Beau succès de l’opéra pop « La Belle et le Loup »

Le rideau se ferme tandis que la note finale résonne encore dans la salle de spectacle. Un tonnerre d’applaudissements remplace alors les derniers échos et les lumières se rallument sur une foule d’auditeurs enchantés. C’est l’aboutissement de toute une année scolaire de travail : Mardi 10 mai, 45 élèves de l’école Cardaillac et du collège Jean Moulin de Rodez sont montés sur les planches du théâtre La Baleine d’Onet-Le-Château, pour deux représentations (une scolaire et une tous publics) aux côtés de dix musiciens et chanteurs professionnels.

La Belle et le Loup, conte poétique co-produit par l’Abbaye de Sylvanès et les Oreilles en Eventail, revisite librement la Belle et la Bête sur un texte de Marie-Chloé Pujol-Mohatta et la musique de Cécile Veyrat. Jouant sur des sonorités tant contemporaines que classiques, la performance permet de dévoiler le talent de ces jeunes apprentis chanteurs, rehaussé par la mise en scène de Silva Ricard et la prestation admirable de toute l’équipe artistique. Sous la direction énergique de Cécile Filloux, le chœur d’enfants, à la fois témoin et acteur de l’intrigue, se mêle habilement aux accents d’opéra des artistes pour devenir part intégrante du récit.

A leur côté, Cécile Veyrat et Michel Wolkowitsky campent une Belle et un Loup aux voix puissantes et au destin semé d’embuches.
Au fil du spectacle, sous les mots de la louve conteuse (magnifiquement incarnée par Aimée de La Salle) et dans le cadre envoûtant d’une forêt d’ombres et de lumières, la légende prend des airs de fable écologique. Elle nous invite à nous questionner sur notre manière d’habiter la terre et, renversant les codes du conte originel, nous propose un ultime retournement au cours duquel c’est la Belle, en harmonie avec la forêt, qui devient louve.

La musique mêlée à l’histoire sobre et poétique composent un ensemble enchanteur porté par de formidables instrumentistes (Veronika Soboljevski, Stéphane Dano, Yves Dupuis, Bernard Jean) et d’autres solistes chanteurs, tous excellents dans leurs rôles, comme taillé sur mesure pour le Père (Stéphane Roux) et les deux truculentes et odieuses soeurs de Belle interprétées par Delphine Mégret et Domitille Maillet.

Un opéra pop entraînant qui n’a pas manqué de charmer un public venu nombreux à la Baleine ce soir là ! Cette expérience artistique et pédagogique réussie aura permis à des jeunes de 9 à 15 ans de se produire pour la première fois sur la scène d’un théâtre … et, dans peu de temps (le 10 juin), elle se renouvellera à Nîmes (SMAC Paloma), cette fois-ci avec plus d’une centaine d’enfants du Gard mobilisés !

 

Blandine Bousquet & Chloé Paveau

 

 

Commande de l’Abbaye de Sylvanès, « La Belle et le Loup » est un projet d’éducation artistique et culturelle développé en partenariat avec Aveyron Culture – Mission Départementale, le Département de l’Aveyron, le Département du Gard, la Région Occitanie, la DRAC Occitanie, le soutien de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Aveyron  et du Gard, et de la Ville d’Onet-le-Château.

Avec le soutien de la Sacem et de Aesio Mutuelle

Visionner le reportage de France 3  (journal télévisé Quercy Rouergue  du 10/05)

Dulci Jubilo en résidence de création

Du 7 au 9 avril 2022, le jeune chœur de chambre Dulci Jubilo, la soprano Delphine Mégret, la harpiste Cécile Barutaut, l’organiste Thomas Ospital et le percussionniste Raphaël Lucas étaient réunis à l’abbaye de Sylvanès autour de Christopher Gibert pour une résidence de création artistique.

Originaire de Rocamadour, ce jeune organiste, chef de chœur et compositeur s’est produit l’été dernier dans le cadre du festival avec son chœur de chambre Dulci Jubilo. Le public avait découvert avec beaucoup d’émotion son poignant Stabat Mater associé au Requiem de Duruflé.

