc parfaitement dans ce programme, bien que son écriture musicale se situe plus de côté des compositeurs français de la première moitié du 20ème siècle.

L’autre pièce, Hymne est une commande de l’abbaye de Sylvanès, composée à la fin du printemps cette année. C’est la première œuvre que je compose dans le cadre de la résidence de création artistique. J’ai par ailleurs œuvré à sa composition sur les lieux même de l’abbaye de Sylvanès. Pour cette pièce, écrite pour 8 voix a capella, j’ai travaillé sur un superbe texte de l’auteur français Mathias Énard, extrait de son roman Parle-leur de batailles, de rois et d’éléphants. Il y évoque un épisode de la vie de Michel-Ange. Pour cette pièce, j’ai mis en œuvre une pensée inspirée entre autre par l’acoustique de l’abbatiale de Sylvanès. J’ai travailler sur une écriture contemporaine qui serait une dérivation de la façon de penser la polyphonie à la renaissance.

 

Jean-Louis Comoretto de Scandicus évoque VIA LUSITANA

Intéressé par les musiques européennes anciennes, l’ensemble Scandicus nous emmène cette année sur la « Via Lusitana », chemin de pèlerinage qui relie Lisbonne à Saint-Jacques de Compostelle. De la capitale du Portugal en passant par Coimbra et son université, et la grande cathédrale de Braga, huit chanteurs et un pèlerin conteur réactualisent les œuvres méconnues de compositeurs portugais de la Renaissance. Partons à leur rencontre…

  • Votre répertoire s’étend du chant grégorien aux madrigalistes italiens, pourquoi avoir choisi cette année ce programme de chants des chemins portugais ?

En fait, d’une part, il y a longtemps que nous souhaitions faire un programme autour des chemins de St-Jacques et d’autre part, nous avions dans les tiroirs de la musique portugaise de la Renaissance qui recèle de trésors qui ne sont que très rarement interprétés. C’est donc assez naturellement que nous avons eu l’idée de construire notre chemin autour des grands compositeurs et centres musicaux portugais. Ainsi est né ce programme que nous avons grand plaisir à chanter. Les musiques sont magnifiques.

 

Extrait live de « Via Lusitana » : Requiem de Lobo

  • En plus de proposer un programme inédit, aux pièces chantées par les huit voix d’hommes, s’ajoute la voix du pèlerin conteur incarné par Michel Wolkowitsky. Quelques mots sur cette démarche artistique ?

L’idée était d’emmener le public dans la démarche du pèlerin à la charnière du 16e et 17e siècle. Nous nous sommes appuyés pour cela sur un texte historique  «  Le pèlerinage d’un nommé Chrétien ». La fonction du conteur pèlerin est de faire cheminer le public avec nous, le faire réfléchir, imaginer et partager les émotions suscitées par la musique. Le pèlerin est en fait ce personnage central sans lequel il n’y a pas d’histoire.

  • Enfin, que vous inspire et que représente pour vous un lieu comme l’abbaye de Sylvanès ?

Pour nous, l’Abbaye de Sylvanès est le lieu idéal pour que cette musique s’exprime au mieux. La beauté du lieu, son histoire jacquaire, sa quiétude en fait une halte incontournable sur le chemin musical du groupe. L’adéquation entre lieu et de la musique est totale. Ensuite, en fonction des convictions de chacun, ce lieu chargé d’histoire et de chrétienté, est un symbole d’ouverture et d’oecuménisme par le travail réalisé. Nous terminons d’ailleurs ce programme par la lecture d’un texte qui ouvre vers cette humanité et universalité.

Puisque l’occasion nous en est donné ici, nous tenons à remercier l’équipe du festival, réunie autour de son directeur, de nous offrir les conditions optimales pour interpréter ces musiques.

