Paris, Berlin, Broadway : une nouvelle création !

Trois villes, trois périodes, trois phases de l’histoire du cabaret ! Voilà le sujet, sur une idée originale de Michel Wolkowitsky et un scénario d’Axel Mattei, de cette résidence de création qui a débuté en 2022 et se poursuit en mars et en juin 2023. 

Le défi pour les six artistes accueillis à l’abbaye : illustrer ces trois périodes dans ces trois lieux –  le Paris des années folles (1920-30), Berlin dans les sombres années 30-40 et enfin l’âge d’or de Broadway dans les années 50-60… et en faire un spectacle musical scénarisé avec un fil conducteur qui amène le spectateur doucement mais sûrement dans ces trois univers…

Le scénariste Axel Mattei explique : « Notre spectacle se déroule comme un polar qui se passerait dans les coulisses d’un théâtre genevois au début des années 70… Mais qui était ce mystérieux Percy Hamilton qui a écrit avant de mourir une revue sur mesure pour ces trois chanteuses qui ne se connaissent pas et qui arrivent le même jour de trois villes lointaines ? Quels étaient ses rapports avec Viktor, le directeur du théâtre et Sacha, le pianiste chef d’orchestre ? C’est ce que le public découvrira au fur et à mesure des répétitions… Car nos chanteuses répètent sous la direction de Viktor une revue à grand spectacle « Les sœurs Hamilton ». »

Michel Wolkowitsky ajoute :  « Nous suivrons le montage de la revue de la première à la dernière répétition, ce qui sera l’occasion de donner au public encore plus qu’un spectacle musical traditionnel puisqu’il partagera avec nous les doutes, les crises et les joies qui émaillent généralement les répétitions… Et ce jusqu’au final qui prendra la forme du dénouement de l’intrigue dans une explosion musicale… »

Parmi les trois chanteuses de la distribution, nous retrouvons Emilie Boudeau Jacqueline, la chanteuse française, Sophie Hanne Hannah, la chanteuse allemande , Delphine Mégret Lisbeth, la chanteuse américaine. Dans le rôle de Viktor, le directeur et metteur-en-scène, nous reconnaitrons Michel Wolkowitsky. A leurs côtés, Yves Dupuis incarnera Sacha, le pianiste chef d’orchestre.

Séance de travail au cours de la résidence

Du chant, de la danse, de la mise en scène en direct au service d’un répertoire qui va de Satie à John Kander, de Schönberg à Franz Lehar avec une grande présence de Kurt Weill, un clin d’œil à Verdi et un salut respectueux à Georges Gershwin… Des choix musicaux savamment établis par Michel Wolkowitsky en collaboration avec Axel Mattei.

Wilkommen, bienvenue, welcome ! Et vivement 2024 pour découvrir ce nouveau spectacle !

Milena Jeliazkova, l’amour de la Bulgarie

Profondément attachée à l’abbaye, la chanteuse bulgare Milena Jeliazkova inaugurera la saison 2023 des stages de chant du Centre culturel de rencontre du 12 au 16 avril avec  un stage de chants traditionnels bulgares. Un autre suivra à l’automne du 18 au 22 octobre. Cette artiste aux talents multiples nous en dit plus sur les deux répertoires spécifiques qu’elle abordera cette année, sur sa passion de transmettre l’art bulgare et sur son tout premier roman…

 

• Ce sont deux stages inédits de chants traditionnels bulgares que tu proposes en avril et en octobre, peux-tu nous en dire plus sur ces répertoires ?
J’ai eu envie cette année de proposer deux thématiques bien spécifiques.
En avril (12 au 16), les chants bulgares de rituel seront à l’honneur. Ils sont liés de manière fonctionnelle à certaines coutumes et dépendent en grande partie directement du lien très fort du peuple bulgare avec la Nature. Ce sont des chants du calendrier, reliés depuis des siècles à un jour férié comme par exemple Noël, le Jour de Lazare, (fête orthodoxe : le samedi avant le dimanche des Rameaux), le jour de Enyo (jour du solstice d’été le 24 juin), etc. Il s’agit aussi en partie de chants de coutumes familiales, autrement dit de chants non liés à un jour précis du calendrier mais liés à certaines occasions comme un baptême, un mariage, ou un inhumation. J’accompagnerai l’apprentissage de chaque chant de l’explication du rituel ou de la coutume correspondant(e).