Tous ces artistes seront de retour  le dimanche 7 août à 17 h dans le cadre du 45e Festival pour dévoiler « Ode à l’enfant lumière » de Christopher Gibert, commande du directeur artistique du Festival Michel Wolkowitsky à la mémoire de son fils Pierre-Alexandre.

Le fil conducteur  de cette cantate spirituelle sont les textes lumineux de la messe des morts. Ils sont mis en regard avec des poèmes, des textes hébreux et orthodoxes. Le tout aboutira à un Requiem imaginaire d’une trentaine de minutes, une œuvre pour chœur mixte, orgue, harpe, percussions, soprano et enfant solistes.

Cette fresque aux nombreuses couleurs de lumière sera mise en regard avec le fameux Requiem de Fauré, magnifique berceuse de la mort aux si tendres lignes et harmonies.

 

« Mon idée est de construire à partir de cette source littéraire très riche un discours musical qui parle d’abord au cœur et à l’âme. Le chœur sera soutenu par l’orgue, percussions et harpe. Il y aura deux solistes, une voix de femme et une voix d’enfant, plus fragile, plus pure encore. Malgré la thématique aux apprêts tristes, je gage que ce programme et cette création seront marqués par l’espoir, la quiétude, la confiance et l’espérance. »

Christopher Gibert

S’ouvrir aux cultures du Monde en chansons !

Grandir en musique : c’est ce que le projet « Chorale à l’école » permet aux élèves de notre territoire intercommunal Monts Rance et Rougier depuis trois ans … et c’est un rendez-vous bimensuel attendu avec joie dans chacune des dix classes participantes !

Chaque vendredi, Marine Desola, chanteuse et professeur de chant au Conservatoire de l’Aveyron, sillonne les routes sinueuses de notre sud Aveyron pour aller faire chanter les élèves des écoles de Belmont-sur-Rance, Brusque, Camarès Saint Michel, Cénomes, Fayet, Montlaur, Murasson, Saint-Sernin-sur-Rance et Saint-Sever-du-Moustier. Accompagnée de son clavier ou de son ukulélé, elle les embarque pour un voyage à la découverte de cultures musicales variées : Afrique, Amérique latine, Amérique du Nord, Russie, ou encore Pôle Nord… autant d’escales musicales qui permettent aux enfants de s’ouvrir aux différentes cultures du monde et dont les enseignants peuvent se saisir pour établir des passerelles avec les autres matières (géographie, climat…)

Pratiquer le chant dès le plus jeune âge apporte de nombreux bénéfices liés à la mémorisation, l’écoute de soi/des autres et la maîtrise des langages, tout en mobilisant de réelles compétences sociales et civiques telles que l’autonomie, la prise d’initiative, le respect, la cohésion… permettant in fine de mieux « vivre ensemble » dans un esprit de partage et de tolérance.

En plus des ateliers dans les classes (120h au total), le projet prévoit deux rassemblements interécoles à Sylvanès : le 13 mai, les classes assisteront au « Petit Bal Raï », concert pédagogique interactif qui revisite en rythme et en finesse une partie du patrimoine musical du Maghreb et le 28 juin, les choristes en herbe présenteront le fruit de leurs apprentissages lors d’une restitution publique sous la baguette de Marine Desola.

Pour mémoire, ce projet initié pour trois années consécutives par l’Abbaye de Sylvanès, Centre culturel de rencontre bénéficie de l’appui de la Communauté de Communes Monts Rance et Rougier (CCMRR), du Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron (CRDA), d’Aveyron Culture-Mission Départementale et de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Aveyron (DSDEN).

Ateliers de déchiffrage : Stabat Mater de Dvořák

Vous êtes choriste aveyronnais ? Vous aimez Dvořák?

