Marine De Sola, la passion du chant

Originaire d’Albi, Marine De Sola est chanteuse et aussi enseignante artistique. Depuis quelques années, elle s’est installée à la Cresse en Aveyron où elle poursuit sa mission d’intervenante musicale pour le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron. Pour la troisième année consécutive, elle anime des ateliers dans les écoles du territoire intercommunal « Monts, Rance et Rougier »  dans le cadre du projet « Chorale à l’École » initié par l’Abbaye de Sylvanès. Rencontre avec cette passionnée du chant et de la transmission.

 

Comment devient-on chanteuse  ?
C’est mon père, chanteur lui aussi qui  m’a appris à devenir chanteuse « professionnelle ». J’ai également commencé le piano dès l’âge de 6 ans sans jamais vraiment m’arrêter au fil de mes prestations musicales. Le chant fait partie de ma vie au quotidien et je suis très heureuse de pouvoir partager ma passion auprès de publics très divers.

J’ai eu la chance de baigner dans la musique depuis ma naissance et faire des rencontres essentielles à mon parcours de chanteuse : Elène Golgevit, professeure de technique vocale de renommée internationale et bien connue à Sylvanès, m’a inculquée de solides bases de technique vocale. Christiane Legrand (la soeur de Michel Legrand) m’a fait découvrir le jazz vocal et Boris Vian. Emmanuelle Trinquesse et Amandine Le Laurent « Chant, voix, corps » m’ont apporté de précieux outils sur la pédagogie de la voix. Ma formation en cycle professionnel au JAM de Montpellier m’a appris les bases de Jazz… Catherine Boulanger m’a formée à la scène…

 

Depuis quand enseignez-vous le chant ?
En 2005, j’ai été sollicité par un groupe scolaire montpelliérain pour diriger la chorale des élèves de l’école. J’y ai découvert mon goût pour la transmission, l’échange et la direction de choeur que je ne soupçonnais pas.
J’ai également eu d’autres expériences en colonies de vacances artistiques à l’Abbaye de St Maur en Anjou. En alternance avec ma vie d’artiste, j’ai répondu à un appel d’offre pour diriger des chorales scolaires à l’école de Baillargues dans l’Hérault. J’y suis restée de 2009 à 2019 et suis intervenue auprès de 17 classes…

A présent que je suis salariée à temps plein pour le CRDA, j’interviens toujours en milieu scolaire depuis la toute petite section jusqu’au CM2. Mais aussi à l’antenne du conservatoire de Millau pour des jeunes enfants en éveil musical, pour de grands enfants et ados en chant choral. Et la nouveauté cette année,  j’encadre des ateliers de chant de musiques actuelles pour tous les publics. A côté de cela, j’anime aussi une chorale de personnes âgées.

Séance de rentrée à l’école St Michel de Camarès

Quel est le rythme de vos interventions dans les écoles du territoire intercommunal Monts, Rance et Rougier ?

Depuis le 1er septembre 2020, j’y viens toutes les semaines. Je vois 6 écoles en semaine A (Montlaur, Camarès (privée et publique), Brusque, Fayet et Cénomes)  et 4 écoles en semaine B (Saint-Sever, Belmont-sur-Rance, Murasson et Saint-Sernin) pour des séances variant de 30 à 45 minutes/classe.

 

Que souhaitez-vous transmettre à tous ces enfants ?
Je voudrais leur transmettre le plaisir et l’exigence que demande le chant, les sensibiliser à l’expression artistique, leur faire ressentir également le plaisir de se préparer pour se produire en concert, le dépassement de soi dans les chants difficiles…
Ce qui est très important pour moi, c’est le partage de cette aventure avec les copains de classes et des autres écoles, à la manière d’une équipe sportive qui doit rester soudée coûte que coûte mais qui vivra des moments intenses !

