Trois jours loin des salles de classes dans une abbaye du moyen âge : une vingtaine d’élèves ont plongé dans l’histoire, la nature et la musique au travers d’ateliers pédagogiques aussi riches qu’immersifs. Professeurs et collégiens racontent cette belle expérience.
Du 19 au 21 mai dernier, les élèves de 5e de la cité scolaire André Chamson du Vigan ont posé leurs bagages à l’abbaye de Sylvanès. Trois jours durant lesquels ils ont pu, avec plaisir, curiosité et implication, participer à une visite du site et deux ateliers sur le thème de l’environnement et de la musique. Ces activités construites sous un angle à la fois ludique et participatif, ont permis une découverte transversale du site et favorisé l’acquisition de savoirs, de savoir être et de savoirs faire.
Fanette Bianchi, professeure documentaliste, y voit une véritable opportunité pour ses élèves : « Plus les ateliers mettent les élèves en action, plus c’est intéressant, car pour arriver à stimuler les élèves, c’est bien qu’ils manipulent et qu’ils expérimentent ». Elle souligne également que le lieu est propice à cet apprentissage : « L’abbaye est un cadre assez serein, confortable pour l’encadrement. On se sent chez nous et ont le vit bien ».
Ce séjour ne se résume pas seulement aux activités, il s’inscrit dans une démarche pédagogique ancrée. Régis Bayle, professeur d’histoire, est un habitué. Il est porteur de ce projet depuis plusieurs années. Pour lui, l’immersion dans un patrimoine médiéval, avec des activités qui plaisent aux jeunes, fait toute la différence.
Du côté des élèves, c’est unanime : ils ont aimé le séjour ! La visite de l’abbaye sous la forme d’un jeu de piste, où il fallait chercher des indices et répondre à des devinettes sur l’histoire et l’architecture du lieu a été très apprécié, de même que l’atelier d’éducation à l’environnement sur les espèces mal-aimées. Au-delà des apprentissages, Joanne dit avoir ressenti la passion et l’implication des intervenants dans leur travail. Certains, comme Mathis, ont apprécié une expérience de groupe qui soude : « On était tous ensemble, on s’est amusés et on a appris ». Et tous s’accordent sur le fait qu’ils aimeraient revenir à l’abbaye pour revivre cette expérience !
L’accueil de groupes scolaires se poursuivra au mois de juin avec plusieurs projets de sensibilisation au patrimoine, à l’environnement, aux arts et à la culture, notamment avec la grande journée interdisciplinaire « Des pieds et des mains pour la forêt » qui rassemblera plus de cent élèves le 13 juin dans le parc des anciens Thermes de Sylvanès.
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/06/Sejourcollege.jpg500500Stéphanie PEZÉ/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngStéphanie PEZÉ2025-06-02 12:28:582025-06-02 12:35:36Un séjour au cœur de Sylvanès
Fabien Bringuier est animateur et accompagnateur au sein de l’association d’éducation à l’environnement Millefeuilles. Créée en 2004, dans le département de l’Hérault, Millefeuilles a pour mission de sensibiliser un large public à la richesse et à la fragilité de la nature en développant des projets de vulgarisation et de valorisation de l’environnement. Récemment, à l’abbaye, Fabien a animé des ateliers autour des espèces mal-aimées pour des élèves de 5e du collège André Chamson du Vigan (Gard).
Un engagement pour la pédagogie et la nature
La démarche éducative de Fabien Bringuier allie pédagogie et passion dans le but de contribuer à l’évolution des mentalités, de susciter une prise de conscience dès le plus le jeune âge et de tendre vers une harmonisation de l’humain avec le vivant.
Auprès des écoles, des collèges, des familles, des curieux et même des plus sceptiques, il multiplie les actions de médiation et de formation sous forme d’ateliers ludiques où il adapte son contenu au public qui l’entoure. Ce qui l’anime : apprendre à mieux connaître pour mieux cohabiter. « Pour apprendre à dépasser ses peurs face à ces espèces, il faut les connaître et comprendre leur rôle dans l’écosystème. Encourager chacun à adopter un regard plus respectueux et plus curieux envers la nature contribue à la préservation de la biodiversité et à la construction d’un avenir durable ».
Au-delà de tout cela, Fabien Bringuier espère transmettre une manière plus consciente de se représenter le vivant.
Un atelier interactif pour valoriser les espèces mal-aimées
Les élèves commencent par lister les espèces qu’ils craignent ou qui les dégoûtent, généralement les araignées, frelons, serpents, scorpions, crapauds et autres scolopendres ! Ils votent pour l’espèce qu’ils redoutent le plus et explorent une exposition de vingt panneaux où chacun représente une espèce en détails. Par petits groupes, ils en choisissent une et la présentent aux autres sous forme d’exposé : où vit-elle, de quoi se nourrit-elle, quels sont les risques réels pour l’humain etc. Ces moments d’échanges permettent aux apprenants de dédramatiser les peurs – souvent démesurées – vis-à-vis de ces bestioles mais aussi d’éviter le recours à des gestes cruels, voire irréversibles envers elles. Fabien propose ensuite quelques simulations de situations concrètes, comme « vous ouvrez votre garage et vous trouvez nez à nez avec un serpent » ou « lors d’un déjeuner de famille, votre oncle se fait piquer par un frelon » pour évaluer et éventuellement corriger les comportements.