L’Abbaye de Sylvanès vous donne l’occasion unique de chanter auprès de prestigieux solistes et sous la direction d’un grand chef de chœur dans le cadre de son 45 e Festival Musiques Sacrées -Musiques du Monde et d’interpréter un chef d’œuvre absolu de la musique sacrée.

Le Centre culturel de rencontre organise en effet un atelier choral-production autour du Stabat Mater de Dvořák dirigé par Bernard Tétu du 18 au 24 juillet 2022 à l’abbaye.

Afin de préparer cette magnifique œuvre, Aveyron Culture, dans le cadre de ses dispositifs de soutien aux pratiques vocales amateurs, a le projet de mettre en place des séances d’aide au déchiffrage de la partition du Stabat Mater.
Ces séances pourraient avoir lieu les week-ends des 14-15 mai et 18-19 juin (un week-end à Rodez, et un week-end à Millau), et seraient animées par Florence Vettes, cheffe de chœur assistante de Bernard Tétu.

Stabat Mater de Dvořák  dans sa version originale pour solistes, chœur et piano
Première page sacrée du compositeur (il composera par la suite Requiem, Te Deum, Oratorio), ce Stabat est le poignant portrait de la douleur d’un père qui vient en tout juste deux ans de voir disparaître trois de ses enfants. Dvořák façonne sa partition comme un hymne personnel à la Vierge réconfortante et où il fait alterner ferveur de l’exercice et intimité. Les parties vocales occupent une place de choix et sont accompagnées par un piano à l’expression tout en nuances dans un poignant chemin de supplice.

Écoutez un extrait la version pour chœur, solistes et piano du Chœur de chambre Accentus  – Laurence Equilbey – Brigitte Engerer (naïve, 2008) – 

Le coût serait de 20 € pour les 4 journées de déchiffrage avec Florence Vettes, et 300 € pour la semaine de stage en juillet à Sylvanès (+ adhésion à l’association Abbaye de Sylvanès et hébergement sur place le cas échéant). En savoir plus sur l’Atelier-choral production de juillet.

Ces ateliers de déchiffrage pourront se concrétiser à partir d’une dizaine d’inscrits. Alors si ce projet vous intéresse, n’hésitez pas à en parler autour de vous  !

Pour vous pré-inscrire ou pour plus de renseignements concernant ce projet de stage de déchiffrage merci de contacter Léo Lagarrigue/ Aveyron Culture au 05 65 73 80 82, – l.lagarrigue@aveyron-culture.com

 

C’est reparti pour l’Ecole de l’Oralité !

Pour la seconde année consécutive, l’École de l’Oralité s’installe au collège Saint Michel de Belmont. Initié par le Centre culturel de rencontre et animé par trois artistes pédagogues reconnus, ce projet d’éducation artistique et culturelle propose une exploration de l’Occitanie en tant que terre d’accueil et de rencontres, en lien avec la thématique du dialogue des cultures si chère à l’Abbaye de Sylvanès.

 

Lors des premières interventions qui se sont déroulées en classe les 14, 15 et 16 février 2022, 40 élèves de 6e ont expérimenté tour à tour les trois disciplines artistiques qu’ils continueront à approfondir jusqu’au mois de juin :

Avec Emmanuel Bardon, directeur artistique et chanteur, les élèves ont commencé à apprendre deux chants séfarades et une chanson grecque. D’autres répertoires musicaux, issus de multiples influences, sont à venir.

Avec Ismaïl Mesbahi, percussionniste, les élèves ont pu s’exercer à la darbouka, au daf et aux karkabous, trois instruments traditionnels utilisés principalement au Maghreb et au Moyen Orient. Par la suite, ils fabriqueront une sorte de tambour en terre cuite appelée taârija, si possible en terre locale, bien sûr !

Avec Virginie Barjonnet, danseuse et chorégraphe, les élèves ont expérimenté divers rythmes et mouvements, accompagnés par les percussions jouées par leurs camarades. Par son approche originale, Virginie invite les élèves à utiliser leur corps dans l’espace avec leur personnalité, sans leur imposer de résultat final.