En tant que chanteuse, quel est votre répertoire de prédilection et quel artiste vous a le plus inspiré ?
L’artiste qui m’a le plus inspiré est Boris Vian : je trouve ses textes et ses musiques d’une finesse inouïe, entre humour et émotion… un régal!
Ensuite, je suis fan de la voix d’Ella Fitzgerald, suave et pétillante et j’aime beaucoup le jazz en général !

 

 

Quand chant rime avec occitan !

Pascal Caumont encadrera du 26 au 28 octobre prochains un stage de chants occitans à l’abbaye.
Les participants pourront profiter à la fois du cadre apaisant de l’abbaye, de la merveilleuse sonorité de l’église et du répertoire choisi alternant entre répertoires anciens ou récents ! C’est aussi une belle occasion de bénéficier d’une pédagogie originale sans partition et axée sur la mémoire corporelle ! Le cantaire Pascal Caumont a accepté de répondre à quelques questions au sujet de ce stage :

A qui s’adresse ce stage de fin octobre ?
Il s’adresse à toute personne résident en Occitanie mais aussi bien au-delà ! notre pratique vocale est très inclusive. Il s’agit seulement d’avoir un minimum de pratique du chant, mais absolument pas d’arriver en étant déjà spécialisé ou après avoir fait des années de chant traditionnel. Nous utilisons une technique accessible à chacun, et dans laquelle les personnes expérimentées peuvent aussi évoluer et progresser. En somme c’est ouvert à toute personne motivée qui a envie de progresser ou de découvrir.

Quel est le répertoire abordé au cours de ces 3 jours ?
Pour ce stage nous partagerons ensemble plusieurs styles de chants d’Occitanie : des chants festifs, des chants narratifs, des polyphonies sacrées, des chants pour la danse…

Quelle méthode privilégies-tu ?
Surtout la transmission orale des différentes voix; les textes sont donnés, dès le départ, mais pas les partitions, afin de créer les conditions d’une réalisation immédiate d’un son collectif vibrant, coloré, fusionnel. Un son qui « fait du bien », sans forçage vocal ou sonore, mais qui permet aux voix de se déployer, d’ouvrir leur spectre sonore.

Sylvanès : un cadre idéal de transmission pour toi ?
Oui vraiment. Les maîtres bâtisseurs possédaient la connaissance et la maîtrise de l’architecture en rapport avec le son, c’est réellement impressionnant dans le cas de Sylvanès. Et c’est une grande joie que de chanter dans l’abbatiale, j’en profite pour remercier les équipes qui font vivre ce lieu, cet endroit qui est un magnifique réceptacle pour les personnes motivées par le chant aujourd’hui !

RENSEIGNEMENTS PRATIQUES ET FORMULAIRE D’INSCRIPTION

INTERVIEW DE PASCAL CAUMONT SUR RADIO OCCITANIA

Un émouvant concert de clôture

« Nous vivons un moment très difficile. Mais nous voulons continuer à chanter pour la paix » déclarait dimanche 28 août, à l’issue du concert de clôture du Festival, Yulia Khutoretskaya, les yeux embués de larmes. La jeune chef de chœur russe et son ensemble Khutoretskaya Vocal Consort se produisaient avec deux solistes ukrainiens et aux côtés du chœur d’hommes basques Anaiki. Pendant près de deux heures, ils ont partagé la scène avec une belle complicité et un équilibre parfait livrant de magnifiques et émouvants chants, issus du répertoire sacré et traditionnel de Russie, d’Ukraine et du Pays basque.

Cette rencontre polyphonique inédite, empreinte d’une intense émotion, restera un moment fort de cette édition :  le témoin d’un respect mutuel entre ces différentes cultures musicales mais aussi d’une fidèle et fraternelle amitié entre Jean-Marie Guezala, les chanteurs russes, ukrainiens et Michel Wolkowitsky.

Pour notre directeur artistique « les artistes ne doivent être les otages de la guerre »… Le public du festival ne s’y est pas trompé et les 600 personnes présentes dans l’abbatiale pour cet ultime rendez-vous musical de l’été ont offert aux trente artistes réunis sur scène une longue standing ovation !

