Marine De Sola, la passion du chant

Originaire d’Albi, Marine De Sola est chanteuse et aussi enseignante artistique. Depuis quelques années, elle s’est installée à la Cresse en Aveyron où elle poursuit sa mission d’intervenante musicale pour le Conservatoire à Rayonnement Départemental de l’Aveyron. Pour la troisième année consécutive, elle anime des ateliers dans les écoles du territoire intercommunal « Monts, Rance et Rougier »  dans le cadre du projet « Chorale à l’École » initié par l’Abbaye de Sylvanès. Rencontre avec cette passionnée du chant et de la transmission.

 

Comment devient-on chanteuse  ?
C’est mon père, chanteur lui aussi qui  m’a appris à devenir chanteuse « professionnelle ». J’ai également commencé le piano dès l’âge de 6 ans sans jamais vraiment m’arrêter au fil de mes prestations musicales. Le chant fait partie de ma vie au quotidien et je suis très heureuse de pouvoir partager ma passion auprès de publics très divers.

J’ai eu la chance de baigner dans la musique depuis ma naissance et faire des rencontres essentielles à mon parcours de chanteuse : Elène Golgevit, professeure de technique vocale de renommée internationale et bien connue à Sylvanès, m’a inculquée de solides bases de technique vocale. Christiane Legrand (la soeur de Michel Legrand) m’a fait découvrir le jazz vocal et Boris Vian. Emmanuelle Trinquesse et Amandine Le Laurent « Chant, voix, corps » m’ont apporté de précieux outils sur la pédagogie de la voix. Ma formation en cycle professionnel au JAM de Montpellier m’a appris les bases de Jazz… Catherine Boulanger m’a formée à la scène…

 

Depuis quand enseignez-vous le chant ?
En 2005, j’ai été sollicité par un groupe scolaire montpelliérain pour diriger la chorale des élèves de l’école. J’y ai découvert mon goût pour la transmission, l’échange et la direction de choeur que je ne soupçonnais pas.
J’ai également eu d’autres expériences en colonies de vacances artistiques à l’Abbaye de St Maur en Anjou. En alternance avec ma vie d’artiste, j’ai répondu à un appel d’offre pour diriger des chorales scolaires à l’école de Baillargues dans l’Hérault. J’y suis restée de 2009 à 2019 et suis intervenue auprès de 17 classes…

A présent que je suis salariée à temps plein pour le CRDA, j’interviens toujours en milieu scolaire depuis la toute petite section jusqu’au CM2. Mais aussi à l’antenne du conservatoire de Millau pour des jeunes enfants en éveil musical, pour de grands enfants et ados en chant choral. Et la nouveauté cette année,  j’encadre des ateliers de chant de musiques actuelles pour tous les publics. A côté de cela, j’anime aussi une chorale de personnes âgées.

Séance de rentrée à l’école St Michel de Camarès

Quel est le rythme de vos interventions dans les écoles du territoire intercommunal Monts, Rance et Rougier ?

Depuis le 1er septembre 2020, j’y viens toutes les semaines. Je vois 6 écoles en semaine A (Montlaur, Camarès (privée et publique), Brusque, Fayet et Cénomes)  et 4 écoles en semaine B (Saint-Sever, Belmont-sur-Rance, Murasson et Saint-Sernin) pour des séances variant de 30 à 45 minutes/classe.

 

Que souhaitez-vous transmettre à tous ces enfants ?
Je voudrais leur transmettre le plaisir et l’exigence que demande le chant, les sensibiliser à l’expression artistique, leur faire ressentir également le plaisir de se préparer pour se produire en concert, le dépassement de soi dans les chants difficiles…
Ce qui est très important pour moi, c’est le partage de cette aventure avec les copains de classes et des autres écoles, à la manière d’une équipe sportive qui doit rester soudée coûte que coûte mais qui vivra des moments intenses !

En tant que chanteuse, quel est votre répertoire de prédilection et quel artiste vous a le plus inspiré ?
L’artiste qui m’a le plus inspiré est Boris Vian : je trouve ses textes et ses musiques d’une finesse inouïe, entre humour et émotion… un régal!
Ensuite, je suis fan de la voix d’Ella Fitzgerald, suave et pétillante et j’aime beaucoup le jazz en général !

