Premier colloque André Gouzes

Plusieurs fois reporté pour cause de crise sanitaire, le colloque « Autour de l’oeuvre d’André Gouzes » a pu finalement se tenir à Sylvanès pour la Toussaint du 29 octobre au 1er novembre.

Michel Wolkowitsky voulait marquer de la sorte 50 ans d’amitié avec notre frère André depuis leur rencontre en 1970 au couvent de Toulouse et s’associer quelques grands témoins pour évoquer les sources théologiques et musicales de la Liturgie chorale du peuple de Dieu : le frère Henry Donneaud qui, le premier, a exploré la genèse de la Liturgie Tolosane à partir des archives de la Province dominicaine ; le violoncelliste Marcel Bardon, présent dès les premières « Musiques d’été » (1976) ; le journaliste René Poujol avec qui fut écrit Sylvanès, histoire d’une passion (1991), le Père Philipe Baud, le musicologue Frédéric Tavernier-Vellas, l’écrivaine Anne Soupa, tous fidèles des rendez-vous liturgiques annuels de l’abbaye sans oublier Béatrice Gaussorgues qui fait un patient travail de transmission sur le terrain.

 

Si chacun y est allé de son anecdote, il ressort surtout de ce colloque que le frère André, au-delà de son travail de compositeur, fut un passeur, « un conservateur de l’avenir » (A. Soupa), porteur d’une « vision du monde » inspirée, dont la clef serait « la Beauté offerte au plus grand nombre » (R. Poujol).

Ce premier colloque, prélude à d’autres rencontres, s’est achevé par un superbe programme musical Bach-Pergolèse avec les chanteuses Emilie Boudeau et Sophie Hanne accompagnées sur les grandes orgues de l’abbatiale par Henri-Franck Beaupérin. Conférences, ateliers de chant, célébrations ont rythmé cette Toussaint, sans oublier la projection d’un court métrage « Sylvanès, la rayonnante » réalisé en 2005, montrant un André Gouzes à l’enthousiasme toujours communicatif.
Comme celui du poète Guillevic qu’il aimait à citer, son chant ne faiblit pas car

« Le chant Insinue toujours
Qu’il est là
Pour le salut de ceux
Auxquels il se donne »

Frère Joël Boudaroua, o.p

Un recueil des interventions du colloque sera édité et disponible au cours du premier trimestre 2022. 

Les projets scolaires 2021/22 sur les rails !

Sur le site de l’abbaye ou dans les classes, visites, ateliers de découverte, concerts jeune public, projets de création artistique seront menés tout au long de cette nouvelle année scolaire 2021-22. Tour de piste des projets phares… 

 

Chorale à l’école : 175 élèves chantent le monde entier !
Pour cette troisième année, Chorale à l’école réunit 175 élèves de 6 à 10 ans scolarisés sur notre territoire intercommunal. De septembre 2021 à juin 2022, le projet prévoit près de 120h d’ateliers dans les 10 classes participantes, ainsi que deux rencontres d’artistes en résidence et une restitution publique à l’Abbaye de Sylvanès afin d’expérimenter l’acoustique de l’abbatiale.
Musicienne expérimentée, c’est Marine Desola qui anime ces ateliers à raison de 45 minutes tous les 15 jours pour les écoles de Belmont-sur- Rance, Brusque, Camarès (St Michel), Cénomes, Fayet, Montlaur, Murasson, Saint Sernin sur Rance et St Sever du Moustier. Au programme : jeux d’écoute et de rythme, apprentissage de chants en différentes langues et découverte de cultures musicales variées.

Enseignante à l’école Saint Michel, Delphine Bec participe au projet depuis deux ans : « Chaque année est très riche car les chants sont variés. Comme j’ai une classe qui rassemble 4 années de scolarité, les élèves progressent beaucoup. C’est un apprentissage sur le long terme ».

Pour mémoire, ce projet est initié pour trois années consécutives par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et est co-construit en partenariat étroit avec la Communauté des Communes Monts, Rance et Rougier, le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, Aveyron Culture, le soutien de l’Education Nationale et de la DRAC Occitanie.

