Rencontre avec Pascal Caumont

Après avoir grandi dans une famille de musiciens populaires, Pascal Caumont obtient le Certificat d’Aptitude à l’enseignement des musiques traditionnelles. Son travail s’axe majoritairement autour des polyphonies pyrénéennes mais ils s’intéressent également aux styles et techniques vocales d’Italie du Nord, de Sardaigne et d’Espagne. Professeur au conservatoire et à l’IFMI-Université de Toulouse Jean-Jaurès, il est régulièrement invité au conservatoire supérieur de Barcelone et dans d’autres structures d’enseignement supérieur (Cefedem, Universités, CFMI…) pour partager sa recherche sur le son de la polyphonie, ses styles et sa fonction sociale. Directeur musical de Vox Bigerri, il donne de nombreux concerts en Europe.

Pour la 3e année consécutive il est à Sylvanès du 18 au 20 août pour partager sa vocation : transmettre les polyphonies pyrénéennes à différents publics, chanteurs amateurs ou professionnels.
Nous l’avons rencontré :

« Depuis quelques années je me rends tous les ans à Sylvanès. C’est un lieu qui m’est cher de par son acoustique exceptionnelle et sa situation géographique, comme isolée du monde. Quel cadre formidable pour la transmission ! La réverbération du son permet un travail de la voix inédit, elle peut s’ouvrir, se développer, elle est comme portée dans l’air, sans parasitage sonore ! »

Ses élèves sont conquis et s’enchantent à la fois de la sonorité de l’église et du répertoire choisi, alternant chants sacrés et chants profanes. La pédagogie originale de Pascal Caumont, sans partition est axée sur la mémoire corporelle : « Travailler avec son corps comme un instrument de musique. »

« Le travail sans partition est motivé par l’objet d’études, les polyphonies traditionnelles ont toujours été transmises par le moyen de l’oralité. Contrairement au chant avec partition, différentes voix sont possibles, j’incite mes élèves à développer la souplesse de leur voix, à chercher dans leur corps différentes zones de résonnance, de vibration. La posture corporelle est fondamentale, elle permet d’optimiser le rayonnement de la voix. »

« Capter la mémoire vive, la sauvegarder, la transmettre et ouvrir sur des créations », tel est l’objectif de Pascal Caumont. « En Afrique, un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle ». Ce célèbre proverbe attribué à l’écrivain, diplomate et ethnologue Peuhl, Ahmadou Hampaté Bâ, lors de son discours du 22 septembre 1960 à l’UNESCO à l’occasion de l’indépendance du Mali, entre en résonance avec le travail de collectage du chanteur.

Il définit son activité comme le fait de voyager avec un enregistreur pour rencontrer des chanteurs porteurs de chants inconnus. Il s’agit pour lui, non seulement de moissonner des chansons inconnues, mais aussi d’écouter comment chaque personne parvient à faire vibrer sa voix. Chaque individu a sa propre identité vocale et cette dernière transmet toujours un message.

« Mon travail consiste aussi à aller chercher le sens que les gens donnent à la musique. Dans le monde, sa fonction n’est pas toujours exclusivement esthétique, elle crée aussi un espace et des liens invisibles entre les personnes. Pour les Pygmées par exemple, le fait de chanter ensemble soude la communauté.
Je me sers beaucoup de mes recherches pour le chant collectif… l’objectif du groupe est de construire un tissu sonore, de réaliser un son collectif. Les chants traditionnels s’habillent chaque jour de nouvelles voix, malgré l’ancienneté de notre répertoire, du XVeau XXe siècle, nous sommes tous des chanteurs contemporains. »

 

Pascal Caumont et ses 20 élèves stagiaires ouvriront une fenêtre sur leur travail lors d’une restitution publique ce jeudi 20 août à 16 h en l’abbatiale.

Ce dimanche 23 août à 17 h  en l’abbatiale, avec ses collègues chanteurs de Vox Bigerri, il partagera la scène avec l’Ensemble Marani dans le cadre du 43 e Festival pour une rencontre polyphonique inédite ! Réservez vos places ICI !

 

 

Derviche et l’envoûtement du soufisme

Enorme succès au Festival ce vendredi 7 août pour l’hypnotique spectacle « Derviche », abondamment alimenté du souffle du soufisme…
Ce soir là, le public s’est laissé transporté par la magnétique association du trio franco-syrien Bab Assalam et de l’étonnant artiste circassien Sylvain Julien, spécialiste mondial du hula hoop.
Dès les premières minutes, la musique enchanteresse a plongé le public dans une sérénité absolue.