 

 

Elie Choufani, comédien libanais en résidence

Elie Choufani est un acteur libanais qui a travaillé sur plusieurs séries télévisées, pièces de théâtre, films et courts métrages primés. Elie a suivi sa formation d’acteur à l’Actors Workshop Beirut (AWB) sous la direction de Jacques Maroun et a participé à plusieurs ateliers de théâtre, à Beyrouth et à Los Angeles, notamment avec la metteure en scène et voix primée Susan Worsfold et le réalisateur et professeur de théâtre David Strasberg.
Il a été accueilli à l’Abbaye de Sylvanès du 15 au 22 août dans le cadre d’une résidence artistique au travers du programme NAFAS coordonné par l’ACCR ( mis en place afin de répondre à la crise culturelle qui frappe le Liban).

 

Qu’est-ce qui vous a amené à Sylvanès ?
Lorsque j’ai postulé au programme NAFAS de l’ACCR en 2021, c’était presque un coup d’épée dans l’eau ; je n’avais aucune attente quant à l’expérience, les centres d’accueil ou si je serais accepté…. Tout ce que je savais, c’est que je voulais apprendre et travailler ma voix.

Avec un objectif bien précis donc ?

En effet, lors de mon parcours de formation d’acteur, j’ai été amené à découvrir des écoles de travail de la voix (notamment auprès de Tarek Annish puis de Nadine George).
Ces ateliers m’ont appris que la source de la voix est le corps entier et pas seulement les cordes vocales, la gorge ou la poitrine ; La voix est une énergie reliée à la respiration. J’ai appris à libérer mon souffle et ma voix et cela m’a été très utile dans ma carrière d’acteur, car cette nouvelle voix libre m’a aidé à atteindre des nuances émotionnelles intéressantes et uniques.
L’objectif de cette résidence à l’Abbaye de Sylvanès était donc d’approfondir ces recherches sur la voix et de développer une méthodologie utile à la préparation et à la performance de l’acteur.

 

Quel était votre le programme vocal à l’abbaye?
Michel Wolkowitski, le directeur du centre culturel et du festival, également pédagogue de la voix a dirigé ma formation tout au long de mon séjour et a été un hôte formidable.
J’ai travaillé avec Michel quotidiennement, en me concentrant le déroulé d’une séquence complète à effectuer avant tout entraînement ou représentation vocale ou théâtrale. Michel m’a expliqué les bases de la technique Alexander (étirements, respiration et compréhension des cinq « charnières » du corps) puis des techniques d’échauffement respiratoire. Ce que j’ai appris, c’est que l’état de relaxation atteint après l’échauffement et la respiration doit être associé à une posture forte et « soutenue » afin de libérer la voix.

Cette séance était généralement suivie d’un travail vocal guidé au piano et d’une pratique du chant ou du monologue. Le travail sur le ton de la voix m’a également fasciné.

De nouvelles notions qui ont mûri au cours de votre résidence ?
Oui, tout à fait. J’ai senti que je progressais dans ce domaine de la voix. J’ai par exemple appris de mon travail sur le ton de la voix qu’il y a quelque chose de très intéressant pour un acteur d’atteindre les tons précis du chant ; cela crée en quelque sorte un sentiment de fraîcheur et de légèreté. J’ai également été étonné de voir l’effet de ce travail vocal sur mon articulation qui ne me satisfaisait pas toujours. Après ces exercices, mon articulation semblait être plus claire et plus vivante.

 

Avez-vous pu également profiter des concerts du festival ?
Oui, j’ai eu la chance d’assister à plusieurs concerts dans le cadre du 45e Festival de l’Abbaye de Sylvanès. J’ai été témoin de la beauté et de la puissance de la voix de différents styles musicaux. En assistant aux concerts et en écoutant les voix des chanteurs, du chœur, le son des instruments et en regardant les visages des spectateurs, j’ai réalisé que la beauté de la voix humaine est capable de créer une sensibilité chez son public. Et pendant toute la durée de la résidence, le mot qui n’a pas quitté ma tête était « sensibilité ».

