Yenalaba en résidence à l’abbaye

Ce fut une fructueuse semaine de travail pour les artistes de l’ensemble d’Occitanie Yenalaba en résidence de pré-création à l’abbaye du 29 mars au 2 avril dernier. Aelis LODDO (violon, alto, chant, textes, pieds), Théophile JOUBERT (violoncelle, saz, oud, chant), Mona HILALY (harpe, bouzouki, oud, chant) et Christophe MONTET (tombak, daf, reqq, chant) ont été rejoints par Mathieu PHAURE (son live, son studio, duduk ) pour travailler dans le magnifique scriptorium une nouvelle forme de concert.

À travers cette nouvelle création, ces artistes nous invitent dans un univers riche et singulier où les musiques traditionnelles d’Occitanie rencontrent à la fois les compositions du jeune groupe et d’autres traditions musicales méditerranéennes. On peut entendre des complaintes occitanes dialoguer avec le tombak, percussion persane, ou accompagnées par le oud, la harpe ou le kopuz. Les collectages de musiques et chants occitans  (et notamment de l’Aveyron) viennent nourrir l’imaginaire et les compositions du groupe, inscrivant ainsi les répertoires traditionnels au cœur d’une démarche créative et artistique contemporaine.

La création de cette forme concert se poursuivra en résidence au COMDT de Toulouse où la première est programmée le jeudi 13 mai à 20H30.

 

Lors de la restitution publique de fin de résidence, le micro de Josef Ulla de Radio Saint-Affrique s’est glissé à l’intérieur du scriptorium où une cinquantaine de personnes s’était réunie pour un chaleureux moment musical.
Retrouvez le reportage en intégralité à l’écoute ci-dessous ou sur le lien  : REPORTAGE YENALABA

Hâte de retrouver Yenalaba le 17 juin prochain à Sylvanès pour cette fois un Bal et une initiation aux danses traditionnelles dans le cadre de la manifestation Forêt en fête ! Venez nombreux !

 

 

Paris, Berlin, Broadway : une nouvelle création !

Trois villes, trois périodes, trois phases de l’histoire du cabaret ! Voilà le sujet, sur une idée originale de Michel Wolkowitsky et un scénario d’Axel Mattei, de cette résidence de création qui a débuté en 2022 et se poursuit en mars et en juin 2023. 

Le défi pour les six artistes accueillis à l’abbaye : illustrer ces trois périodes dans ces trois lieux –  le Paris des années folles (1920-30), Berlin dans les sombres années 30-40 et enfin l’âge d’or de Broadway dans les années 50-60… et en faire un spectacle musical scénarisé avec un fil conducteur qui amène le spectateur doucement mais sûrement dans ces trois univers…

Le scénariste Axel Mattei explique : « Notre spectacle se déroule comme un polar qui se passerait dans les coulisses d’un théâtre genevois au début des années 70… Mais qui était ce mystérieux Percy Hamilton qui a écrit avant de mourir une revue sur mesure pour ces trois chanteuses qui ne se connaissent pas et qui arrivent le même jour de trois villes lointaines ? Quels étaient ses rapports avec Viktor, le directeur du théâtre et Sacha, le pianiste chef d’orchestre ? C’est ce que le public découvrira au fur et à mesure des répétitions… Car nos chanteuses répètent sous la direction de Viktor une revue à grand spectacle « Les sœurs Hamilton ». »

Michel Wolkowitsky ajoute :  « Nous suivrons le montage de la revue de la première à la dernière répétition, ce qui sera l’occasion de donner au public encore plus qu’un spectacle musical traditionnel puisqu’il partagera avec nous les doutes, les crises et les joies qui émaillent généralement les répétitions… Et ce jusqu’au final qui prendra la forme du dénouement de l’intrigue dans une explosion musicale… »

Parmi les trois chanteuses de la distribution, nous retrouvons Emilie Boudeau Jacqueline, la chanteuse française, Sophie Hanne Hannah, la chanteuse allemande , Delphine Mégret Lisbeth, la chanteuse américaine. Dans le rôle de Viktor, le directeur et metteur-en-scène, nous reconnaitrons Michel Wolkowitsky. A leurs côtés, Yves Dupuis incarnera Sacha, le pianiste chef d’orchestre.

Séance de travail au cours de la résidence

Du chant, de la danse, de la mise en scène en direct au service d’un répertoire qui va de Satie à John Kander, de Schönberg à Franz Lehar avec une grande présence de Kurt Weill, un clin d’œil à Verdi et un salut respectueux à Georges Gershwin… Des choix musicaux savamment établis par Michel Wolkowitsky en collaboration avec Axel Mattei.

Wilkommen, bienvenue, welcome ! Et vivement 2024 pour découvrir ce nouveau spectacle !