En octobre (18 au 22), je propose une promenade musicale dans la péninsule balkanique. Les chants où la part du Merveilleux est importante m’intéressent tout particulièrement. Carrefour des Civilisations et des Empires divers, terres pétries de mythes et légendes, les Balkans fascinent sans cesse l’imaginaire collectif occidental parce que les pays qui les composent véhiculent encore aujourd’hui des croyances païennes très anciennes. Ici se croisent et cohabitent des vampires et des dragons, des nymphes maléfiques et des ogres bienveillants ; Orphée, Drakula et Krali Marko (héros de guerre légendaire) y sont nés. J’aimerais que le temps s’arrête pendant ces quelques jours de stage… Qu’avec les stagiaires nous puissions nous extraire du temps humain, régi par la montre et la fuite toujours en avant, pour nous plonger dans un univers onirique d’antan, saisi dans une sorte d’éternité, à travers des chants traditionnels de Bulgarie, Macédoine, Grèce, Serbie, Croatie, Roumanie….

Une répétition du stage de polyphonies bulgares à la Chapelle russe de Sylvanès

• Quelle méthode privilégies-tu lors de tes stages ?
L’enseignement oral. Les danses traditionnelles aussi, pour mieux intégrer les rythmes. Transmettre oralement veut dire chanter inlassablement une mélodie jusqu’à ce qu’elle soit apprise, jusqu’à ce que l’élève entende jusqu’au plus petit intervalle, jusqu’à ce qu’il saisisse la plus infime subtilité de pulsation, de dialecte et de son. Cela l’oblige à rester vigilant à son état corporel et émotionnel, dans une posture d’ouverture sensorielle totale à son environnement, tandis qu’avec un apprentissage par partition le mental est seul le grand meneur du jeu.

• Ces stages sont ils ouverts à tous ? Quels sont les pré-requis souhaités pour y participer ?
Mes stages sont ouverts à toute personne qui aime chanter, qui a déjà une bonne expérience individuelle ou collective de chant, quel qu’il soit, une oreille bien développée, et une curiosité d’esprit et de cœur.

• Depuis quand encadres-tu des stages à Sylvanès ? Quelle est pour toi la particularité de ce lieu de transmission ?
J’ai la joie et l’honneur d’animer des stages à l’Abbaye de Sylvanès depuis 2016, une ou deux fois par an. J’aime transmettre particulièrement ici, car le lieu est pétri d’histoire, son âme vibre magnifiquement, puisque l’énergie est haute. Grâce à Michel Wolkowitsky et à son équipe, ce lieu vit de musiques, de danses, de livres, d’expositions de peintures et de sculptures, d’enseignements classique et du monde, d’art au sens large – les gens qui le fréquentent, que ce soit nous les artistes ou le public, y viennent pour se ressourcer, pour nourrir leurs âmes, pour s’élever. Ici, dans cet écrin, je ne transmets pas seulement les codes de la musique de mon pays, j’y transmets aussi son âme, et c’est toujours bien accueilli.

 

Milena Jeliazkova et ses stagiaires dans l’abbatiale de Sylvanès

• Tu es chanteuse, enseignante, coach artistique, peintre… et nouvelle corde à ton arc, tu as récemment écrit ton premier roman. On dit en général que le premier roman d’un auteur est très autobiographique. Dans « la Bulgare » paru le 30 déc. 2022 chez Hello Editions, est-ce qu’il y a une part personnelle cachée ?
Merci d’en parler ! Je suis auteure depuis peu et il m’a fallu beaucoup d’années pour me décider à me jeter dans l’aventure littéraire. « La Bulgare » est mon premier roman, dans lequel j’exprime tout mon amour pour la Bulgarie, petit pays aujourd’hui, mais grand Royaume jadis. A travers les divers personnages j’aborde différentes facettes – l’histoire, l’ethnographie, la musique, la littérature, les mythes et légendes bulgares… Le tout, dans une intrigue policière en plein été, au bord de la mer Noire. Pour qu’un récit soit vivant, il faut le nourrir d’anecdotes personnelles, de petites touches de choses réellement vécues, mais cela reste un roman – une fiction. « La Bulgare » n’est pas une autobiographie, mais une invitation au voyage à la fois en Bulgarie, mais aussi au plus intime en soi.

Toute l’actualité de Milena Jeliazkova sur :  milenajeliazkova.com

Bruno Allary à la rencontre des élèves chanteurs

En tant que marseillais, on ne peut pas dire que Bruno Allary, chanteur, guitariste et directeur artistique de la Compagnie Rassegna, soit familier de la neige… Il a pourtant été « gâté » pour sa venue dans les classes les lundi 23 et mardi 24 janvier derniers : pour l’occasion, tout l’Aveyron s’était paré d’un beau manteau blanc !
En sillonnant prudemment les routes de Cénomes à Brusque et Fayet, de Murasson à Saint-Sever-du-Moustier, de Montlaur à Camarès et de Belmont à Saint-Sernin-sur-Rance, il a rencontré l’ensemble des élèves impliqués dans le projet « Chorale à l’école » pour l’année en cours.