Une « sensibilité » qui vous a touché ?
En effet, à Sylvanès, elle est présente partout : j’ai commencé à la remarquer dans la voix des artistes, dans leurs expressions faciales, dans le comportement des personnes, dans la nature environnante, dans les murs et les pièces de l’Abbaye.
Et je me suis dit que c’était ce dont mon pays avait besoin, plus de sensibilité. Avec tous les problèmes politiques et économiques auxquels le Liban est actuellement confronté, je m’inquiète personnellement de la perte de l’esprit sensible des Libanais. Je pense que plus le pays est confronté à des difficultés, moins les gens ont envie d’assister à des concerts, à des pièces de théâtre … et moins ils sont sensibles.

 

Un dernier mot sur votre séjour à Sylvanès ?
Le séjour à Sylvanès a été en soi une expérience inspirante. L’architecture de l’abbaye, et la beauté de la nature environnante ont un effet calmant et relaxant qui aide l’artiste à mieux se ressourcer intérieurement.
Les personnes fréquentant Sylvanès, y compris l’équipe, les professeurs, les artistes, les invités et les étudiants ont été très accueillants et d’un grand soutien. Michel Wolkowitski a partagé avec moi de nombreuses informations sur son parcours de vie avec la voix et le théâtre, l’histoire de l’Abbaye et son festival et a eu la gentillesse de me montrer un aperçu de quelques autres sites patrimoniaux de l’Aveyron.
Personnellement, je lui suis très reconnaissant pour cette magnifique expérience et garde en mémoire ses précieux conseils : pour rester sensible, toujours écouter et chercher l’énergie de la voix de l’intérieur.

Michel Wolkowitsky et Elie Choufani

 

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PULAK HALDER

SAJAN SANKARAN 

ELIYA FRANCIS  

Un émouvant concert de clôture

« Nous vivons un moment très difficile. Mais nous voulons continuer à chanter pour la paix » déclarait dimanche 28 août, à l’issue du concert de clôture du Festival, Yulia Khutoretskaya, les yeux embués de larmes. La jeune chef de chœur russe et son ensemble Khutoretskaya Vocal Consort se produisaient avec deux solistes ukrainiens et aux côtés du chœur d’hommes basques Anaiki. Pendant près de deux heures, ils ont partagé la scène avec une belle complicité et un équilibre parfait livrant de magnifiques et émouvants chants, issus du répertoire sacré et traditionnel de Russie, d’Ukraine et du Pays basque.

Cette rencontre polyphonique inédite, empreinte d’une intense émotion, restera un moment fort de cette édition :  le témoin d’un respect mutuel entre ces différentes cultures musicales mais aussi d’une fidèle et fraternelle amitié entre Jean-Marie Guezala, les chanteurs russes, ukrainiens et Michel Wolkowitsky.

Pour notre directeur artistique « les artistes ne doivent être les otages de la guerre »… Le public du festival ne s’y est pas trompé et les 600 personnes présentes dans l’abbatiale pour cet ultime rendez-vous musical de l’été ont offert aux trente artistes réunis sur scène une longue standing ovation !

Encore une fois, le Festival de l’Abbaye de Sylvanès a offert des espaces de liberté, d’émotions partagées et a permis, à travers la musique, de nourrir les esprits et d’apaiser les cœurs !

Vivement l’année prochaine pour une nouvelle édition !

Carnet de résidence d’Eliya Francis

Nous avons eu l’immense plaisir d’accueillir l’artiste libanais Eliya Francis à l’Abbaye de Sylvanès du 5 au 25 juillet 2022 dans le cadre d’une résidence artistique organisée dans le cadre du programme NAFAS mis en place par l’Association des Centres culturels de rencontre.

L’objectif de ce programme NAFAS est de répondre à la crise qui frappe la scène culturelle libanaise et de permettre à des artistes libanais de résider dans un Centre culturel de rencontre afin d’expérimenter, créer et enrichir leur pratique.

Eliya Francis est un ténor libanais. Il a étudié la musicologie et le chant d’opéra classique à l’Université Saint-Esprit de Kaslik et a participé à plusieurs masterclasses internationales en France, en Italie, en Russie et en Allemagne. En 2012, il a remporté le prix Murex D’or du meilleur chanteur d’opéra du Moyen-Orient.