Ode aux femmes compositrices

La dernière résidence d’artistes de l’année s’est déroulée du 18 au 20 octobre à l’Abbaye de Sylvanès avec deux femmes musiciennes de grand talent réunies par le directeur de l’abbaye Michel Wolkowitsky : la pianiste espagnole Carmen Martínez-Pierret et la soprano d’origine aveyronnaise Delphine Mégret.  
Au programme :  trois journées de travail autour de leur projet musical « l’Heure rose » qui sera créé au Teatro de la Maestranza, Opéra de Séville le 19 décembre 2022.

Aux côtés du violoncelliste Israel Fausto avec qui elle partage la direction artistique, la pianiste a initié le cycle « Rasgando el silencio » au Teatro de la Maestranza de Séville pour faire découvrir au public l’œuvre de 60 femmes compositrices de 1750 à 1980.
Ce cycle sur 3 ans qui comprend 12 événements a débuté la saison dernière avec 4 premiers concerts.
« Cela fait longtemps que je fais des recherches sur le répertoire le plus secret et le plus oublié de l’Histoire de la Musique : celui des compositrices. Le canon de l’histoire de la musique n’a pas pris en compte les femmes, il les a complètement oubliées, c’est un choix très injuste et je veux les rendre visibles », précise Carmen Martínez-Pierret.

Les répertoires sont de différentes époques, les formes musicales variées (musique de chambre, solo, duos, etc…) mais tous mettent en lumière le pouvoir musical de ces femmes créatrices.
«  On veut réveiller la curiosité, l’envie de découvrir ce répertoire qui n’a rien à envier aux compositeurs masculins de la même période. On veut démontrer que les créations de ces femmes ont souvent la même valeur que celles des compositeurs hommes. Souvent, le public mais aussi les interprètes sont surpris de la qualité de ce répertoire. »

La pianiste Carmen Martínez-Pierret et la soprano Delphine Mégret autour de Michel Wolkowitsky

Pour ces précédents concerts, Carmen Martínez-Pierret a déjà collaboré avec la violoniste Clara Cernat (album « Sérénade » sorti en 2021 au label Thelxínoe Music) ou encore le pianiste- compositeur Thierry Huillet.

Pour cette création « l’Heure rose » du 19 décembre à Séville, elle sera aux côtés de la soprano Delphine Mégret pour un programme de lieders, songs et mélodies de quinze compositrices de différentes nationalités du 19e et 20e siècles.
Parmi elles, certaines, en raison du nom de famille de leur mari, leur frère sont plus connues, comme Alma Mahler, Clara Schumann ou Fanny Mendelssohn. Les autres s’appellent Pauline Viardot, Amy Beach, Irène Poldowski, Rebecca Clarke, Augusta Holmes… et sont toutes aussi brillantes les unes que les autres !

Une face cachée de l’histoire de la musique qui s’avère une fascinante plongée dans le pouvoir musical des femmes à découvrir à Séville (Teatro de la Maestranza) le 19 décembre à 20 h et repris à Sylvanès dans le cadre du 46e Festival le dimanche 20 août à 21h en l’abbatiale.
Un enregistrement de ce programme est également prévue à Sylvanès courant 2023.

 

Elie Choufani, comédien libanais en résidence

Elie Choufani est un acteur libanais qui a travaillé sur plusieurs séries télévisées, pièces de théâtre, films et courts métrages primés. Elie a suivi sa formation d’acteur à l’Actors Workshop Beirut (AWB) sous la direction de Jacques Maroun et a participé à plusieurs ateliers de théâtre, à Beyrouth et à Los Angeles, notamment avec la metteure en scène et voix primée Susan Worsfold et le réalisateur et professeur de théâtre David Strasberg.
Il a été accueilli à l’Abbaye de Sylvanès du 15 au 22 août dans le cadre d’une résidence artistique au travers du programme NAFAS coordonné par l’ACCR ( mis en place afin de répondre à la crise culturelle qui frappe le Liban).

 

Qu’est-ce qui vous a amené à Sylvanès ?
Lorsque j’ai postulé au programme NAFAS de l’ACCR en 2021, c’était presque un coup d’épée dans l’eau ; je n’avais aucune attente quant à l’expérience, les centres d’accueil ou si je serais accepté…. Tout ce que je savais, c’est que je voulais apprendre et travailler ma voix.

Avec un objectif bien précis donc ?

En effet, lors de mon parcours de formation d’acteur, j’ai été amené à découvrir des écoles de travail de la voix (notamment auprès de Tarek Annish puis de Nadine George).
Ces ateliers m’ont appris que la source de la voix est le corps entier et pas seulement les cordes vocales, la gorge ou la poitrine ; La voix est une énergie reliée à la respiration. J’ai appris à libérer mon souffle et ma voix et cela m’a été très utile dans ma carrière d’acteur, car cette nouvelle voix libre m’a aidé à atteindre des nuances émotionnelles intéressantes et uniques.
L’objectif de cette résidence à l’Abbaye de Sylvanès était donc d’approfondir ces recherches sur la voix et de développer une méthodologie utile à la préparation et à la performance de l’acteur.