Découvrez Jean-Louis Comoretto le vendredi 9 août à 21 heures pour « Via Lusitana« 

Le souffle des roses… par Françoise Atlan

C’était vendredi 2 août au soir dernier et ce fût magique…
Au sein du transverse de l’Abbaye de Sylvanès, entourées d’immenses chandeliers dont le halo lumineux nous enveloppait, public confondu, nous avons chanté et joué les traditions hébraïques mystiques, les langueurs des Trobaïritz et les poésies brûlantes de Hafez et Mawlana Ŕûmi.
 Un privilège que de poser sa voix et égrener les sons, dans ce lieu habité, dont la réverbération de 4 secondes et demi permet une dentelle sonore exprimée dans l’entrelacement de la voix et du setâr ; Ce dernier laisse la place au tar, de temps à autre, pour nous ramener à une présence sonore étrange et belle : voix et tar confondus, qui nous invitent à un « ailleurs » pourtant connu…
 Enfin, l’énergie et la joie vocales à la rencontre de celle, à la fois extatique et tellurique du daf.

© Photos Marie Lamour

Et puis le public debout, réclamant trois rappels. 
Merci Shadi Fathi pour ce moment magique à tes côtés, présence à la fois discrète et attentive, prenant ta juste place de soliste, dans un doux partage avec moi-même. 
Chacune ayant son moment et le signifiant à l’autre, sans un mot et, d’un seul regard, et même, par le souffle seul, à travers, la douce brise que nous avons pu installer, dès le départ, entre nous, enveloppant notre auditoire sans bruit, dans une économie totale de moyens et d’artifices scéniques, vocaux et instrumentaux. 
En revanche, quelle fantaisie et quelle jubilation cette pudeur des sentiments nous a autorisé !
 Je crois pouvoir dire, sans forfanterie aucune, que nous avons été fidèles au Souffle des Roses.

Merci à toi, Michel Wolkowitsky, de nous avoir invitées dans ce lieu unique, que tu mènes si bien, avec tant d’amour et depuis tant d’années, entouré d’une équipe dévouée et efficace : formidables vous êtes !
 Merci !

Françoise-Flore Atlan

Rencontre avec Chimène Seymen

Alors que l’intégration de la Turquie à l’Union Européenne suscite le débat depuis 1978, année de sa candidature, le dialogue culturel, entre ce pays situé au carrefour entre l’Europe et de l’Orient, et la France n’a pas attendu de décision diplomatique !

Ce dimanche 4 août, à 17 h , l’abbatiale de Sylvanès accueille une rencontre polyphonique France Turquie, impulsée par Chimène Seymen, musicologue, professeure et soprano née à Izmir et de nationalité turque. Elle œuvre depuis 2003 pour des rencontres musicales entre la France et la Turquie. Ses projets ont été soutenus par Cultures France, le Mécénat Société Générale en France, et les Instituts Français d’Istanbul, d’Izmir et d’Ankara et ont été réalisés au sein des plus prestigieux festivals et théâtres des deux pays. Pour l’ensemble de ses projets de dialogue culturel, Chimène Seymen a reçu l’insigne de Chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres.

Le Chœur national Polyphonique d’Ankara et l’ensemble Sagittarius joignent leurs voix et accompagnent la soprano Chimène Seymen et le pianiste Güray Basol pour un programme des chants populaires de Turquie et des Chants Polyphoniques de France d’inspiration populaire…

Partons à la rencontre de cette artiste éprise d’Histoire et de partage :

  • Quel fut votre premier contact avec la France ?

La vie parisienne, non pas celle de Monsieur Offenbach, mais d’une étudiante d’Izmir, qui découvre l’architecture, les musées, les concerts. J’ai appris à écouter la musique de l’Occident grâce à mon professeur d’analyse musicale, Eveline Andreani.

  • Le dialogue musical des cultures turque et française est concomitant à la déclaration de la République Turque en 1923. Faire connaître la musique polyphonique occidentale à toute la population faisait partie des réformes entreprises par Atatürk. Votre projet se trouve-t-il en quelque sorte, dans sa continuité ?