Ecole de l’Oralité : 40 élèves en recherche sur la notion d’Occitanie, Terre d’accueil

A partir d’une pédagogie originale basée sur l’oralité, ce projet propose aux élèves et enseignants de vivre la pratique artistique sous un angle inédit. L’objectif de créer des passerelles entre les arts, les cultures, les générations et de replacer la pratique artistique au cœur du quotidien.

De janvier à juin 2022, trois artistes pluridisciplinaires conduiront 40 élèves de 6e du collège de Belmont-sur-Rance sur le chemin de la création artistique : Emmanuel Bardon, artiste lyrique, directeur artistique de l’Ecole de l’Oralité et de l’ensemble Canticum Novum, Virginie Barjonet, artiste chorégraphique et Ismaïl Mesbahi, percussionniste.

Tâtonner, dialoguer, oser, se tromper… chaque création est unique et pour cette seconde année du projet, les élèves expérimenteront un nouveau processus. En s’appuyant sur l’histoire de l’Occitanie comme terre d’accueil et de rencontre, ils seront amenés à découvrir des répertoires musicaux issus de la langue d’Oc et, par l’intermédiaire des troubadours et voyageurs, tisseront des passerelles avec l’Espagne des trois cultures et le bassin méditerranéen au sens large, dans une recherche fondamentale de dialogue interculturel.

Pour cette deuxième année, le travail sera construit autour de 4 grands axes : le chant, la danse, les percussions et la fabrication instrumentale, questionnant la dualité et la rencontre qu’elle soit culturelle, amoureuse, amicale.

Des contacts sont actuellement en cours afin d’associer aux élèves un groupe de personnes en situation de handicap et à l’issue de l’ensemble des ateliers, les participants seront rejoints par des artistes de l’ensemble Canticum Novum. Leur travail collectif donnera lieu à une restitution publique à l’Abbaye de Sylvanès au mois de juin 2022.

Ce projet est le fruit d’un partenariat entre l’Abbaye de Sylvanès et l’Ecole de l’Oralité basée à Saint-Etienne (42), soutenu par le Conseil Départemental de l’Aveyron et la DRAC Occitanie.

La Belle et le Loup : un chœur de 50 élèves au cœur d’une comédie musicale inédite !
Après le succès rencontré en 2018 et 2019 par le conte musical jeune public La vie rêvée d’Alice, La Belle et le Loup verra le jour en mai 2022. Librement inspiré du conte traditionnel La Belle et la Bête, c’est une comédie musicale composée par Cécile Veyrat sur un texte original de Marie-Chloé Pujol-Mohatta avec la participation d’un chœur d’enfants aux côtés de 6 acteurs-chanteurs et 4 musiciens professionnels.
Véritables allégories de l’Homme (la Belle) et de la Nature (la Bête), les personnages de cette fable écologique nous invitent à nous questionner sur notre rapport à la nature, aux animaux et plus largement au vivant, afin de réinventer notre rapport au monde.

L’objectif est d’associer deux classes au processus de création artistique et musicale. De novembre à mai, une cinquantaine d’élèves de cycle 3 et 4 d’Onet le Château bénéficieront de 9 ateliers de pratique vocale afin de constituer le chœur d’enfants qui montera sur scène aux côtés des dix artistes professionnels. Jouant un rôle à part entière dans le spectacle, ce chœur vivant, mouvant, représentant tour à tour les rats de la ville ou les animaux de la forêt. Une représentation scolaire et une représentation publique clôtureront ce projet le mardi 10 mai 2022.

Commande de l’Abbaye de Sylvanès, ce projet est co-produit avec Les Oreilles en Eventail en partenariat avec Aveyron Culture dans le cadre de ses itinéraires d’éducation artistique. Il reçoit le soutien de l’Education Nationale et de la DRAC Occitanie.

