La Camera delle Lacrime en résidence à l’abbaye

Du 10 au 12 mai, Bruno Bonhoure et son ensemble La Camera delle Lacrime sont de retour à l’Abbaye de Sylvanès, avec une nouvelle création musicale les Noces de Saba. Habitué des lieux, le ténor originaire d’Aurillac, est déjà venu à cinq reprises depuis 2008, pour nous faire voyager dans le temps et l’espace, à la (re)découverte de chants et de textes anciens ; De l’Auvergne à la Chine en passant par la Mongolie ou encore l’Espagne, cet ensemble fait coexister des cultures différentes à travers des adaptations originales. Fidèle à sa démarche, sa particularité réside dans le dialogue simple et moderne qu’il entretient avec son public.

 

L’histoire de la Reine de Saba et du Roi Salomon
En 2014, dans le Livre Vermeil de Montserrat, à partir des dix chants de dévotion à la Vierge noire de Montserrat, les musiciens de La Camera delle Lacrime accompagnés du choeur des pèlerins, invitaient le public à vivre un « pèlerinage vu de l’intérieur ». En 2021, avec les Noces de Saba, Bruno Bonhoure et Khaï-Dong Luong inventeront l’événement qui unit la reine de Saba au roi Salomon, fils du roi David pour proposer au spectateur d’assister à une fête où la musique et le rythme seront au centre de l’écriture dramatique. Dans le style propre à La Camera delle Lacrime, les lignes mélodiques de la Missa Luba seront exécutées par des chanteurs solistes accompagnés d’un chœur d’enfants.

La restitution de ce travail est prévue le samedi 19 juin 2021 à l’Opéra de Clermont-Ferrand.

L’équipe artistique présente du 10 au 12 mai à l’abbaye  :

Bruno Bonhoure, direction musicale, chant, harpe, bombo legüero
Khaï-Dong Luong, mise en scène
Stéphanie Petibon, luth, viola d’arco
Mokrane Adlani, violon oriental, oud, chant
Luanda Siqueira, chant, daf yéyé
Oua-Anou Diarra, Chant, flûte mandingue, tamani, djéli n’goni, calebasse
Senny Camara, chant, kora
Pierre Binard, régisseur, son, lumière

Diana Baroni Trio en résidence

La flûtiste et chanteuse Diana Baroni accompagnée de ses musiciens complices Rafael Guel et Ronald Martin Alonso sont en résidence d’enregistrement de leur album « Mujeres del nuevo mundo » du 13 au 17 avril à l’Abbaye de Sylvanès.

Un grand bonheur de les accueillir pour ce programme déjà donné dans le cadre du festival le 2 août 2020 : magnifique hommage poétique et musical aux personnalités féminines, mystiques, saintes, guerrières, poétesses selon la tradition des peuples indigènes afro-amérindiens.

Musicienne entre deux mondes, l’Argentine Diana Baroni mène des projets authentiques, en créant des liens entre les sonorités baroques et la tradition orale des colonies du Nouveau Monde. De cette approche, elle invente une musique à la fois riche, émouvante et entraînante, dans laquelle les passions latines se révèlent dans toute leur beauté. Autour d’elle, on retrouve des musiciens complices venant des horizons et traditions ancestrales, comme le mexicain Rafael Guel, sensible instrumentiste touche à tout, qui accompagne Diana de sa voix chaleureuse et le virtuose franco-cubain Ronald Martin Alonso à la viole de gambe.

Des artistes heureux d’être en résidence artistique !

Malgré la crise sanitaire et ses lourdes conséquences dans le secteur du spectacle vivant, l’Abbaye de Sylvanès est heureuse et fière d’avoir pu offrir à de nombreux artistes l’occasion de créer ensemble, de se produire en public, d’enregistrer leur répertoire ou encore de concrétiser de nouveaux projets artistiques … Ils sont 56 à avoir été invités à résider dans les murs de juillet à novembre 2020 !

Retour en images sur la résidence de création artistique des ensembles Scandicus et Mora Vocis qui ont travaillé sur des extraits de leur création commune 2021 :  La Messe Pascale  « Et Ecce Terra Motus » à 12 voix mixtes d’Antoine Brunel.   Cette œuvre constitue une véritable révolution dans l’histoire de la musique, si bien qu’elle sera copiée des décennies plus tard par d’autres compositeurs !

Neuf artistes de la compagnie la Tempête sous la direction de Simon-Pierre Bestion ont également résidé du 14 au 19 juillet dernier. A l’abbaye, ils ont peaufiné leur programme de musique méditerranéenne « Antiphonos ».