L’aboutissement de ce projet est une création artistique collective, qui sera présentée à l’Abbaye de Sylvanès le vendredi 17 juin 2022. Emmanuel Bardon insiste cependant sur le fait que dans ce type de projet, le plus important n’est pas la création en elle-même, mais le chemin qu’élèves et artistes parcourent ensemble, permettant d’apprendre à mieux se connaître et respecter au-delà des divers préjugés, stéréotypes et clivages.

En chaque enfant sommeille une graine de créativité artistique. Emmanuel, Virginie et Ismaïl sont là pour les arroser et leur permettre de grandir !

 

Merci à l’équipe enseignante du collège Saint Michel de Belmont-sur-Rance pour sa confiance et aux élèves pour leur spontanéité, leur énergie et leur joie !

En savoir plus sur l’École de l’Oralité 

La Belle et le Loup, opéra pop inédit !

Après le succès rencontré en 2018 et 2019 par le conte musical jeune public « La vie rêvée d’Alice », le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès est à nouveau investi dans une aventure artistique et pédagogique inédite ! Le projet « La Belle et le Loup » co-produit avec  l’association  » Les Oreilles en éventail «  verra le jour en mai 2022.

Librement inspiré du conte traditionnel La Belle et la Bête, cet opéra pop composée par Cécile Veyrat sur un texte original de Marie-Chloé Pujol-Mohatta mettra en scène un chœur d’enfants aux côtés de 6 acteurs-chanteurs et 4 musiciens professionnels.

Véritables allégories de l’Homme (la Belle) et de la Nature (la Bête), les personnages de cette fable écologique nous invitent à nous questionner sur notre rapport à la nature, aux animaux et plus largement au vivant, afin de réinventer notre rapport au monde.

Dans l’Aveyron, deux classes de cycle 3 et 4 de Rodez (École élémentaire Cardaillac et Collège Jean Moulin) ont donc été associés au processus de création artistique et musicale.

Depuis novembre dernier, cette cinquantaine d’élèves bénéficient dans leurs établissements d’ ateliers de pratique vocale sous la direction de Cécile Veyrat. Jouant un rôle à part entière dans le spectacle, ce chœur vivant, mouvant, représentent tour à tour les rats de la ville ou les animaux de la forêt.

Le 8 février prochain, avec leurs enseignantes, ils rejoindront Sylvanès pour rencontrer toute l’équipe artistique en résidence dans les murs. L’occasion pour eux de répéter en live aux côtés des artistes professionnels les chansons apprises en classe et de travailler la mise en scène du spectacle avec la chorégraphe Silva Ricard.

Parmi les acteurs-chanteurs, on retrouve  :  Aimée de la Salle (la louve conteuse), Cécile Veyrat (la Belle), Delphine Mégret (la sœur cadette), Domitille Maillet (la sœur ainée), Michel Wolkowitsky (Le Loup), Stéphane Roux (le Père).

Et les musiciens Veronika Soboljevski (violoncelle, thérémine), Stéphane Dano (saxophone, flûte traversière), Yves Dupuis (piano), Bernard Jean (percussions).

Une représentation scolaire et une représentation publique clôtureront ce beau projet le mardi 10 mai 2022 à la Baleine à Onet-le-Château.

 

Commande de l’Abbaye de Sylvanès, ce projet est co-produit avec Les Oreilles en Eventail en partenariat avec Aveyron Culture dans le cadre de ses itinéraires d’éducation artistique. Il reçoit le soutien de l’Education Nationale et de la DRAC Occitanie. Ce projet est aussi mené en parallèle dans le Gard en co-production avec Paloma/SMAC de Nîmes Métropole et un chœur d’enfants de Nîmes et Quissac. Représentations scolaire et publique prévues le 10 juin 2022. 

Rencontre avec Christopher Gibert, compositeur

Originaire de Rocamadour, ce jeune organiste, chef de chœur et compositeur s’est produit l’été dernier dans le cadre du festival avec son chœur de chambre Dulci Jubilo. Il reviendra lors de la saison 2022 pour une commande du 45e Festival.