 

Quel était votre le programme vocal à l’abbaye?
Michel Wolkowitski, le directeur du centre culturel et du festival, également pédagogue de la voix a dirigé ma formation tout au long de mon séjour et a été un hôte formidable.
J’ai travaillé avec Michel quotidiennement, en me concentrant le déroulé d’une séquence complète à effectuer avant tout entraînement ou représentation vocale ou théâtrale. Michel m’a expliqué les bases de la technique Alexander (étirements, respiration et compréhension des cinq « charnières » du corps) puis des techniques d’échauffement respiratoire. Ce que j’ai appris, c’est que l’état de relaxation atteint après l’échauffement et la respiration doit être associé à une posture forte et « soutenue » afin de libérer la voix.

Cette séance était généralement suivie d’un travail vocal guidé au piano et d’une pratique du chant ou du monologue. Le travail sur le ton de la voix m’a également fasciné.

De nouvelles notions qui ont mûri au cours de votre résidence ?
Oui, tout à fait. J’ai senti que je progressais dans ce domaine de la voix. J’ai par exemple appris de mon travail sur le ton de la voix qu’il y a quelque chose de très intéressant pour un acteur d’atteindre les tons précis du chant ; cela crée en quelque sorte un sentiment de fraîcheur et de légèreté. J’ai également été étonné de voir l’effet de ce travail vocal sur mon articulation qui ne me satisfaisait pas toujours. Après ces exercices, mon articulation semblait être plus claire et plus vivante.

 

Avez-vous pu également profiter des concerts du festival ?
Oui, j’ai eu la chance d’assister à plusieurs concerts dans le cadre du 45e Festival de l’Abbaye de Sylvanès. J’ai été témoin de la beauté et de la puissance de la voix de différents styles musicaux. En assistant aux concerts et en écoutant les voix des chanteurs, du chœur, le son des instruments et en regardant les visages des spectateurs, j’ai réalisé que la beauté de la voix humaine est capable de créer une sensibilité chez son public. Et pendant toute la durée de la résidence, le mot qui n’a pas quitté ma tête était « sensibilité ».

Une « sensibilité » qui vous a touché ?
En effet, à Sylvanès, elle est présente partout : j’ai commencé à la remarquer dans la voix des artistes, dans leurs expressions faciales, dans le comportement des personnes, dans la nature environnante, dans les murs et les pièces de l’Abbaye.
Et je me suis dit que c’était ce dont mon pays avait besoin, plus de sensibilité. Avec tous les problèmes politiques et économiques auxquels le Liban est actuellement confronté, je m’inquiète personnellement de la perte de l’esprit sensible des Libanais. Je pense que plus le pays est confronté à des difficultés, moins les gens ont envie d’assister à des concerts, à des pièces de théâtre … et moins ils sont sensibles.

 

Un dernier mot sur votre séjour à Sylvanès ?
Le séjour à Sylvanès a été en soi une expérience inspirante. L’architecture de l’abbaye, et la beauté de la nature environnante ont un effet calmant et relaxant qui aide l’artiste à mieux se ressourcer intérieurement.
Les personnes fréquentant Sylvanès, y compris l’équipe, les professeurs, les artistes, les invités et les étudiants ont été très accueillants et d’un grand soutien. Michel Wolkowitski a partagé avec moi de nombreuses informations sur son parcours de vie avec la voix et le théâtre, l’histoire de l’Abbaye et son festival et a eu la gentillesse de me montrer un aperçu de quelques autres sites patrimoniaux de l’Aveyron.
Personnellement, je lui suis très reconnaissant pour cette magnifique expérience et garde en mémoire ses précieux conseils : pour rester sensible, toujours écouter et chercher l’énergie de la voix de l’intérieur.

Michel Wolkowitsky et Elie Choufani

 

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PULAK HALDER

SAJAN SANKARAN 

ELIYA FRANCIS  

Sajan Sankaran, entre pratique et partage !

Après plusieurs reports de sa résidence à l’abbaye de Sylvanès (depuis 2020), l’artiste indien Sajan Sankaran a enfin pu se poser en terre aveyronnaise, du 25 juillet au 6 août 2022 dans le cadre du dispositif « Odyssée » initié par l’ACCR.

Il s’agissait pour Sajan de sa première résidence en Europe avec pour objectif d’aller à la rencontre des personnes et d’explorer plusieurs milieux artistiques. Des souhaits qui ont été très largement concrétisés lors de sa résidence artistique à l’abbaye placée sous le signe du partage et des échanges.

