Création de tableaux sonores pour les élèves à l’École de l’Oralité

Une seconde résidence artistique s’est déroulée mi-mars au collège de Belmont-sur-Rance dans le cadre de l’École de l’Oralité. Pas de danse au programme cette fois ci, en raison du renforcement des contraintes sanitaires interdisant la pratique du sport et de la danse en salle, mais Emmanuel Bardon et Ismaïl Mesbahi s’étaient munis pour l’occasion d’un riche instrumentarium dans l’objectif de créer des paysages sonores.


Au cours des séquences de travail, les artistes ont amené les élèves à travailler leur posture, à affiner leur engagement du geste et de la parole. L’objectif est que chacun.e trouve sa place dans une construction collégiale, que ce soit par le corps, la voix ou l’instrument. C’est dans cette optique que chaque classe a créé un « tableau sonore » en lien avec l’un des sept jours de la Création, dans lequel on peut entendre une mélodie (chant), un accompagnement rythmique (percussions) et la manipulation d’objets (divers petits instruments).

exemples d’instruments manipulés par les élèves  :
Daf (grand tambour de tradition persane) / Darbouka (percussion répandue en Afrique du Nord, Moyen-Orient et Balkans)
Sanza (« piano à pouces » africain)/ Sagattes (petites cymbales utilisées dans la musique orientale)
sans oublier les calebasses, les bols chantants, les divers appeaux ou encore la cithare.

 

Deux « tableaux » ont vu le jour au cours de cette seconde résidence : celui de la séparation du Ciel et de la Terre et celui de l’apparition de l’Homme. A partir de leurs différentes recherches et expérimentations vocales, musicales et corporelles, les élèves créeront au final sept tableaux mis en musique, en danse et en couleur par l’une des sept cultures rencontrées au cours de leur chemin : l’Arménie, le Kurdistan, l’Espagne séfarade, la Turquie, l’Espagne arabo-andalouse, la Grèce…et bien sûr l’Occitanie !


Pour mémoire, cette création artistique collective verra le jour début juin 2021 à l’Abbaye de Sylvanès, où les élèves présenteront une restitution de leur travail, entourés pour l’occasion par des musiciens professionnels.

Retrouvez les précédents articles pour en savoir plus sur l’École de l’Oralité  

 

L’interculturalité au cœur de l’Ecole de l’Oralité

Ils sont trois artistes à intervenir auprès des élèves : Emmanuel Bardon, chanteur et directeur artistique de l’ensemble Canticum Novum, Ismaïl Mesbahi, percussionniste et Virginie Barjonet, danseuse. De janvier à juin, ils animeront 10 journées d’ateliers auprès de 40 élèves de 6e du collège de Belmont pour les emmener à la découverte de la Route de la Soie.

C’est Emmanuel Bardon, chanteur et initiateur du projet, qui, tout en s’appuyant sur les spécificités du territoire aveyronnais, a proposé de travailler sur la thématique des chemins. Chemin de pèlerinage, d’exil, de conquêtes, d’explorateurs, de commerce ou de troubadours… tous ces lieux de rencontres et d’échanges, qu’ils soient culturels ou commerciaux, sont aussi l’occasion d’explorer les thématiques du refuge et de la terre d’accueil.

Artistiquement, l’idée du chemin ouvre l’imaginaire et invite au voyage… et c’est naturellement que la Route de la Soie s’est imposée pour ce projet.

Au cours de ce projet, les élèves vont explorer 7 cultures à travers des recettes de cuisine, des fêtes traditionnelles, des religions, des instruments de musique, des chansons ou encore l’architecture…

L’Arménie… Le Kurdistan… l’Espagne séfarade… l’Occitanie… la Turquie…
l’Espagne arabo-andalouse… la Grèce…

A partir de leurs différentes recherches et expérimentations vocales, musicales et corporelles, les élèves créeront au final 7 « tableaux » – en lien avec les 7 jours de la création – mis en musique, en danse et en couleur par l’une des 7 cultures.

Rendez-vous le vendredi 4 juin 2021* pour une restitution à l’abbaye de Sylvanès !
*si le contexte sanitaire le permet

Emmanuel Bardon, un enfant de Sylvanès

Installé à Saint-Étienne, le directeur musical de Canticum Novum est attaché à l’Aveyron et en particulier à Sylvanès. Venu en septembre 2020 avec son ensemble enregistrer leur dernier album, il sera de retour en 2021 avec plusieurs projets artistiques.