A 28 ans, votre vie musicale est déjà bien remplie. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Organiste à l’origine, j’ai étudié au conservatoire et à l’université en parallèle, aboutissant à un Master, un Diplôme d’Etat de professeur de musique, une licence d’interprète (DNSPM), un Prix d’analyse et un Prix de direction. J’ai eu la chance de croiser durant mes études des pédagogues inspirants qui m’ont construit et donné le goût du beau, la curiosité d’aller chercher une interprétation profonde et vraie. Je pense à Régine Théodoresco, Agnès Brosset, Gildas Pungier, Naji Hakim, Michel Bouvard, Rolandas Muleïka et tant d’autres professeurs bienveillants et passionnants.
J’ai fondé durant mes études le chœur Dulci Jubilo, devenu quelques années après un chœur de chambre professionnel. Mais je continue ce projet avec la même idée initiale : des artistes qui offrent leur talent à la musique, qui ont plaisir à partager leur passion du métier, et plaisir à se retrouver. Je porte une particulière attention à associer les voix de chacun en cohérence avec le répertoire abordé.

Christopher Gibert, Sylvanès 2021, © Marie Lamour

Comment êtes-vous arrivés à la composition ?
Par curiosité, envie d’expérimentation et par besoin de dire des choses grâce à la musique. Je n’ai pas suivi d’études supérieures en composition. J’ai en revanche fait mes classes d’écriture et de styles. Ma soif intarissable de découverte de répertoire, sans cesse à étudier, digérer, analyser, et les conseils amicaux de Naji Hakim, Patrick Burgan ou Thierry Escaich ont fait le reste.
En fait, je me conforme assez peu au modèle français du compositeur, qui dans la plupart des cas réalise des études spécialisées pour en faire son métier. Pour chercher une filiation, je me sens plus proche -par ma spécificité pour la composition chorale- de la lignée des organistes et chefs de chœurs anglais qui parallèlement à cela sont souvent des compositeurs très prolifiques.

A quand remonte votre première venue à Sylvanès ?
J’y suis venu, il y a quelques années chanter un Te Deum de Charpentier avec Antiphona, dirigé par Rolandas Muleïka. J’avais été séduit par ce lieu, assez isolé mais si vivant. Plus récemment, j’ai pu y passer quelques jours lors d’une résidence et j’ai été profondément touché par l’atmosphère positive et le calme de l’abbaye. C’est un lieu idéal pour s’épanouir artistiquement.

Comment avez-vous vécu votre concert donné cet été au festival ?
Un grand moment d’émotion, de communion avec les chanteurs, Thomas (l’organiste) et le public. Sylvanès est un lieu où l’on nous donne le temps de travailler, où l’accueil est serein et bienveillant. Toute l’équipe était ravie de ce moment, très intense ! Avec Thomas Ospital, nous avons aussi savouré ce moment en ayant le temps de travailler ensemble la veille, les choix de registrations de l’orgue.

Concert « Reflets croisés », août 2021, Festival de l’Abbaye de Sylvanès

Cela joue sur la subtilité du rapport entre l’instrument et le choeur. Souvent dans les festivals, les répétitions sont au lance pierre et ce temps là est très réduit voire inexistant. Nous nous faisons confiance, mais le travail est moins abouti avec autant de sérénité et d’assurance dans les équilibres.