Encore une fois, le Festival de l’Abbaye de Sylvanès a offert des espaces de liberté, d’émotions partagées et a permis, à travers la musique, de nourrir les esprits et d’apaiser les cœurs !

Vivement l’année prochaine pour une nouvelle édition !

Sajan Sankaran, entre pratique et partage !

Après plusieurs reports de sa résidence à l’abbaye de Sylvanès (depuis 2020), l’artiste indien Sajan Sankaran a enfin pu se poser en terre aveyronnaise, du 25 juillet au 6 août 2022 dans le cadre du dispositif « Odyssée » initié par l’ACCR.

Il s’agissait pour Sajan de sa première résidence en Europe avec pour objectif d’aller à la rencontre des personnes et d’explorer plusieurs milieux artistiques. Des souhaits qui ont été très largement concrétisés lors de sa résidence artistique à l’abbaye placée sous le signe du partage et des échanges.

 

DES ÉCHANGES PASSIONNANTS ET FRUCTUEUX

Lors de son séjour, l’activité artistique des stages et du 45e Festival était à son apogée à Sylvanès. Pas moins de quatre stages et masterclasses se déroulaient dans les murs du Centre culturel de rencontre ainsi que des concerts du festival de musiques sacrées-musiques du Monde.

La première semaine de sa résidence, la classe de maître encadrée par Élène Golgevit & Charlotte Bonneu cohabitait avec un atelier de chant sacrés d’orient et d’occident animé par Frédéric Tavernier-Vellas.
« L’énergie des chanteurs professionnels participant à la classe de maître de chant lyrique était très inspirante et m’a rappelé l’énergie de mon propre Gurukul [1]  où tous les enseignants sont eux-mêmes des musiciens professionnels et délivrent une formation individuelle intense pour chaque élève.
J’ai aussi apprécié d’expérimenter des chants sacrés européens : j’ai retrouvé de nombreuses similitudes dans l’approche de la voix avec la musique indienne.
Dans tous les cas, j’ai apprécié l’intérêt des enseignants et des participants pour la musique indienne et les nombreuses discussions sur la musique en général, la création musicale, l’approche et la philosophie de la voix ».

Lors de sa deuxième semaine, Sajan a eu l’occasion de rencontrer Johanni Curtet qui animait dans les murs une initiation au chant diphonique mongol. « Les chants de gorge sont une approche très particulière de l’utilisation de la voix. J’ai eu la chance de pouvoir longuement échanger avec Johanni – qui est aussi ethnomusicologue – sur de nombreux aspects de la musique, de la technique vocale dans les différentes formes d’art. J’ai appris beaucoup de choses sur la culture et l’art mongol et j’ai hâte de les découvrir davantage ».

L’Atelier de chant médiéval avec Els Janssens-Vanmunster et Caroline Marçot se déroulait sur la même période et a été le terrain de dialogues et de partages enrichissants : « La merveilleuse connexion avec les formatrices et participants de cet atelier nous a permis de réaliser une présentation collaborative à l’issue de celui-ci, intégrant mes improvisations à l’une des pièces d’Hildegarde chantée par les stagiaires. Permettre la confluence de ces deux traditions de chant et expérimenter leur coexistence était une puissante expérience. J’ai découvert de nombreuses possibilités de collaboration entre la musique dhrupad et la musique médiévale d’Europe».

Concernant les concerts du 45e Festival auquel Sajan a assisté (Musique baroque, Flamenco, Nuit à l’Opéra, Trompette et Orgue … ) ce fut aussi pour lui une riche découverte : « Même si j’avais déjà écouté certaines de ces formes musicales auparavant, ce n’était que par le biais d’enregistrements. Aussi, pouvoir assister à ces concerts, observer les attitudes des artistes et leur approche de la musique avant de pouvoir échanger de vive voix avec eux était une expérience formidablement enrichissante».