Comment as-tu découvert Sylvanès ?
J’ai découvert l’abbaye par l’intermédiaire de mes parents à l’âge de 4 ans car papa (le violoncelliste Marcel Bardon) faisait partie des musiciens qui ont participé aux premières rencontres musicales en 1976. Après, tous les ans, nous sommes venus régulièrement à Pâques, à Noël et passer nos vacances d’été en famille dans ce lieu merveilleux.

Un de tes premiers souvenirs à l’abbaye ?
Ils sont nombreux ! Ce ne sont que des souvenirs heureux de mon enfance, des belles images, des moments joyeux de complicité et d’amitié avec André qui nous racontait des histoires entouré de la chienne Mayouchka, le corbeau Adémar et la chèvre de Blanche… On avait l’impression d’être libres, on pouvait vadrouiller, explorer; on s’était fait un coin cabane sur la galerie au dessus de la porte du cloître, on piquait quelques restes de cierges, on y grimpait et, depuis notre repaire, on observait les adultes dans l’abbatiale !

Peut-on dire que tu es un enfant de Sylvanès ?
Oui, je me considère vraiment comme un enfant de Sylvanès même si je n’y suis pas né et n’y ai jamais habité. Je suis un enfant d’adoption ! J’ai aussi vécu l’évolution du lieu à travers les années (sa renaissance, les projets musicaux, les différents chantiers, la construction de la chapelle orthodoxe aussi…). Et encore aujourd’hui je reste toujours étonné de ce que je vis dans ce lieu. Comme dernièrement en septembre, après cette difficile période estivale dont je suis sorti moralement et physiquement très éprouvé : dès que je suis entré dans l’abbatiale, tout s’est lâché et nous avons passé avec l’Ensemble cinq jours d’enregistrement merveilleux.

Ensemble Canticum Novum en résidence à Sylvanès, © Pierre Grasset

Sylvanès a-t-il influencé ton parcours professionnel ?
Il y a en effet quelque chose de commun entre les deux et je dirais même que dans Canticum Novum, il y a de l’ADN de Sylvanès !
Je me suis rendu compte, évidemment aujourd’hui que le projet humain, musical de l’ensemble était lié à mon environnement familial, à mon parcours, à cette dimension inter culturelle dont j’étais entouré et particulièrement à Sylvanès avec tous ces chantiers culturels, les personnes de plusieurs religions qui fréquentaient le lieu. Dès qu’on venait à l’abbaye, il y avait cette émulation, l’intelligence, la beauté… on était entouré par ça.
J’ai créé l’association en 1996 et l’aventure a vraiment décollé en 2006 quand j’ai fait le choix de recentrer le projet autour de mes aspirations humaines, en lien avec mon territoire de vie dans la région de Saint-Étienne.

Le dialogue des cultures…une thématique forte pour l’Ensemble ?
Cela fait 15 ans maintenant que l’équipe est constituée et qu’elle s’est étoffée au fil des années avec aujourd’hui un collectif d’une vingtaine de musiciens de plein de cultures différentes liés de cette même envie de vouloir partager aux autres une culture dont ils sont dépositaires. Ainsi, en partageant nos mémoires individuelles, on réussit ensemble à construire quelque chose et à créer une mémoire collective.

Un projet très en lien avec celui du CCR de l’abbaye ?
Tout à fait. D’ailleurs l’ensemble est de plus en plus présent à l’abbaye et j’en suis ravi. Les choses se sont construites petit à petit. On a pris le temps de se trouver musicalement en plus de la relation d’amitié et de confiance qui a toujours existé avec Michel Wolkowitsky.
J’arrive à Sylvanès avec un projet pertinent, avec une histoire, des propositions artistiques et d’éducation artistique qui « collent » parfaitement au lieu et c’est génial !

Lancement de l’école de l’Oralité

L’École de l’Oralité© est le nouveau projet d’éducation artistique et culturelle développé pour les scolaires par l’Abbaye de Sylvanès. A partir d’une pédagogie basée sur l’oralité, elle propose aux élèves une nouvelle façon de vivre la pratique artistique, avec pour objectif la création de passerelles entre les arts, les cultures et les générations.
Forte de 10 années d’expériences, l’EO© s’installe donc pour trois ans en sud Aveyron, pour travailler avec deux classes de 6e du collège Saint-Michel de Belmont-sur-Rance.