Quelques mots sur votre projet de composition « Ode à l’Enfant Lumière » qui sera créé au festival le 7 août 2022 ?
Tout d’abord, je tiens à remercier Michel Wolkowitsky pour la confiance qu’il m’accorde dans la commande de cette oeuvre. « Ode à l’enfant lumière » est une cantate spirituelle dont le fil conducteur sont les textes lumineux de la messe de requiem. Ils sont mis en regard avec des poèmes, des textes hébreux et orthodoxes.
Mon idée est de construire à partir de cette source littéraire très riche un discours musical qui parle d’abord au coeur et à l’âme. Le choeur sera soutenu par l’orgue, un percussionniste et une harpe. Il y aura deux solistes, une voix de femme (soprano) et une voix d’enfant, plus fragile, plus pure encore. Cette fresque aux nombreuses couleurs de lumière sera mise en regard avec le fameux Requiem de Fauré, magnifique « berceuse de la mort » aux si tendres lignes et harmonies. Malgré la thématique aux apprêts tristes, je gage que ce programme et cette création seront marqués par l’espoir, la quiétude, la confiance et l’espérance.

 

Premier colloque André Gouzes

Plusieurs fois reporté pour cause de crise sanitaire, le colloque « Autour de l’oeuvre d’André Gouzes » a pu finalement se tenir à Sylvanès pour la Toussaint du 29 octobre au 1er novembre.

Michel Wolkowitsky voulait marquer de la sorte 50 ans d’amitié avec notre frère André depuis leur rencontre en 1970 au couvent de Toulouse et s’associer quelques grands témoins pour évoquer les sources théologiques et musicales de la Liturgie chorale du peuple de Dieu : le frère Henry Donneaud qui, le premier, a exploré la genèse de la Liturgie Tolosane à partir des archives de la Province dominicaine ; le violoncelliste Marcel Bardon, présent dès les premières « Musiques d’été » (1976) ; le journaliste René Poujol avec qui fut écrit Sylvanès, histoire d’une passion (1991), le Père Philipe Baud, le musicologue Frédéric Tavernier-Vellas, l’écrivaine Anne Soupa, tous fidèles des rendez-vous liturgiques annuels de l’abbaye sans oublier Béatrice Gaussorgues qui fait un patient travail de transmission sur le terrain.

 

Si chacun y est allé de son anecdote, il ressort surtout de ce colloque que le frère André, au-delà de son travail de compositeur, fut un passeur, « un conservateur de l’avenir » (A. Soupa), porteur d’une « vision du monde » inspirée, dont la clef serait « la Beauté offerte au plus grand nombre » (R. Poujol).

Ce premier colloque, prélude à d’autres rencontres, s’est achevé par un superbe programme musical Bach-Pergolèse avec les chanteuses Emilie Boudeau et Sophie Hanne accompagnées sur les grandes orgues de l’abbatiale par Henri-Franck Beaupérin. Conférences, ateliers de chant, célébrations ont rythmé cette Toussaint, sans oublier la projection d’un court métrage « Sylvanès, la rayonnante » réalisé en 2005, montrant un André Gouzes à l’enthousiasme toujours communicatif.
Comme celui du poète Guillevic qu’il aimait à citer, son chant ne faiblit pas car

« Le chant Insinue toujours
Qu’il est là
Pour le salut de ceux
Auxquels il se donne »

Frère Joël Boudaroua, o.p

Un recueil des interventions du colloque sera édité et disponible au cours du premier trimestre 2022. 

Une note joyeuse pour clôturer le festival !

La 44e édition du Festival de l’Abbaye de Sylvanès s’est achevée le dimanche 29 août dernier sur une note joyeuse, qui laissera aux cinq cents spectateurs venus remplir l’église abbatiale un souvenir impérissable.
Les artistes du Spirit Gospel Academy, tout d’abord, ont transmis leur bonne humeur et des énergies positives pour commencer sereinement cette soirée festive. Des voix chaudes accompagnées au piano, des musiques rythmées, aux influences multiples ont ravi les tympans du public. Le partage de ces sonorités d’Outre-Atlantique s’est trouvé enrichi par les anecdotes racontées par le leader du groupe autour des histoires des chansons interprétées.

Parfois d’un ton léger, ces récits nous rappellent néanmoins les origines plus sombres du Gospel qui, au même titre que le Blues, se développe au sein du peuple exploité afro-américain, en quête d’un avenir meilleur à travers la spiritualité. L’optimisme qui se dégage de cette musique montre que, en dépit de la cruauté du monde et de la bêtise humaine, la tolérance, le respect et l’ouverture sur l’autre ou sur l’ailleurs peuvent être des moyens d’échapper à nos souffrances, même les plus terribles. Un message réconfortant qui sied à merveille à l’abbaye de Sylvanès.