Ces ateliers se concluent par un quiz collectif qui consolide les apprentissages dans la bonne humeur et la plupart du temps, les élèves repartent avec moins d’appréhensions.
Cet atelier sera également proposé aux familles lors de la 14e édition de « Forêt en Fête » qui se tiendra du 13 au 15 juin en partenariat avec l’abbaye de Sylvanès. Ce rendez-vous festif mêlant arts vivants, cinéma, balades naturalistes, grimpes d’arbres, conférence et débats promet de chaleureux moments de rencontres et de détente au rythme de la forêt sur le magnifique site arboré des anciens Bains de Sylvanès.
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/05/Fabien.jpg500500Stéphanie PEZÉ/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngStéphanie PEZÉ2025-05-16 17:14:432025-05-19 12:21:30Fabien Bringuier : l’humain au cœur du vivant
Au printemps et à l’automne, l’Abbaye de Sylvanès offre un cadre particulièrement favorable pour les artistes en résidence qui, détachés de leur quotidien, travaillent quelques jours durant à la maturation et la création de futurs projets musicaux.
La chanteuse, pianiste, autrice et compositrice Cécile Veyrat l’a tout récemment expérimenté : lors de sa résidence du 7 au 11 mai, elle a travaillé sur son prochain spectacle solo Eurydice. Du 24 au 28 mai, c’est le Duo Dyane formé par la chanteuse Delphine Mégret et le musicien-compositeur Yannaël Quenel qui posera ses valises à l’abbaye. Leur nouveau projet de spectacle musical Pyrène nous plongera également dans la mythologie en revisitant la légende grecque de Pyrène et Hercule.
Eurydice, une relecture en chansons du mythe d’Orphée
Avec cette création, Cécile Veyrat revient au spectacle pour adultes et au « seule en scène ». Elle y explore le mythe d’Orphée et vient donner une nouvelle voix à Eurydice, une figure féminine trop souvent reléguée au second plan, une femme mystérieuse et sensible qui descend aux enfers pour retrouver son amour…
Le récit qu’elle propose est une version très personnelle du mythe où Eurydice et Orphée sont deux facettes d’une même personne. Ce spectacle poétique et philosophique mêlera conte traditionnel, chanson et arrangements musicaux variés, allant du classique au jazz, en passant par la musique actuelle. Il sera essentiellement composé pour piano-voix, enrichi par l’accordéon, le synthé ou la pédale loop. La composition intègrera également des sons organiques, des sons de la nature pour créer un univers onirique et fantastique.
Après la phase d’écriture et de composition, viendra pour l’artiste le temps de la mise en scène confiée à Anne-Valérie Soler. Celle-ci inclura des mouvements, des ambiances sonores en live, et une utilisation innovante du son comme matière vivante.
Pyrène, une création audacieuse mêlant voix lyrique, musique baroque et électro
Dans ce spectacle musical, le duo Dyane revisite la légende grecque de Pyrène et Hercule sous un angle contemporain en alliant héritage mythologique, patrimoine musical et création sonore.
La légende raconte comment Pyrène, fille du roi des Békrydes, célèbre pour sa beauté et sa bonté est morte d’amour pour Hercule. Son tombeau, montagne de pierres devint alors les Pyrénées.
À travers une sélection de pièces baroques résonnant avec cette légende (chants d’amour, de deuil, d’exil ou de métamorphose), le duo tisse une narration musicale originale. La fusion entre voix lyrique, musique électro et répertoires anciens permet de créer une œuvre à la fois poétique, et mystérieuse.
Ce spectacle se distingue par son dispositif sonore et visuel innovant, conçu pour immerger le public dans la narration. La mise en scène du spectacle intègrera une création vidéo et lumière, offrant ainsi une expérience immersive hors du commun, adaptable pour différents lieux avec chacun leurs spécificités acoustiques et architecturales (églises, cathédrales, grottes…).
« Eurydice » et « Pyrène » sont deux projets inspirés de la mythologie qui proposent des expériences artistiques à la fois immersives, poétiques et profondément humaines. Ils invitent le public à une réflexion sensible sur ces récits mythologiques et sur leur résonance dans notre vie quotidienne.
Voilà de bien belles promesses artistiques pour ces deux spectacles … mais il faudra patienter jusqu’en 2026 pour les découvrir sur scène !
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/05/Pyrene.jpg500500Stéphanie PEZÉ/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngStéphanie PEZÉ2025-05-12 17:28:192025-05-19 12:31:12Eurydice & Pyrène : deux mythes, deux résidences
Chanteuse polono-slovène et cheffe de chœur, la pétillante Helena Bregar encadrera un stage de chants slaves à l’abbaye de Sylvanès, du 18 au 22 août 2025. Ce nouveau stage vient étoffer l’offre artistique du Centre culturel de rencontre de l’abbaye, déjà bien riche et variée. Helena nous en dit plus sur son parcours, le contenu de ce stage et nous invite à découvrir ce fascinant répertoire de chants et danses de tradition slave !