Puis à l’automne, ce sont les ensembles Canticum Novum sous la direction d’Emmanuel Bardon et l’ensemble de musique contemporaine Dedalus associé au GMEA d’Albi qui ont investi les murs ! Les premiers pour produire leur prochain album consacré au programme musical  Al-Basma « l’Espagne des 3 cultures »  et les second pour enregistrer des œuvres de Brian Eno, compositeur et producteur britannique né en 1948.

Les résidences artistiques se poursuivront en 2021 et le centre culturel de rencontre continuera plus que jamais à soutenir le travail de recherche et de création d’artistes, instrumentistes, compositeurs ou interprètes  !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Résidence d’enregistrement de la Misa Flamenca

Venus cet été au festival pour la création d’une Misa flamenca inédite, les artistes de la compagnie Tavernier-Vellas sont de retour à l’abbaye du 7 au 11 octobre pour enregistrer cette œuvre qui sera édité en 2020 sous le label Psalmus.

Après la création et l’enregistrement en 2018 de la Messe Grecque de Saint Denis à Sylvanès, les sept musiciens et chanteurs nous entraînent dans un voyage autour des chants sacrés de la Méditerranée et nous invitent dans la culture andalouse à travers une expérience musicale et spirituelle inédite.

Développée selon le Rit Hispanique, très différent du Rit Romain, cette Misa Flamenca fait entendre des pièces anciennes du répertoire mozarabe interprétées par Frédéric Tavernier-Vellas associé à ses amis chanteurs Jean-Etienne Langianni, Jean-Christophe Candau, Antoine Sicot et Raphaël Robin. Le chant Flamenco s’y intègre de manière vivante et naturelle à travers des compositions du guitariste Kiko Ruiz chantées par Matéo Cortès.

« Vive flamme d’Amour » pourrait être le titre de cette création où la ferveur liturgique de l’ancien et actuel chant Mozarabe se mêle au duende légendaire du Flamenco. C’est l’âme sacrée de l’Andalousie qui s’intériorise pour se communiquer de manière encore plus profonde et vivante. Des créations sur des textes de Jean de La Croix apportent à cette Misa Flamenca une vive flamme qui est danse de l’âme.

Cette Misa est aussi un hommage à Pedro Soler, auprès de qui Frédéric Tavernier-Vellas a découvert cette tradition toujours vivante qui veut qu’un artiste de flamenco crée, au moins une fois dans sa vie, une Misa flamenca.

Des artistes réfugiés soudanais en résidence à l’abbaye

Depuis le 24 juin, Fouad, Mahmoud, Mohamed, Moussab et Mohamed, font résonner les rythmes des musiques soudanaises dans l’enceinte de l’Abbaye de Sylvanès. Ces artistes réfugiés originaires du Soudan sont accueillis en résidence artistique à l’abbaye dans le cadre du programme NORA mis en place par l’Association des Centres culturels de rencontre (ACCR). C’est par l’intermédiaire de l’association des artistes réfugiés établie à Paris que Mahmoud a connu cette opportunité de venir en résidence artistique au centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès.

Nous les avons rencontrés et avons échangé à propos de leur démarche artistique. Tous viennent de régions différentes du Soudan qui à l’échelle nationale ne se côtoient que très rarement. En effet, le pays compte 570 groupes ethniques et 280 langues y sont parlées. Ils se sont rencontrés grâce au réseau associatif solidaire dédié aux réfugiés à Marseille et ont décidé de former un groupe de musique baptisé « le Tambour soudanais » qui se veut ambassadeur de la culture soudanaise en France. La plupart étaient déjà musiciens au Soudan, excepté Fouad qui dit s’être consacré à la musique, qui l’attirait déjà depuis longtemps, grâce à son intégration au groupe.

Lors d’une époque au cours de laquelle les réfugiés suscitent le débat, ils souhaitent « embellir l’image des réfugiés en France » par le partage et la musique. D’après Mohamed, « la musique est la voie de la paix ». Les chansons relatent le lien avec le pays d’origine, et valorisent l’intégration en France et le vivre ensemble. Mohamed transmet la culture soudanaise par sa maitrise du patrimoine musical traditionnel, Mahmoud, quant à lui se veut moderne, avec sa guitare électrique, et enfin, Moussab chante en anglais pour assurer une ouverture au monde… qui fait parfaitement écho avec la philosophie de l’abbaye et de son festival.