 

DES ÉCHANGES PASSIONNANTS ET FRUCTUEUX

Lors de son séjour, l’activité artistique des stages et du 45e Festival était à son apogée à Sylvanès. Pas moins de quatre stages et masterclasses se déroulaient dans les murs du Centre culturel de rencontre ainsi que des concerts du festival de musiques sacrées-musiques du Monde.

La première semaine de sa résidence, la classe de maître encadrée par Élène Golgevit & Charlotte Bonneu cohabitait avec un atelier de chant sacrés d’orient et d’occident animé par Frédéric Tavernier-Vellas.
« L’énergie des chanteurs professionnels participant à la classe de maître de chant lyrique était très inspirante et m’a rappelé l’énergie de mon propre Gurukul [1]  où tous les enseignants sont eux-mêmes des musiciens professionnels et délivrent une formation individuelle intense pour chaque élève.
J’ai aussi apprécié d’expérimenter des chants sacrés européens : j’ai retrouvé de nombreuses similitudes dans l’approche de la voix avec la musique indienne.
Dans tous les cas, j’ai apprécié l’intérêt des enseignants et des participants pour la musique indienne et les nombreuses discussions sur la musique en général, la création musicale, l’approche et la philosophie de la voix ».

Lors de sa deuxième semaine, Sajan a eu l’occasion de rencontrer Johanni Curtet qui animait dans les murs une initiation au chant diphonique mongol. « Les chants de gorge sont une approche très particulière de l’utilisation de la voix. J’ai eu la chance de pouvoir longuement échanger avec Johanni – qui est aussi ethnomusicologue – sur de nombreux aspects de la musique, de la technique vocale dans les différentes formes d’art. J’ai appris beaucoup de choses sur la culture et l’art mongol et j’ai hâte de les découvrir davantage ».

L’Atelier de chant médiéval avec Els Janssens-Vanmunster et Caroline Marçot se déroulait sur la même période et a été le terrain de dialogues et de partages enrichissants : « La merveilleuse connexion avec les formatrices et participants de cet atelier nous a permis de réaliser une présentation collaborative à l’issue de celui-ci, intégrant mes improvisations à l’une des pièces d’Hildegarde chantée par les stagiaires. Permettre la confluence de ces deux traditions de chant et expérimenter leur coexistence était une puissante expérience. J’ai découvert de nombreuses possibilités de collaboration entre la musique dhrupad et la musique médiévale d’Europe».

Concernant les concerts du 45e Festival auquel Sajan a assisté (Musique baroque, Flamenco, Nuit à l’Opéra, Trompette et Orgue … ) ce fut aussi pour lui une riche découverte : « Même si j’avais déjà écouté certaines de ces formes musicales auparavant, ce n’était que par le biais d’enregistrements. Aussi, pouvoir assister à ces concerts, observer les attitudes des artistes et leur approche de la musique avant de pouvoir échanger de vive voix avec eux était une expérience formidablement enrichissante».

 

ENTRE MUSIQUE DHRUPAD ET PHILOSOPHIE DU YOGA

En dehors de la collaboration avec l’atelier de chant médiéval, Sajan a pu effectuer dans l’église abbatiale deux présentations de Dhrupad qui ont été très bien accueillis par le public, généralement peu familier avec la musique indienne.

Pour la petite histoire, c’est pendant ses études à Bombay que Sajan se découvre un intérêt pour la musique classique indienne. Il fut introduit dans ce milieu par Shri Harshal Pulekar et le professeur Milind Malshe. Suite à sa découverte du dhrupad, cette autre forme de musique classique indienne, il décide de s’y consacrer et eut la chance d’être accepté comme élève par les frères Padma Shri Gundecha – les musiciens les plus en vue du dhrupad aujourd’hui.

Sajan enseigne aussi le Yoga et le Pranayama. Il a profité de son séjour à Sylvanès pour proposer quelques séances d’enseignement et s’adonner également à un travail de recherche autour de la convergence qui existe entre la musique Dhrupad et philosophie du yoga.

« Ce fut une très bonne expérience d’être à Sylvanès. Je me réjouis de poursuivre les amitiés et les interactions avec toutes les personnes merveilleuses que j’y ai rencontrées !
Ce fut formidable et inspirant d’interagir avec le directeur Michel Wolkowitsky qui a régulièrement pris le temps de découvrir ma pratique, de me parler de la sienne et d’échanger quelques points de vue sur la musique en général. Tout cela a constitué de belles conversations humaines et musicales.
Une résidence très productive qui donnera lieu, je l’espère à de nombreuses autres interactions et échanges enrichissants».

Nous n’en doutons pas et souhaitons à Sajan de belles nouvelles aventures et une bonne continuation dans tous ses projets  !

Sajan Sankaran et Michel Wolkowitsky

 

[1] Un gurukul est une école traditionnelle en Inde où les élèves (shishya) vivent près de leur gourou (enseignant), souvent dans le même logement, comme une sorte de famille.