Dans chacune des 10 classes, il a commencé par un rappel de la « valise musicale » qu’il a transmise à l’automne à Marine De Sola, musicienne intervenante du Conservatoire de l’Aveyron. C’est en effet elle qui, depuis septembre et jusqu’en juin, est chargée d’apprendre ces belles chansons traditionnelles aux élèves !
Composée de 7 chansons choisies, cette « valise musicale » propose un voyage sur différentes rives de la mer Méditerranée et une merveilleuse ouverture au dialogue des cultures :

La Tarara, Andalousie – chanson qui parle d’une jeune femme qui danse, d’après un poème de Federico Garcia Lorca
A la fiera de San Francè, Corse – chanson qui évoque les foires et les marchés de Corse
Milo Mou Kokkino, Grèce – chanson enfantine fréquemment interprétée par des chanteurs professionnels pour le grand public
Ana Waldiya, Algérie – un hymne à la famille au sens large
Tais-toi Marseille, France – chanson interprétée par Colette Renard et Barbara qui décrit une ville attachante et très vivante
Lama Bada, Egypte – chanson d’amour, grand standard de la chanson orientale interprété dans tout le monde arabe
Le Boïer, Occitanie – chant occitan apparu au 12e siècle, connu à travers toute l’Occitanie

Accompagné de sa guitare, il a ensuite chanté avec les enfants les chansons qu’ils avaient commencé à apprendre avec Marine De Sola.

Cette rencontre faire suite à une première qui s’est déroulée à l’automne, où les quatre musicien(ne)s de la Compagnie Rassegna, héritier(e)s de différentes traditions musicales populaires de Méditerranée, étaient venus présenter aux élèves leur concert pédagogique L’arc de Cercle dans le scriptorium de l’Abbaye.

Concert de la Compagnie Rassegna le 25 novembre 2022 dans le scriptorium de l’abbaye

Les élèves retrouveront une dernière fois les voix de Sylvie Paz, Carine Lotta, Bruno Allary et Fouad Didi, qui reviendront en fin d’année pour accompagner le traditionnel concert de restitution.
Le mardi 27 juin, les enfants auront ainsi le plaisir et l’honneur de monter sur scène à leurs côtés pour expérimenter en « grand chœur » et présenter à leurs parents, familles et amis le fruit de leur travail commun. Un voyage musical à ne pas manquer !

 

Ce Projet « Chorale à l’Ecole » est initié par le Centre culturel de rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et co-construit en partenariat avec le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron, le Département de l’Aveyron, avec le soutien de la Communauté des Communes Monts, Rance et Rougier, de l’Education Nationale et la DRAC Occitanie.

 

L’Ecole de l’Oralité plonge dans l’univers radiophonique

Pour la 3e année consécutive, l’École de l’Oralité s’installe au collège Saint Michel de Belmont. Initié par l’Abbaye de Sylvanès, ce projet d’éducation artistique et culturelle propose une nouvelle immersion passionnante dans la langue et la culture occitanes, toujours en résonance avec le dialogue des cultures.

Cette année, le projet propose de créer la grille scénarisée d’une émission radiophonique librement inspirée des célèbres « Carnets de Campagne » diffusés quotidiennement sur France Inter. Au travers de diverses rubriques, nos journalistes, chroniqueurs et techniciens en herbe livreront un véritable écho de notre territoire en donnant la parole à celles et ceux qui l’animent et le font vivre !

Présentation du projet © Collège Belmont-sur-Rance

Tâtonner, dialoguer, oser, se tromper… élèves, enseignants et artistes expérimentent ensemble un chemin où le processus de création est plus important que la production en elle-même.

Pour les guider dans cette aventure créative inédite, trois artistes interviendront dans les classes de 6e et de 3e de janvier à juin 2023, sur un total de 90 heures d’ateliers :
Emmanuel Bardon, artiste lyrique et directeur de l’école de l’oralité, leur transmettra plusieurs chants (répertoire d’Occitanie au sens large, incluant la Galice, la Catalogne, l’Italie du Nord, la Provence…)
Avec Ismaïl Mesbahi, multi-instrumentiste, ils effectueront un travail de composition musicale (génériques, jingles et paysages sonores) avec des instruments à vent, à cordes pincées ou frottées et des percussions.
Avec Ives Durand, conteur et comédien bien connu de notre région, ils rédigeront les rubriques de l’émission radio : paysages et flore locale, mémoire, langue, patrimoine, fête, chant…

Atelier Ecole de l’Oralité © Collège Belmont-sur-Rance

Ce magnifique projet ne pourrait bien sûr avoir lieu sans l’implication des enseignant(e)s qui, chacun(e) au travers de sa matière, alimenteront le contenu de ces rubriques, rédigées et enregistrées tantôt en français, tantôt en occitan !