Peux-tu nous présenter ton parcours en quelques lignes ? Je suis née dans la capitale de la Slovénie, Ljubljana, la ville de l’amour (ljubiti – aimer), d’une mère polonaise et d’un père slovène. J’ai passé ma jeunesse principalement en Pologne, où j’ai obtenu un Master d’Art lyrique (chant, théâtre, opéra). J’ai ensuite déménagé en France pour obtenir le Diplôme National Supérieur Professionnel de Musicien en chant baroque à Paris, et étudier la musicologie à la Sorbonne, puis la direction de chœur au CRR de Nantes. Je chante en soliste et en choriste avec de nombreuses formations. En 2022, j’ai fondé l’ensemble La Sensible, qui englobe musiques anciennes, traditionnelles et improvisées. Depuis plusieurs années, j’organise de nombreux stages de chant et de danse traditionnelle, d’improvisation vocale, ainsi que de musiques et danses historiques.
Quel sera le thème de ton stage de cet été à Sylvanès ? Quel répertoire enseigneras-tu ? Le nom du stage est Chants des Champs, car les chants enseignés viennent des traditions rurales, des villages, des campagnes. Le sous-titre De la Baltique à l’Adriatique indique que le répertoire sera vaste : de la Russie jusqu’à la Macédoine, en passant par la Pologne et la Slovaquie. Nous allons découvrir les points qui lient et différencient ces cultures : histoire, religions, coutumes, alphabets, et comment tout cela influence la musique et le chant.
Tu vas initier tes stagiaires au cri-chant : comment le définis-tu ? quelles sont ses spécificités ? Le cri-chant est une technique vocale dans laquelle on pousse la voix de poitrine – forte et pleine – jusqu’aux notes plus aiguës, comme lorsqu’on appelle quelqu’un au loin. Elle est souvent perçue comme une libération de sa voix naturelle : elle donne une sensation de puissance et d’ancrage.
A qui s’adresse ce stage ? faut il des pré-requis ? Il vaut mieux être habitué à chanter à plusieurs voix, mais toute personne curieuse de découvrir les répertoires slaves, leur vocalité, leurs styles et leurs langues est la bienvenue ! L’apprentissage se fait essentiellement de bouche à oreille, même si je prépare les partitions pour certains chants.
Comment intègres-tu les danses traditionnelles dans ton enseignement et ont-elles une importance dans la compréhension de la musique slave ? Les danses slaves diffèrent beaucoup les unes des autres. Celles de Pologne ou d’Ukraine se font souvent en couple, avec de nombreuses variations et jeux qui permettent de bien connaître son partenaire ! Elles sont une excellente occasion pour développer sa réactivité, sa créativité, mais aussi pour s’amuser et rire. Celles des Balkans se dansent souvent en ligne, et offrent un véritable festival de pas et de rythmes – souvent irréguliers. Ces danses font ressentir les rythmes, les appuis, les caractères des musiques. Il existe aussi des chants à danser, qui combinent les deux à la fois – ce qui demande coordination et présence !
Comment as-tu découvert Sylvanès ? J’ai chanté et dansé à Sylvanès en août 2024 avec Les Musiciens de Saint-Julien, dans leur programme Beauté barbare, où les compositions de Georg Philipp Telemann s’entremêlent avec les chants traditionnels slaves et les suites de danses moraves. Ce lieu exceptionnel m’est immédiatement devenu cher.
Si tu avais la possibilité de te téléporter dans le temps, quel maître ou compositeur aurais tu aimé rencontrer ? Pourquoi ? Ce dont je rêverais, c’est de survoler les plaines et les montagnes, les maisons et les places de marché, pour écouter le peuple chanter et danser : en travaillant la semaine, en s’amusant le dimanche. Les entendre parler, plaisanter, entonner, appeler… Entendre leurs voix, leurs timbres, leur sens du rythme, leur musicalité et leur sensibilité : ce serait plus précieux que de rencontrer un quelconque compositeur ayant laissé une trace écrite. Éphémère, la voix de maintes générations de paysans est enracinée dans nos âmes. Elle est notre patrimoine.
Du 31 mars au 4 avril 2025, les salles de classe des écoles de Camarès, Fayet, Cénomes, Belmont-sur-Rance, Saint-Sever, Saint-Sernin et Montlaur ont résonné de chants, de rires et d’une énergie pétillante. Pour la deuxième année consécutive, Hervé Suhubiette, auteur-compositeur, interprète et pédagogue reconnu, est revenu à la rencontre de 155 élèves répartis sur neuf classes dans le cadre du projet Chorale à l’École, une initiative artistique portée par l’Abbaye de Sylvanès. Ces écoles ont de nouveau accueilli avec enthousiasme ce musicien passionné, qui allie habilement pratique musicale et pédagogie joyeuse. Dès son arrivée, les enfants n’ont pas caché leur joie de le retrouver, entonnant en chœur « Y’a d’la joie » de Charles Trenet, comme un clin d’œil chaleureux à son retour.