Mais aussi et toujours… les visites pédagogiques et les ateliers de découverte sur le site !

Ludique, participative, acoustique ou sensorielle, nos visites pour les groupes scolaires proposent une découverte transversale du site pour un enrichissement des connaissances et de l’imaginaire des enfants.

Plaisir, curiosité, implication, nos ateliers de découverte et de pratique artistique s’appuient sur une participation active où la manipulation et la fabrication libèrent la créativité tout en favorisant l’acquisition de savoirs et de savoirs faire. Ces ateliers sont animés par des artistes et intervenants professionnels reconnus et engagés dans une démarche de transmission adaptée au public jeune.

Visites et ateliers disponibles toute l’année sur réservation, pour les élèves de la maternelle au lycée. Livret complet à télécharger sur www.sylvanes.com

Une note joyeuse pour clôturer le festival !

La 44e édition du Festival de l’Abbaye de Sylvanès s’est achevée le dimanche 29 août dernier sur une note joyeuse, qui laissera aux cinq cents spectateurs venus remplir l’église abbatiale un souvenir impérissable.
Les artistes du Spirit Gospel Academy, tout d’abord, ont transmis leur bonne humeur et des énergies positives pour commencer sereinement cette soirée festive. Des voix chaudes accompagnées au piano, des musiques rythmées, aux influences multiples ont ravi les tympans du public. Le partage de ces sonorités d’Outre-Atlantique s’est trouvé enrichi par les anecdotes racontées par le leader du groupe autour des histoires des chansons interprétées.

Parfois d’un ton léger, ces récits nous rappellent néanmoins les origines plus sombres du Gospel qui, au même titre que le Blues, se développe au sein du peuple exploité afro-américain, en quête d’un avenir meilleur à travers la spiritualité. L’optimisme qui se dégage de cette musique montre que, en dépit de la cruauté du monde et de la bêtise humaine, la tolérance, le respect et l’ouverture sur l’autre ou sur l’ailleurs peuvent être des moyens d’échapper à nos souffrances, même les plus terribles. Un message réconfortant qui sied à merveille à l’abbaye de Sylvanès.

 

Afin de ne rien gâcher, la soirée s’est poursuivie par un repas champêtre dans la prairie de l’abbaye. Des producteurs locaux sont venus proposer des produits savoureux et variés. Frites, brochettes d’agneaux, crêpes… sans oublier la bière de la brasserie saint-affricaine, l’Astrolabe, ont satisfait les papilles de l’assemblée, qui a pu profiter des derniers rayons du soleil, présent tout au long de cette belle journée.
Enfin, à la nuit tombée, La Talvera a clôturé le bal trad’occitan ! Les festivaliers ont alors été invités à dépenser leurs calories, accumulées précédemment, à l’occasion de danses enjouées du pays au son du fifre, violon, clarinette, accordéon et cornemuse le tout dans une ambiance bon enfant.

Ainsi se termine cette belle aventure estivale, qui a su maintenir son cap malgré les épreuves qui ont jonché cette année 2021. La prochaine édition promet déjà des évènements tout aussi délicieux !
Mais avant cela, le Centre culturel de rencontre donne rendez-vous à petits et grands pour la 10e édition de Forêt en fête qui se déroulera du 17 au 19 septembre prochains !

Guillaume Sisiak

Sylvanès : de Jérusalem à Buenos Aires !

Ce dimanche 22 août, La Tempête a apporté un vent de fraîcheur sur son répertoire de chants sacrés et a emporté avec elle le public jusque sur le parvis de l’abbatiale de Sylvanès, où le concert s’est conclu sous les applaudissements et les regards pleins d’émotion des spectateurs.

Les chanteurs de la compagnie sous la direction de Simon-Pierre Bestion, accompagnés d’instrumentistes équipés d’instruments à vent au son chaleureux et de percussions, ont formé un ensemble vocale dynamique, se mouvant dans l’espace de l’abbatiale, se scindant parfois en petits groupes pour occuper des parties distinctes de l’église et jouant ainsi avec son acoustique. Le public s’est alors trouvé au milieu d’une scène inédite dessinée par les artistes et leurs nombreux déplacements.