 

ENTRE MUSIQUE DHRUPAD ET PHILOSOPHIE DU YOGA

En dehors de la collaboration avec l’atelier de chant médiéval, Sajan a pu effectuer dans l’église abbatiale deux présentations de Dhrupad qui ont été très bien accueillis par le public, généralement peu familier avec la musique indienne.

Pour la petite histoire, c’est pendant ses études à Bombay que Sajan se découvre un intérêt pour la musique classique indienne. Il fut introduit dans ce milieu par Shri Harshal Pulekar et le professeur Milind Malshe. Suite à sa découverte du dhrupad, cette autre forme de musique classique indienne, il décide de s’y consacrer et eut la chance d’être accepté comme élève par les frères Padma Shri Gundecha – les musiciens les plus en vue du dhrupad aujourd’hui.

Sajan enseigne aussi le Yoga et le Pranayama. Il a profité de son séjour à Sylvanès pour proposer quelques séances d’enseignement et s’adonner également à un travail de recherche autour de la convergence qui existe entre la musique Dhrupad et philosophie du yoga.

« Ce fut une très bonne expérience d’être à Sylvanès. Je me réjouis de poursuivre les amitiés et les interactions avec toutes les personnes merveilleuses que j’y ai rencontrées !
Ce fut formidable et inspirant d’interagir avec le directeur Michel Wolkowitsky qui a régulièrement pris le temps de découvrir ma pratique, de me parler de la sienne et d’échanger quelques points de vue sur la musique en général. Tout cela a constitué de belles conversations humaines et musicales.
Une résidence très productive qui donnera lieu, je l’espère à de nombreuses autres interactions et échanges enrichissants».

Nous n’en doutons pas et souhaitons à Sajan de belles nouvelles aventures et une bonne continuation dans tous ses projets  !

Sajan Sankaran et Michel Wolkowitsky

 

[1] Un gurukul est une école traditionnelle en Inde où les élèves (shishya) vivent près de leur gourou (enseignant), souvent dans le même logement, comme une sorte de famille.

 

DÉCOUVRIR LES AUTRES PORTRAITS DE RÉSIDENTS

PULAK HALDER

ELIE CHOUFANI

ELIYA FRANCIS  

Traverser le Monde grâce au Festival !

Ce dimanche 17 juillet, à Sylvanès, tandis que s’échappaient les dernières lueurs d’une chaude journée, l’ensemble Constantinople, dirigé par Kiya Tabassian, s’est associé au chanteur et joueur de kora Ablaye Cissoko pour nous transporter d’un bout à l’autre des mers et des océans, au-delà desquels les quatre musiciens présents sur scène puisent leurs inspirations.

© Marie Lamour

De la complicité présente entre les artistes naquit une musique originale, pleine de poésie et de délicatesse. Face à nous, contrebasse, jouée par Leonardo Terrugi, sétar, joué par Kiya Tabassian, et kora se sont retrouvées. Cordes et voix se sont alors entremêlées, au rythme des percussions de Patrick Graham, dans des pièces revisitées, issues de répertoires baroques et traditionnels cosmopolites, des compositions mais aussi des passages improvisés, offrant ainsi au public une performance unique.

Une fois la nuit tombée, le concert s’est achevé sous les longs applaudissements d’un public conquis par ces musiques d’ailleurs. Une première semaine de festival pleine d’émotions, qui laisse présager un été riche en découverte et en émerveillement !

Guillaume Sisiak

Une résidence entre musique et spiritualité

Ils étaient trois artistes  à investir la bibliothèque de l’abbaye de Sylvanès du 24 au 26 mai derniers : Clara Cernat, violoniste et altiste, Delphine Mégret, soprano et Thierry Huillet, compositeur, pianiste et chef d’orchestre. L’objet de cette résidence artistique : travailler sur le programme « Musiques et spiritualité » qu’ils interpréteront dans le cadre du 45e festival le 21 juillet prochain à 21h.