Les premiers ateliers se sont déroulés du 3 au 5 janvier 2023.

Cette émission radiophonique – dont le titre reste à trouver ! – sera présentée publiquement le mardi 13 juin 2023 à l’abbaye de Sylvanès, accompagnée en direct par des musiciens de l’ensemble Canticum Novum.

En attendant ce rendez-vous à ne pas manquer, plongez dans l’univers de cette grande aventure collective en écoutant les élèves, les artistes et les enseignants parler, chanter et jouer au micro de Josef Ulla pour Radio Saint-Affrique, partenaire privilégié de ce projet !  Reportage réalisé au cours des trois premiers jours de travail !

Ecouter le podcast sur le site de Radio Saint-Affrique  : podcast Ecole Oralité

Une formation pour artistes de chœur

Le Centre culturel de Rencontre de l’Abbaye de Sylvanès et son directeur Michel Wolkowitsky accordent une attention toute particulière à la transmission de l’art vocal et à l’insertion professionnelle des jeunes artistes. Depuis janvier, un appel à candidature de formation professionnelle pour artistes de chœur a été lancé en collaboration avec le compositeur Christopher Gibert (directeur de chœur) et l’Orchestre Baroque « Les Passions », en partenariat avec le Centre d’Art Vocal Occitanie / Les éléments.

 

ORGANISATION DE LA FORMATION
Elle se déroule à l’abbaye de Sylvanès sur trois sessions d’une semaine réparties du printemps à l’été  : la première en avril, la deuxième en juin et la troisième en août.

Cette formation intensive est encadrée par le compositeur et chef de chœur Christopher Gibert, en résidence à l’abbaye pour 3 années (2022-2024). Chaque semaine de formation proposera une thématique esthétique et variera les effectifs musicaux dans le but d’expérimenter au mieux différents dispositifs artistiques.

• Semaine 1  : « Travail a cappella » du mardi 25 au samedi 29 avril inclus
Programme Europe chorale XIXe et XXe siècles
L’objectif de cette session est de former l’oreille fine des participants au travail en chœur

• Semaine 2 : « Grand orgue et choeur »du mardi 6 au samedi 10 juin inclus
Travail avec instrument : Chanter avec l’orgue
« Création contemporaine » du 46e Festival

• Semaine 3 : « Chœur et Orchestre » du lundi 7 au dimanche 13 août inclus
Travail avec orchestre baroque (rapport soliste de chœur et grand chœur)
À travers l’étude d’une œuvre majeure du répertoire baroque français, la Missa Assumpta Est Maria et Litanies à la vierge de M.A Charpentier avec l’orchestre baroque Les Passions, direction : Jean-Marc Andrieu.

PUBLIC ET PRÉ-REQUIS
Pré requis  : Lecteur confirmé • Expérience en tant que chanteur appréciée • Formation lyrique (3e cycle, DEM ou plus) ou expérience artistique significative • Avoir moins de 35 ans •

Public  : • Ouvert aux intermittents, compatible avec les formations professionnelles • Ouverts aux artistes chanteurs souhaitant approfondir le travail de choeur de chambre professionnel

Effectif max : 16 personnes –  min 8 personnes

COMMENT SOUMETTRE SA CANDIDATURE ? 
Pour candidater, il suffit d’envoyer  CV, lettre de motivation, enregistrement audio / vidéo  à  : direction@sylvanes.com  et stages@sylvanes.com avec pour objet de mail « Candidature formation pour artistes de chœur 2023 »
Date limite de candidature : 28 février 2023
Étape 1 : Présélection sur dossier
Étape 2 : Auditions à Toulouse en mars

 

COÛT DE LA FORMATION
Coût pédagogique de la formation (pour 3 sessions soit 90h) : 2000 €
Possibilité d’hébergement et de restauration à l’abbaye (nous contacter)
NB : L’Abbaye de Sylvanès est certifiée QUALIOPI au titre des Actions de Formation. Cette certification permet aux bénéficiaires de solliciter des financements au titre de la formation professionnelle continue via les opérateurs de compétences, l’État, les régions, la Caisse des dépôts et consignations, Pôle emploi ou l’Agefiph.