Chaque atelier de deux heures, sous la direction d’Hervé, a offert aux élèves un moment unique de découverte musicale. À travers chansons, jeux rythmiques, initiations au jazz vocal et gestes corporels, l’artiste a su insuffler une dynamique incroyable dans les classes. « C’est super agréable d’être dans les classes, explique Hervé. Je compose souvent seul devant mon piano ou mon ordinateur, alors aller à la rencontre des enfants me permet de retrouver leur fraîcheur, leur envie de jouer. Ça me nourrit aussi. »
Aux côtés de Virginie Barral, musicienne intervenant également dans le cadre du projet chorale à l’école, Hervé apporte une sensibilité musicale différente et complémentaire. « On a chacun notre approche, et c’est justement cette diversité qui est bénéfique pour les enfants » ajoute-t-il. Le choix des chansons transmises repose sur leur facilité et surtout leur capacité de mémorisation ludique. Des titres courts, vivants, rythmés, pensés pour captiver l’attention et favoriser l’expression corporelle. « Il fallait apprendre des choses en une séance, faire le plus de choses possibles mais ne pas passer deux heures sur une seule chanson, cela serait dommage ! J’ai donc essayé d’apporter des chansons légères afin que les enfants éprouvent du plaisir à chanter et moi aussi …et leur permettre aussi de faire des choses différentes »
Parmi les coups de cœur des élèves, « Lune, belle lune » a conquis les plus jeunes. « J’aime cette chanson parce qu’elle est bien et courte. Chanter avec mes camarades donne de l’énergie, c’est rigolo et on s’amuse bien », confie Kenzo, élève de CM1 à Fayet, un large sourire aux lèvres.
Au fil des années, depuis sa mise en place dans les classes, le projet Chorale à l’école est devenu un véritable tremplin, une immersion des enfants dans la culture musicale de tous horizons, la chanson française comme les musiques du monde. Pour Céline Laguionie, enseignante à Montlaur, présente depuis le lancement du projet, les bénéfices sont indéniables : « C’est une chance pour les enfants d’être accompagnés par des professionnels. Le projet est riche, porteur, et surtout très stimulant pour eux. » Un avis partagé par Perle Condamines, enseignante remplaçante à Fayet, qui découvrait l’initiative pour la première fois : « Les enfants sont actifs, les chansons sont adaptées, les ateliers très fédérateurs. Et puis, chanter… ça fait du bien. J’ai pris autant de plaisir qu’eux ! »
Du côté des élèves, premiers bénéficiaires du projet, les ateliers avec le compositeur sont des moments exceptionnels. « Les ateliers avec Hervé sont intéressants, c’est bien de rencontrer un artiste et on apprend de belles chansons, c’est gentil qu’il vienne nous voir… » murmure Laurie, élève en classe de CM1 à Montlaur qui rencontre Hervé pour la deuxième fois.
Rendez-vous le 24 juin 2025 (14h) à la restitution publique du projet chorale à l’école à Sylvanès pour entendre les jeunes chanter en chœur dans l’exceptionnelle acoustique de l’abbatiale.
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/04/SUHUBIETTE.jpg500500Loris Maurel/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngLoris Maurel2025-04-08 10:56:232025-04-17 10:59:11Chorale à l'école : Hervé Suhubiette de retour dans les classes !
Depuis l’Ile de la Réunion où il réside, le chef de chœur Daniel Bargier nous présente l’atelier-choral production qu’il encadrera du 28 juillet au 2 août 2025 à l’abbaye de Sylvanès aux côtés du pianiste Philippe Reymond.
Du 28 juillet au 2 août, tu encadres à Sylvanès un atelier choral pour voix de femmes : peux tu nous parler du choix du répertoire ?
L’an passé, pour l’anniversaire de Gabriel Fauré, dans le cadre de l’Académie de Sylvanès, a été donnée la Messe des pêcheurs de Villerville pour voix de femmes. Ça m’a donné envie d’explorer ce répertoire écrit par des hommes pour des voix féminines et de proposer un travail sur cette musique, écrite en France, dans la première partie du 20e siècle.
Parmi ce programme musical exclusivement français, quelle en sera l’œuvre maîtresse ?
Sans aucun doute la Messe en l’honneur de Sainte Anne de Joseph Guy-Ropartz, compositeur breton injustement méconnu et que j’affectionne particulièrement. Mais les Litanies à la Vierge noire de Francis Poulenc vont nous demander également beaucoup d’attention.
As-tu une œuvre coup de cœur, une pépite que tu as vraiment cœur à partager avec tes stagiaires ?
Oui, bien sûr : La Messe brève d’André Caplet, dont nous ne travaillerons que des extraits (c’est une pièce « a cappella » très délicate, mais très touchante). Comme les œuvres de Maurice Duruflé, dont nous chanterons un motet, elle prend sa source dans le chant grégorien. Quoi de plus adapté au lieu et à l’acoustique de l’abbaye ?
Quel est le niveau demandé ou pré-requis pour participer à cet atelier ?
Vu l’exigence du programme proposé, dont une partie est sans accompagnement instrumental, cet atelier s’adresse à des choristes confirmées ayant une bonne oreille et une voix maîtrisée. De plus, il est indispensable d’arriver au stage partitions sues : le travail des partitions se fait « à la maison ». La répétition est le moment du travail collectif sur les partitions.
Comment vont se dérouler les journées de travail ? Et le concert de fin de stage ?