Elle l’a ensuite fait basculer dans une sorte de transe par un changement d’ambiance provoquée par la diversité des instruments joués des plus traditionnels (oud, clarinette, percussions…) aux plus electros comme le sylphyo (clarinette électrique) et la clariney ( mélange d’une clarinette et d’une flûte orientale appellée ney) illustrant un véritable pont entre l’Orient et l’Occident.

 

De son côté, Sylvain Julien a fasciné l’auditoire par ses mouvements envoûtants et sa danse, inspirée de celle des Derviches. D’abord sa seule gestuelle d’apparence simple, fluide, continue, a permis de se laisser bercer, faisant corps avec la musique. Puis le mouvement d’un cerceau rouge, puis de plusieurs qui semblaient littéralement voler autour de lui ont plongé les 220 spectateurs au plus profond d’eux mêmes, certains abandonnant avec confiance leur conscience pour n’être plus que des yeux qui contemplent et des oreilles qui entendent.

C’est émerveillé que le public est peu à peu sorti de son somnambulisme, pour se lever et applaudir avec plein d’entrain et de joie. L’objectif aura été atteint ce soir là par ces quatre fabuleux artistes : faire vivre « un voyage sans départ ».

Raphaëlle De Vogel 

Intense voyage musical au festival !

Ce dimanche 2 août, dans le cadre du 43e Festival Musiques sacrées – Musiques du monde, les spectateurs de l’abbaye de Sylvanès ont connu un intense périple musical en compagnie de l’Ensemble La Fenice et du trio Diana Baroni, Rafael Guel et Simon Drappier.
La Fenice, nom de l’ensemble dirigé par Jean Tubéry signifie en italien « le phénix ». Sur scène, six talentueux artistes nous ont conduit admirablement « Sur les rives de Babylone » faisant renaître le passé de ses cendres et en particulier le célèbre Psaume de David.

Le public a été séduit par ce riche programme de musique baroque interprété en cinq langues suivant le fil conducteur du psaume d’exil « Super flumina Babylonis ». La flûte virtuose et le cornet au son très aérien de Jean Tubéry se mariait parfaitement avec la voix fluide de Perrine Devillers. Une voix qui suivait son cours tranquille et imperturbable au fil des notes. Cette jeune soprano ne possède aucune limite dans son chant, qui offre la sécurité nécessaire pour se laisser transporter avec confiance. C’était un ensemble envoûtant porteur d’un sentiment intense d’élévation et d’évasion dans lequel chaque instrument y avait son rôle apportant ici ou là le son chatoyant du violon, le timbre chaud du violoncelle baroque, la profondeur du théorbe et la légèreté du clavecin. Le « bis » en anglais choisi par les artistes a fait sourire l’assistance pour la plupart surpris de découvrir que les paroles du tube disco planétaire de 1978 « Rivers of Babylon »étaient directement extraites du Psaume 137 qui commence ainsi  : « Au bord des fleuves de Babylone nous étions assis et nous pleurions, nous souvenant de Sion. Aux saules des alentours nous avions pendu nos harpes…  »

Suite des réjouissances en soirée avec le spectacle « Femmes du Nouveau Monde ». Par leurs instruments et leurs chants fort atypiques, le trio a enveloppé l’auditoire dans une chaleur afro-amérindienne délicieuse.

Par son chant, la lumineuse Diana Baroni nous permet de faire toute la différence entre une personne qui fait de la musique et une femme qui vit sa musique. La flûtiste baroque et chanteuse partage la scène avec beaucoup de complicité avec ses musiciens : le mexicain Rafael Guel au vihuela et à la voix chaleureuse et Simon Drappier à l’arpeggione. Ce choix musical autour des personnalités féminines, mystiques, saintes guerrières…  enchaine tendresse, caractère, sensualité et tristesse avec l’accent ultime sur une profonde reconnaissance de vivre.

C’est en suivant le déclin du jour au travers des sublimes vitraux de l’Abbaye que le concert s’achève sous une nouvelle pluie d’applaudissements.
La vie est belle et remplie de couleur grâce à tous ces artistes qui continue envers et contre tout d’alimenter le festival cet été.
C’est le cœur plein d’enthousiasme que chacun a quitté l’abbaye, prêt à poursuivre très prochainement (dès ce mercredi 5 août à Millau) le voyage musical !