Milena Jeliazkova et Georges Camil Abdallah, tous deux solistes en chants traditionnels, sont revenus, après s’être représentés l’avant-veille avec l’ensemble Balkanes, se joindre à la production. Les dix-huit artistes ont interprété des chants venus d’époques diverses, étalées du XIIe siècle à nos jours, dans des langues qui l’étaient tout autant, mettant en avant l’interculturalité de la ville sainte ici mise à l’honneur : Jérusalem.

Le gospel, joué en guise de bis, est venu rappeler la grande variété des genres qui gravitent autour de la musique sacrée. Un concert hors des sentiers battus qui nous prouve que cette musique a encore de beaux jours devant elle.

 

C’est un beau voyage vers l’Amérique du Sud et le tango nuevo qui nous a été proposé par le quatuor Caliente ce dimanche soir. Les quatre musiciens virtuoses – Michel Berrier au violon, Eric Chalan à la contrebasse, Lysandre Donoso au bandonéon, Cédric Lorel au piano – nous ont emmené par delà l’océan en installant une ambiance sensuelle et en nous emportant dans une vague de nostalgie, émotion caractéristique du tango.

Ces artistes passionnés ont bénéficié, afin d’ajouter encore davantage de charme à ce tableau artistique, de la présence des danseurs Céline Ruiz et Jérémy Braitbart, formant un couple de tanguero à l’élégance rare.

Les multiples rappels ont étiré le concert sur près de deux heures, le public ne semblait d’ailleurs pas vouloir partir, comme hypnotisé par la beauté de la prestation. Un plaisir pour les oreilles comme pour les yeux !

Guillaume Sisiak

 

Des Héroïnes à Combret

Le 44 e Festival de l’abbaye de Sylvanès a exporté le temps d’un soir, le mercredi 18 août dernier, quelques-uns de ses talentueux artistes vers l’église de Combret-sur-Rance. Ou peut être devrions nous dire quelques-unes, puisque, même si l’on retrouvait Eric Laur au clavecin, dont le talent n’est plus à prouver, ce sont ces dames qui ont été mises à l’honneur au travers du répertoire interprété.

Les sœurs Delphine et Shani Mégret, respectivement chanteuse et violoncelliste, s’en sont données à cœur joie pour nous dresser musicalement les portraits de personnages féminins, issues de conditions sociales diverses mais aux histoires et aux tempéraments toujours exceptionnelles, présents dans les opéras de Haendel et de Mozart. D’Alcina à Susanna, de Ginevra à Despina, la jeune soprano a magnifiquement incarné ces héroïnes, un vrai délice !

L’église de Combret, même si plus modeste que l’abbatiale de Sylvanès, a offert un cadre très charmant à un trio qui l’était tout autant. Nul doute que cette prestation de qualité restera dans les mémoires du public et que la collaboration avec la municipalité de cette petite cité de caractère et la dynamique Association musicale qui y est implanté sera reconduite !

Guillaume Sisiak

Le Festival marqué de l’empreinte « Al-Bașmá » !

Canticum Novum est venu apporter une ambiance chaleureuse, en cette fraîche soirée du 8 août, en nous transportant dans l’Espagne médiévale qui, du VIIIe au XVe siècle, fut un espace de brassage important entre les cultures chrétiennes, juives et arabo-musulmane.
Le répertoire interprété ce soir là, basé sur des chants et des poèmes de l’époque, nous rappelle cette interculturalité qui, encore aujourd’hui, résonne dans notre esprit lorsqu’on pense aux musiques hispaniques.