 

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PULAK HALDER

ELIE CHOUFANI

ELIYA FRANCIS  

Carnet de résidence d’Eliya Francis

Nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir l’artiste libanais Eliya Francis à l’Abbaye de Sylvanès du 5 au 25 juillet 2022 dans le cadre d’une résidence artistique organisée dans le cadre du programme NAFAS mis en place par l’Association des Centres culturels de rencontre.

L’objectif de ce programme NAFAS est de répondre à la crise qui frappe la scène culturelle libanaise et de permettre à des artistes libanais de résider dans un Centre culturel de rencontre afin d’expérimenter, créer et enrichir leur pratique.

Eliya Francis est un ténor libanais. Il a étudié la musicologie et le chant d’opéra classique à l’Université Saint-Esprit de Kaslik et a participé à plusieurs masterclasses internationales en France, en Italie, en Russie et en Allemagne. En 2012, il a remporté le prix Murex D’or du meilleur chanteur d’opéra du Moyen-Orient.

Eliya devant l’abbatiale de Sylvanès

Eliya a beaucoup apprécié son séjour parmi nous et a eu la gentillesse de rédiger quelques lignes sur son ressenti et son vécu de résidence. Nous avons l’immense plaisir de partager ci-dessous son chaleureux témoignage :

« J’écris cette lettre assis sur la rive de la timide rivière qui s’assèche presque et les brises du vent d’été soufflent de temps en temps. J’écris sur la fin de ma résidence à l’Abbaye de Sylvanès.
Que puis-je dire de cet endroit merveilleux ? Comment décrire la beauté et le charme de cette abbaye entourée d’arbres, d’eau, d’oiseaux, d’air frais et surtout de belles personnes.
Ici, on oublie les soucis de la vie, nous revenons aux racines où ni la télévision ni les réseaux sociaux ne nous détournent de la beauté de la nature.

Cette Abbaye, labellisée Centre culturel de rencontre reçoit des artistes du monde entier et les rassemble au nom de l’art, de la culture et de l’échange d’expériences. À chaque fois que je rencontre quelqu’un, il me dit que ce n’est pas la première fois qu’il participe à des stages dans ce lieu. Bien sûr, je connais très bien la raison de tous ceux qui viennent ici plus d’une fois, c’est Sylvanès le village charmant qui nous fascine sans qu’on s’en rende compte, alors on ressent le besoin de revenir une deuxième, une troisième… puis une dixième fois.

Je viens du Liban, le pays de la paix, de l’amour et de la beauté, du «SETTEDDONIA» la dame du monde BEIRUT, qui par jalousie de sa beauté, voulait qu’elle soit détruite. Ce fut la troisième plus grande explosion au monde qui a secoué toute l’humanité. Mais ils ont oublié que le Liban et les libanais sont du pays du phénix, qui se consume et renait de ses cendres. Alors je suis venu ici pour retrouver ma vie musicale.

L’atmosphère que procure cette abbaye convient très bien à quiconque veut se concentrer pour créer et produire de l’art. J’ai commencé à travailler sur un projet de fusionnement de la musique arabe orientale et occidentale, je me voyais participer à la masterclass de chant lyrique dirigées par Frédéric Gindraux, comme au stage « Chanter en Famille » dirigé par Béatrice Gaussorgues. Et avec mon grand amour pour ces familles qui viennent de toute la France louer Dieu avec leurs voix merveilleuses, j’ai eu l’occasion de leur apprendre un hymne en langue libanaise, et la grande surprise qu’ils l’ont chantée dans la messe du dimanche.

Aussi j’ai eu la chance de faire connaissance avec Bernard Tétu, chef de chœur modeste, très bon et au sourire affectueux. J’ai partagé beaucoup de discussions avec lui et les membres de l’Atelier-Choral qu’il encadrait durant une semaine à Sylvanès.  J’ai senti leur intérêt et la conscience de tout ce qui se passe au Liban, et à quel point ils sont solidaires avec les libanais.

À tout le personnel de l’Abbaye de Sylvanès, administrateurs, cuisiniers, agents d’entretien, techniciens et stagiaires, je vous remercie du fond du cœur pour votre travail, votre passion et votre esprit de famille, qui se reflètent sur nous. Alors on se sent chez soi.

Enfin, je fais comme aux noces de Cana de Galilée, je laisse le bon vin pour la fin, pour parler d’un leader, pédagogue, père, frère, ami… L’évocation de toutes ces qualités ne me suffit pas pour remercier Michel WOLKOWITSKY, pour son attention et sa présence dans les moindres détails lors de ma résidence à l’Abbaye.