Emmanuel Bardon

Emmanuel Bardon, chanteur et initiateur du projet, n’est pas un inconnu pour notre territoire : depuis l’âge de 4 ans, il a effectué de nombreux séjours à l’Abbaye de Sylvanès, assistant puis participant à la renaissance de ce lieu aujourd’hui emblématique du Département et de la Région Occitanie.
En novembre dernier, afin de plonger les élèves dans le bain, Emmanuel Bardon leur a concocté et envoyé une « bulle sonore » vocale et musicale : moins de 8 minutes ont suffi pour titiller leur curiosité !

Après l’écoute de cette « bulle », les enseignantes ont rapporté que les élèves avaient été surpris et se posaient beaucoup de questions. Certains se sont laissés emporter par la musique :

« J’ai cru que j’étais au Maghreb »
« J’avais l’impression qu’Aladin allait apparaître »
« J’ai cru qu’on était dans le désert du Sahara »
« Je me croyais en Égypte/en Inde »
« J’avais l’impression qu’un dresseur de serpents allait apparaître »

Tentant de deviner de quel lieu il s’agissait, les élèves ont avancé pas mal d’idées :

« la vierge à Camarès »
« l’église de Camarès/de St Affrique »
« le pont vieux à Camarès »
« la collégiale de Belmont »
« le château de Montaigut »
« l’abbaye de Sylvanès »

Et puis, ce mardi 15 décembre,  Emmanuel Bardon est venu rencontrer les élèves dans leur classe afin de leur présenter plus en détails le déroulement du projet.

Séance du 15 décembre, collège de Belmont-sur-Rance

De janvier à juin, trois artistes professionnels interviendront dans les deux classes de 6e pour travailler sur la thématique des chemins : une belle occasion de partager des idées, des connaissances, des souvenirs ou des ressentis… Ensuite, il s’agira de raconter, sous quelque forme que ce soit (chant, danse, percussions) et à tous ceux qui voudront bien l’entendre, une histoire commune.

« Créer ensemble… est la voie de choix pour vivre intensément, pleinement avec les autres et harmonieusement en société ».

Accompagnés par les artistes, les élèves suivront un parcours les plaçant alternativement en position de spectateur, créateur puis artiste. Mais impossible encore de dire aujourd’hui à quoi ressemblera la restitution finale du mois de juin : le projet est unique et se construira au fur et à mesure des ateliers !

« Faire de chaque bénéficiaire l’auteur et l’acteur de sa vie culturelle et citoyenne ».

 

 

Michel & André : 50 ans d’amitié

C’est en novembre 1970 que j’ai intégré la chorale du couvent des Dominicains de Toulouse dirigée par André Gouzes, jeune frère de 27 ans fraîchement rentré de sa coopération au Québec. Cette rencontre allait marquer le début d’une belle et fidèle amitié qui a été la force de notre folle aventure à Sylvanès. Malgré les épreuves, les tensions et les difficultés de ces derniers temps, elle ne s’est jamais affaiblie.
C’est grâce à André que j’ai découvert l’abbaye en avril 1972, invité à passer quelques jours de vacances à Brusque. Par une après-midi pluvieuse nous sommes entrés dans l’abbatiale de cette abbaye, fermée, abandonnée, en partie ruinée. Après avoir chanté dans ce merveilleux écrin acoustique, nous avons été pris tous les deux par un délire prémonitoire où nous avons rêvé ce que nous pourrions faire de ce lieu en déshérence, s’il nous était confié : le restaurer, l’animer, le faire revivre et le faire rayonner par la liturgie, les arts et la culture, en faire un lieu de rencontre, de musique, d’amitié.


Rien ne nous laissait penser que trois ans plus tard, en 1975, nous investirions les lieux à l’invitation d’Émile Castan, maire du village.

La suite vous la connaissez !

J’avais espéré célébrer cette belle amitié, lors de la rencontre qui était prévue pour la Toussaint autour la personnalité et de l’œuvre liturgique d’André qui a trouvé à Sylvanès un terreau fertile d’inspiration et de pratique pour sa création musicale pendant plus de 40 ans. Malheureusement annulée pour raison de confinement, cette rencontre sera reportée à la saison prochaine.