Le chant médiéval à la portée de tous

Au printemps, en été et à l’automne, Els Janssens-Vanmunster et Caroline Marçot de l’ensemble Mora Vocis-voix solistes au féminin encadrent à Sylvanès des ateliers de chant médiéval.
Un de leur répertoire de prédilection : l’oeuvre de Hildegard von Bingen (1098-1179), cette abbesse hors du commun dont les chants poétiques constituent de véritables hymnes à la vie, à l’amour et à la femme. Rencontre avec ces deux chanteuses…

En tant qu’Ensemble exclusivement féminin, ce choix de répertoire contribue t-il à réhabiliter la place des femmes au Moyen Âge ?

Beaucoup ignorent que les femmes composaient et chantaient au Moyen Âge, l’anonymat des compositions y est pour quelque-chose… l’Histoire a oublié les compositrices ! Nous sommes engagées à rétablir un équilibre en respectant une équité dans notre programmation tout en mettant en valeur des compositrices de genre féminin.

 

L’abbaye semble se prêter à merveille à l’apprentissage et à la pratique du chant médiéval ! Que vous inspire un tel lieu?

Chanter à Sylvanès est un privilège ! Les pierres de l’abbatiale ont été agencées pour accueillir des mélodies similaires aux nôtres ! Nous sommes persuadées que c’est aussi ce cadre exceptionnel qui attire les stagiaires.

 

Votre méthode d’apprentissage sort des sentiers battus, sans partition, par écoute et imitation, vous invitez les stagiaires à travailler leur souffle, à avoir une approche corporelle et placez l’interprétation, la dynamique des textes et du phrasé au cœur de votre pédagogie. Pourquoi cette méthode ?

Tout d’abord pour des raisons historiques ! Au Moyen Âge, l’apprentissage se faisait sans partition. Ensuite, cette méthode a fait ses preuves, il est plus aisé de former un groupe en comptant sur le corps comme outil de mémorisation… Par exemple, si un membre du groupe oublie les paroles, il peut se référer à l’imitation vocale, observer les gestes du corps de ses camarades.

 

Els et Caroline animeront à Sylvanès en 2020 plusieurs stages de chant médiéval  et contemporain

18-19 avril, 17-18 octobre

3 au 7 août

 

Propos recueillis par Casey Crouard, stagiaire au service communication, été 2019 

Bernard Tétu : Sylvanès, un lieu pour tous !

« Pédagogie et excellence » : deux mots clés qui reviennent dans les dires des stagiaires choristes de Bernard Tétu.

Directeur artistique des Chœurs et Solistes de Lyon depuis leur formation en 1979, le chef de chœur et d’orchestre Bernard Tétu participe chaque année au Festival de musiques sacrées musiques du monde de l’Abbaye de Sylvanès. Pionnier dans la création de la première classe de formation de chefs de chœur professionnels au Conservatoire National de danse et de musique de Lyon, il se rend à l’Abbaye de Sylvanès depuis presque quarante ans, d’abord dans la cadre de résidences artistiques, puis pour y encadrer des stages de chant choral et de direction de chœurs.

Répétition 2019 de l’Atelier choral-production sous la direction de Bernard Tétu dans l’abbatiale de Sylvanès

A la question « pourquoi Sylvanès ? », Bernard Tétu répond « un lieu pour tous ». Au Moyen âge, l’église était un lieu universel en ce qu’elle incluait toute la société. Le sacré faisait partie intégrante du quotidien des hommes. Aujourd’hui, Bernard Tétu prône le « droit au sacré pour tous » et la musique en serait la voie d’accès. Il ajoute également que « chaque lieu a un son et une couleur ». C’est l’acoustique exceptionnelle et la charge historique de Sylvanès qui permet la transmission du sacré.

Bernard Tétu reviendra en 2020 à Sylvanès pour encadrer trois sessions auprès de chefs de chœur et aussi le stage d’été de chant choral. Après la musique sacrée italienne du 19e siècle en 2019, le répertoire de cette nouvelle saison sera consacré à une œuvre phare : Le Requiem de Mozart dans la version Czerny, pour solistes, chœur et piano à quatre mains… Notez dès à présent la date : du 13 au 19 juillet 2020 !