Eliya et Michel Wolkowitsky, juillet 2022, Abbaye de Sylvanès

  •  Merci de m’avoir accordé de ton temps pour travailler sur ma voix.
  • Merci pour tout le temps de qualité qu’on a passé ensemble à Sylvanès et aux alentours
  • Merci de m’avoir donné l’opportunité de rencontrer des artistes du monde entier et de découvrir cette belle région
  • Merci de m’avoir offert la chance d’assister aux concerts du 45e Festival prévus durant ma résidence.
  • Merci pour le cadeau que tu m’as offert le jour de ma fête.

Comme j’aurais aimé que cette résidence dure plus longtemps.
Mais, je finis comme j’ai commencé : tout a une fin, je n’oublierai jamais les moments précieux et la chance que j’ai eue d’être ici, je remercie Dieu pour la fin de cette heureuse histoire.

Eliya FRANCIS, Sylvanès, 24 juillet 2022

 

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PULAK HALDER

ELIE CHOUFANI

SAJAN SANKARAN

Le photographe Pulak Halder accueilli en résidence

C’est avec grand plaisir que nous avons accueilli, du 24 au 29 juin, le photographe indien Pulak Halder dans le cadre d’une résidence artistique organisée en collaboration avec l’Association des Centres Culturels de Rencontre. Sa présence à l’abbaye de Sylvanès constitue la dernière étape (après La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon et de l’Abbaye Royale de Fontevraud)  d’un voyage long d’un mois en France  !
Au cours de son séjour, Pulak Halder aura pu travailler plus en profondeur sur son projet intitulé « Painting with Camera » [Peindre avec un appareil photo]. Intimement convaincu que « rien n’est terne ou insignifiant pour nous si nous l’examinons dans toute sa complexité », l’artiste travaille autour de différentes techniques de macrophotographie pour faire surgir, au creux des vues les plus banales, des scènes dignes des plus grandes peintures impressionnistes.

Nous avons pu interrompre son travail pour une brève entrevue consacrée à son expérience en France.

Pouvez-vous nous présentez votre parcours artistique ? Comment en êtes-vous venu à la photographie ?
J’avais l’habitude par le passé de prendre des leçons de modelage d’argile et de peinture, donc c’est par ces activités que j’ai commencé. Elles étaient néanmoins très difficiles, c’est pourquoi j’ai choisi l’appareil photo pour poursuivre mon activité artistique. J’ai toujours été attiré par la nature : j’avais l’habitude de prendre des photographies des paysages de montagnes lorsque j’allais randonner. En Inde, les montagnes de l’Himalaya sont très belles. C’est ainsi que j’ai commencé.
Il existe un pan en photographie qui se concentre sur des photographies de petites fleurs, d’insectes…ce type de détails. Donc quand j’allais randonner, je me concentrais sur les petits insectes. Un jour, alors que j’essayais de faire le focus sur un insecte posé sur un tronc d’arbre, j’ai vu, à travers l’objectif de l’appareil photo, sur le tronc d’arbre et à côté de l’insecte, une belle forme humaine. J’ai donc essayé de me concentrer sur ça, délaissant l’insecte. Et peu à peu, j’ai essayé d’obtenir d’autres photographies comme celle-ci. Pas régulièrement, mais je recherchais ces détails, ces formes humaines… C’est devenu très populaire.

Mon travail fut exposé par l’ICCR [Indian Council for Cultural Relations] qui, lorsqu’il vit mes photographies, m’organisa une exposition personnelle. Ce fut une autre source de motivation pour moi.
Par la suite, à Santiniketan, dans l’Etat indien du Bengale-Occidental, dix de mes photographies ont été choisies par Prakriti Bhavan – l’unique galerie d’art nature du pays – pour être exposées à vie.

 

Comment est né le projet sur lequel vous travaillez actuellement, Painting with Camera ?
Durant la pandémie de covid19, quand je n’avais pas la possibilité de sortir de chez moi autant qu’auparavant, lorsque je voyais des choses ordinaires telles que les banales vues des rues, des murs…elles m’apparaissaient de manière différente. Au début, quand je prenais des photographies de ces choses-là, je ne visais pas ce type de résultat : je faisais de l’abstrait. Puis un jour, alors que je prenais une photographie abstraite, j’y ai vu un beau paysage – exactement comme la fois où j’avais trouvé un visage humain avec l’insecte. Je me suis senti tellement effrayé : comment est-ce possible ? Est-ce de mon fait ou le travail d’une autre personne ? C’est impossible ! C’était comme de la magie, comme un miracle.