D’une certaine manière, oui, mais cette fois, c’est pour faire connaître, ou rappeler, ce fait aux « occidentaux ». Le concert que nous avons présenté à Izmir, était effectivement pour rappeler ce fait en Turquie et par conséquent, dans la continuité de ce mouvement.

  • Indépendamment des raisons historiques de ce dialogue, y a-t-il des raisons plus intuitives qui vous ont poussées à vous intéresser à la France ?

Bien sûr, mon amour pour la musique française et plus !

  • En art, lorsque l’on évoque une inspiration par des éléments de culture des pays dits « orientaux », on parle d’Orientalisme. L’écrivain palestinien Edward Saïd adopte un point de vue critique sur cette démarche venue d’artistes occidentaux car elle colporte selon lui une image réductrice et fantasmée d’un espace condensé par un concept, celui d’un « Orient » défini par l’Occident. Le Musée Marmottant a d’ailleurs accueilli jusqu’au 21 juillet l’exposition « L’Orient des peintres, du fantasme de l’odalisque à l’abstraction. » C’est un thème qui intéresse l’actualité artistique ! Votre démarche est celle d’une « orientale » qui s’inspire de l’Occident, tout en proposant des compositeurs orientalistes ! Que pouvez-vous nous en dire ?

En effet « l’Orientalisme » en tant qu’idée artistique est une inspiration pour les compositeurs français, entre autres. Je pense que son expression dans l’art a évolué avec les idées et les exigences artistiques de chaque époque – du moyen âge à nos jours.

Je vis et suis intégrée dans la vie professionnelle en France depuis de nombreuses années. J’observe la Turquie depuis la France, avec mes connaissances et ma propre expérience de mon pays natal. Je peux donc proposer un autre regard. Faire des projets comparatifs est un bon terrain de réflexion avant de peindre le tableau musical d’un pays.

  • Tous les artistes qui se rendent à l’Abbaye de Sylvanès parlent d’une atmosphère propice au recueillement, à la création artistique… Les lieux seraient chargés d’ondes spirituelles. Depuis 2015, notre établissement est labellisé centre culturel de rencontre européen. Nous avons pour vocation le partage et l’ouverture au monde… Nous concrétisons ces objectifs en vous accueillant ! Quel fut le critère qui vous motiva à venir à nous ?

Je suis venue à L’Abbaye de Sylvanès pour participer à un atelier d’interprétation des pièces vocales de H. Schutz, sous la direction de Michel Laplenie. Les ondes spirituelles que vous évoquez, et le sentiment de bonheur humain et musical sont restés dans ma mémoire. Après tant d’années, quand j’ai entrepris de créer ce projet en France, l’Abbaye de Sylvanès est tout naturellement apparue dans mon esprit… J’avais envie de retrouver le bonheur de partager qui émane de ses murs.  

 

Propos recueillis par Casey Crouard, stagiaire au service communication   

Superbe ouverture du festival

C’est avec un programme original que l’Abbaye de Sylvanès a inauguré le dimanche 14 juillet la 42e édition de son festival international de musiques-sacrées et musiques du monde en compagnie de l’Ensemble Vocal et Instrumental de Montpellier sous la direction de Franck Fontcouberte.

Les 250 festivaliers furent instantanément plongés dans la joie avec l’emblématique Gloria de Vivaldi, son œuvre sacrée la plus célèbre au lyrisme éclatant. Pour le servir, un plateau artistique de choix et de charme avec les solistes Emilie Boudeau, Marine Chaboud et Wendy Pinchon.
En deuxième partie, une pièce méconnue et rarement interprétée en France, mais tout aussi magnifique, le Requiem for the living du jeune compositeur américain Dan Forrest. Cette œuvre lumineuse, d’une profonde spiritualité, composée comme une prière pour le repos tant des vivants que des défunts a fasciné le public. Solistes, chœur et instrumentistes ont brillamment interprété cette musique pleine de contrastes. Ils ont su faire vibrer les voûtes de l’abbatiale comme le cœur du public, reparti conquis et enchanté par cette belle découverte.