L’Art de la Parole et du Chant

A l’invitation de Michel Wolkowitsky, directeur du Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et en partenariat avec le COMDT de Toulouse et l’IRHT, poètes, chanteurs, musiciens, scientifiques, liturges se sont réunis à Sylvanès du 4 au 6 octobre à l’occasion du colloque « L’art de la Parole et du Chant ».

Conférence inaugurale de Frédéric Tavernier-Vellas : L’éloquence du verbe

Nous parlons, nous chantons, nous écrivons, nous lisons… La parole est omni-présente dans notre vie quotidienne. Qu’avions-nous à en dire de plus ? Les regards croisés de ces personnalités, pour qui la parole est plus qu’un outil lorsqu’elle devient un art, nous ont permis d’en découvrir les richesses, les subtilités, la profondeur… Leurs témoignages nous ont aidés aussi à mieux comprendre comment celle-ci, transformée par la science du langage et la technique (τεχνή) de la diction et du chant, acquiert une noblesse et une puissance d’expression qui nous échappe trop souvent tant elle est banalisée dans nos quotidiens saturés d’informations à l’affût de toute nouveauté.

Loin d’un bavardage stérile, la Parole peut dire ou suggérer une intériorité. Elle peut devenir dialogue, échange, écoute profonde, intersubjectivité. De la rhétorique à l’art de la composition musicale du chant, de l’art de l’homélie chantée au Moyen Âge à la mémoire séculaire des compositions liturgiques, du chant des troubadours et des poètes ou des chansonniers au discours musical issu ou conduisant au silence, du théâtre antique à l’opéra baroque ou romantique, de la parole à la pensée et de la pensée à la contemplation de ce qui est en deçà ou au-delà de la pensée…

« De la parole au chant, une histoire du mélos’ » par François Cam

La Parole devient le vecteur d’une communion entre celui qui parle ou chante et celui qui écoute. Elle capte l’attention, éveille pensées et sentiments, s’empare du clavier des passions, élève l’âme et l’intériorise.

Merci à tous les conférenciers (Frédéric Tavernier-Vellas, Marcel Pérès, Jean-François Goudesenne, Theodora Psychoyou, Anna Schivazappa, Eric Fraj, François Cam, Pascal Riou, Brice Duisit, Gisèle Clément) qui nous ont transmis un peu de leurs savoirs précieux.

Merci à tous ceux qui ont illustré leur enseignement en disant, chantant ou jouant durant la scène ouverte du vendredi soir.

Un grand bravo également à Eric Fraj et Morgan Astruc pour le beau concert public « La Vida », proposé le samedi soir en partenariat avec le COMDT de Toulouse.

Concert « La Vida » par Eric Fraj et Morgan Astruc dans le scriptorium de l’abbaye

Une deuxième édition de ce colloque autour de la Parole et du chant est en préparation pour 2020 ! A suivre …

Revivez le 42e festival en images !

C’est une très belle édition du Festival qui s’est achevée le 25 août dernier  en l’abbatiale de Sylvanès ! Pour ceux qui n’ont pas pu se déplacer et les nostalgiques de ces merveilleux moments musicaux partagés, voici un retour en images des 25 concerts qui ont rythmé l’été  ! Merci à tous les artistes et au public de ce 42 e festival  et à l’année prochaine  !

Splendeurs de la musique sacrée …

Le Festival de l’Abbaye de Sylvanès a perpétué sa tradition de partage artistique et interculturel. Du Chœur mondial des Jeunes accueilli en résidence exceptionnelle à Sylvanès à la rencontre polyphonique France et Turquie, plus de 40 pays ont été représentés au festival en passant par le Liban, la Bulgarie, la Russie, le Portugal, l’Espagne, l’Italie… Comme chaque année, le Festival a rendu hommage aux monuments de la musique sacrée avec Le Gloria de Vivaldi, La Messa di Gloria de Puccini, le Magnificat de Bach, le Stabat Mater d’Arvo Pärt, les grands airs d’opéras de Verdi, Bizet, Gounod et ainsi que des œuvres plus rarement jouées comme le Requiem for the living de Dan Forrest

  • World Youth Choir

  • 30e anniversaire du Chœur mondial des Jeunes

  • Chœur National Polyphonique d’Ankara & Ensemble Sagittarius

    © Marie Lamour

  • Dir : Michel Laplénie, Burak Onur Erdem

    © Marie Lamour

  • Ensemble vocal et instrumental de Montpellier, dir F.Fontcouberte

  • Marine Chaboud et Emilie Boudeau

    © Marine Rey

  • Ensemble A bout de souffle, dir : S.Delincak

    © Emidio Castri

  • Stéphane Delincak

    © Emidio Castri

  • Musique sacrée italienne, Dir : B.Tétu

    © Marie Lamour

  • Musique sacrée italienne, Dir : B.Tétu

  • 30e Académie de chœurs et d’orchestre, Dir : M.Piquemal

  • 30e Académie de chœurs et d’orchestre, Dir : M.Piquemal

    © Marie Lamour

  • Michel Piquemal et Michel Wolkowitsky, 30 ans d’amitié !