 

TÉLÉCHARGER LA FICHE DESCRIPTIVE de la FORMATION 

En savoir plus sur  Christopher Gibert : lire l’article de blog Rencontre avec Christopher Gibert 
et https://www.animanostra.fr/christophergibert

 

Marine De Sola, la passion du chant

Originaire d’Albi, Marine De Sola est chanteuse et aussi enseignante artistique. Depuis quelques années, elle s’est installée à la Cresse en Aveyron où elle poursuit sa mission d’intervenante musicale pour le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron. Pour la troisième année consécutive, elle anime des ateliers dans les écoles du territoire intercommunal « Monts, Rance et Rougier »  dans le cadre du projet « Chorale à l’École » initié par l’Abbaye de Sylvanès. Rencontre avec cette passionnée du chant et de la transmission.

 

Comment devient-on chanteuse  ?
C’est mon père, chanteur lui aussi qui  m’a appris à devenir chanteuse « professionnelle ». J’ai également commencé le piano dès l’âge de 6 ans sans jamais vraiment m’arrêter au fil de mes prestations musicales. Le chant fait partie de ma vie au quotidien et je suis très heureuse de pouvoir partager ma passion auprès de publics très divers.

J’ai eu la chance de baigner dans la musique depuis ma naissance et faire des rencontres essentielles à mon parcours de chanteuse : Elène Golgevit, professeure de technique vocale de renommée internationale et bien connue à Sylvanès, m’a inculquée de solides bases de technique vocale. Christiane Legrand (la soeur de Michel Legrand) m’a fait découvrir le jazz vocal et Boris Vian. Emmanuelle Trinquesse et Amandine Le Laurent « Chant, voix, corps » m’ont apporté de précieux outils sur la pédagogie de la voix. Ma formation en cycle professionnel au JAM de Montpellier m’a appris les bases de Jazz… Catherine Boulanger m’a formée à la scène…

 

Depuis quand enseignez-vous le chant ?
En 2005, j’ai été sollicité par un groupe scolaire montpelliérain pour diriger la chorale des élèves de l’école. J’y ai découvert mon goût pour la transmission, l’échange et la direction de choeur que je ne soupçonnais pas.
J’ai également eu d’autres expériences en colonies de vacances artistiques à l’Abbaye de St Maur en Anjou. En alternance avec ma vie d’artiste, j’ai répondu à un appel d’offre pour diriger des chorales scolaires à l’école de Baillargues dans l’Hérault. J’y suis restée de 2009 à 2019 et suis intervenue auprès de 17 classes…

A présent que je suis salariée à temps plein pour le CRDA, j’interviens toujours en milieu scolaire depuis la toute petite section jusqu’au CM2. Mais aussi à l’antenne du conservatoire de Millau pour des jeunes enfants en éveil musical, pour de grands enfants et ados en chant choral. Et la nouveauté cette année,  j’encadre des ateliers de chant de musiques actuelles pour tous les publics. A côté de cela, j’anime aussi une chorale de personnes âgées.

Séance de rentrée à l’école St Michel de Camarès

Quel est le rythme de vos interventions dans les écoles du territoire intercommunal Monts, Rance et Rougier ?

Depuis le 1er septembre 2020, j’y viens toutes les semaines. Je vois 6 écoles en semaine A (Montlaur, Camarès (privée et publique), Brusque, Fayet et Cénomes)  et 4 écoles en semaine B (Saint-Sever, Belmont-sur-Rance, Murasson et Saint-Sernin) pour des séances variant de 30 à 45 minutes/classe.

 

Que souhaitez-vous transmettre à tous ces enfants ?
Je voudrais leur transmettre le plaisir et l’exigence que demande le chant, les sensibiliser à l’expression artistique, leur faire ressentir également le plaisir de se préparer pour se produire en concert, le dépassement de soi dans les chants difficiles…
Ce qui est très important pour moi, c’est le partage de cette aventure avec les copains de classes et des autres écoles, à la manière d’une équipe sportive qui doit rester soudée coûte que coûte mais qui vivra des moments intenses !

En tant que chanteuse, quel est votre répertoire de prédilection et quel artiste vous a le plus inspiré ?
L’artiste qui m’a le plus inspiré est Boris Vian : je trouve ses textes et ses musiques d’une finesse inouïe, entre humour et émotion… un régal!
Ensuite, je suis fan de la voix d’Ella Fitzgerald, suave et pétillante et j’aime beaucoup le jazz en général !