 

Afin de ne rien gâcher, la soirée s’est poursuivie par un repas champêtre dans la prairie de l’abbaye. Des producteurs locaux sont venus proposer des produits savoureux et variés. Frites, brochettes d’agneaux, crêpes… sans oublier la bière de la brasserie saint-affricaine, l’Astrolabe, ont satisfait les papilles de l’assemblée, qui a pu profiter des derniers rayons du soleil, présent tout au long de cette belle journée.
Enfin, à la nuit tombée, La Talvera a clôturé le bal trad’occitan ! Les festivaliers ont alors été invités à dépenser leurs calories, accumulées précédemment, à l’occasion de danses enjouées du pays au son du fifre, violon, clarinette, accordéon et cornemuse le tout dans une ambiance bon enfant.

Ainsi se termine cette belle aventure estivale, qui a su maintenir son cap malgré les épreuves qui ont jonché cette année 2021. La prochaine édition promet déjà des évènements tout aussi délicieux !
Mais avant cela, le Centre culturel de rencontre donne rendez-vous à petits et grands pour la 10e édition de Forêt en fête qui se déroulera du 17 au 19 septembre prochains !

Guillaume Sisiak

Sylvanès : de Jérusalem à Buenos Aires !

Ce dimanche 22 août, La Tempête a apporté un vent de fraîcheur sur son répertoire de chants sacrés et a emporté avec elle le public jusque sur le parvis de l’abbatiale de Sylvanès, où le concert s’est conclu sous les applaudissements et les regards pleins d’émotion des spectateurs.

Les chanteurs de la compagnie sous la direction de Simon-Pierre Bestion, accompagnés d’instrumentistes équipés d’instruments à vent au son chaleureux et de percussions, ont formé un ensemble vocale dynamique, se mouvant dans l’espace de l’abbatiale, se scindant parfois en petits groupes pour occuper des parties distinctes de l’église et jouant ainsi avec son acoustique. Le public s’est alors trouvé au milieu d’une scène inédite dessinée par les artistes et leurs nombreux déplacements.

Milena Jeliazkova et Georges Camil Abdallah, tous deux solistes en chants traditionnels, sont revenus, après s’être représentés l’avant-veille avec l’ensemble Balkanes, se joindre à la production. Les dix-huit artistes ont interprété des chants venus d’époques diverses, étalées du XIIe siècle à nos jours, dans des langues qui l’étaient tout autant, mettant en avant l’interculturalité de la ville sainte ici mise à l’honneur : Jérusalem.

Le gospel, joué en guise de bis, est venu rappeler la grande variété des genres qui gravitent autour de la musique sacrée. Un concert hors des sentiers battus qui nous prouve que cette musique a encore de beaux jours devant elle.

 

C’est un beau voyage vers l’Amérique du Sud et le tango nuevo qui nous a été proposé par le quatuor Caliente ce dimanche soir. Les quatre musiciens virtuoses – Michel Berrier au violon, Eric Chalan à la contrebasse, Lysandre Donoso au bandonéon, Cédric Lorel au piano – nous ont emmené par delà l’océan en installant une ambiance sensuelle et en nous emportant dans une vague de nostalgie, émotion caractéristique du tango.

Ces artistes passionnés ont bénéficié, afin d’ajouter encore davantage de charme à ce tableau artistique, de la présence des danseurs Céline Ruiz et Jérémy Braitbart, formant un couple de tanguero à l’élégance rare.

Les multiples rappels ont étiré le concert sur près de deux heures, le public ne semblait d’ailleurs pas vouloir partir, comme hypnotisé par la beauté de la prestation. Un plaisir pour les oreilles comme pour les yeux !

Guillaume Sisiak