Pouvez-vous nous parler de votre expérience en résidence à travers la France ?
Avant toute chose, j’ai beaucoup aimé toute cette période de résidence. C’est la première fois que j’ai une telle opportunité. Quand je suis arrivé à Avignon, c’était une toute nouvelle expérience car l’église est immense. Je n’avais jamais vu ce type d’église en Inde. Et par le passé, quand je me rendais sur d’autres sites, j’y allais comme un touriste, sur les heures de visite. Mais là j’avais une totale liberté sur quand je venais et où j’allais. Je pouvais prendre les photos que j’aimais ; c’était vraiment intéressant pour moi.
Puis, après Avignon, je suis arrivé à Fontevraud. C’était un autre site immense, avec tant de choses à voir. Je suis allé à la bibliothèque et j’ai vu que de nombreuses personnes, d’autres photographes, avaient travaillé sur ce monument, que de nombreux travaux avaient déjà été faits et étaient consultables. Donc j’ai parcouru ces livres en tentant de comprendre ce que je pouvais faire.
Enfin, je suis arrivé ici. Le voyage en lui-même, les paysages, étaient très beaux. A Sylvanès, je me suis senti beaucoup plus comme à la maison. Les gens sont proches, vous êtes comme une famille. Je n’ai jamais eu le sentiment d’être un étranger. Dans l’ensemble, mon expérience ici fut très positive.

Concernant votre travail ici à Sylvanès, êtes-vous satisfait par les photographies que vous avez pu prendre ? J’ai souvenir d’une discussion, dimanche dernier, au cours de laquelle vous me disiez que vous rencontriez des difficultés à prendre en photo la voûte de l’église.
Oui, c’est très intéressant : tout au long de ce voyage, à Avignon, Fontevraud et puis ici, les structures architecturales de base sont similaires. Mais ici, il y a vraiment quelque chose de différent. Je n’ai pas pu recourir à la même technique dont je me sers habituellement pour prendre des photographies d’architecture. Je n’ai pas pu l’appliquer à cette architecture-ci : c’est donc devenu un défi. Je prenais des photos mais je ne réussissais pas à retranscrire l’effet de ce que, physiquement, je voyais et appréciais. J’ai alors essayé quelque chose de différent et j’ai exploré. Mais le lieu est magnifique !

 

Exemple de travail réalisé  par Pulak à Sylvanès à partir d’un détail d’une fresque : un vrai tableau impressionniste  ! 

Enfin, quels sont vos projets pour le futur, une fois de retour en Inde ?
Je dois faire une sorte de petit livre et une exposition de mon travail en Inde – et peut-être aussi à Avignon. J’ai soumis mon travail au directeur de la Collection Lambert, une collection d’art contemporain que j’ai visitée à Avignon. Il était très impressionné, donc c’est possible. Il faut soumettre mon travail à un comité qui en débattra. Et si j’ai l’opportunité de le montrer dans d’autres lieux, je le ferai. Je cherche les opportunités.
En Inde, le samedi et le dimanche, je fais une pause et je prends des photos ; puis durant la semaine, je travaille. La photographie est un loisir ; officiellement, je travaille comme scientifique dans un laboratoire de recherche. C’est la première fois que je peux passer autant de jours successifs à faire de la photographie, à penser à toutes ces techniques… Je peux uniquement faire cela lors d’une résidence. Je suis donc très reconnaissant envers l’ACCR pour cette expérience différente.

Cette mobilité s’inscrit dans le programme de résidences Odyssée, porté par l’Association des Centres Culturels de Rencontre et soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication, qui permet depuis 2003 à divers artistes, chercheurs et professionnels de la culture étrangers d’effectuer des résidences dans des centres culturels de rencontre français. Prenant en charge le logement, les frais de voyage et octroyant une bourse à chaque lauréat, l’association des Centres Culturels de Rencontre leur offre ainsi un temps de travail privilégié dans des cadres patrimoniaux exceptionnels tout en promouvant l’échange interculturel entre professionnels français et étrangers.

 

Propos recueillis, traduits et retranscrits par Blandine Bousquet, stagiaire au service médiation

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ELIYA FRANCIS 

ELIE CHOUFANI

SAJAN SANKARAN

 

Une résidence entre musique et spiritualité

Ils étaient trois artistes  à investir la bibliothèque de l’abbaye de Sylvanès du 24 au 26 mai derniers : Clara Cernat, violoniste et altiste, Delphine Mégret, soprano et Thierry Huillet, compositeur, pianiste et chef d’orchestre. L’objet de cette résidence artistique : travailler sur le programme « Musiques et spiritualité » qu’ils interpréteront dans le cadre du 45e festival le 21 juillet prochain à 21h.