 

Ces deux jours de travail ont été concentrés sur l’œuvre commandée par le directeur du Festival de l’Abbaye de Sylvanès Michel Wolkowitsky au compositeur toulousain. Cette création intitulée « Trois poèmes mystiques » pour soprano, violon alto et piano est l’opus 112 de Thierry Huillet. Cette œuvre illustre la rencontre entre les trois grandes religions monothéistes que sont le judaïsme, le christianisme et l’islam.
Une œuvre composée en trois parties sur des poèmes chrétiens, juifs et soufis :
« Noche oscura » (poème de San Juan de la Cruz)
« Mon tenant de cœur » (poème de Djalâl ad-Dîn Rûmî)
« Cantique 5 » (poème du « Cantique des Cantiques)

 

Cette création sera associée à d’autres œuvres très spirituelles choisis dans un répertoire très large allant de pièces de Bach à d’autres compositions de Thierry Huillet. Parmi elles, « Invocation » pour piano solo de Liszt, « Baal Shem » de Bloch et la « Danse rituelle du feu » de De Falla et ou encore la célébrissime « Méditation de Thais » de Jules Massenet.

Un magnifique programme musical qui explore l’élévation de l’esprit humain, à découvrir le jeudi 21 juillet à 21h prochain à Sylvanès. 

 

Les résidences du printemps à l’abbaye !

 

Après le chœur de chambre Dulci Jubilo et l’équipe artistique de la Belle et le Loup, c’était au tour du trompettiste Fabien Norbert et de l’organiste Jean-Baptiste Monnot d’investir les murs de l’abbaye.

Fabien Norbert est trompette solo de l’orchestre des Siècles et joue également dans l’Orchestre national de Jazz. Jean-Baptiste Monnot est organiste titulaire du grand orgue Aristide Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Il est également le concepteur et l’interprète principal de l’Orgue du voyage, un instrument à tuyaux unique transportable et modulable, il permet de rendre l’orgue et son répertoire ouvertement accessibles, dans des lieux divers et inattendus.

 

Du 16 au 18 mai inclus, ils étaient à l’abbaye pour une résidence de création autour de leur programme « The New Wave of Trumpet & Organ » qui sera donné le vendredi 5 août à 21 h dans le cadre du 45 e Festival  !

Au programme  :  séance de travail et d’enregistrement de l’œuvre « Trois moments « pour trompette et orgue commandée pour l’occasion au  compositeur Frédéric Maurin. Ce dernier est venu à la rencontre des deux artistes et de Michel Wolkowitsky pour apporter toutes les précisions et conseils d’interprétation de sa pièce qui fait la part belle aux expérimentations rythmiques et harmoniques.

Les deux artistes ont également profité de cette résidence de création pour tourner un teaser qui donne un avant-goût du concert du 5 août en l’abbatiale  !  A découvrir le 11 juillet !

Les 25 et 26 mai, leur succèderont Clara Cernat, Delphine Mégret, Thierry Huillet pour une nouvelle résidence de création autour du programme  » Musiques et Spiritualité » qu’il interpréteront le 21 juillet à 21h, toujours dans le cadre du Festival  !

En création mondiale, sera dévoilée l’œuvre «  Trois poèmes mystiques » pour soprano, violon alto et piano de Thierry Huillet.

Nous reviendrons en détails sur ces deux résidences  et ces fabuleux programmes musicaux en perspective  !

 

 

 

 

 

 

 

160 élèves à la découverte du Raï !