 

 

Elie Choufani, comédien libanais en résidence

Elie Choufani est un acteur libanais qui a travaillé sur plusieurs séries télévisées, pièces de théâtre, films et courts métrages primés. Elie a suivi sa formation d’acteur à l’Actors Workshop Beirut (AWB) sous la direction de Jacques Maroun et a participé à plusieurs ateliers de théâtre, à Beyrouth et à Los Angeles, notamment avec la metteure en scène et voix primée Susan Worsfold et le réalisateur et professeur de théâtre David Strasberg.
Il a été accueilli à l’Abbaye de Sylvanès du 15 au 22 août dans le cadre d’une résidence artistique au travers du programme NAFAS coordonné par l’ACCR ( mis en place afin de répondre à la crise culturelle qui frappe le Liban).

 

Qu’est-ce qui vous a amené à Sylvanès ?
Lorsque j’ai postulé au programme NAFAS de l’ACCR en 2021, c’était presque un coup d’épée dans l’eau ; je n’avais aucune attente quant à l’expérience, les centres d’accueil ou si je serais accepté…. Tout ce que je savais, c’est que je voulais apprendre et travailler ma voix.

Avec un objectif bien précis donc ?

En effet, lors de mon parcours de formation d’acteur, j’ai été amené à découvrir des écoles de travail de la voix (notamment auprès de Tarek Annish puis de Nadine George).
Ces ateliers m’ont appris que la source de la voix est le corps entier et pas seulement les cordes vocales, la gorge ou la poitrine ; La voix est une énergie reliée à la respiration. J’ai appris à libérer mon souffle et ma voix et cela m’a été très utile dans ma carrière d’acteur, car cette nouvelle voix libre m’a aidé à atteindre des nuances émotionnelles intéressantes et uniques.
L’objectif de cette résidence à l’Abbaye de Sylvanès était donc d’approfondir ces recherches sur la voix et de développer une méthodologie utile à la préparation et à la performance de l’acteur.

 

Quel était votre le programme vocal à l’abbaye?
Michel Wolkowitski, le directeur du centre culturel et du festival, également pédagogue de la voix a dirigé ma formation tout au long de mon séjour et a été un hôte formidable.
J’ai travaillé avec Michel quotidiennement, en me concentrant le déroulé d’une séquence complète à effectuer avant tout entraînement ou représentation vocale ou théâtrale. Michel m’a expliqué les bases de la technique Alexander (étirements, respiration et compréhension des cinq « charnières » du corps) puis des techniques d’échauffement respiratoire. Ce que j’ai appris, c’est que l’état de relaxation atteint après l’échauffement et la respiration doit être associé à une posture forte et « soutenue » afin de libérer la voix.

Cette séance était généralement suivie d’un travail vocal guidé au piano et d’une pratique du chant ou du monologue. Le travail sur le ton de la voix m’a également fasciné.

De nouvelles notions qui ont mûri au cours de votre résidence ?
Oui, tout à fait. J’ai senti que je progressais dans ce domaine de la voix. J’ai par exemple appris de mon travail sur le ton de la voix qu’il y a quelque chose de très intéressant pour un acteur d’atteindre les tons précis du chant ; cela crée en quelque sorte un sentiment de fraîcheur et de légèreté. J’ai également été étonné de voir l’effet de ce travail vocal sur mon articulation qui ne me satisfaisait pas toujours. Après ces exercices, mon articulation semblait être plus claire et plus vivante.

 

Avez-vous pu également profiter des concerts du festival ?
Oui, j’ai eu la chance d’assister à plusieurs concerts dans le cadre du 45e Festival de l’Abbaye de Sylvanès. J’ai été témoin de la beauté et de la puissance de la voix de différents styles musicaux. En assistant aux concerts et en écoutant les voix des chanteurs, du chœur, le son des instruments et en regardant les visages des spectateurs, j’ai réalisé que la beauté de la voix humaine est capable de créer une sensibilité chez son public. Et pendant toute la durée de la résidence, le mot qui n’a pas quitté ma tête était « sensibilité ».

Une « sensibilité » qui vous a touché ?
En effet, à Sylvanès, elle est présente partout : j’ai commencé à la remarquer dans la voix des artistes, dans leurs expressions faciales, dans le comportement des personnes, dans la nature environnante, dans les murs et les pièces de l’Abbaye.
Et je me suis dit que c’était ce dont mon pays avait besoin, plus de sensibilité. Avec tous les problèmes politiques et économiques auxquels le Liban est actuellement confronté, je m’inquiète personnellement de la perte de l’esprit sensible des Libanais. Je pense que plus le pays est confronté à des difficultés, moins les gens ont envie d’assister à des concerts, à des pièces de théâtre … et moins ils sont sensibles.