Eliya devant l’abbatiale de Sylvanès

Eliya a beaucoup apprécié son séjour parmi nous et a eu la gentillesse de rédiger quelques lignes sur son ressenti et son vécu de résidence. Nous avons l’immense plaisir de partager ci-dessous son chaleureux témoignage :

« J’écris cette lettre assis sur la rive de la timide rivière qui s’assèche presque et les brises du vent d’été soufflent de temps en temps. J’écris sur la fin de ma résidence à l’Abbaye de Sylvanès.
Que puis-je dire de cet endroit merveilleux ? Comment décrire la beauté et le charme de cette abbaye entourée d’arbres, d’eau, d’oiseaux, d’air frais et surtout de belles personnes.
Ici, on oublie les soucis de la vie, nous revenons aux racines où ni la télévision ni les réseaux sociaux ne nous détournent de la beauté de la nature.

Cette Abbaye, labellisée Centre culturel de rencontre reçoit des artistes du monde entier et les rassemble au nom de l’art, de la culture et de l’échange d’expériences. À chaque fois que je rencontre quelqu’un, il me dit que ce n’est pas la première fois qu’il participe à des stages dans ce lieu. Bien sûr, je connais très bien la raison de tous ceux qui viennent ici plus d’une fois, c’est Sylvanès le village charmant qui nous fascine sans qu’on s’en rende compte, alors on ressent le besoin de revenir une deuxième, une troisième… puis une dixième fois.

Je viens du Liban, le pays de la paix, de l’amour et de la beauté, du «SETTEDDONIA» la dame du monde BEIRUT, qui par jalousie de sa beauté, voulait qu’elle soit détruite. Ce fut la troisième plus grande explosion au monde qui a secoué toute l’humanité. Mais ils ont oublié que le Liban et les libanais sont du pays du phénix, qui se consume et renait de ses cendres. Alors je suis venu ici pour retrouver ma vie musicale.

L’atmosphère que procure cette abbaye convient très bien à quiconque veut se concentrer pour créer et produire de l’art. J’ai commencé à travailler sur un projet de fusionnement de la musique arabe orientale et occidentale, je me voyais participer à la masterclass de chant lyrique dirigées par Frédéric Gindraux, comme au stage « Chanter en Famille » dirigé par Béatrice Gaussorgues. Et avec mon grand amour pour ces familles qui viennent de toute la France louer Dieu avec leurs voix merveilleuses, j’ai eu l’occasion de leur apprendre un hymne en langue libanaise, et la grande surprise qu’ils l’ont chantée dans la messe du dimanche.

Aussi j’ai eu la chance de faire connaissance avec Bernard Tétu, chef de chœur modeste, très bon et au sourire affectueux. J’ai partagé beaucoup de discussions avec lui et les membres de l’Atelier-Choral qu’il encadrait durant une semaine à Sylvanès.  J’ai senti leur intérêt et la conscience de tout ce qui se passe au Liban, et à quel point ils sont solidaires avec les libanais.

À tout le personnel de l’Abbaye de Sylvanès, administrateurs, cuisiniers, agents d’entretien, techniciens et stagiaires, je vous remercie du fond du cœur pour votre travail, votre passion et votre esprit de famille, qui se reflètent sur nous. Alors on se sent chez soi.

Enfin, je fais comme aux noces de Cana de Galilée, je laisse le bon vin pour la fin, pour parler d’un leader, pédagogue, père, frère, ami… L’évocation de toutes ces qualités ne me suffit pas pour remercier Michel WOLKOWITSKY, pour son attention et sa présence dans les moindres détails lors de ma résidence à l’Abbaye.

Eliya et Michel Wolkowitsky, juillet 2022, Abbaye de Sylvanès

  •  Merci de m’avoir accordé de ton temps pour travailler sur ma voix.
  • Merci pour tout le temps de qualité qu’on a passé ensemble à Sylvanès et aux alentours
  • Merci de m’avoir donné l’opportunité de rencontrer des artistes du monde entier et de découvrir cette belle région
  • Merci de m’avoir offert la chance d’assister aux concerts du 45e Festival prévus durant ma résidence.
  • Merci pour le cadeau que tu m’as offert le jour de ma fête.

Comme j’aurais aimé que cette résidence dure plus longtemps.
Mais, je finis comme j’ai commencé : tout a une fin, je n’oublierai jamais les moments précieux et la chance que j’ai eue d’être ici, je remercie Dieu pour la fin de cette heureuse histoire.

Eliya FRANCIS, Sylvanès, 24 juillet 2022

 

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PULAK HALDER

ELIE CHOUFANI

SAJAN SANKARAN

Traverser le Monde grâce au Festival !