Elles débuteront par du travail vocal et surtout d’écoute collective, afin d’homogénéiser le son du groupe et de ménager les voix. Puis viendra le travail d’interprétation des partitions préparées : expression, phrasés, couleurs vocales, transitions entre les pièces « a cappella » et le répertoire avec piano.
À ce propos, nous aurons le privilège d’être accompagnés par l’excellent soliste Philippe Reymond au piano et je m’en réjouis !
Et puis, en guise de concert de fin de stage, nous nous produirons le samedi 2 août à 17 h dans le cadre du 48e Festival Musiques sacrées – Musiques du Monde, ça sera sûrement un grand moment !
Sylvanès est un lieu auquel tu es très attaché, quel est ton premier souvenir dans ce lieu ou celui qui t’a le plus marqué ?
Assurément le premier concert auquel j’ai participé : c’était au milieu des années 80, Un requiem allemand de Johannes Brahms, préparé à Saint-Céré par Michel Piquemal, et que nous étions venus donner le 15 août dans l’abbatiale. J’étais bouleversé…
… et bien loin d’imaginer que, quelques années plus tard (1990), Michel Wolkowitsky demanderait à Michel Piquemal de créer l’Académie du Festival de Sylvanès et me solliciterait pour l’assister. Au programme, le sublime Requiem de Verdi avec, entre autres, Béatrice Uria-Monzon, Gabriel Bacquier…). Et ça fait 35 ans que ça dure !
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/03/Bargier2.jpg500500Stéphanie PEZÉ/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngStéphanie PEZÉ2025-03-21 16:54:452025-03-24 12:36:02Un atelier choral sous la direction de Daniel Bargier
Le mercredi 5 mars 2025 a marqué une étape clé dans l’histoire de l’Abbaye de Sylvanès : la cérémonie officielle de la pose de la première pierre du projet d’aménagement. Un événement symbolique qui concrétise un projet ambitieux destiné à préserver et moderniser ce joyau cistercien.
Une cérémonie symbolique et fédératrice
La pose de la première pierre s’est déroulée le 5 mars à 15 h, en présence des élus locaux et des partenaires institutionnels et financiers, les adhérentsde l’Association de l’Abbaye de Sylvanès. Cet événement solennel a été également l’occasion de rappeler l’histoire du site et son importance pour le territoire.
« C’est un honneur et une joie réelle d’accueillir les partenaires qui nous accompagnent dans ce projet. Aujourd’hui marque une étape nouvelle dans la renaissance de cette abbaye. C’est une page d’histoire en gestation depuis 8 ans qui est en train de s’écrire. Cette ambition de restauration et d’équipement répond aux exigences d’un Centre culturel de rencontre et d’un Grand Site Occitanie. La construction d’un bâtiment d’accueil s’inspirant des valeurs cisterciennes de discrétion et de sobriété permettra un meilleur accueil des publics« a souligné Michel Wolkowitsky, maire de Sylvanès et directeur général de l’abbaye.
Pour Monique Aliès, Présidente de la communauté de communes Monts Rance et Rougier, ce projet est un atout majeur pour notre territoire : « Je me réjouis que ce projet réunisse de nombreux entrepreneurs de notre territoire. Cette restructuration est un atout majeur d’attractivité culturelle, touristique, éducative et doit être perçue comme une opportunité de développement de l’économie locale« .
« Un projet qui permet de respecter l’esprit de l’abbaye et de se hisser à la hauteur de la qualité du site » ajoute Claire Chauffour-Rouillard, préfète de l’Aveyron qui se réjouit de « cette initiative collective et ambitieuse ».
Ce projet de réaménagement sur plusieurs axes majeurs permettra à renforcer le rayonnement culturel et touristique de l’abbaye comme l’a souligné Claudie Faucon-Méjean, vice-présidentede la Région Occitanie en charge de la culture : » Sylvanès, c’est bien plus qu’une abbaye : c’est un lieu où s’opère une fusion de la musique, de l’art, de la spiritualité, du patrimoine, de la culture et de la nature, un lieu où l’on apprend à travers un projet culturel à mieux se connaître, à partager des moments et à vivre ensemble. »
Un nouveau bâtiment en harmonie avec son environnement qui comprend :
La création d’un bâtiment d’accueil et administratif, pour offrir un meilleur service aux visiteurs et centraliser les activités liées à la gestion du site.
L’aménagement paysager des extérieurs, pour améliorer l’accessibilité et valoriser le cadre naturel exceptionnel de l’abbaye.
Ce projet de 900 m² a été pensé pour s’intégrer discrètement au paysage, l’édifice adoptera une silhouette sobre et peu élevée avec une large ouverture offrant une vue privilégiée sur le cloître de l’abbaye. « Avec ce bâtiment de 900 m2, nous recomposons un immense cloître, un espace clos ouvert sur le Cabot », explique l’architecte Pierre Dufour.
L’entrée principale donnera accès à une salle polyvalente, des bureaux, une librairie-boutique ainsi qu’un espace cafétéria. Entre ses deux pignons en « béton cyclopéen » – un mélange de pierre de Crassous et de béton – les façades seront largement vitrées et soutenues par une imposante charpente en bois massif. À l’intérieur, l’épicéa massif dominera, tandis que l’extérieur sera habillé de chêne brut. Non traité, ce dernier se patinera naturellement avec le temps, jusqu’à adopter une teinte rappelant celle des pierres de l’abbaye. « Nous avons choisi de rendre visibles les éléments que l’on dissimule habituellement », précise Romain Orth du Cabinet Antoine-Dufour.