Les quinze musiciens, munies d’instruments traditionnels variés, sont pour la plupart des habitués de l’abbaye de Sylvanès. Le chanteur et directeur musicale du groupe, Emmanuel Bardon, y vient depuis son plus jeune âge. Il lui tenait donc à cœur, au cours de quelques apartés présentant son travail au public, de nous raconter ses aventures d’enfance au côté de son père Marcel Bardon, d’André Gouzes et de Michel Wolkowitsky, qui ont influencé son parcours de musicien.
Al-Basma, l’empreinte, trouve alors tout son sens à être jouer dans un centre culturel de rencontre comme notre abbaye !

Guillaume Sisiak

Marc Loopuyt, explorateur et créateur en musiques traditionnelles

Marc Loopuyt, est-ce que vous pouvez vous présenter ?
On rougit toujours quand on doit se présenter soi-même ! (rires…) C’ est un peu difficile de trouver les mots pour résumer une saga musicale et humaine qui dure depuis plus de 50 ans ! En fait, j’ai toujours eu la chance d’avoir des éléments qui m’ont mis sur le chemin des musiques traditionnelles : instruments, voyages, séjours… et même tranches de vie.
Le premier élément mis sur ma route a été le flamenco, grâce à des immigrés andalous connus à Strasbourg et avec qui j’ai commencé la guitare. J’ai fait de multiples séjours en Andalousie pendant plus de 5 ans puis j’ai franchi le détroit de Gibraltar et j’ai passé 9 ans au Maroc : d’abord dans les montagnes chez les berbères, et ensuite à Fès, berceau de la musique arabo-andalouse.
Après le Maroc, je suis reparti en Turquie, où j’ai retrouvé la trace d’un grand maitre de luth oriental. J’y ai passé plusieurs années jusqu’à ce qu’il décède. Ensuite, je suis retourné en Orient, en Syrie et en Azerbaïdjan, dans le Caucase, pour travailler avec les gens dont la musique est la plus proche du chant des oiseaux.
Après tout ça, j’ai eu un poste de musique traditionnelle au conservatoire de Villeurbanne et j’ai continué parallèlement tous mes voyages et mes concerts. Désormais en retraite de ce poste de conservatoire, je suis dans un autre aspect de la musique universelle, dont les caractères correspondent d’ailleurs à la musique orientale : c’est le chant des oiseaux.
Ce qu’il faut souligner, c’est que tous les enseignements que j’ai reçus, en Espagne, au Maroc, en Turquie, en Azerbaïdjan etc se sont faits dans l’oralité ; c’est le passage direct de la musique, de celui qui connait à celui qui ne connait pas. Et donc tout ce que j’essaie de restituer passe également par l’oralité.

 

Le stage que vous animez du 10 au 13 août s’intitule « Chants de la Méditerranée : Danser et rythmer le chant », en quoi consiste-t-il ?
Il s’agit de faire fonctionner cette concomitance entre le chant et le rythme, qui manque souvent aux musiciens occidentaux qui sont passés par les conservatoires et donc essentiellement par l’écriture. Ils ont une conception du rythme pointilliste et géométrique, alors que pour les orientaux, le rythme est en phase avec la respiration profonde.
Pour apprendre les musiques de la Méditerranée, on doit apprendre le rythme en passant par la danse, par la respiration, par le corps… C’est cette conjonction-là entre le rythme profond qui soutient le chant que j’enseigne. Ça concerne des pièces du flamenco léger, les musiques de l’Afrique du Nord, de Turquie, certaines musiques arabes du Proche-Orient, de l’Azerbaïdjan, etc… et chaque fois c’est le même principe.


En plus, il y a un autre aspect qui est important dans le stage, c’est le fait que c’est un enseignement collectif : cela donne une force et une incrustation dans la mémoire qui est très particulière. On travaille toujours en cercle, parce qu’il y a quelque chose de magique dans la transmission. Dans ce cercle on est tour à tour assis, en train de chanter, debout, en train de danser et de chanter. Il y a aussi l’enseignement du tambourin et tout cet apprentissage débouche sur l’improvisation.
En résumé, le contenu du stage c’est : oralité collective, rythme et improvisation. C’est l’idée de renforcer l’équilibre rythmique dans la pratique des chanteurs.