Après cette superbe journée d’ouverture, le festival promet encore d’autres beaux moments d’émotions jusqu’à la fin de l’été ! A suivre !

Rencontre avec Frédéric Tavernier-Vellas

  • Pour vous, chanter, c’est… ?

    Chanter c’est l’expression du coeur dans l’infini variété de ses élans et de ses passions ! Chanter, c’est un coeur à coeur !

  • Depuis quand et pourquoi enseignez-vous le chant ?

    J’ai commencé à enseigner vers l’âge de 20 ans, mais ce n’était pas mon activité principale. Encore aujourd’hui, mon activité principale est dans les concerts mais j’aime transmettre !

  • La principale qualité pour être un bon professeur de chant ?

    Un bon professeur de chant doit être comme une sage-femme… Il fait naître une personnalité artistique dans un très grand respect de ce qu’elle a d’original, d’unique. Il est aussi celui qui transmet avec passion tout ce qu’il a appris et découvert dans sa formation et son expérience.

  • Pour vous, quelle est la principale vertu du chant ?

    Le chant est une respiration pour le corps et pour l’âme. Un bon chanteur sait respirer et cela est excellent pour la santé ! Par ailleurs, il permet d’exprimer ce que l’on porte au plus intime de soi : j’aime dire que le chant est l’enveloppe affective de la parole.

  • Votre répertoire de prédilection ?

    Pour moi, c’est évidemment la musique byzantine… mais j’aime également la musique hébraïque, surtout séfarade,et les répertoires sacrés de l’Occident comme le chant des chartreux !

  • Quel artiste vous a le plus inspiré ?

    Mon professeur de hautbois, Philippe Pélissier parce qu’il a donné naissance à ma vocation artistique et les maîtres en chant Magdalith, Maximos Fahmé, Ioakim Grillis sans oublier Lykourgos Angelopoulos et Marcel Pérès…

  • Votre meilleur souvenir à l’abbaye de Sylvanès ?

    Difficile de parler d’un meilleur souvenir ! Chaque passage me donne l’impression que c’est le meilleur ! Au fond, Sylvanès est un lieu source où il fait bon venir pour chanter, revoir des amis et échanger !

  • Quel autre métier auriez-vous pu faire ?

    J’aurais pu m’orienter vers la philosophie, que je pratique toujours mais le temps est cruel et on ne peut pas tout mener de front !

  • Quelle œuvre emporteriez-vous sur une île déserte ?

    Si je n’avais droit qu’à un seul livre, ce serait la Bible… Autrement j’aimerais emporter ma bibliothèque !

  • Quel conseil donneriez-vous à un apprenti chanteur?

    Travailler avec patience, détermination, humilité et surtout chercher en tout temps à être vrai dans son chant.

Frédéric Tavernier-Vellas sera à Sylvanès cet été pour encadrer un stage de Chant sacré d’Orient et d’Occident du 27 au 31 juillet 2020. Avec ses amis Solistes de la Musique Byzantine, il ouvrira la 43 e édition du Festival le 12 juillet avec le programme de Liturgie Byzantine de Saint Jean Chrysostome.  

Source : Abbaye de Sylvanès

Des artistes réfugiés soudanais en résidence à l’abbaye

Depuis le 24 juin, Fouad, Mahmoud, Mohamed, Moussab et Mohamed, font résonner les rythmes des musiques soudanaises dans l’enceinte de l’Abbaye de Sylvanès. Ces artistes réfugiés originaires du Soudan sont accueillis en résidence artistique à l’abbaye dans le cadre du programme NORA mis en place par l’Association des Centres culturels de rencontre (ACCR). C’est par l’intermédiaire de l’association des artistes réfugiés établie à Paris que Mahmoud a connu cette opportunité de venir en résidence artistique au centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès.