 

Un dernier mot sur votre séjour à Sylvanès ?
Le séjour à Sylvanès a été en soi une expérience inspirante. L’architecture de l’abbaye, et la beauté de la nature environnante ont un effet calmant et relaxant qui aide l’artiste à mieux se ressourcer intérieurement.
Les personnes fréquentant Sylvanès, y compris l’équipe, les professeurs, les artistes, les invités et les étudiants ont été très accueillants et d’un grand soutien. Michel Wolkowitski a partagé avec moi de nombreuses informations sur son parcours de vie avec la voix et le théâtre, l’histoire de l’Abbaye et son festival et a eu la gentillesse de me montrer un aperçu de quelques autres sites patrimoniaux de l’Aveyron.
Personnellement, je lui suis très reconnaissant pour cette magnifique expérience et garde en mémoire ses précieux conseils : pour rester sensible, toujours écouter et chercher l’énergie de la voix de l’intérieur.

Michel Wolkowitsky et Elie Choufani

 

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ELIYA FRANCIS  

Un émouvant concert de clôture

« Nous vivons un moment très difficile. Mais nous voulons continuer à chanter pour la paix » déclarait dimanche 28 août, à l’issue du concert de clôture du Festival, Yulia Khutoretskaya, les yeux embués de larmes. La jeune chef de chœur russe et son ensemble Khutoretskaya Vocal Consort se produisaient avec deux solistes ukrainiens et aux côtés du chœur d’hommes basques Anaiki. Pendant près de deux heures, ils ont partagé la scène avec une belle complicité et un équilibre parfait livrant de magnifiques et émouvants chants, issus du répertoire sacré et traditionnel de Russie, d’Ukraine et du Pays basque.

Cette rencontre polyphonique inédite, empreinte d’une intense émotion, restera un moment fort de cette édition :  le témoin d’un respect mutuel entre ces différentes cultures musicales mais aussi d’une fidèle et fraternelle amitié entre Jean-Marie Guezala, les chanteurs russes, ukrainiens et Michel Wolkowitsky.

Pour notre directeur artistique « les artistes ne doivent être les otages de la guerre »… Le public du festival ne s’y est pas trompé et les 600 personnes présentes dans l’abbatiale pour cet ultime rendez-vous musical de l’été ont offert aux trente artistes réunis sur scène une longue standing ovation !

Encore une fois, le Festival de l’Abbaye de Sylvanès a offert des espaces de liberté, d’émotions partagées et a permis, à travers la musique, de nourrir les esprits et d’apaiser les cœurs !

Vivement l’année prochaine pour une nouvelle édition !

Carnet de résidence d’Eliya Francis

Nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir l’artiste libanais Eliya Francis à l’Abbaye de Sylvanès du 5 au 25 juillet 2022 dans le cadre d’une résidence artistique organisée dans le cadre du programme NAFAS mis en place par l’Association des Centres culturels de rencontre.

L’objectif de ce programme NAFAS est de répondre à la crise qui frappe la scène culturelle libanaise et de permettre à des artistes libanais de résider dans un Centre culturel de rencontre afin d’expérimenter, créer et enrichir leur pratique.

Eliya Francis est un ténor libanais. Il a étudié la musicologie et le chant d’opéra classique à l’Université Saint-Esprit de Kaslik et a participé à plusieurs masterclasses internationales en France, en Italie, en Russie et en Allemagne. En 2012, il a remporté le prix Murex D’or du meilleur chanteur d’opéra du Moyen-Orient.

Eliya devant l’abbatiale de Sylvanès

Eliya a beaucoup apprécié son séjour parmi nous et a eu la gentillesse de rédiger quelques lignes sur son ressenti et son vécu de résidence. Nous avons l’immense plaisir de partager ci-dessous son chaleureux témoignage :

« J’écris cette lettre assis sur la rive de la timide rivière qui s’assèche presque et les brises du vent d’été soufflent de temps en temps. J’écris sur la fin de ma résidence à l’Abbaye de Sylvanès.
Que puis-je dire de cet endroit merveilleux ? Comment décrire la beauté et le charme de cette abbaye entourée d’arbres, d’eau, d’oiseaux, d’air frais et surtout de belles personnes.
Ici, on oublie les soucis de la vie, nous revenons aux racines où ni la télévision ni les réseaux sociaux ne nous détournent de la beauté de la nature.

Cette Abbaye, labellisée Centre culturel de rencontre reçoit des artistes du monde entier et les rassemble au nom de l’art, de la culture et de l’échange d’expériences. À chaque fois que je rencontre quelqu’un, il me dit que ce n’est pas la première fois qu’il participe à des stages dans ce lieu. Bien sûr, je connais très bien la raison de tous ceux qui viennent ici plus d’une fois, c’est Sylvanès le village charmant qui nous fascine sans qu’on s’en rende compte, alors on ressent le besoin de revenir une deuxième, une troisième… puis une dixième fois.