Michel Wolkowitsky 

André Gouzes et Michel Wolkowitsky, juin 2020

 

Confinement#2, la parole aux artistes

Ils sont artistes et se sont produits cet été dans le cadre du Festival de l’Abbaye. Ils ont accepté de livrer leur ressenti sur ce deuxième confinement et cette période cruelle pour le secteur du spectacle vivant !

Raphaël Vuillard de l’Ensemble Bab Assalam

 

Extrait d’une lettre de Bab Assalam intitulée « Spectacle dans le brouillard d’esprit » adressée aux professionnels du secteur  : « Bab Assalam est en état de sidération, devant la situation catastrophique du monde, de la France, des institutions et plus particulièrement de la Culture. Tout ce pourquoi nous luttons depuis des années est anéanti ou risque de l’être. Mes amis, musiciens Syriens avec qui nous avons créé Bab Assalam ont du fuir leur pays, face à la dictature, au péril de leur vie et sont venus me retrouver en France espérant des jours meilleurs. Aujourd’hui, nous sommes encore loin de l’état syrien, mais le bruit des bottes se rapproche dangereusement, nos libertés sont bafouées chaque jour un peu plus et la culture est dans le viseur de l’état. Nous nous plions aux directives sanitaires, au couvre feu, aux confinements, à l’arrêt total de nos professions, bien sûr nous avons l’année blanche et l’activité partielle…
Jusqu’où pourrons nous tenir?
Penser et imaginer une nouvelle création… comment, pourquoi, pour qui?

[…] 

Des reports, des agendas rocambolesques, nous venons même de bloquer 3 dates pour un concert sur 3 mois différents… pour être sûr, au cas où…
Alors oui, cela suffit !
Nous ne ferons pas de nouvelle création pour le moment.


Notre Derviche n’a pas suffisamment « tourné », il est d’actualité,  il est sensible jusqu’à la folie, alors oui nous avons l’audace de croire qu’il pourra continuer son chemin de Derviche errant, comme Chams de Tabriz emmena Al Rûmî dans son rêve.

Ô soleil de Tabriz ! J’étais neige, à tes rayons je fondis, la terre me but.
Brouillard d’esprit, je remonte vers le soleil.
Al Rûmî

 

Thierry Huillet

Après avoir vécu le premier confinement comme une expérience intéressante, proche de l’exil volontaire et introspectif sur une île déserte ou sur les hauteurs himalayennes, je dois avouer que j’accueille le deuxième comme une redite un peu lancinante et assez lassante. Ma crainte est que cette accoutumance à une forme de déshumanisation ne devienne la norme et que nous finissions par ne plus être gênés de ne voir que la moitié des expressions de nos interlocuteurs. Je me dis également que les privations de nos libertés et de nos envies sont tout de même modérées en comparaison de situations de guerres ou de longues dictatures et que la patience aura raison des désagréments actuels. Bref, ne nous habituons pas, n’acceptons pas, mais ne dramatisons pas!

Clara Cernat 

Je suis partagée. Je pense qu’arrêter toute une ville culturelle est brutal et avec des répercussions sur le moral des gens qui ne peuvent pas vivre sans culture en live (Théâtre, Concerts…). Actuellement tout se discute en chiffres, jamais en qualité de vie que le monde abandonne de façon forcée.  Je me soumets de façon disciplinée à ces décisions que je n’approuve pas.

 

Diana Baroni

Ce nouveau confinement me désole. Je vois notre société engloutie par la panique et la terreur; la répression dans les rues me rappelle la dictature de mon enfance chez moi, à Rosario, en Argentine. Ma plus grande désolation c’est l’ignorance et la confusion à laquelle cette pandémie nous condamne. Le pire des risques dans une société c’est l’anéantissement et la perte de perspective dans un regard large. Je ne supporte plus les mensonges et la manipulation dans laquelle nous nous trouvons actuellement.

 

Jean Tubéry, pour l’ensemble La Fenice

Ce nouveau confinement est bien sûr la pire des rechutes pour nous, face à ce virus contagieux qu’est l’angoisse devant la pandémie… L’art n’est pas une « première nécessité » dans notre société : nous le savions déjà ! Les livres et les fleurs non plus… et c’est tout aussi grave sinon davantage, pour les artistes et les poètes que nous sommes, et que chacun d’entre nous recèle en soi.