Nous les avons rencontrés et avons échangé à propos de leur démarche artistique. Tous viennent de régions différentes du Soudan qui à l’échelle nationale ne se côtoient que très rarement. En effet, le pays compte 570 groupes ethniques et 280 langues y sont parlées. Ils se sont rencontrés grâce au réseau associatif solidaire dédié aux réfugiés à Marseille et ont décidé de former un groupe de musique baptisé « le Tambour soudanais » qui se veut ambassadeur de la culture soudanaise en France. La plupart étaient déjà musiciens au Soudan, excepté Fouad qui dit s’être consacré à la musique, qui l’attirait déjà depuis longtemps, grâce à son intégration au groupe.

Lors d’une époque au cours de laquelle les réfugiés suscitent le débat, ils souhaitent « embellir l’image des réfugiés en France » par le partage et la musique. D’après Mohamed, « la musique est la voie de la paix ». Les chansons relatent le lien avec le pays d’origine, et valorisent l’intégration en France et le vivre ensemble. Mohamed transmet la culture soudanaise par sa maitrise du patrimoine musical traditionnel, Mahmoud, quant à lui se veut moderne, avec sa guitare électrique, et enfin, Moussab chante en anglais pour assurer une ouverture au monde… qui fait parfaitement écho avec la philosophie de l’abbaye et de son festival.

350 écoliers ont investi l’abbaye avec ADOC 12 !

Depuis 15 ans, l’association ADOC12 réunit plusieurs animateurs en langue et culture occitane qui interviennent tout au long de l’année scolaire dans les écoles volontaires à raison de trente minutes par semaine. Chaque fin d’année, ils proposent aux écoles de l’Aveyron des visites des hauts lieux de patrimoine et d’histoire du département avec un thème lié à la culture Occitane. En 2019, c’est l’Histoire du Rouergue qui était à l’honneur. Les journées pédagogiques couvrent cinq tableaux tous étudiés en classe au préalable: le Néolithique, l’Antiquité, le Moyen âge avec les pèlerins, la féodalité et la liberté communale.

L’abbaye de Sylvanès, centre culturel incontournable de l’Aveyron et joyau de l’art cistercien a été choisi cette année pour représenter la période médiévale. Jacques Migayrou, coordinateur de la journée pédagogique, insiste sur la vocation de transmission et de partage de l’association ADOC12. Avec les contes de Viviane, intervenante de l’association, la pièce de théâtre en langue occitane de la compagnie Rampe Tio, et les médiations assurées par Cédric, Marine, Victoria et Marjolaine autour de l’Abbaye, les 350 écoliers de quinze écoles du sud-aveyron ont pratiqué l’occitan et l’Histoire du Rouergue en s’amusant !

250 écoliers du Sud Aveyron à la découverte du patrimoine forestier à Sylvanès !

C’est un rendez-vous annuel apprécié des petits comme des grands ! Chaque année au mois de juin, l’association Millefeuilles et le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès élaborent un copieux programme d’activités scientifiques, ludiques et artistiques sur le thème de l’arbre et de la forêt.

Intitulé « Des Pieds et des Mains pour la Forêt« , ces journées pédagogiques se sont déroulées les mardi 18 et jeudi 20 juin. Répartis par âges en petits groupes, les enfants de 3 à 10 ans ont participé à plusieurs ateliers sur la journée, chacun encadré par un professionnel de l’environnement, un artiste ou un animateur : découverte des insectes pollinisateurs avec la Malle « polli », danse nature, contes forestiers, fabrication de papier recyclé, observation d’insectes de la forêt, jeux en bois géants, coin lecture…

L’objectif de ces journées inter écoles et interdisciplinaires est bien sûr de sensibiliser les enfants à la biodiversité, de leur faire toucher du doigt la richesse et la fragilité des milieux forestiers, mais surtout de les amener à s’approprier leur patrimoine de proximité… pour mieux le préserver !

Et comme une fois n’est pas coutume, les enfants ont eu l’occasion exceptionnelle de rencontrer des marionnettistes chinois en résidence qui ont offert un spectacle éblouissant… De quoi parfaire le programme déjà très riche de ces journées !