Ce dimanche 17 juillet, à Sylvanès, tandis que s’échappaient les dernières lueurs d’une chaude journée, l’ensemble Constantinople, dirigé par Kiya Tabassian, s’est associé au chanteur et joueur de kora Ablaye Cissoko pour nous transporter d’un bout à l’autre des mers et des océans, au-delà desquels les quatre musiciens présents sur scène puisent leurs inspirations.

© Marie Lamour

De la complicité présente entre les artistes naquit une musique originale, pleine de poésie et de délicatesse. Face à nous, contrebasse, jouée par Leonardo Terrugi, sétar, joué par Kiya Tabassian, et kora se sont retrouvées. Cordes et voix se sont alors entremêlées, au rythme des percussions de Patrick Graham, dans des pièces revisitées, issues de répertoires baroques et traditionnels cosmopolites, des compositions mais aussi des passages improvisés, offrant ainsi au public une performance unique.

Une fois la nuit tombée, le concert s’est achevé sous les longs applaudissements d’un public conquis par ces musiques d’ailleurs. Une première semaine de festival pleine d’émotions, qui laisse présager un été riche en découverte et en émerveillement !

Guillaume Sisiak

Sylvanès célèbre la nature !

L’abbaye de Sylvanès a accueilli, les 17, 18 et 19 juin derniers, la onzième édition de l’événement Forêt en Fête. L’objectif : découvrir ou redécouvrir, en famille, les merveilles de la biodiversité de nos forêts.

Les festivités ont commencé le vendredi soir, au cinéma de Camarès, par la diffusion du film “Le Chêne” en présence du réalisateur Laurent Charbonnier. Un passionnant récit tout en poésie de la vie animale autour d’un arbre centenaire, et qui n’a pas manqué d’émouvoir les 80 spectateurs réunis.

Le week-end s’est poursuivi dans les alentours de Sylvanès par des balades et randonnées forestières, accompagnées par des guides naturalistes ayant à cœur de valoriser le patrimoine naturel local. De quoi s’être dégourdi les jambes tout en admirant les richesses de la nature !

Le dimanche, des ateliers et activités créatifs et participatifs ont occupé petits et grands. Un public nombreux est venu assister aux animations familiales proposées par les associations Millefeuilles et Kermit, ainsi que la MFR de Saint-Sernin-sur-Rance. Elles ont permis d’observer les insectes et autres reptiles qui peuplent nos régions, et de comprendre comment fonctionne tout cet écosystème fascinant.

Inédit cette année, l’animation « grimpe d’arbres » encadrée par Rémi Josserand a remporté un grand succès !
Le public a également pu profiter des multiples stands d’artistes et d’artisans présents sous le cloître, des expositions photos et de la “bibliothèque forestière” de la Bibliothèque intercommunale de Camarès, mise à la disposition des enfants et des parents !

Ce week-end de célébration de la nature n’aurait pas pu se finir sans un spectacle burlesque hilarant de la Cie Mungo, sur le thème du réchauffement climatique. Un moment plein de légèreté et de pédagogie pour initier les enfants et leurs parents aux transformations positives.

Spectacle burlesque de Isabelle Bach de la Cie Mungo

A défaut du feu du solstice d’été auquel il a fallu renoncer pour cause de sécheresse, le groupe Brick à Drac a enflammé le parvis de l’église avec sa musique aux influences folk, rock et celtiques alors qu’Aurélie et son équipe du Lieu-dit ont régalé les papilles du public !

Bilan très positif pour cette édition qui a réuni près de 400 personnes sur le week-end : un avant-goût de la saison à venir, qui se poursuit à Sylvanès dès le 14 juillet avec le 45e Festival de musiques sacrées, musiques du monde !

 

Chloé Paveau

Les résidences du printemps à l’abbaye !

 

Après le chœur de chambre Dulci Jubilo et l’équipe artistique de la Belle et le Loup, c’était au tour du trompettiste Fabien Norbert et de l’organiste Jean-Baptiste Monnot d’investir les murs de l’abbaye.