Il faut également noter que 90 % des matériaux utilisés sont naturels et proviennent de filières courtes afin de réduire l’empreinte carbone liée au transport et de dynamiser l’économie locale. Un ancrage territorial que souligne également Arnaud Viala, président du Conseil départemental : « Ce n’est pas une construction banale, mais un projet enraciné dans son territoire, porté par ses matériaux et ses savoir-faire. »
« Pour nous, c’est une première de nous approvisionner en matériaux à seulement 10 km du chantier », se réjouit l’architecte Pierre Dufour.
À l’issue de la cérémonie, Monique Aliès et Michel Wolkowitski ont salué une avancée significative pour la valorisation du site et de son héritage.
Pour rappel, les travaux de terrassements ont débuté le 18 novembre 2024 et ont marqué le lancement d’un long chantier jusqu’au printemps 2026, avec une inauguration espérée du futur bâtiment pour le 49e Festival !
Un ambitieux projet, un enjeu collectif
Cet ambitieux projet de territoire est porté par la Communauté de Communes Monts, Rance et Rougiers qui assure la maîtrise d’ouvrage en collaboration étroite avec la petite commune de Sylvanès, propriétaire des lieux, les conseils et le soutien des services de la DRAC et des Monuments historiques d’Occitanie au Ministère de la Culture, le Département de l’Aveyron, du Conseil Régional Occitanie-Sud de France, de l’Europe et du Parc Naturel régional des grands Causses.
Un appel aux dons des particuliers, fondations et entreprises
Pour que nous apportions notre part aux côtés des pouvoirs publics à cet ambitieux projet, nous avons créé le Fonds Abbaye de Sylvanès au sein du Fonds de Dotation Transatlantique. Le Fonds de l’Abbaye de Sylvanès a pour vocation de financer les investissements à long terme qui façonneront l’Abbaye de Sylvanès de demain grâce au soutien des particuliers, des fondations et des entreprises. Le Fonds vous offre l’opportunité de vous associer durablement à l’histoire de l’Abbaye de Sylvanès, de nous aider à apporter notre pierre à l’édifice et de bénéficier de réductions d’impôts.
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/02/chantier-abbaye.jpg500500Loris Maurel/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngLoris Maurel2025-03-21 16:00:222025-03-24 17:38:33Le projet d’aménagement de l’abbaye : pose de la première pierre
Nichée au cœur de l’Aveyron, l’Abbaye cistercienne de Sylvanès, véritable joyau du XIIe siècle, séduit par son architecture épurée et son atmosphère apaisante. Non loin de là, l’Église Russe Orthodoxe, entièrement en bois, surprend par son allure atypique au milieu du paysage sud-aveyronnais.
Pour les amateurs de randonnée et de découvertes, un circuit d’environ 10 km au départ de l’Abbaye offre une immersion totale dans la forêt de Pessales. Entre sentiers boisés, reliefs vallonnés et panoramas à couper le souffle, cette balade est idéale pour allier sport, patrimoine et émerveillement.
Une étape découverte pour les randonneurs
Pour une expérience mémorable, l’Abbaye de Sylvanès propose aux randonneurs en quête d’une parenthèse authentique et ressourçante, une étape à l’abbaye de Sylvanès pour se restaurer, comprenant :
Un repas du soir convivial,
Une nuit en dortoir dans un cadre apaisant,
Un petit-déjeuner pour bien démarrer la journée,
Une visite guidée immersive de l’abbaye
Tarifs et conditions
Cette prestation est disponible pour les groupes pour 44€ par personne
Les tarifs s’entendent pour un minimum de 15 personnes. Les factures seront établies en fonction du nombre de personnes annoncées la veille de la visite. Afin de faciliter les services comptables, 2 règlements distincts sont demandés, pour chacune des prestations proposées.
Détail des tarifs :
Visite de l’Abbaye : 5€ / personne
Dîner + nuit + petit-déjeuner : 39€ / personne
Le petit bonus : une gratuité pour 20 payants
Un menu gourmand dans un cadre exceptionnel
Dans le magnifique scriptorium de l’Abbaye, dans un décor enchanteur, vous partagerez un délicieux déjeuner dans une ambiance conviviale.
Le menu, unique pour le groupe, doit être communiqué au plus tard 15 jours avant votre venue. Nous consulter pour avoir un devis sur le choix du menu.
Le petit plus : Un verre de bienvenue, le vin et le café sont inclus dans le tarif.
Au plaisir de vous retrouver à Sylvanès très prochainement !
Rencontre avec Cécile Veyrat, artiste et compositrice aux commandes du projet La Belle et le Loup, opéra pop jeune public qui sera donné à Saint-Affrique le mercredi 30 avril 2025 à 20h30.
Peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ? Je suis musicienne sous plusieurs facettes : pianiste, chanteuse, accordéoniste, compositrice et cheffe de chœur. Mon parcours est varié, j’exerce plusieurs métiers en lien avec la musique qui me permettent d’en vivre pleinement. Ma passion pour la musique est née très tôt, j’ai commencé le piano à sept ans et j’ai tout de suite su que je voulais en faire mon métier. Au départ, je m’orientais vers l’enseignement, mais j’ai finalement pris le chemin du spectacle.