Quel est le profil des stagiaires ?
Dans les profils, il y a des gens qui ont fait de la musique en conservatoire, des gens qui n’en ont pas fait, des gens qui chantonnent comme un oiseau sur leur branche, ou des gens qui ont une technique instrumentale.
Les points communs des stagiaires, c’est leur détermination et leur recherche de retour au naturel.
La détermination existe chez des personnes qui ont des profils très différents. J’ai des élèves qui viennent de l’académie, des conservatoires et qui manquent quelquefois de continuité, de souffle et de fluidité. Dans mon stage, on n’utilise pas l’écriture, ni la lecture du solfège : la musique traditionnelle s’enseigne comme vous-même avez appris à parler le français. Quand vous étiez bébé, on ne vous a pas assommé avec l’alphabet écrit, vous avez appris à parler par imprégnation. Cette idée fait partie de l’enseignement des musiques traditionnelles et ça concerne tout le monde. Il y a un aspect d’enfance. L’enfant a une réceptivité et quand il est heureux il danse, il a un sens rythmique. Donc le second point du profil, c’est un retour au naturel.

Quel est l’âge des stagiaires que vous avez déjà eu à Sylvanès ?
On a déjà eu des personnes de 20 à 75 ans ! Cela m’est déjà arrivé de faire travailler des générations différentes en même temps et ça ne pose aucun problème. Parce que quelque part, par exemple pour de jeunes enfants ou adolescents, on peut faire ressurgir une spontanéité qui rafraîchit complètement la psychologie d’un groupe.

Plus de renseignements sur ce stage du 10 au 13 août à Sylvanès.

 

Un mot sur ce lieu  : l’abbaye de Sylvanès que vous connaissez bien ?

Il y a 2 endroits qui sont déterminants pour moi :
• le scriptorium, quand je peux y travailler, on est tellement bien que les élèves ne veulent pas le quitter le soir ; on fait des fois 6-7h de musique dans la journée alors qu’il y en avait 5 d’annoncées ! Dans l’architecture du scriptorium, il y a vraiment quelque chose de merveilleux !
l’église abbatiale où j’ai fait plusieurs concerts avec des formules variées, qui vont de 1 à 8 ou 9 musiciens. Un spectacle qui a beaucoup compté pour moi, c’était il y a quelques années déjà, « Les deux Andalousies », sur les musiques des deux rives du détroit de Gibraltar, puisque j’ai vécu des deux côtés.

Les deux Andalousies , juillet 2017, Festival de l’Abbaye de Sylvanès © Orlane Fougeroux

 

Interview réalisé par Chloé Avoiron, stagiaire au service communication

Une ovation pour les Curious Bards !

« C’est comme les Marvel, il faut rester jusqu’au bout » remarque le jeune Enzo alors que les Curious Bard remontent une troisième fois sur scène sous les applaudissements d’un public, conquis par leur prestation et qui en redemande…

Cette deuxième soirée musicale, de la 44e édition du festival de l’abbaye de Sylvanès, s’est achevée dimanche 18 juillet après une longue ovation des Curious Bards qui ont, grâce à leur passion et leur soif de transmettre, su remporter l’adhésion du public.
La complicité entre artistes et spectateurs s’est installée dès la fin du premier morceau, une suite de trois airs irlandais. Pour ce faire, le violoniste du groupe, Alix Boivert, par des interventions ponctuelles lors du concert, a fait preuve de pédagogie pour expliquer le travail du groupe, qui interprète un répertoire issu de la musique gaélique du XVIIIe siècle, et conter les petites histoires autour des musiques d’Irlande et d’Écosse.

Dans un soucis de respect de l’époque d’origine des airs et chansons de ce répertoire, auxquelles s’est jointe à certaines occasions la voix de la pétillante Ilektra Platiopoulou, des instruments atypiques sont utilisés. Ainsi, harpe triple, viole de gambe, flûte traversière en bois, « penny whistle » et cistre se répondent et s’accordent en parfaite harmonie, en profitant de l’acoustique exceptionnelle de l’église abbatiale.
Dans un contexte sanitaire qui tend à nous replier sur nous-même, il est rafraîchissant d’entendre ces musiques d’ailleurs qui nous permettent de nous évader un instant et nous transportent dans le temps et le monde.