Fabien Norbert est trompette solo de l’orchestre des Siècles et joue également dans l’Orchestre national de Jazz. Jean-Baptiste Monnot est organiste titulaire du grand orgue Aristide Cavaillé-Coll de l’abbatiale Saint-Ouen de Rouen. Il est également le concepteur et l’interprète principal de l’Orgue du voyage, un instrument à tuyaux unique transportable et modulable, il permet de rendre l’orgue et son répertoire ouvertement accessibles, dans des lieux divers et inattendus.

 

Du 16 au 18 mai inclus, ils étaient à l’abbaye pour une résidence de création autour de leur programme « The New Wave of Trumpet & Organ » qui sera donné le vendredi 5 août à 21 h dans le cadre du 45 e Festival  !

Au programme  :  séance de travail et d’enregistrement de l’œuvre « Trois moments « pour trompette et orgue commandée pour l’occasion au  compositeur Frédéric Maurin. Ce dernier est venu à la rencontre des deux artistes et de Michel Wolkowitsky pour apporter toutes les précisions et conseils d’interprétation de sa pièce qui fait la part belle aux expérimentations rythmiques et harmoniques.

Les deux artistes ont également profité de cette résidence de création pour tourner un teaser qui donne un avant-goût du concert du 5 août en l’abbatiale  !  A découvrir le 11 juillet !

Les 25 et 26 mai, leur succèderont Clara Cernat, Delphine Mégret, Thierry Huillet pour une nouvelle résidence de création autour du programme  » Musiques et Spiritualité » qu’il interpréteront le 21 juillet à 21h, toujours dans le cadre du Festival  !

En création mondiale, sera dévoilée l’œuvre «  Trois poèmes mystiques » pour soprano, violon alto et piano de Thierry Huillet.

Nous reviendrons en détails sur ces deux résidences  et ces fabuleux programmes musicaux en perspective  !

 

 

 

 

 

 

 

Beau succès de l’opéra pop « La Belle et le Loup »

Le rideau se ferme tandis que la note finale résonne encore dans la salle de spectacle. Un tonnerre d’applaudissements remplace alors les derniers échos et les lumières se rallument sur une foule d’auditeurs enchantés. C’est l’aboutissement de toute une année scolaire de travail : Mardi 10 mai, 45 élèves de l’école Cardaillac et du collège Jean Moulin de Rodez sont montés sur les planches du théâtre La Baleine d’Onet-Le-Château, pour deux représentations (une scolaire et une tous publics) aux côtés de dix musiciens et chanteurs professionnels.

La Belle et le Loup, conte poétique co-produit par l’Abbaye de Sylvanès et les Oreilles en Eventail, revisite librement la Belle et la Bête sur un texte de Marie-Chloé Pujol-Mohatta et la musique de Cécile Veyrat. Jouant sur des sonorités tant contemporaines que classiques, la performance permet de dévoiler le talent de ces jeunes apprentis chanteurs, rehaussé par la mise en scène de Silva Ricard et la prestation admirable de toute l’équipe artistique. Sous la direction énergique de Cécile Filloux, le chœur d’enfants, à la fois témoin et acteur de l’intrigue, se mêle habilement aux accents d’opéra des artistes pour devenir part intégrante du récit.

A leur côté, Cécile Veyrat et Michel Wolkowitsky campent une Belle et un Loup aux voix puissantes et au destin semé d’embuches.
Au fil du spectacle, sous les mots de la louve conteuse (magnifiquement incarnée par Aimée de La Salle) et dans le cadre envoûtant d’une forêt d’ombres et de lumières, la légende prend des airs de fable écologique. Elle nous invite à nous questionner sur notre manière d’habiter la terre et, renversant les codes du conte originel, nous propose un ultime retournement au cours duquel c’est la Belle, en harmonie avec la forêt, qui devient louve.

La musique mêlée à l’histoire sobre et poétique composent un ensemble enchanteur porté par de formidables instrumentistes (Veronika Soboljevski, Stéphane Dano, Yves Dupuis, Bernard Jean) et d’autres solistes chanteurs, tous excellents dans leurs rôles, comme taillé sur mesure pour le Père (Stéphane Roux) et les deux truculentes et odieuses soeurs de Belle interprétées par Delphine Mégret et Domitille Maillet.

Un opéra pop entraînant qui n’a pas manqué de charmer un public venu nombreux à la Baleine ce soir là ! Cette expérience artistique et pédagogique réussie aura permis à des jeunes de 9 à 15 ans de se produire pour la première fois sur la scène d’un théâtre … et, dans peu de temps (le 10 juin), elle se renouvellera à Nîmes (SMAC Paloma), cette fois-ci avec plus d’une centaine d’enfants du Gard mobilisés !