Pourquoi composes-tu pour le jeune public ? J’ai toujours travaillé avec des enfants, j’ai débuté en enseignant le piano et la transmission a toujours été importante pour moi. Le hasard des rencontres a aussi joué un rôle clé dans mon choix artistique. Par exemple, avec la conteuse Aimée de la Salle, j’ai travaillé sur des spectacles pour le très jeune public. En ce qui concerne le spectacle avec chœur d’enfants ; on m’a proposé de créer un spectacle chanté avec des enfants en collaboration avec la Scène de musiques actuelles (Smac Paloma) à Nîmes et je me suis dit : « Pourquoi ne pas créer un vrai spectacle où les enfants pourraient chanter sur scène avec nous (les artistes) pendant le spectacle ? »
C’est ainsi que je suis entrée dans l’univers du spectacle musical pour le jeune public.
2025 : c’est la troisième édition de La Belle et le Loup, après une année de pause. Est-ce que la motivation est toujours intacte ? Oui, totalement ! Même après une pause, c’est comme retrouver un ami. Replonger dans cet univers, redécouvrir les chansons que j’ai moi-même composées, retrouver toute l’équipe, c’est un vrai bonheur. Ce projet est avant tout une aventure artistique exceptionnelle, et l’envie reste intacte.
Que peux-tu nous dire sur l’univers qui a inspiré La Belle et le Loup ? C’est un spectacle qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Marie-Chloé Pujol-Mohatta a écrit un texte qui permet une double lecture : d’abord un conte magique et féerique inspiré de La Belle et la Bête, et ensuite un message plus profond sur notre relation à la nature. Le spectacle aborde des thématiques actuelles comme le climat et l’importance de protéger notre environnement.
Comment se passent les ateliers avec les élèves de l’ensemble scolaire Saint-Michel de Belmont-sur-Rance cette année ? Les ateliers se passent très bien ! Les enfants de Belmont chantent remarquablement bien. On sent qu’ils sont habitués à des projets musicaux, notamment grâce aux projets « l’École de l’Oralité » et « Chorale à l’École » portés par l’Abbaye de Sylvanès pendant quatre années consécutives dans l’établissement. Leur engagement et leurs belles voix rendent le projet encore plus enthousiasmant.
Cette année est particulièrement importante car nous enregistrons l’album du spectacle. Les musiciens ont déjà posé leurs parties instrumentales, la plupart des chanteurs professionnels ont enregistré leurs voix et nous programmons d’enregistrer les chœurs en avril avec les enfants de Belmont-sur-Rance. Cet enregistrement va donner une nouvelle dimension au projet, en prolongeant son existence au-delà des différentes représentations !
Que souhaites-tu transmettre aux enfants à travers ce projet ? Je veux avant tout qu’ils prennent du plaisir à chanter. Chanter, c’est à la fois un plaisir et un bienfait. Bien sûr, cela demande du travail et de la concentration, mais le résultat final – un spectacle réalisé ensemble – vaut largement le coup ! J’aimerais ainsi leur donner déjà le goût du spectacle et du chant.
En mai 2025, tu seras aussi en résidence à Sylvanès pour un tout autre projet. Peux-tu nous en parler ? En effet, je serai en résidence d’écriture et de composition musicale à l’abbaye pour mon prochain spectacle intitulé « Eurydice ». Avec ce projet, je reviens au spectacle pour adultes et au « seule en scène ». J’y allie le conte traditionnel (le mythe d’Orphée) et la chanson pour donner une voix à Eurydice, cette femme singulière, moins entendue que celle de son compagnon légendaire… ce sera un spectacle à la fois poétique et philosophique !
Et pour terminer, une petite question bonus : actuellement, quelle collaboration de rêve te ferait sauter de joie ? Ahhhhh (rires)… alors, il y a deux artistes de musiques actuelles dont j’apprécie le talent et que j’admire beaucoup. Ce sont les chanteuses Camille et Clara Ysé. J’adore leurs voix et leurs univers respectifs ! Alors, collaborer avec elles, ce serait un rêve oui !
Retrouvez Cécile et l’équipe artistique de « La Belle et le Loup » le mercredi 30 avril à Saint-Affrique pour deux représentations une à 14h30 pour les scolaires et une à 20h30 pour le tout public.
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/02/Cecile-Veyrat.jpg500500Loris Maurel/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngLoris Maurel2025-02-13 12:26:542025-02-18 10:16:29Rencontre avec la compositrice et chanteuse Cécile Veyrat
Elène Golgevit enseigne actuellement le chant au CNSMD de Paris. Elle-même chanteuse, elle a été et demeure la coach vocal de quelques stars du lyrique d’aujourd’hui et de demain. Sollicitée partout en France comme à l’étranger, elle encadre depuis 2010 à Sylvanès des classes de maître à destination de chanteurs professionnels. Rencontre…
De quand date votre passion pour la musique ?