Face à cette dictature de la raison sur la passion, notre seul recours est de créer, ou de re-créer : entre musiciens, danseurs, gens de théâtre… artistes de tous horizons, loin hélas de notre public qui reste notre raison d’être d’êtres vivants, qui communiquons auprès de notre prochain.

C’est pourquoi nous venons d’enregistrer à la cité de la voix de Vézelay notre programme des Misteri Gloriosi (musique du Rosaire dans l’Italie baroque), avec les jeunes musiciens de notre nouvel ensemble La Fenice aVenire.

Deuxième confinement : du point de vue des artistes…

La crise sanitaire en cours affecte en profondeur le milieu culturel et le spectacle vivant en particulier. Nous avons demandé à nos artistes comment ils vivaient ce nouveau confinement… Milena Jeliazkova, François Lazarevich, Lydia Mayo, Pascal Caumont, Delphine Mégret se sont confiés.

Milena Jeliazkova

Malgré les incertitudes et le stress, je refuse de perdre l’espoir et d’imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’un monde d’humains sans culture – fêtes, musiques, danses, cirques, théâtre, expositions d’objets d’art – puisse exister. Donc, optimiste invétérée je suis, mais avec des moments de découragement tout de même.

François Lazarevich 
Ce deuxième confinement, malgré sa relative « souplesse » par rapport au premier, a un goût bien plus amer. L’effet qu’il produit sur le psychisme du pays, d’une part et son économie (notamment celle de nos structures culturelles si fragiles) d’autre part est bien plus palpable.
Bien sûr je suis très soucieux de notre avenir ; celui de la pratique artistique professionnelle et amateur, de mes élèves, de notre société… Les séquelles risquent d’être profondes, malheureusement. Je prie pour que nous retrouvions la confiance, le sourire, la joie de se réunir (nous avons besoin de cette énergie du groupe), la liberté de bouger et d’entreprendre !

 

Lydia Mayo

A t- on le choix ? non… alors la meilleure manière de le vivre est déjà de l’accepter et de traverser cette période bien étrange et sans précédent. Pour ma part, j’étais en production à l’opéra d’Avignon pour une création « Le Messie du peuple chauve d’Augustin Billetdoux », alors encore une chance de pouvoir chanter sur scène malgré la salle vide : la direction a décidé de l’enregistrer via You tube et le spectacle a été diffusé en direct le 20 novembre.
Pour la suite, je ne sais pas encore mais j’espère que cela va vite évoluer dans une direction optimiste. Que nous puissions à nouveau gouter à notre liberté d’aller où bon nous semble !

 

Pascal Caumont : c’est un vrai coup dur tant pour les stages que pour les concerts : Vox Bigerri a dû annuler ses concerts à Paris, Toulouse, Bordeaux, prévus pour le lancement de notre 7° disque, « Jorn ».

« Jorn » annonce un jour nouveau, une période plus solidaire et coopérative, respectueuse des liens entre l’homme et la nature. Il faudra être patients…

 

Delphine Mégret
Je l’accepte beaucoup moins bien que la première fois avec un sentiment d’injustice. Je sais que la culture va souffrir terriblement de tout ce qui se passe actuellement et que nos métiers sont en périls.
Cependant, ce bouleversement peut être un mal pour un bien avec une remise au point de toute notre société, comme une renaissance.
J’essaie alors d’être positive et de me dire que l’on ne baissera pas les bras, que l’homme est plein de ressource !
Rester positive : mantra du deuxième confinement !

 

D’autres témoignages d’artistes à lire sur le LIEN : Confinement#2 , la parole aux artistes 

 

Des artistes heureux d’être en résidence artistique !

Malgré la crise sanitaire et ses lourdes conséquences dans le secteur du spectacle vivant, l’Abbaye de Sylvanès est heureuse et fière d’avoir pu offrir à de nombreux artistes l’occasion de créer ensemble, de se produire en public, d’enregistrer leur répertoire ou encore de concrétiser de nouveaux projets artistiques … Ils sont 56 à avoir été invités à résider dans les murs de juillet à novembre 2020 !

Retour en images sur la résidence de création artistique des ensembles Scandicus et Mora Vocis qui ont travaillé sur des extraits de leur création commune 2021 :  La Messe Pascale  « Et Ecce Terra Motus » à 12 voix mixtes d’Antoine Brunel.   Cette œuvre constitue une véritable révolution dans l’histoire de la musique, si bien qu’elle sera copiée des décennies plus tard par d’autres compositeurs !