 

Ces deux jours de travail ont été concentrés sur l’œuvre commandée par le directeur du Festival de l’Abbaye de Sylvanès Michel Wolkowitsky au compositeur toulousain. Cette création intitulée « Trois poèmes mystiques » pour soprano, violon alto et piano est l’opus 112 de Thierry Huillet. Cette œuvre illustre la rencontre entre les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam.
Une œuvre composée en trois parties sur des poèmes chrétiens, juifs et soufis :
« Noche oscura » (poème de San Juan de la Cruz)
« Mon tenant de cœur » (poème de Djalâl ad-Dîn Rûmî)
« Cantique 5 » (poème du « Cantique des Cantiques)

 

Cette création sera associée à d’autres œuvres très spirituelles choisis dans un répertoire très large allant de pièces de Bach à d’autres compositions de Thierry Huillet. Parmi elles, « Invocation » pour piano solo de Liszt, « Baal Shem » de Bloch et la « Danse rituelle du feu » de De Falla et ou encore la célébrissime « Méditation de Thais » de Jules Massenet.

Un magnifique programme musical qui explore l’élévation de l’esprit humain, à découvrir le jeudi 21 juillet à 21h prochain à Sylvanès. 

 

Les résidences du printemps à l’abbaye !

 

Après le chœur de chambre Dulci Jubilo et l’équipe artistique de la Belle et le Loup, c’était au tour du trompettiste Fabien Norbert et de l’organiste Jean-Baptiste Monnot d’investir les murs de l’abbaye.

Fabien Norbert est trompette solo de l’orchestre des Siècles et joue également dans l’Orchestre national de Jazz. Jean-Baptiste Monnot est organiste titulaire du grand orgue Aristide Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Il est également le concepteur et l’interprète principal de l’Orgue du voyage, un instrument à tuyaux unique transportable et modulable, il permet de rendre l’orgue et son répertoire ouvertement accessibles, dans des lieux divers et inattendus.

 

Du 16 au 18 mai inclus, ils étaient à l’abbaye pour une résidence de création autour de leur programme « The New Wave of Trumpet & Organ » qui sera donné le vendredi 5 août à 21 h dans le cadre du 45 e Festival  !

Au programme  :  séance de travail et d’enregistrement de l’œuvre « Trois moments « pour trompette et orgue commandée pour l’occasion au  compositeur Frédéric Maurin. Ce dernier est venu à la rencontre des deux artistes et de Michel Wolkowitsky pour apporter toutes les précisions et conseils d’interprétation de sa pièce qui fait la part belle aux expérimentations rythmiques et harmoniques.

Les deux artistes ont également profité de cette résidence de création pour tourner un teaser qui donne un avant-goût du concert du 5 août en l’abbatiale  !  A découvrir le 11 juillet !

Les 25 et 26 mai, leur succèderont Clara Cernat, Delphine Mégret, Thierry Huillet pour une nouvelle résidence de création autour du programme  » Musiques et Spiritualité » qu’il interpréteront le 21 juillet à 21h, toujours dans le cadre du Festival  !

En création mondiale, sera dévoilée l’œuvre «  Trois poèmes mystiques » pour soprano, violon alto et piano de Thierry Huillet.

Nous reviendrons en détails sur ces deux résidences  et ces fabuleux programmes musicaux en perspective  !

 

 

 

 

 

 

 

Dulci Jubilo en résidence de création

Du 7 au 9 avril 2022, le jeune chœur de chambre Dulci Jubilo, la soprano Delphine Mégret, la harpiste Cécile Barutaut, l’organiste Thomas Ospital et le percussionniste Raphaël Lucas étaient réunis à l’abbaye de Sylvanès autour de Christopher Gibert pour une résidence de création artistique.

Originaire de Rocamadour, ce jeune organiste, chef de chœur et compositeur s’est produit l’été dernier dans le cadre du festival avec son chœur de chambre Dulci Jubilo. Le public avait découvert avec beaucoup d’émotion son poignant Stabat Mater associé au Requiem de Duruflé.

Tous ces artistes seront de retour  le dimanche 7 août à 17 h dans le cadre du 45e Festival pour dévoiler « Ode à l’enfant lumière » de Christopher Gibert, commande du directeur artistique du Festival Michel Wolkowitsky à la mémoire de son fils Pierre-Alexandre.

Le fil conducteur  de cette cantate spirituelle sont les textes lumineux de la messe des morts. Ils sont mis en regard avec des poèmes, des textes hébreux et orthodoxes. Le tout aboutira à un Requiem imaginaire d’une trentaine de minutes, une œuvre pour chœur mixte, orgue, harpe, percussions, soprano et enfant solistes.

Cette fresque aux nombreuses couleurs de lumière sera mise en regard avec le fameux Requiem de Fauré, magnifique berceuse de la mort aux si tendres lignes et harmonies.

 

« Mon idée est de construire à partir de cette source littéraire très riche un discours musical qui parle d’abord au cœur et à l’âme. Le chœur sera soutenu par l’orgue, percussions et harpe. Il y aura deux solistes, une voix de femme et une voix d’enfant, plus fragile, plus pure encore. Malgré la thématique aux apprêts tristes, je gage que ce programme et cette création seront marqués par l’espoir, la quiétude, la confiance et l’espérance. »

Christopher Gibert