Le vendredi 13 mai, l’Abbaye de Sylvanès a proposé une rencontre artistique inter-écoles organisée dans le cadre du projet Chorale à l’école. Une journée rythmée par un concert pédagogique à la découverte du raï et par une expérimentation du chant choral dans l’église abbatiale. Deux salles, deux ambiances …

Les élèves ont commencé par assister au concert pédagogique « Le Petit Bal Raï. Adil Smaali à la guitare, Stéphane Puech aux claviers et Rabie Houti au violon ont transmis avec une énergie passionnée la richesse et la diversité de ce genre musical qui, né en Algérie au 20e siècle, puise ses influences dans diverses sources traditionnelles des musiques Bédouines avant de s’internationaliser dans les années 80, incorporant d’autres influences pop, rock, reggae et musique électronique. En France, le raï devient très populaire dans les années 1990, notamment grâce au soutien des jeunes issus de l’immigration maghrébine à la recherche d’une musique leur ressemblant.

Durant une heure, les trois musiciens ont repris quelques « tubes » algériens et marocains de chanteurs et chanteuses emblématiques tel(le)s Cheikha Remitti, Rachid Taha ou encore Khaled, sollicitant la participation des enfants sur la rythmique (frappe dans les mains) ou sur la reprise de refrains. Un échange à l’issue du concert a permis aux enfants de poser leurs questions sur les instruments de musique, le système de sonorisation du spectacle ou encore sur le métier d’artistes.

Après un pique-nique dans la prairie ombragée de l’Abbaye, les élèves ont rejoint Marine Desola pour une répétition de chant dans l’église abbatiale. Professeur de chant au CRDA, Marine anime depuis septembre un atelier de chant dans chaque classe tous les quinze jours. Accompagnée de son clavier ou de son ukulélé, elle effectue avec eux un voyage musical en Afrique, Amérique latine, Amérique du Nord, Russie, ou encore au Pôle Nord… autant d’escales musicales qui permettent aux enfants de s’ouvrir aux différentes cultures du monde et favorisant le vivre ensemble, si précieux de nos jours !

 

Une restitution publique est prévue le mardi 28 juin à 15h dans l’abbatiale : n’hésitez pas à rejoindre les élèves des écoles de Belmont, Brusque, Camarès (Saint Michel), Cénomes, Fayet, Montlaur, Murasson, Saint Sever du Moustier et Saint Sernin sur Rance pour un embarquement immédiat autour du Monde !

Initié par l’Abbaye de Sylvanès, Centre culturel de rencontre, le Plan Chorale bénéficie de l’appui de la Communauté de Communes Monts Rance et Rougier, du Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, d’Aveyron Culture-Mission Départementale et de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Aveyron.

Écoutez un extrait du « Le Petit Bal Raï » 

 

Beau succès de l’opéra pop « La Belle et le Loup »

Le rideau se ferme tandis que la note finale résonne encore dans la salle de spectacle. Un tonnerre d’applaudissements remplace alors les derniers échos et les lumières se rallument sur une foule d’auditeurs enchantés. C’est l’aboutissement de toute une année scolaire de travail : Mardi 10 mai, 45 élèves de l’école Cardaillac et du collège Jean Moulin de Rodez sont montés sur les planches du théâtre La Baleine d’Onet-Le-Château, pour deux représentations (une scolaire et une tous publics) aux côtés de dix musiciens et chanteurs professionnels.

La Belle et le Loup, conte poétique co-produit par l’Abbaye de Sylvanès et les Oreilles en Eventail, revisite librement la Belle et la Bête sur un texte de Marie-Chloé Pujol-Mohatta et la musique de Cécile Veyrat. Jouant sur des sonorités tant contemporaines que classiques, la performance permet de dévoiler le talent de ces jeunes apprentis chanteurs, rehaussé par la mise en scène de Silva Ricard et la prestation admirable de toute l’équipe artistique. Sous la direction énergique de Cécile Filloux, le chœur d’enfants, à la fois témoin et acteur de l’intrigue, se mêle habilement aux accents d’opéra des artistes pour devenir part intégrante du récit.