Neuf artistes de la compagnie la Tempête sous la direction de Simon-Pierre Bestion ont également résidé du 14 au 19 juillet dernier. A l’abbaye, ils ont peaufiné leur programme de musique méditerranéenne « Antiphonos ».

Puis à l’automne, ce sont les ensembles Canticum Novum sous la direction d’Emmanuel Bardon et l’ensemble de musique contemporaine Dedalus associé au GMEA d’Albi qui ont investi les murs ! Les premiers pour produire leur prochain album consacré au programme musical  Al-Basma « l’Espagne des 3 cultures »  et les second pour enregistrer des œuvres de Brian Eno, compositeur et producteur britannique né en 1948.

Les résidences artistiques se poursuivront en 2021 et le centre culturel de rencontre continuera plus que jamais à soutenir le travail de recherche et de création d’artistes, instrumentistes, compositeurs ou interprètes  !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le projet chorale à l’école s’adapte au contexte sanitaire !

C’est avec joie que nous avons appris que les ateliers de chant pouvaient se poursuivre en classe, évitant ainsi de suspendre une seconde fois le projet « Chorale à l’école » !

En effet, le projet a redémarré dès septembre pour sa deuxième année avec une classe de plus, soit 9 écoles sur les 14 que compte notre territoire intercommunal à savoir :  les écoles publiques de Belmont-sur-Rance, Brusque, Murasson, Montagnol, Fayet, Montlaur, Saint-Sever-du-Moustier, Saint-Sernin-sur-Rance et l’école privée Saint-Michel de Camarès. Dans le contexte actuel, la reprise de la pratique vocale et instrumentale dans les établissements scolaires reste possible dans la condition où les intervenants extérieurs respectent le protocole sanitaire en vigueur. Cependant, il faut bien reconnaître que le port du masque imposé à tous les enfants dès 6 ans rend la pratique du chant choral extrêmement difficile, en limitant notamment les capacités respiratoires, indispensables pour chanter dans de bonnes conditions.

Séance du 22 septembre à l’école publique de Saint-Sever-du-Moustier

Marine Desola, musicienne intervenante dans les écoles du sud Aveyron dans le cadre de ce projet, a rapidement réadapté ses séances et voici pour exemple le programme de celle à venir :

1- Jeu d’écoute et de rythme « la machine musicale » : les enfants répartis en demis groupes se mettent en ligne et le ou la premier(e) élève propose un rythme corporel qu’il doit faire incessamment, pendant que le suivant créé un autre rythme par-dessus, et ainsi de suite jusqu’au dernier. Ensuite, le second groupe propose une autre « machine ».

2- Chant « Hello Goodbye » (Les Beatles, 1967) : apprentissage de la seconde partie de la chanson avec des gestes, sans chanter, à la façon d’un mime.

3- Jeu de placement « Stop Statue » : les enfants marchent dans la pièce, au son du piano, puis au *stop*, ils s’arrêtent sur place en imitant une statue muette et immobile. Variation : au *stop*, les enfants doivent se placer en position « chorale », à pas de loup, sans bruit ni chahut.

4- Culture musicale : découverte des jeux vocaux pratiqués par les femmes Inuit d’Alaska, à travers un court reportage de France Musique.

Nous souhaitons une bonne continuation de l’année scolaire à tous les enfants et les enseignantes… en espérant rapidement des jours meilleurs !

Pour mémoire, ce projet initié par l’Abbaye de Sylvanès et la Communauté des Communes Monts Rance et Rougiers, s’inscrit dans la ligne du Plan Chorale national. Il est porté en partenariat étroit avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, l’Education Nationale, Aveyron Culture et la DRAC Occitanie.

Fauré sur les grandes orgues de Sylvanès

Nous avons le plaisir de vous dévoiler la version intégrale de l’interprétation de la Pavane opus 50 de Gabriel Fauré par Henri-Franck Beaupérin : une version adaptée pour orgue par le titulaire des grandes orgues de Sylvanès.

Réalisé en septembre 2020 à l’Abbaye de Sylvanès par Quentin Lagny de la société de production Les Voix célestes  !

Rendez-vous le 25 novembre pour une autre vidéo !