 

Blandine Bousquet & Chloé Paveau

 

 

Commande de l’Abbaye de Sylvanès, « La Belle et le Loup » est un projet d’éducation artistique et culturelle développé en partenariat avec Aveyron Culture – Mission Départementale, le Département de l’Aveyron, le Département du Gard, la Région Occitanie, la DRAC Occitanie, le soutien de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale de l’Aveyron  et du Gard, et de la Ville d’Onet-le-Château.

Avec le soutien de la Sacem et de Aesio Mutuelle

Visionner le reportage de France 3  (journal télévisé Quercy Rouergue  du 10/05)

Eva Vlavianos nous a quittés

C’est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le décès de notre amie Eva Marava Vlavianos survenu en mars dernier.
Très attachée à l’abbaye de Sylvanès, elle y a encadré de nombreux stages d’iconographie byzantine pendant plus de 20 ans.
De nationalité grecque, Eva était diplômée d’Etat en iconographie et restauration d’icônes.
Les cours, les stages, les conférences ainsi que sa production personnelle lui ont permis d’acquérir une grande expérience sur les sujets religieux, ainsi que la technique et surtout la transmission de son art à celles et ceux en quête de spiritualité.

« L’échange crée entre les croyants de profonds liens oecuméniques, solides et amicaux. La technique, rigoureuse demande discipline et précision. Le choix du bois et sa préparation avec un mélange chaud composé de colle et de craie, l’or, les couleurs en poudre, le vernis nécessitent un travail appliqué et sérieux. Le symbolisme embellit la mise en couleur de paroles des Evangiles. Les témoignages de personnes, aussi bien de clercs que de laïcs, sont unanimes : en réalisant une icône, on dessine ce que Dieu dessine en nous : Amour, Partage, Joie. L’apprentissage est long car on interprète le sacré dans toute sa splendeur et il faut arriver à l’honorer avec respect et humilité. » 

Eva Vlavianos

Nous gardons précieusement  le souvenir de ton sourire, de ta gentillesse, de ton talent que tu savais transmettre avec passion !  Au revoir Eva  ! 

 

 

 

Dulci Jubilo en résidence de création

Du 7 au 9 avril 2022, le jeune chœur de chambre Dulci Jubilo, la soprano Delphine Mégret, la harpiste Cécile Barutaut, l’organiste Thomas Ospital et le percussionniste Raphaël Lucas étaient réunis à l’abbaye de Sylvanès autour de Christopher Gibert pour une résidence de création artistique.

Originaire de Rocamadour, ce jeune organiste, chef de chœur et compositeur s’est produit l’été dernier dans le cadre du festival avec son chœur de chambre Dulci Jubilo. Le public avait découvert avec beaucoup d’émotion son poignant Stabat Mater associé au Requiem de Duruflé.

Tous ces artistes seront de retour  le dimanche 7 août à 17 h dans le cadre du 45e Festival pour dévoiler « Ode à l’enfant lumière » de Christopher Gibert, commande du directeur artistique du Festival Michel Wolkowitsky à la mémoire de son fils Pierre-Alexandre.

Le fil conducteur  de cette cantate spirituelle sont les textes lumineux de la messe des morts. Ils sont mis en regard avec des poèmes, des textes hébreux et orthodoxes. Le tout aboutira à un Requiem imaginaire d’une trentaine de minutes, une œuvre pour chœur mixte, orgue, harpe, percussions, soprano et enfant solistes.

Cette fresque aux nombreuses couleurs de lumière sera mise en regard avec le fameux Requiem de Fauré, magnifique berceuse de la mort aux si tendres lignes et harmonies.

 

« Mon idée est de construire à partir de cette source littéraire très riche un discours musical qui parle d’abord au cœur et à l’âme. Le chœur sera soutenu par l’orgue, percussions et harpe. Il y aura deux solistes, une voix de femme et une voix d’enfant, plus fragile, plus pure encore. Malgré la thématique aux apprêts tristes, je gage que ce programme et cette création seront marqués par l’espoir, la quiétude, la confiance et l’espérance. »

Christopher Gibert