Je viens du Liban, le pays de la paix, de l’amour et de la beauté, du «SETTEDDONIA» la dame du monde BEIRUT, qui par jalousie de sa beauté, voulait qu’elle soit détruite. Ce fut la troisième plus grande explosion au monde qui a secoué toute l’humanité. Mais ils ont oublié que le Liban et les libanais sont du pays du phénix, qui se consume et renait de ses cendres. Alors je suis venu ici pour retrouver ma vie musicale.

L’atmosphère que procure cette abbaye convient très bien à quiconque veut se concentrer pour créer et produire de l’art. J’ai commencé à travailler sur un projet de fusionnement de la musique arabe orientale et occidentale, je me voyais participer à la masterclass de chant lyrique dirigées par Frédéric Gindraux, comme au stage « Chanter en Famille » dirigé par Béatrice Gaussorgues. Et avec mon grand amour pour ces familles qui viennent de toute la France louer Dieu avec leurs voix merveilleuses, j’ai eu l’occasion de leur apprendre un hymne en langue libanaise, et la grande surprise qu’ils l’ont chantée dans la messe du dimanche.

Aussi j’ai eu la chance de faire connaissance avec Bernard Tétu, chef de chœur modeste, très bon et au sourire affectueux. J’ai partagé beaucoup de discussions avec lui et les membres de l’Atelier-Choral qu’il encadrait durant une semaine à Sylvanès.  J’ai senti leur intérêt et la conscience de tout ce qui se passe au Liban, et à quel point ils sont solidaires avec les libanais.

À tout le personnel de l’Abbaye de Sylvanès, administrateurs, cuisiniers, agents d’entretien, techniciens et stagiaires, je vous remercie du fond du cœur pour votre travail, votre passion et votre esprit de famille, qui se reflètent sur nous. Alors on se sent chez soi.

Enfin, je fais comme aux noces de Cana de Galilée, je laisse le bon vin pour la fin, pour parler d’un leader, pédagogue, père, frère, ami… L’évocation de toutes ces qualités ne me suffit pas pour remercier Michel WOLKOWITSKY, pour son attention et sa présence dans les moindres détails lors de ma résidence à l’Abbaye.

Eliya et Michel Wolkowitsky, juillet 2022, Abbaye de Sylvanès

  •  Merci de m’avoir accordé de ton temps pour travailler sur ma voix.
  • Merci pour tout le temps de qualité qu’on a passé ensemble à Sylvanès et aux alentours
  • Merci de m’avoir donné l’opportunité de rencontrer des artistes du monde entier et de découvrir cette belle région
  • Merci de m’avoir offert la chance d’assister aux concerts du 45e Festival prévus durant ma résidence.
  • Merci pour le cadeau que tu m’as offert le jour de ma fête.

Comme j’aurais aimé que cette résidence dure plus longtemps.
Mais, je finis comme j’ai commencé : tout a une fin, je n’oublierai jamais les moments précieux et la chance que j’ai eue d’être ici, je remercie Dieu pour la fin de cette heureuse histoire.

Eliya FRANCIS, Sylvanès, 24 juillet 2022

 

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Traverser le Monde grâce au Festival !

Ce dimanche 17 juillet, à Sylvanès, tandis que s’échappaient les dernières lueurs d’une chaude journée, l’ensemble Constantinople, dirigé par Kiya Tabassian, s’est associé au chanteur et joueur de kora Ablaye Cissoko pour nous transporter d’un bout à l’autre des mers et des océans, au-delà desquels les quatre musiciens présents sur scène puisent leurs inspirations.

© Marie Lamour

De la complicité présente entre les artistes naquit une musique originale, pleine de poésie et de délicatesse. Face à nous, contrebasse, jouée par Leonardo Terrugi, sétar, joué par Kiya Tabassian, et kora se sont retrouvées. Cordes et voix se sont alors entremêlées, au rythme des percussions de Patrick Graham, dans des pièces revisitées, issues de répertoires baroques et traditionnels cosmopolites, des compositions mais aussi des passages improvisés, offrant ainsi au public une performance unique.

Une fois la nuit tombée, le concert s’est achevé sous les longs applaudissements d’un public conquis par ces musiques d’ailleurs. Une première semaine de festival pleine d’émotions, qui laisse présager un été riche en découverte et en émerveillement !

Guillaume Sisiak