  • Jeune chœur de l’abbaye

    © Marie Lamour

  • Ensemble Scandicus

    © Marie Lamour

Le 15 août, Michel Piquemal à la tête de la 30e Académie de Chœurs et d’Orchestre a offert un sublime concert autour des œuvres emblématiques de Mozart. Le public a aussi pu se délecter des polyphonies sacrées de Bach, Monteverdi, Purcell, Victoria ainsi que de deux créations musicales de Raphael Lucas interprétés par le Jeune Choeur de l’Abbaye dirigé par Emmanuel et Jean-Michel Hasler. Belle découverte également avec l’Ensemble Scandicus qui a exhume les chants des chemins portugais de Saint jacques de Compostelle. Le festival a comme chaque année fait résonner son grand orgue contemporain autour de pièces célèbres interprétées par l’organiste titulaire Henri-Franck Beaupérin.

… et traditions musicales du monde entier

Forte de sa très riche offre musicale, l’Abbaye a aussi accueilli de la danse flamenco avec la Compagnie Flamenco Vivo-Luis de la Carrasca et son spectacle « Flamenco por un poeta » en l’honneur au poète Antonio Machado. L’Andalousie toujours avec la création d’une Misa Flamenca–Mozarabe inédite par la Compagnie Tavernier-Vellas.

  • Luis de la Carrasca

    © Emidio Castri

  • Ana Perez

    © Emidio Castri

  • Misa Flamenca Mozarabe

    © Marie Lamour

  • La Camera delle Lacrime

    © Marie Lamour

  • Neapolis Ensemble

    © Marie Lamour

  • Canticum Novum

    © Marie Lamour

De retour au festival, la Camera delle Lacrime a présenté son spectacle « Dante troubadour », superbe adaptation musicale de la Divine Comédie de Dante. L’Italie encore, avec les musiques napolitaines du Neapolis Ensemble ou les échos de la Perse et de la Turquie avec les excellents musiciens de Canticum Novum.

  • Sirba Octet

    © Jean-Marc Saumade

  • Françoise Atlan et Shadi Fathi

    © Marie Lamour

  • Irini

    © Marie Lamour

  • Ensemble Héliodores

  • Chœur de Sartène et Chœur de Sofia

    © Marie Lamour

  • Chœur du Patriarcat russe de Moscou

  • Bal traditionnel occitan sur le parvis

  • La Talvera

  • Merci à tous et à l’année prochaine !

Également fidèles au festival, les artistes du Sirba Octet ont livré les standards de la musique tzigane et klezmer autour de la balalaika d’Alexeï Birioukov. Duos, trios et quatuor féminins se sont succédé : Françoise Atlan et Shadi Fathi ont loué les chants sacrés « De la Perse à la Méditerranée » ; l’Ensemble Irini a mis en lumière les différentes figures de la Vierge et de son culte. Quant au jeune Ensemble Héliodores, il nous a régalé des œuvres de Purcell ou Haendel mêlées aux mélodies françaises du 20e siècle. Le Festival s’est clôturé le 25 août dans la convivialité autour de polyphonies corses et bulgares avec le Chœur de Sartène sous la direction de Jean-Paul Poletti et le chœur de Sofia. Sans oublier les artistes de La Talvera qui, à l’occasion de leur 40 ans de scène, ont entrainé les festivaliers dans la ferveur des chants, danses et musiques occitanes sur le parvis de l’abbatiale !

Vivre l’abbaye à l’heure monastique !

C’est une plongée dans la mémoire historique et liturgique de l’Abbaye de Sylvanès qui vous est proposée le temps d’un week-end du 20 au 22 septembre prochains. Cette expérience d’immersion dans un rythme « monastique » sera ponctuée par des concerts de chant grégorien et byzantin !