A leur côté, Cécile Veyrat et Michel Wolkowitsky campent une Belle et un Loup aux voix puissantes et au destin semé d’embuches.
Au fil du spectacle, sous les mots de la louve conteuse (magnifiquement incarnée par Aimée de La Salle) et dans le cadre envoûtant d’une forêt d’ombres et de lumières, la légende prend des airs de fable écologique. Elle nous invite à nous questionner sur notre manière d’habiter la terre et, renversant les codes du conte originel, nous propose un ultime retournement au cours duquel c’est la Belle, en harmonie avec la forêt, qui devient louve.

La musique mêlée à l’histoire sobre et poétique composent un ensemble enchanteur porté par de formidables instrumentistes (Veronika Soboljevski, Stéphane Dano, Yves Dupuis, Bernard Jean) et d’autres solistes chanteurs, tous excellents dans leurs rôles, comme taillé sur mesure pour le Père (Stéphane Roux) et les deux truculentes et odieuses soeurs de Belle interprétées par Delphine Mégret et Domitille Maillet.

Un opéra pop entraînant qui n’a pas manqué de charmer un public venu nombreux à la Baleine ce soir là ! Cette expérience artistique et pédagogique réussie aura permis à des jeunes de 9 à 15 ans de se produire pour la première fois sur la scène d’un théâtre … et, dans peu de temps (le 10 juin), elle se renouvellera à Nîmes (SMAC Paloma), cette fois-ci avec plus d’une centaine d’enfants du Gard mobilisés !

 

Blandine Bousquet & Chloé Paveau

 

 

Commande de l’Abbaye de Sylvanès, « La Belle et le Loup » est un projet d’éducation artistique et culturelle développé en partenariat avec Aveyron Culture – Mission Départementale, le Département de l’Aveyron, le Département du Gard, la Région Occitanie, la DRAC Occitanie, le soutien de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Aveyron  et du Gard, et de la Ville d’Onet-le-Château.

Avec le soutien de la Sacem et de Aesio Mutuelle

Visionner le reportage de France 3  (journal télévisé Quercy Rouergue  du 10/05)

Dulci Jubilo en résidence de création

Du 7 au 9 avril 2022, le jeune chœur de chambre Dulci Jubilo, la soprano Delphine Mégret, la harpiste Cécile Barutaut, l’organiste Thomas Ospital et le percussionniste Raphaël Lucas étaient réunis à l’abbaye de Sylvanès autour de Christopher Gibert pour une résidence de création artistique.

Originaire de Rocamadour, ce jeune organiste, chef de chœur et compositeur s’est produit l’été dernier dans le cadre du festival avec son chœur de chambre Dulci Jubilo. Le public avait découvert avec beaucoup d’émotion son poignant Stabat Mater associé au Requiem de Duruflé.

Tous ces artistes seront de retour  le dimanche 7 août à 17 h dans le cadre du 45e Festival pour dévoiler « Ode à l’enfant lumière » de Christopher Gibert, commande du directeur artistique du Festival Michel Wolkowitsky à la mémoire de son fils Pierre-Alexandre.

Le fil conducteur  de cette cantate spirituelle sont les textes lumineux de la messe des morts. Ils sont mis en regard avec des poèmes, des textes hébreux et orthodoxes. Le tout aboutira à un Requiem imaginaire d’une trentaine de minutes, une œuvre pour chœur mixte, orgue, harpe, percussions, soprano et enfant solistes.

Cette fresque aux nombreuses couleurs de lumière sera mise en regard avec le fameux Requiem de Fauré, magnifique berceuse de la mort aux si tendres lignes et harmonies.

 

« Mon idée est de construire à partir de cette source littéraire très riche un discours musical qui parle d’abord au cœur et à l’âme. Le chœur sera soutenu par l’orgue, percussions et harpe. Il y aura deux solistes, une voix de femme et une voix d’enfant, plus fragile, plus pure encore. Malgré la thématique aux apprêts tristes, je gage que ce programme et cette création seront marqués par l’espoir, la quiétude, la confiance et l’espérance. »

Christopher Gibert