Guillaume Sisiak

Voyage autour du monde en chansons pour 120 scolaires !

C’était le thème du spectacle choral proposé par 120 élèves du territoire sous la conduite de Marine Desola mardi 29 juin 2021 en l’abbatiale de Sylvanès. Un grand moment pour ces jeunes choristes en herbe, leurs enseignantes et la centaine de parents, heureux d’être enfin réunis en cette fin d’année pour la restitution finale du projet « Chorale à l’école ».

Initié en 2019 par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès, ce projet marquait l’aboutissement d’un travail mené tout au long de l’année dans 9 écoles primaires du territoire intercommunal : Montlaur, Belmont, Fayet, Brusque, Montagnol, Saint-Sernin-sur-Rance, Murasson, Camarès (école privée Saint-Michel) et Saint-Sever-du-Moustier.

Un reportage sonore à écouter ici par Chloé Avoiron, stagiaire au service communication.

 

Ainsi deux fois par mois, chaque classe a bénéficié d’un atelier de chant dirigé par la musicienne Dumiste pour apprendre des chants dans différentes langues. Embarqués à bord du vol « Air Choral », les passagers-spectateurs ont fait escale au Japon, en Angleterre, en Amérique et en Afrique, pour finalement atterrir en Aveyron avec des chants traditionnels en occitan.

Un dépaysement garanti et une traversée sonore réussie, pour les voyageurs et l’équipage, qui a su garder le cap malgré les fortes perturbations liées aux contraintes sanitaires du Covid 19 et en particulier la difficulté de chanter en portant le masque, pour les enfants de plus de 6 ans.

Ce projet soutenu par la Communauté de Communes Monts, Rance et Rougier, Aveyron culture, le Conservatoire de l’Aveyron, la DSDEN de l’Aveyron et la DRAC Occitanie sera reconduit dès la rentrée scolaire prochaine !

Des pieds et des mains pour la forêt !

Une soixantaine d’enfants de l’école publique de Camarès et de l’école privée de Saint-Sernin ont pris un bol d’air à Sylvanès le jeudi 17 juin. L’abbaye de Sylvanès et l’association d’éducation à l’environnement Millefeuilles avaient élaboré un copieux programme d’activités scientifiques, naturalistes, artistiques et ludiques sur le thème de l’arbre et de la forêt. Tout au long de la journée, les enfants de 3 à 11 ans ont pu alterner par petits groupes sur les différentes animations proposées.

Jeanne et Marie-Paule de la Bibliothèque de Camarès avaient installé un « tapis de lecture » dans la prairie et racontaient des histoires aux plus petits. Un jeu de piste autour du patrimoine historique, architectural et naturel était proposé par Marjolaine et Maëlyse du Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès. Grâce à Agnès du CPIE du Rouergue, les apprentis entomologistes sont partis à la recherche des petites bêtes à 4, 6 et 8 pattes, et ont appris à les identifier en les observant au moyen de boîtes-loupes.

Fabien Bringuier de l’association Millefeuilles invitait quant à lui les élèves autour de la « Malle Polli », avec divers jeux autour des insectes pollinisateurs (puzzles anatomiques, memory…) Pour terminer en beauté la journée, la conteuse Joëlle Anglade avait sélectionné des contes pour tous avec des histoires de serpents, de bûcherons, de sapins et de trolls…

 

Une journée interdisciplinaire pour la découverte de la biodiversité forestière très réussie !

Un reportage audio réalisé par Chloé Avoiron, stagiaire au service communication est à découvrir ci-dessous  ! 

 

 

Rendez-vous pris du 17 au 19 septembre prochains pour les 10 ans de l’événement grand-public « Forêt en Fête » !