Plonger dans le patrimoine musical des offices médiévaux, se laisser surprendre par l’acoustique extraordinaire des lieux, s’émerveiller de l’architecture cistercienne en retrouvant l’harmonie des heures avec les cycles quotidiens de la nature…

Des ateliers de chant autour des différents répertoires liturgiques sont prévus et seront encadrés par deux chanteurs spécialisés dans les musiques anciennes liturgiques : Frédéric Tavernier-Vellas et Dominique Besse.

Ces ateliers alterneront avec des temps forts d’animation du patrimoine : chant des heures principales du jour dans l’abbatiale, conférences dans la salle capitulaire pour mieux comprendre la liturgie, son organisation et son exécution vocale…
Cette session de 3 jours est ouverte à tous les amateurs de chant liturgique qui seront conviés, dans la mesure des possibilités de chacun, et selon les pièces acquises durant les répétitions, à chanter auprès des artistes professionnels lors des offices et du concert ouvert au public le dimanche 22 septembre à 16 h dans le cadre des 36e Journées européennes du patrimoine.

Inscrivez-vous vite ICI pour vivre cette expérience unique !

Le souffle des roses… par Françoise Atlan

C’était vendredi 2 août au soir dernier et ce fût magique…
Au sein du transverse de l’Abbaye de Sylvanès, entourées d’immenses chandeliers dont le halo lumineux nous enveloppait, public confondu, nous avons chanté et joué les traditions hébraïques mystiques, les langueurs des Trobaïritz et les poésies brûlantes de Hafez et Mawlana Ŕûmi.
 Un privilège que de poser sa voix et égrener les sons, dans ce lieu habité, dont la réverbération de 4 secondes et demi permet une dentelle sonore exprimée dans l’entrelacement de la voix et du setâr ; Ce dernier laisse la place au tar, de temps à autre, pour nous ramener à une présence sonore étrange et belle : voix et tar confondus, qui nous invitent à un « ailleurs » pourtant connu…
 Enfin, l’énergie et la joie vocales à la rencontre de celle, à la fois extatique et tellurique du daf.

© Photos Marie Lamour

Et puis le public debout, réclamant trois rappels. 
Merci Shadi Fathi pour ce moment magique à tes côtés, présence à la fois discrète et attentive, prenant ta juste place de soliste, dans un doux partage avec moi-même. 
Chacune ayant son moment et le signifiant à l’autre, sans un mot et, d’un seul regard, et même, par le souffle seul, à travers, la douce brise que nous avons pu installer, dès le départ, entre nous, enveloppant notre auditoire sans bruit, dans une économie totale de moyens et d’artifices scéniques, vocaux et instrumentaux. 
En revanche, quelle fantaisie et quelle jubilation cette pudeur des sentiments nous a autorisé !
 Je crois pouvoir dire, sans forfanterie aucune, que nous avons été fidèles au Souffle des Roses.

Merci à toi, Michel Wolkowitsky, de nous avoir invitées dans ce lieu unique, que tu mènes si bien, avec tant d’amour et depuis tant d’années, entouré d’une équipe dévouée et efficace : formidables vous êtes !
 Merci !

Françoise-Flore Atlan

Superbe ouverture du festival

C’est avec un programme original que l’Abbaye de Sylvanès a inauguré le dimanche 14 juillet la 42e édition de son festival international de musiques-sacrées et musiques du monde en compagnie de l’Ensemble Vocal et Instrumental de Montpellier sous la direction de Franck Fontcouberte.

Les 250 festivaliers furent instantanément plongés dans la joie avec l’emblématique Gloria de Vivaldi, son œuvre sacrée la plus célèbre au lyrisme éclatant. Pour le servir, un plateau artistique de choix et de charme avec les solistes Emilie Boudeau, Marine Chaboud et Wendy Pinchon.
En deuxième partie, une pièce méconnue et rarement interprétée en France, mais tout aussi magnifique, le Requiem for the living du jeune compositeur américain Dan Forrest. Cette œuvre lumineuse, d’une profonde spiritualité, composée comme une prière pour le repos tant des vivants que des défunts a fasciné le public. Solistes, chœur et instrumentistes ont brillamment interprété cette musique pleine de contrastes. Ils ont su faire vibrer les voûtes de l’abbatiale comme le cœur du public, reparti conquis et enchanté par cette belle découverte.

Après cette superbe journée d’ouverture, le festival promet encore d’autres beaux moments d’émotions jusqu’à la fin de l’été ! A suivre !