Je suis tombée dedans petite. D’abord avec mes parents (une mère pianiste et un père violoniste – tous deux chefs de chœurs) mais aussi mes grands-parents paternels chez qui la musique populaire et savante était très présente. Ils aimaient le chant au même titre que la poésie, la littérature, le théâtre, cela faisait partie de leur quotidien. À plusieurs moments, j’ai voulu prendre pleins d’autres directions professionnelles et j’ai toujours été rattrapée par la musique : elle s’est imposée à moi comme une évidence. C’était vital, comme inscrit dans mes gènes.
Où vous êtes-vous formée ?
Au conservatoire de Montpellier en premier lieu, puis je suis partie en Italie me perfectionner auprès du maestro Roberto Caverni. Ce fut une rencontre décisive pour moi : j’ai découvert ce lien fort à la culture opératique. Là-bas, l’image du maçon qui chante les airs d’opéras, ce n’est pas une légende. Je l’ai vécu… l’opéra c’est dans leur ADN. J’ai réalisé alors que ce n’était pas un monde inaccessible et j’ai choisi d’y faire mon parcours de vie, épaulée par Roberto puis d’autres pédagogues. J’ai bénéficié du soutien majeur du phoniatre Benoît Amy de la Bretèque qui m’a permis d’allier à la fois un savoir de la tradition et de la science.
Quelle est pour vous la principale qualité pour être un bon coach vocal ?
Être à l’écoute de l’artiste et de tous les écueils qu’il peut rencontrer, guider avec exigence et humilité.
La promotion « Sylvanès 2024 » de la classe de maître
Nombreux sont les jeunes talents que vous avez coachés… Quel est votre regard sur leurs carrières, les suivez-vous toujours? C’est très gentil à vous, je les suis toujours en effet, de plus ou moins près selon leurs demandes. Je suis très admirative des singularités de leurs parcours, des sacrifices qu’ils font pour faire ce métier impitoyable. J’ai un grand respect et une grande tendresse pour eux.
Quel rapport avez-vous avec Sylvanès ? Il est unique. C’est un lieu calme et puissant qui permet de s’immerger totalement, se ressourcer avec le lieu et la nature, être ainsi dans un cocon de travail bienveillant pour aller au plus loin de son exigence. Les chanteurs aiment venir ici, c’est une bulle d’oxygène au milieu de leurs carrières tellement mouvementées par nature. Ces stages sont une occasion de faire le point sur l’évolution de leur instrument-voix et expérimenter de nouveaux rôles. Le lieu épouse totalement cette intimité tout en étant ouvert sur la nature, comme l’artiste l’est sur scène.
Elène Golgevit et sa pianiste Charlotte Bonneu lors du récital « Verdi, Puccini & Intermezzi » du 26 juillet 2024 au Festival
Quel est votre répertoire d’opéra de prédilection ?
Il est vrai que j’ai une sensibilité pour le répertoire d’opéra italien du XIXe siècle comme vous l’avez entendu cet été dans le récital que nous avons donné avec Charlotte Bonneu dans le cadre du festival de l’abbaye. Mais je suis très sensible à George Benjamin, Kaija Saariaho tout comme à Strauss, Massenet… Au delà de l’opéra, je suis gourmande de musique de manière générale sous de nombreuses formes musicales, vocales ou non, de Bach à Mahler, Britten… et nous avons la grande chance en ce moment de découvrir tant de compositrices méconnues.
Interview réalisé avec la collaboration de Rachel Gonzales, bénévole au service communication du Festival 2024
Elène est un soleil : elle réchauffe les cœurs et permet de faire rayonner notre voix et notre corps tout entier, elle sait mettre en lumière nos voix et nos personnalités artistiques. Elle nous guide dans le chemin de la carrière, elle sait être aussi la tête froide quand le cœur est trop chaud… Sans elle, mon parcours aurait été complètement différent.
Je suis pleine de gratitude pour elle. Marine Chagnon
Cela fait 13 ans que je travaille avec Elène et je continue toujours d’apprendre à ses côtés. Elle est à l’écoute de chacun de ses élèves et sait s’y adapter. Parce qu’elle a une boîte à outils sans fond pour régler chaque problème qui pourrait se poser, je l’ai longtemps appelée « ma baguette magique ».
C’est aussi une immense pédagogue, une musicienne et une personne incroyable, d’une curiosité et d’une générosité sans limite qui évolue dans sa pratique et dans sa pédagogie encore et toujours. Pour toutes ces raisons, je me suis rendue compte qu’elle était en fait « ma fée » ! Eva Zaïcik
Elène Golgevit est un modèle de bienveillance, d’écoute et de pédagogie. Toujours disponible, dans le respect de l’artiste et de l’élève, elle parvient à instaurer une relation de confiance et à créer un environnement de travail unique pour des résultats toujours concrets. C’est une professeur rare et exceptionnelle. Anthea Pichanick
Parmi les élèves de la classe de maître 2023 : Marine Chagnon, Eva Zaïcik et Anthea Pichanick
https://sylvanes.com/wp-content/uploads/2025/01/golgevit.jpg500500Stéphanie PEZÉ/wp-content/uploads/2018/05/abbaye-sylvanes-logo-menu-300x138.pngStéphanie PEZÉ2025-01-13 15:18:102025-02-21 13:11:50Elène Golgevit : la musique comme une évidence